I can fall for you forever.

with @Perceval Hoffmann & @Kristofer Vermeer
warning : aucun.
18.06.2023 Percy's.

C’était donc ça le bonheur ? Il l’avait connu par le passé. Et il l’avait perdu, persuadé qu’il ne pourrait plus jamais le vivre. Il s’était même éloigné de ce bonheur qui frappait à sa porte, fermant cette dernière à double tour par peur de souffrir à nouveau. C’était sans doute pathétique. Et cela avait certainement en vain. Il avait davantage souffert de l’absence de l’être qui se trouvait désormais devant lui qu’un enfer de possibilité. A quoi bon partir pour se préserver si la souffrance était présente et dans le seul but d’éviter une douleur éventuelle. Alors qu’il plongeait son regard dans l’azur des lacs de son bel allemand, il sentait au fond de lui que ce dernier ne serait pas capable de le faire souffrir. Qu’il n’en avait pas l’intention. Et que bien au contraire, il lui promettait un bonheur sans nuage s’il décidait de lâcher les brides de son passé. En définitive, le seul qui avait causé du mal c’était bien Kitt et de la manière la plus vile et lâche qui soit. Il n’avait peut être pas à culpabiliser d’avoir visité d’autres lits que celui du commis administratif puisqu’ils ne s’étaient jamais juré amour et fidélité. Mais une voix dans son coeur lui murmurait qu’il se mentait à lui même. Que dès ce premier rendez-vous, dès que leurs lèvres s’étaient touchées et que leur corps s’étaient découverts, ils s’étaient appartenu l’un à l’autre. La meilleure preuve avait été qu’il n’avait pensé qu’à lui, n’avait voulu que lui, même quand il s’était entêté à l’effacer de sa vie, de son corps et de son coeur. Il y avait des destinées auxquelles on ne pouvait cependant s’échapper. La sienne était d’être tout contre Percy, de l’embrasser jusqu’à ce que ses lèvres s’assèchent et ne se mettent à saigner, de s’embraser au contact de son corps, de respirer son odeur jusqu’à perdre pied, de se réveiller et de s’endormir à ses côtés. L’acteur si ambitieux semblait se contenter de la présence d’un seul et unique amant dès lors que c’était lui qui lui faisait battre son coeur.

Lové dans ses bras, front contre front, sa respiration se bloqua quand son bel amant reprit la parole. Dieu que sa voix lui avait manqué. Il pourrait fondre dans cette dernière, même si ses propos entraînèrent une moue dubitatrice chez l’artiste. Il n’avait, jusqu’à présent, vu aucun défaut chez Percy, à l’exception de son entêtement à ne pas rejoindre le High Mile Club. Mais c’était aussi ce qu’il appréciait chez lui d’une certaine manière. Ses paroles étaient sincères : pour rien au monde il n’aurait souhaité qu’il ne change. “... et que je suis parfait ?” tenta-t-il de terminer la phrase du beau blond, un éclat de malice dans son regard sombre. Il haussa les sourcils de manière suggestive et foutrement arrogante avant de gronder de plaisir quand il le souleva pour l’installer sur le comptoir. Il se passa la langue sur sa lèvre inférieure, penchant légèrement la tête de côté alors que leurs visages se frôler, se taquiner, se chercher. Il dû mettre toute sa volonté pour ne pas craquer le premier et, en ce sens, lui souffla : “Est-ce vraiment un enlèvement si la victime est consentante ? Si elle rêve que son ravisseur la touche, qu’il la garde rien que pour lui, dissimulée au reste du monde ?” Il se rapprocha de lui, leurs lèvres séparées d’à peine quelques millimètres. “... qu’il la touche dans des endroits qu’elle n’ose pas même toucher ?” Le temps resta suspendu entre eux, suffisamment pour qu’il ne craque et que finalement Percy ne s’empare de ses lèvres.

Kitt y répondit avec passion, faim, envie, désir. Il glissa ses mains dans son cou et encercla la taille musclée de son amant de ses jambes pour le rapprocher de lui. Bon sang qu’il lui avait manqué. Comme pris d’une fièvre, il s’empressa de retirer son t-shirt avant de faire de même avec celui de Percy. Il les jeta sans plus d’égard sur le sol avant de glisser ses lèvres sur ce torse qu’il connaissait par coeur et dont il voulait réapprendre chaque ligne, chaque centimètre carré. Son corps s’électrisa au contact de celui qui était bien plus qu’un amant. Un amoureux. Un compagnon. Un partenaire. Même si le moment était mal choisi et sans doute trop tôt pour définir véritablement ce qu’ils étaient. Seul l’avenir pouvait le leur dire et dans l’intervalle, il devait essayer de voir ce que cela pouvait donner. “Je suis à toi, Percy.” gémit-il dans un aveu sincère. “Tout à toi. Rien qu’à toi.” Promesse de fidélité qui se taisait. Offre d’un avenir à conjuguer à deux. “Tu m’as tellement manqué. Viens.” l’invita-t-il entourant son visage de ses mains pour l’attirer à lui sur le comptoir, poussant fièvreusement les fleurs en veillant à ne pas les renverser. Il avait bien l’intention de baptiser la cuisine, ne voulant pas perdre une miette du spectacle qui lui était offert alors que Percy le dominait. Bon sang qu’il était beau. Il était fait pour lui. Il le réalisait tardivement mais, au moins, avait-il fini par le reconnaître.