Les vagues commencent à être un peu plus fortes et, enfoncés dans l'eau comme on l'est, ce n'est pas une bonne idée de rester là. L'océan ne tarderait pas à nous avaler. Et ça coïncide pas trop avec mes plans de la nuit. Alors, calmement, on sort et je m'excuse au passage à Jonathan de ne pas avoir surveillé un peu plus. Je me suis concentré sur autre chose qui était beaucoup plus intéressant à faire. Gagnant l'espace aménagé, je récupère ma serviette sur une chaise longue pour m'éponger avant de passer rapidement ma veste, la laissant à moitié ouverte. Tranquillement, on regagne l'hôtel, repassant le muret et je fais exprès de passer dans le gazon un moment pour me débarrasser de l'extra de sable qui s'est collé. Une autre partie sera - malheureusement pour l'équipe d'entretien - retenue par les différentes carpet de l'hôtel. Dont celle du hall où la rouquine qui m'a accueilli et une blondinette nous suivent allègrement du regard, cessant les papotages le temps qu'on passe pour les recommencer alors que les portes de l'ascenseur ne sont pas encore complètement refermées. J'en lève les yeux. Subtil. Jonathan ayant apparemment décidé d'ouvrir la marche, je lui emboite le pas à nouveau, traversant le couloir jusqu'à sa porte de chambre où il s'arrête.

- On est arrivé.

Je contente d'hocher la tête à son affirmation, lâchant un faible un faible "hun-hun" venu de la gorge. Constatation évidente. Sa clé en main, il reste pourtant planté devant la porte. Une invite? Ou pas? Étrangement, avec lui, c'est pas super clair. Faut dire que le but n'était pas de le draguer, de base, donc le résultat, est somme toute assez logique. Appuyant mes deux avant-bras à la chambranle, légèrement penché sur lui, je le fixe encore un instant, attendant un éventuel son de sa part. Normalement, il n'a pas la langue dans sa poche, mais là, nada.

- Tu penses faire d'autres cauchemars ou ça va puisque t'as pas pris de médicaments? demandais-je l'air de rien.

Mon sourire en coin me trahis peut-être un peu. J'ai pas particulièrement envie d'arrêter ça là. Sauf que je le pousserai jamais. Je pousse jamais personne à ce sujet. Je n'oblige rien, je sais sais trop ce que ça fait. Sauf qu'il n'a pas dit mot depuis qu'on a mis les pieds sur le sable. Il a beau sourire, je sais pas plus ce qui lui passe par la tête. Parce que ça reste que c'est moi qui aie parti le bal sans trop réfléchir et sans rien lui demander.

J'attends un signe de sa part. Savoir si j'entre dans sa suite avec lui et qu'on continue ce qu'on a commencé dans l'eau ou si je retourne simplement à ma chambre et vais me coucher tranquille. C'est certain que la porte sera débarré si la solution est ma chambre, mais encore là, ça sera à lui de décider s'il vient ou non me rejoindre. Je le rembarrerai pas, c'est certain. Et si l'épisode s'arrête ici, ça signera peut-être des explications demain matin. Allez savoir. Puisque, étrangement, il semble être devenu muet, je tente la demande parce que je resterai pas dans le couloir pendant trois heures. Alors qu'est-ce qu'on fait Jona?

Un nouveau sourire, un peu différent, un peu plus provoquant peut-être, apparaît sur ses lèvres et il se lève sur la pointe des pieds pour être un peu plus à ma hauteur. Je ne bouge pas, ne recule pas. Nos souffles s'emmêlent, mais j'attends. Et mon sourire en coin devient un peu plus prononcé quand il dit qu'il ne rêvera que de la mer. Ha oui? Que de ça? Il continue de parler et je le fixe, amusé par son jeu. Pas que de la mer. Et… voilà, ce que j'attendais. Clair et net et… tout en baiser. Ses mains s'accrochent à ma veste et je m'approche pour profiter un peu plus, ma main gauche glissant dans son dos pour amenuisé la distance qui nous sépare. Son dos appuyé à la porte, je me tends un peu plus vers lui, approfondissant le baiser jusqu'à ce que le souffle commencent à nous manquer et qu'il se détache. Ouvrant la porte, il me demande si je viens le border et je me contente d'hocher la tête, l'embrassant légèrement encore avant de le libérer pour qu'il puisse entrer sans se rompre le cou. Pour être totalement franc, j'ai aucune idée de comment on fait pour border, mais je trouverai bien une alternative.

Le suivant dans la pièce, je me tourne pour fermer la porte, et mon regard s'attardant dans le couloir, je croise celui de la rouquine qui semble catastrophée. Je lui brise son idée qu'elle avait en me faisant un clin d'oeil hier? Ha non. Je lui avais sorti que Jonathan était mon demi-frère. Oups. Appuyant le battant, j'étouffe un rire et la chasse bien vite de mon esprit alors que je barre et me tourne vers le brun, passant mes mains à ses côtes et me penchant pour l'embrasser dans le cou.

- T'es fatigué ou t'as pas trop l'intention de dormir?

Un vague sourire en coin à sa réponse à ma question. Qui est une question à son tour. Si je veux dormir?

- Pas vraiment, non.

Pas quand j'ai le goût de continuer ce qu'on a commencé dans l'eau. Pas quand il m'invite à rester et m'offre la possibilité de plus. De ses côtes à son dos, ma main remonte ensuite le long de sa colonne vertébrale jusqu'à atteindre sa nuque. D'une pression légère, je lui fais relevé la tête et penché un peu sur le côté, me donnant ainsi encore plus accès à sa peau sur laquelle je laisse trainer mes lèvres. Ses doigts semblent se chercher une attache tandis qu'ils courent de mon col, à mon cou, à mes cheveux. Présentement, c'est pas pour me déranger. Surtout quand ça vient avec un soupire et une légère exclamation. Je resterais bien dans cette zone pour l'entendre encore, mais… son t-shirt m'énerve. Et quand mes lèvres en passe tout près, au point de frôler le tissu, je gronde légèrement de frustration. Quittant sa nuque, mes doigts descendent rapidement dans son dos pour empoigner le vêtement qui n'est plus nécessaire et même particulièrement superflu. Soulevant son haut, je le débarrasse vite fait pour envoyer le morceau… je m'en fou totalement! Et je capture ses lèvres à nouveau.

Je laisse mes dents crisser sur sa peau, sans véritable pression, juste pour le faire frissonner et entendre encore sa voix. Savoir qu'il aime et que ça lui fait du bien. Et le gémissement qu'il laisse filtrer m'encourage particulièrement. Cependant, mon intention est malheureusement vite stoppée quand je frôle son t-shirt. Frustrant. Très frustrant. Et c'est le déclic pour que l'en débarrasse, agrippant le bas vite fait pour envoyer le morceau valser quelque part dans le décor. Le collet à peine passé sa tête que capture ses lèvres à nouveau, le goûtant à nouveau et cherchant encore l'accès à sa langue tandis que ses doigts glissent le long de la fermeture de ma veste pour l'ouvrir entièrement. Aidant, j'étire un bras, puis l'autre pour lui permettre de faire glisser mon haut sur mes épaules avant qu'elle n'échoue au sol. Ses doigts retournent se balader sur mes épaules et les miens dans son dos, l'attirant pour le plaquer contre moi. J'en profite un moment, ma langue saluant la sienne à maintes reprises avant de m'attarder plutôt à ses lèvres, abandonnant mon intrusion tandis que mes mains retrouvent le creux de ses reins, puis ses fesses dont il m'a fait apercevoir la rondeur un peu plus tôt. Que j'apprécie d'ailleurs avant de glisser mes doigts sous le galbe pour le soulever, mes mains glissant ensuite à ses cuisses pour le soutenir et le porter jusqu'au lit. Un peu à tâtons, je finis par arriver au meuble sans pour autant délaisser ses lèvres. Et lorsque je le dépose, je suis le mouvement, me retrouvant au-dessus de lui, un genou entre ses jambes et ma main gauche pour me soutenir, tandis que mon pied droit est toujours au sol et mes doigts ont redécouvert le chemin jusqu'à son cou.

Dissipant les vapes, j’ouvre les yeux. Plafond blanc. Mais j’ai l’impression qu’il y a encore du brouillard. Mon cerveau se rallume petit à petit. Environ au même rythme que ses attentions, passant de mon entre-jambe, à mon ventre, au poitrail, à ma gorge. Et je gronde doucement en sentant ses dents sur ma peau. Il remonte encore, mais stoppe. À califourchon sur moi, encore une fois, ses coudes de chaque côté de mon visage, il semble bien installé.

- Embrasse-moi.

Une demande. Presque une supplication de sa part. Comment résister? Mes mains remontent sur ses cuisses, glissent légèrement pour encore apprécier la forme de ses fesses et remonte finalement sa colonne vertébrale, l’une stoppant entre ses omoplates, l’autre continuant jusqu’à sa nuque. Contractant les muscles, je me relève tranquillement pour combler le vide qui nous sépare, profitant du velours de ses lèvres. Quelques échanges, mais ce n’est pas là que j’irai jouer. Je suis brûlé. Me laissant retomber, je l’incite à faire pareil. Il peut même rester ou il est pour le moment. Et puis, il bouge tellement que dans une heure, il aura retomber sur le côté! Faudrait juste penser rabattre une couverture, question de confort.


Les rayons me plombant le visage, je me réveille, clignant des yeux. J’ai aucune idée de l’heure qu’il est, mais le soleil semble assez haut dans le ciel. On oublie le surf pour ce matin, la plage sera bondée. Calmement, je m’étire, puis m’assoie dans lit. Un regard en direction du brun. Nah sérieusement, j’avais pas prévu que ça finirait comme ça ce voyage à Miami!