@Kenzie von Habsburg Je le savais que ça deviendrait beau. Toi, ici. Moi, ici. Nous, ici. C'est presque irréel pour être vrai. Mais depuis qu'elle est là, y'a tout mon monde qui change. Mes habitudes, mes envies, mes angoisses. La distance mettait peut-être l'espace pour ne pas que je devienne trop accro. Je le dis sincèrement, j'ai tout le temps envie de la voir, et quand je la vois pas, je lui écris. Je me demande ce qu'elle fait, avec qui elle est, si elle pense aussi à moi de temps en temps. Mes pensées angoissantes ne sont plus pour Astra. Je pensais qu'avec les vacances horribles que nous avons eues, j'allais avoir du mal à l'oublier, à passer à autre chose. J'ai presque failli lui ouvrir mon coeur avant qu'elle ne le piétine. Y'a un petite voix au fond de moi qui me disait de ne pas le faire, que ça n'en valait pas la peine. Que c'était pas elle, qui en valait la peine. Sans forcément comprendre ce que ça voulait dire. Une chose est sûre Kenzie, avec ta présence, je revis, je retrouve des couleurs et je me surprends même à soigner mon appartement. Roman n'y passe plus tellement, surement vagué à d'autres préoccupations. Et ça m'arrange, mine de rien. Je préfère vivre seul. J'ai juste pas le choix étant donné que ça m'arrange niveau économie. Je ne croule pas sur l'or, j'ai plutôt du mal à voir le bout. J'ai voulu cuisiner, ouais, pour une fois. Je sais pas si j'ai réussi mes macaronis mais ils sont au four, prêts à être gratiner quand la miss pointera le bout de son nez. La discussion qu'on a eue par messages me trotte un peu dans la tête. J'ai pas envie que son père l'oblige à faire quoi que ce soit. Je refuse de passer en deuxième plan. Car elle, jamais elle ne quittera sa place en haut de l'échelle. La sonnerie retentit et je viens lui ouvrir, le coeur qui s'emballe comme si je venais de courir un marathon. " salut toi. " je tends mon bras pour la serrer timidement dans mes bras avant de me décaler pour la laisser entrer. " je me suis dit que tu devais peut-être avoir faim, alors j'ai essayé quelque chose... t'as faim pas vrai ? " je m'agite dans la cuisine et je tourne en rond, oubliant ce que j'allais faire dans cette pièce C'est dingue Loyd, c'est la première fois que t'es aussi nerveux devant elle.

✧. ❛ True love never has to hide. I'll trade your broken wings for mine. Our love was stronger than your pride. Beyond your darkness, I'm your light, oh.

@Loyd Mansfield | Les craintes de cet été, avaient été balayées aussi vite qu’elles étaient apparues. J’étais rassurée de voir que tout était encore mieux qu’avant. Le temps que je prenais pour mon ennemi, était aujourd’hui mon ami. Je n’avais plus à compter les heures pour te retrouver, mais je comptais le trajet en minute. Comme une nouvelle tradition, je prenais la route jusque chez toi, pour passer la soirée en ta compagnie, et sans te demander cette fois, j’avais pris des affaires pour demain. Tu avais beau vivre en colocation, je ne les croisais jamais. Malgré eux, ils nous laissaient l’espace nécessaire pour rattraper tout ce temps où nous nous contentions d’appel en visio. Bien que parfois, la tête penchée devant mes cours, je t’appelais, rien que pour entendre ta voix et garder cette habitude de rester en contact quotidiennement. J’arrivais enfin à bon port, je garais ma voiture sur une place libre, puis rejoignais ton étage en t’attendant devant la porte. Bien que j’étais hyper impatiente, je gardais dans un coin de ma tête nos derniers échanges. Sans trop savoir ce que nous nous étions avoués voulait dire, j’étais au moins certaine qu’on était tout les deux sur cette même phase ou ce nous avait plus d’importance que le reste. La porte s’ouvrait sur ton si beau visage, les bras tendus, déjà prêt à m’accueillir. Je m’y glissais sans hésiter, essoufflée, profitant de cette brève étreinte. — L’ascenseur est en panne. Posant mon sac à l’entrée, je posais mes paumes sur mes genoux, puis j’inspirais puis j’expirais lentement pour ralentir les battements de mon cœur. La question, c’était est-ce que c’était dû aux étages que j’avais dû grimper ou le fait de t’avoir juste en face de moi ? J’avais au moins une bonne excuse pour noyer le poisson. — Un petit quelque chose ? Que je soufflais en te suivant comme ton ombre. — Même quand je n’ai pas faim, j’ai faim. En plus, ça sent genre super bon ! Je posais ma tête dans mes paumes, lorsque mes coudes trouvaient le comptoir, pour te suivre du regard. — Tu vas me donner le tournis à bouger dans tous les sens. T’es sûr que ça va ? Parce que t’étais étrangement agité.

@Kenzie von Habsburg Qui l'aurait cru qu'après tant d'années à garder le contact, on se serait revu ici, à Boston. Dans mon appart. Chez elle, au cinéma, sur le campus, à la Kirkland... C'est comme un rêve éveillé, comme si elle avait entendu ma détresse, mon signal de très loin. L'alarme qui dit que j'en ai marre d'être seul, marre d'être oublié, marre de ne pas compter. Je dois l'avouer, mon moral est meilleur. Je suis euphorique dès que je reçois un message, un appel. J'ai presque pas envie de raccrocher quand c'est l'heure de dormir. Maintenant que Kenzie est près de moi, je ne compte pas la lâcher. Impossible qu'elle s'en aille. Et si jamais elle décide de partir, alors je partirais avec elle. " merde, j'ai oublié de te prévenir. " zéro la galanterie Loyd. T'aurais pu lui demander de l'attendre au rez-de-chaussée pour venir chercher son sac. T'as encore de choses à apprendre mon grand. " j'ai suivi un tuto pour faire... des macaronis au fromage. " que je dis amusé. Peu importe qu'elle se moque de moi. C'est juste de la taquinerie. Je mets le four en route pour faire gratiner le plat. Ah, elle remarque que je suis nerveux ? Really. Elle remarque tout. Elle me connait mieux que quiconque. " ouais ça va. c'est juste la première fois que je fais à manger pour une fille alors... je n'ai pas envie de me louper. " que je dis un peu timidement. Fuyant le regard. Je crois même que je rougis un peu. Je fais jamais ça d'habitude. Je commande des pizzas et on fait aucun effort. Mais ce soir, j'ai envie de faire les choses différemment. Pourquoi ? Chercherais-tu à l'impressionner ? A lui faire passer un message ? J'ai un courant d'air froid qui traverse toute ma colonne vertébrale à l'idée de faire un mauvais pas.

✧. ❛ True love never has to hide. I'll trade your broken wings for mine. Our love was stronger than your pride. Beyond your darkness, I'm your light, oh.

@Loyd Mansfield | J’avais peur de trop prendre goût à cette nouvelle routine. Le dimanche soir en ta compagnie, sans tes colocataires, c’était un peu le Graal de ma semaine. Je me couchais en la terminant près de toi, avant de me réveiller à nouveau près de toi, pour bien en commencer une nouvelle. Puis dans la semaine, on s’échangeait par texto ou par appels de nouvelles de nos journées respectives. Tout était comme avant, en mieux. Parce qu’aujourd’hui, j’avais la possibilité de pouvoir me lover dans tes bras dès que l’envie m’en prenait. Avant, je devais me contenter de taire ma frustration à la fin de nos visios, quand un océan nous séparait. Comment j’avais pu imaginer un seul instant que se rapprocher nous aurait éloigner ? C’était plutôt tout l’inverse. — T’inquiètes, ça m’a fait mon sport de la journée. Bien que j’avais ralenti sur le sport ces derniers temps, trop accaparée par mes cours, je restais surtout une drama qui en rajoutait des tonnes. Je te suivais dans la cuisine, intriguée par tes mots. Et mon sourire s’étirait automatiquement en voyant ta mine amusée, le regard admiratif. Je me sentais chanceuse de pouvoir assister à ces petits moments qui illuminaient ton visage, d’habitude fermé. — Étant donné que je ne sais faire que des cookies et des tartes aux pommes, je suis honorée de goûter tes macaronis au fromage. Et mon estomac gargouillait d’avance. Mais je n’étais même pas certaine que tu puisses l’entendre, tant tu étais occupé à faire les cent pas, pensif. Je me redressais à tes mots, voyant très bien que tu n’étais pas aussi à l’aise que d’habitude. Et machinalement, j’attrapais ta main. — C’est juste moi, t’as pas de grand risque, tu sais ? Puis je serais volontiers ta crash-testeuse, tu peux essayer tous les plats du monde sur moi. C’est lui qui te dira merci. Je tapotais de ma main libre mon ventre, le sourire aux lèvres. — Puis j’ai aucun doute sur ta réussite, arrête de douter de toi. On n’a pas à avoir peur, surtout pas quand c’est nous deux. Mais ça valait aussi pour moi. Là-dessus, nous étions complètement similaires. Je relâchais ta main, pour attraper deux assiettes dans le placard, faisant comme chez moi. Et je profitais d’être dos à toi, pour enfin oser poser la question. — C’est à cause de nos messages que t’es plus tendus ? Et j’arrêtais un instant de respirer me pinçant les lèvres les yeux fermés. J’pouvais plus faire marche arrière.  

@Kenzie von Habsburg Quand elle rentre dans la pièce, j'ai ce sourire sur les lèvres. J'ai tous mes sens éveillés. Je retrouve son regard apaisant et son parfum envoutant. Je suis timide rien qu'à l'idée d'avoir des pensées étranges. Je me sens comme un gosse de douze ans devant la fille qui lui plait, alors que j'ai d'habitude assez d'assurance. Je veux lui montrer que j'en ai, que c'est pas elle qui me déstabilise mais le fait de rater mon plat plutôt. Cela semble être fou comme préparation alors qu'il n'y a rien de plus simple que de chauffer des pâtes. " oh tes cookies, j'en rêve pratiquement tous les soirs. " que je dis amoureusement en faisant semblant de baver. Je cours un peu partout dans la cuisine et Kenzie remarque que quelque chose ne va pas. Forcément, elle sait lire en moi comme un livre ouvert. La détresse ressentie, elle attrape ma main et automatiquement, je sens mon corps qui s'apaise. Je la regarde dans les yeux, m'amuse de la voir faire ses mimiques. C'est qu'elle et moi, oui. On ne doit pas avoir peur. Mais justement, y'a une peur incontrôlable dans mon esprit ; celle de la perdre. La minuterie sonne, indique que le plat est prêt et Kenzie se permet de dresser la table. Puis elle me pose la question qui m'électrocute. Je suis dos à elle, ignorant qu'elle aussi me présentait son dos. Comme deux ados qui n'osent pas s'avouer la chose interdite. Elle attend une réponse. Ne laisse pas ce blanc durer trop longtemps. " j'sais pas. peut-être que... ouais." réponse maladroite. Je ne sais pas quoi dire, je ne sais pas parler de ce genre de choses. Je finis par me retourner, passe une main dans une mèche de mes cheveux. Elle est toujours de dos et je crois que je préfère ça. " peut-être que ton déménagement ici me perturbe plus que tu ne le penses. " je me rends compte que ça pourrait être mal interpréter, cette phrase. " c'est pas quelque chose de mal, bien au contraire. mais... j'arrive pas à expliquer. je sais pas parler de ces trucs-là moi. " que je dis en m'énervant. Me brûlant par la même occasion en sortant le plat du four. La main endolorie et un juron qui sort de ma bouche. Loyd n'a jamais eu les outils pour parler de ce qu'il ressent, pour contrôler ses émotions. Car là, ce qu'il ressent au fond de lui, c'est une première pour lui.

✧. ❛ True love never has to hide. I'll trade your broken wings for mine. Our love was stronger than your pride. Beyond your darkness, I'm your light, oh.

@Loyd Mansfield | Je ne pouvais pas me passer de ce genre de moment, dans notre bulle, à l’abri des regards. C’était un peu ma safe place, celle ou je pouvais être moi-même sans avoir peur d’un jugement. J’étais parfois étrange et je n’agissais pas nécessairement comme tout le monde, mais près de toi, j’en oubliais ce statut et cette contenance que je devais porter fièrement à l’extérieur. Et c’était bon, en dehors de ma famille, d’avoir trouvé quelqu’un avec qui je pouvais celle que je désirais. — Je peux faire de tes rêves une réalité monseigneur. Que je disais amusée en faisant des mouvements de baguette magique avec ma main. — Je t’en prépare après un ou deux épisodes ? Mais j’avais beau agir comme un clown, je sentais que l’atmosphère était différente. Tu restais le même, en plus crispée, plus sur la retenue. Alors quand tu t’afférais à la sonnerie du four, je m’éloignais pour saisir les assiettes et essayer de comprendre. Bien que je n’avais pas peur de faire face aux problèmes de manière générale, cette fois, je redoutais ta réponse. J’avalais ma salive en soupirant silencieusement, avant que tu reprennes de nouveau la parole. Est-ce que j’avais bien fait de mettre le sujet sur le tapis ? Mais moi dans toute cette déferlante de propos, j’essayais d’assimiler tes propos. Je faisais quand même volte-face, quand tu lâchais le plat sur le plan de travail, après avoir haussé le ton malgré toi. — Loyd.. Murmurais-je en m’approchant timidement. Et machinalement, mes yeux se portaient sur ta main rougit par la brulure. — Sauf qu’on ne va pas éviter le sujet indéfiniment. Je m’installais sur le plan de travail, avant d’ouvrir le robinet d’eau et d’un coup d’œil, je t’indiquais d’y passer ta main. Je n’arrêtais pas de contempler ton visage, légèrement renfrogné. — Pour moi aussi c’est compliqué tu sais ? Avant la distance elle imposait forcément une réelle distance entre nous, mais là.. J’agrippais le rebord du plan de travail de mes mains. — J’sais pas.. Je n’ai pas les mots non plus mais je ne trouve pas que ce soit une fatalité en soit ? Je sautais du plan de travail, pour commencer à faire les cent pas. — C’est censé être normal d’avoir envie de voir son meilleur ami tout le temps ?   

@Kenzie von Habsburg Gamin perturbé par l'inconnu, la nouveauté. La peur de perdre quelque chose. Ou plutôt quelqu'un. J'veux pas revivre le même schéma. L'abandon de ma mère m'abîme de jour en jour. Alors si je venais à perdre Kenzie... c'est inimaginable pour moi. Dès que les choses deviennent incontrolables ou incompréhensibles de ma petite personne, je prends la fuite. C'est ce que j'ai fait avec Astra. J'me mets des bâtons dans les roues. Comme si je méritais pas l'attachement, je méritais pas ce bonheur pour lequel tout le monde bave. Pourquoi elle a lancé le sujet ? Je déteste être nerveux. Cela fait de moi une personne vulnérable. Je préfère me fermer comme une huitre, c'est plus confortable. Faire semblant. Ma main passe sous le robinet pour calmer la brûlure superficielle. Geste attentionné de sa part. Aussitôt une égratignure et elle accourt. " pourquoi pas ? peut-être qu'en parler c'est justement ce qu'on doit pas faire.  " que je lance bêtement. Tu sens dans le timbre de ma voix comme j'ai peur ? Kenzie s'éloigne ensuite et je la regarde marcher dans tous les recoins de la cuisine. Elle aussi semble nerveuse, finalement. Y'a des mots qui dégoulinent, des mots qui touchent là, au plus profond de la poitrine. Mais bizarrement, ils ne me font pas mal. Non, parce que jamais Kenzie pourrait me piquer avec sa bouche. Elle est bien trop gracieuse. Je déglutis. Je ressens la même chose. L'envie de la voir tout le temps, constamment. " c'est peut-être parce qu'on s'est manqué, qu'on veut rattraper le temps perdu. " je lâche ça comme ça, à vrai dire, j'en sais rien. Je prends une grande respiration et je décide d'y sortir mes tripes pour lui avouer : " je te l'ai pas dit mais... ça m'a dérangé que tu vois quelqu'un en date. " le regard qui se baisse sur ma peau rougie, aspergée d'eau tiède. Je sais pas qui est cette personne, je sais pas si t'as prévu de la revoir, mais clairement, je suis loin d'être enchanté. Cela me donne l'impression que je suis pas assez, que je serais jamais assez.

✧. ❛ True love never has to hide. I'll trade your broken wings for mine. Our love was stronger than your pride. Beyond your darkness, I'm your light, oh.

@Loyd Mansfield | Dès que les mots avaient franchi mes lèvres, je ne pouvais plus faire marche arrière. J’étais consciente qu’il fallait qu’on parle de ce genre de chose, pourtant, je savais que ce n’était pas le domaine dans lequel tu étais le plus à l’aise. Parler a cœur ouvert c’était quelque chose d’assez compliqué pour quelqu’un de pudique comme toi, mais peut-être que comme moi tu n’étais pas certain de savoir poser des mots sur tout ça, parce que tu n’arrivais pas à comprendre tes ressentis. J’aimais l’introspection, pourtant, je n’arrivais pas toujours à comprendre ce que je ressentais. Mais j’étais certaine d’une chose, qu’ensemble, on était capable du meilleur, comme du pire, parce qu’on se sentait presque invincible. — Mh.. Donc on va se regarder dans le blanc des yeux jusqu’à demain matin ? Pour une fois, je n’allais pas dans ton sens, non pas que j’étais réellement prête à t’avouer qu’en effet, c’était particulier depuis mon arrivée ici, mais si on voulait garder ce lien, on se devait la vérité. Alors après avoir extériorisé le bordel que je ressentais actuellement dans mon esprit en faisant les cent pas, j’essayais de canaliser mes pensées avec des phrases concises et qui avaient du sens. — Peut-être, ouais… Ou peut-être pas, je n’en savais rien. Je n’en savais rien, parce que j’étais perturbée, Loyd. Je me posais contre le plan de travail, en soupirant doucement. — J’crois qu’on s’plait putain.. Le visage perdu dans le vide, j’réalisais en même temps que mes mots sortaient de ma bouche. Sauf que… Se plaire, c’était le début des emmerdes non ? Quand l’attraction et les sentiments s’en mêlent, ça finissait rarement bien, si ? Dans les contes peut-être, mais pas dans la vraie vie. J’étais certes une princesse, mais pas de celle qu’on fait vivre au travers des dessins. — Est-ce que t’étais jaloux quand un océan nous séparait ? Que je te questionnais. — J’peux retourner vivre en Autriche ou dans n’importe quel pays du monde si ça me permet de pas t'perdre. Que j’avouais en secouant doucement la tête perdue. J’imaginais déjà le pire.  

@Kenzie von Habsburg J'oubliais la brûlure, comparé à ce qui brûle actuellement à l'intérieur. J'oubliais aussi le gratin de pâtes qui allait refroidir si on continuait à se regarder dans le blanc des yeux. J'ai même oublié ce qu'on avait prévu de faire ce soir. Ah oui, One Piece. Cette excuse qui me permet de te voir pratiquement tous les dimanches. C'est con, mais ce jour, je l'attends impatiemment chaque semaine, comme un gamin qui ne peut pas tenir en place. On se fait des suppositions, on essaye de trouver la faille dans tout ça. La chose qui prouverait qu'on se trompe totalement. Car affronter la vérité est terrifiant. Et avoir peur, personne n'aime ça. Kenzie finit par arrêter ces cent pas pour se poser contre le plan de travail. Je coupe l'eau car j'en ai marre d'entendre ce bruit de fond et un léger silence s'installe. C'est là qu'elle ose prononcer ce qu'on pense tout bas. On se plait. Et dès que j'entends cette phrase, y'a quelque chose qui se passe dans mes tripes. Comme si mon corps me lançait le signal. " je crois aussi. " que je dis en me mordant la joue, presque inaudible mais assez pour qu'elle l'entende. Je pouvais pas la laisser sans réponse. Elle a eu le courage de le dire alors je suis obligé de la suivre. C'est Kenzie, Loyd. T'as pas besoin de te cacher. Elle peut tout entendre. Mais est-ce que ça veut dire qu'on peut tout se dire ? Je fais un pas vers elle, voulant m'approcher mais je me ravise au dernier moment. " non, je l'étais pas. mais ici, c'est différent... " ici, c'est encore plus réel. Tout s'est amplifié sans que je puisse m'en rendre compte. L'idée qu'elle s'éloigne pour ne pas me perdre me fait froid dans le dos. " je t'interdis de remettre une putain de distance entre nous. " que je lâche précipitamment. La peur de te perdre, tu vois ? Je m'emballe quand je m'exprimer. Mon ton se veut plus sévère. Homme qui panique. Je déglutis et confronte son regard. Ses yeux qui me plaisent tant. " on fait quoi du coup ? " tiens, je te laisse l'opportunité de répondre car moi, j'en sais foutrement rien. Ce que je sais, c'est que cette situation m'angoisse. Celle où tu vas voir d'autres personnes, des personnes qui pourraient te toucher.

✧. ❛ True love never has to hide. I'll trade your broken wings for mine. Our love was stronger than your pride. Beyond your darkness, I'm your light, oh.

@Loyd Mansfield | Je me devais de poser des mots sur ce que je ressentais et.. Si j’étais parfaitement honnête avec moi-même, je n’arrivais pas à définir la limite. Mon esprit analysait tout et pire encore, il imaginait tout. Alors quand mes yeux détaillaient ta silhouette, j’osais enfin l’avouer. Tu me plaisais. Tu m’avais toujours plu dans le fond, sinon dans aucune situation, je n’aurais accepté que tes mains se posent sur moi. J’avais toujours préféré taire cette pensée en ne favorisant que cette belle amitié. Parce que c'était plus simple, plus sain et que rien ne pourrait jamais détruire ce lien si particulier qu’on avait soigneusement tissé. Tu t’avançais d’un pas réduisant un peu la distance physique qui s’était instauré entre nous. — Parce qu’on est juste là, à porter de doigts… Que je murmurais en tendant ma main vers toi. Et je resserrais le vide, comme pour imager une certaine emprise, avant de le laisser retomber en soupirant doucement. Alors me venait une idée, repartir, pour mieux te retrouver, avec cette douce envie que tu rejetes ma proposition. Je n’en avais pas envie et je ne m’en sentais pas capable non plus. Et j’avais l’impression de revivre quand tu excluais cette possibilité. Les étincelles dans le regard, quand on se retrouve, qu’on essaye de communiquer par un simple échange de regard. Mais toi comme moi, nous étions juste perdus par cet aveu. — On est obligé d’agir ? Je me redressais pour faire un pas vers toi et attraper ta main meurtrie avec délicatesse. — Et si comme ta brûlure, on finit par s’faire plus de mal que d’bien ? Que je te demandais en remontant doucement mes prunelles jusqu’aux tiennes. — J’ai tellement peur Loyd. Qu’on en vienne à se détruire, alors que jusqu’à présent, on ne s’apportait que du bien.