Au moins autant que lui, elle reste interloquée par le déroulement de la scène. N’en revient pas de l’avoir heurté. Mais elle refuse de s’en vouloir quand il vient foutre Wendy une nouvelle fois au cœur de leur histoire. Alors qu’elle lui demande de l’attention, une preuve de son affection. Tandis qu’elle relâche la pression de ses doigts lui amorce la suite d’un ; « Tu sais quoi. » Non, à dire vrai, elle n’est plus certaine de savoir quoi que ce soit.

La portée de son geste, elle a besoin de plusieurs secondes pour la réaliser, comprendre qu’entre eux, il vient de balancer les clefs, « Rentre seule. » le souffle court, l’incapacité de bouger. Elle a en presque l’impression d’halluciner tandis qu’il disparaît et qu’elle reste un instant sur place, à secouer le visage, sans parvenir à comprendre comment ils ont pu en arriver là. Les jours écoulés depuis celui où tout a déconné en janvier, elle les fait défiler à toute allure dans son esprit. Tout ce qui a pu la contraindre à plonger tête la première dans l’hystérie, aujourd’hui.

Alors elle s’anime, à la faveur de son manque de l’homme qu’elle aime, mais aussi de cette colère qui a pris possession d’elle. D’un pas pressé, une fois le trousseau récupéré, elle se précipite sur le chemin de la sortie, convaincue qu’il n’est pas vraiment parti. Et quant ses prunelles se posent sur le dos de sa silhouette, elle ralentit ses gestes. Sa salive devenue aigre lorsqu’elle déglutit, et commence à l’accuser en s’approchant du véhicule dans lequel ils ont débarqué. « Donc tu préfères m’abandonner, » clairement en train de dramatiser, même si cela reste vrai, sur ce putain de terrain, il l’a abandonnée. La fuite, c’est un art qu’il maitrise, ça Haiwee le sait.

Contournant la sportive, elle continue, « ou encore que je me tue, » puisqu’il lui a balancé les clefs et qu’il sait pertinemment qu’elle est incapable de conduire, « qu’on se tue. » elle rectifie le tir, lui intimant de monter dans la voiture, côté passager. Parce que le volant, elle compte bien l’empoigner. En fin de compte, c’est comme à l’accoutumée ; Haiwee, elle est docile, elle est facile. Elle ne dit rien, ne bronche jamais, elle s’accommode, elle ne fait aucune scène et se plie à ses volontés. « Plutôt que de me dire que tu m’aimes. » elle s’époumone en ouvrant la portière d’un mouvement brusque, elle tremble de son être tout entier. « Parfait. » crache-t-elle avant de s’asseoir sur le siège conducteur, refermant la voiture. Comme pour l’empêcher de la sortir de force, elle boucle en vitesse sa ceinture. Et quand il pénètre de son côté, l’amérindienne se hâte de démarrer, elle espère juste qu’elle peut se fier à la chance de la débutante, et que si à réellement conduire, elle s'aventure, qu’ils ne se prendront pas de mur.

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On peut dire que j'ai gagné ?