Elle n’a jamais couru après les cadeaux, le matériel, ce sont le style de détails qui se positionnent bien loin d’elle. Et elle se déteste un peu de sous-entendre que cette année, justement, elle en voulait. Cela dit c’est le cas, elle désirait qu’il soit là. Un caprice qu’elle explique par le fait d’être victime de ses émotions. Elle avait besoin de sa présence, elle voulait de lui, et elle n’a eu qu’une absence, un manque de considération. Appuyant sur la plaie, la peine provoquée par la perte du bébé. Son sentiment d’inutilité. « Tu veux dire quoi par-là ? » La batte toujours en main, en un acte manqué, dessus, elle renforce la pression de ses doigts. Elle préfère mordre sa langue plutôt que de lui répondre directement, elle ne le condamne pas pour infidélité même si à l’évidence, c’est ce qu’il croit. En fait, ça l’irrite encore plus que ses pensées soient celles-là, et qu’il joue toujours à l’homme innocent qui ne comprend pas.

Alors sans mot dire, elle patiente pour qu’il lui fasse la passe, « Et puis cette année, on fera selon mes traditions. » c’est plus fort qu’elle, elle crache un rire nerveux comme agacé. Cette fois, elle n’attend pas pour rétorquer. Elle marmonne, le timbre désabusé. « Comme si tu y avais pensé. » Le reproche est autant gratuit que la mauvaise foi qui l’a poussée à le prononcer. Car il a su lui montrer quelques fois qu’il tient à elle, par des actes dont le romantisme l’étonne encore. Une seconde, elle abaisse le bout de bois, pas qu’elle hésite à vouloir se défoulée, « Ce que je veux dire… » elle cherche plutôt les bons mots pour lui faire entendre où il a merdé, « c’est que comme une idiote, » la tension, elle fait trembler sa voix, ça l’insupporte parce que c’est sa faiblesse que ça démontre, et ce soir, être fragile, elle ne le souhaite pas, « j’avais réservé une soirée et acheté de la lingerie. » un cadeau pour lui, elle se sent encore plus ridicule maintenant que c’est dit, « Pendant que tu t’entraînais ! »

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Si elle avait réussi à heurter la première balle à présent elle ne parvient plus à rien et ça a le don de l’énerver, même si elle n’est pas certaine que ça l’apaiserait si elle parvenait à le toucher. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase est clairement en train de la noyer. Puis ce n’est pas sa réaction qui l’aide à se sentir mieux, au contraire, non content d’être idiote, elle se persuade maintenant qu’elle lui fait pitié, pauvre « Haiwee… ». Et si lui fuit son regard, elle, elle reste figée sur les reliefs de sa silhouette ; à se sentir toujours aussi bête.

Nourrissant l’espoir de l’entendre s’excuser, parce que pour une fois, elle n’a pas envie d’accepter son absence en un simple claquement de doigts. D’après elle, c’était important, et elle n’en démordra pas. Elle voulait une preuve, un signe, un n’importe quoi qui lui aurait indiqué qu’il tient toujours à elle et qu’il n’est pas en train de s’en éloigner. Néanmoins, elle n’est pas sans ignorer que Sheng choisit le plus souvent d’éluder. Ce soir, elle le jure, ça l’aiguise, son impression de stupidité. « Parce que tu la portes là ? Puisque c’est notre soirée….» Elle secoue le visage de gauche à droite, une négation qui n’est pas la réponse à sa question, ce n’est que la preuve de sa déception, la traduction de l’aigreur qui la conduit sur le chemin de la perdition, « Alors c’est ta seule réflexion ? » La seule chose qu’il a cru bon d’articuler afin de se sortir de ce guêpier. « Est-ce que t'as loupé une occasion ? Est-ce que oui ou non ce soir on va baiser ? » Evidemment que le mot sonne faux dans sa bouche, c’est quasiment une insulte mais c’est ce qu’elle souhaite, que ça lui fasse l’effet d’un électrochoc, que ça le touche. Le pire, c’est qu’elle ne sait plus où elle voulait véritablement en venir au début de tout ça. Elle se sent capable de lui sortir tout et n’importe quoi, même des évènements qui sont arrivés il y a plusieurs mois. Ce qui pourrait l’arrêter, elle ne sait pas. Mentalement, c’est un bordel incessant, et oui, bien sûr qu’elle porte ces sous-vêtements.

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Bien sur qu’elle exagère, qu’inconsciemment, elle sait qu’elle réagit beaucoup trop fort. Mais elle s’est donné le droit de le faire, autant qu’elle s’applique alors. Elle qui ne lui fait jamais de scène, elle n’en compte que deux, et ils n’étaient pas encore équilibrés. C’était bancal, bourré d’à peu près. Deux qui portaient le prénom d’une autre, ce soir, cette querelle n’a pour baptême, que le sien. Ou plutôt les leurs. Son manque de considération et sa recherche d’affection.

Parce qu’il rit de moitié, son agacement ne fait qu’augmenter, « T’inquiètes, j’ai ma réponse. » comme si son expression ne montrait pas assez pour elle sa contrariété, elle fronce les sourcils, parce qu’à l’évidence, il a peut-être des réponses, mais pas celle-là, tentée de lui cracher qu’il ne comprend rien, et qu’ici, ce n’est pas à lui d’être aigri. « Pour ta question du moins. Pas pour la mienne. » Elle expectore un soupir acerbe alors qu’il précise. Songeant que s’il s’appliquait à se rattraper, ce n’est pas la négation qu’il aurait envisagée. Mais il est lui et c’est bien là tout le souci… Elle sait qu’il escompte éviter de s’écraser qu’importe le prix. Ce n'est qu'en dernier recours que Sheng le fait.

Alors elle mordille l’intérieur de sa joue lorsque la balle revient vers elle, souhaitant mettre toute l’ampleur de sa lutte dans son coup, elle bascule avec rapidité … Et frappe de toutes les forces que ses dieux lui ont données. Accompagnant son acte de paroles, car elle estime excessif d’être accusée de ne pas lui donner satisfaction ainsi que de fuir ses interrogations, « Parce que toi tu réponds aux miennes ?! » hurlant presque, elle s’avoue vicieuse à contempler l’ampleur de son geste. La balle qui le heurte et cette petite satisfaction personnelle dont elle ne se déleste. Un plaisir coupable qu’elle paira plus part peut-être… Tant pis, comme pour la prochaine balle, elle est prête.

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