poupée au visage de porcelaine, de grands yeux aux milles reflets, miroir d’une âme à l’innocence parfois outrageante. gamine aux dorures familières, hanne a grandi dans une sphère chatoyante, clinquante, surprotégée face à un monde dont elle a longtemps n’eut qu’une idée stéréotypée par l’univers dans lequel elle évoluait. chacun sa réalité, elle voyait la sienne immuable, emplie d’une arrogance incontestable. elle ne pensait pourtant pas à mal, hanne, mais c’est un regard que son emprisonnement tout au long de son enfance n’a pas aidé à murir. la danoise a toujours eu tout de la parfaite girl next door. un sourire à se damner, une éloquence polie, cultivée, attentionnée et une grâce naturelle, hanne avait toujours été ce qu’on attendait d’elle, disparaissant parfois derrière ce besoin d’exceller, de plaire. de satisfaire. ne sortant jamais des sentiers battus, elle se complaisait dans ce confort, brillant devant le regard des autres, qui valait le monde pour elle. et c’est encore le cas aujourd’hui. hanne, elle existe à travers  l’image qu’on lui renvoie d’elle-même, finalement loin de vivre selon ses propres désirs, qu’elle ignore même partiellement. sa réputation, l’intérêt des autres, sa place au sein de la communauté, c’est tout ce dont elle a besoin pour se définir. derrière son arrogante apparence, demeure l’enfant, la fillette au longs cheveux de blés, au regard innocent, implorant une attention parentale qu’elle n’a jamais obtenue. et ça la hante, hanne, cette peur de l’indifférence, muer en une obsession de l’abandon ayant fini par avoir raison d’elle, inconsciemment persuadée qu’on finira par la laisser un jour, à se rendre contre de la mascarade. effroi d’une trahison, d’une déchirante blessure du coeur qu’elle a finalement précipitée.