la semaine de cours se termine, t'es épuisée et ravie d'être en week-end. ce soir, tu sais que tu revois donovan, après plusieurs jours sans se voir, t'appréhendes un peu et t'es aussi excitée. excitation que tu ne montreras évidement pas, préférant rester impassible le plus possible. tu t'es pas spécialement apprêtée pour l'occasion. t'as préféré miser sur le confort; free boobs sous un sweat large et legging. pour trainer chez toi, t'es jamais en jean. tu comprends pas les gens qui font ça d'ailleurs. adresse transmise à dj, tu sais pas trop quand il va débarquer mais ça risque d'être à une heure tardive. tu t'es un peu assoupie et c'est la sonnette de l'appartement qui te tire de tes rêves. tu sors difficilement de ta couette, dans laquelle tu t'étais enroulée dans le canapé. la télévision éclaire la pièce ainsi que les éclairages de la vielle qui viennent des immenses baies vitrées. tu te frottes les yeux, mets ta capuche sur la tête et finit par aller ouvrir. — salut.. dis-tu faiblement, d'une voix que tu éclaircies ensuite.  — je m'étais endormie devant un film. rentre et tu te pousses de l'encadrement de la porte pour le laisser rentrer. un peu gênée d'être face à lui. tu ne sais pas vraiment comment te comporter, après tout ce qu'il s'est passé et ce que vous vous êtes dit, les hauts et les bas, le retour à la réalité est toujours inattendu.

L'excitation ainsi que l'appréhension avaient torturé mon estomac toute la journée. J'sais pas tellement comment ça allait se passer, ces retrouvailles. Quasi deux semaines sans se voir, une grosse dispute entre temps. Les choses sont loin d'être simples entre nous et peu importe toute la volonté qu'on avait de vouloir que ça le reste, ça finissait souvent par déraper. Cette fois, c'était principalement ma faute, supportant plus vraiment le rejet dont tu faisais preuve, surtout après la semaine qu'on avait passé. Mais voilà, j'avais toujours cet amas de sentiments pour toi qui ne demandaient qu'à s'exprimer et c'était pas tous les jours facile de te parler, de devoir les taire pour ne pas te brusquer. Seulement, je préférais ça plutôt que de ne pas t'avoir du tout finalement. Pas vraiment endormi dans le Uber, j'étais le regard rivé sur la route pour redécouvrir Boston by night. Il était bien 23h50 quand j'arrivais en bas de chez toi. J'avais respecté toutes les indications, et c'était devant le pas de ta porte que mes deux pieds finissaient par se poser. Le doigt sur la sonnette, je t'indiquais ma présence. La porte s'ouvre et le sourire vient étirer mon visage. Même dans cet accoutrement, j'te trouvais trop belle. Le palpitant s'affole un peu mais je ne laisse rien paraitre. « hey, t'en fais pas » que j'dis en rentrant dans l'appart, laissant la valise dans l'entrée avant de me tourner vers toi, une fois la porte fermée. La gêne était présente, j'savais pas tellement comment réagir, et j'optais pour l'assurance. Tirant ton sweat pour t'attirer à moi, je laissais mes lèvres frôler les tiennes avant de les capturer dans un baiser presque chaste.

le cœur palpite un peu plus vite quand t'ouvres la porte et que tu te retrouves face à lui. t'es comme une gamine. la anastasia qui ne sait pas se comporter lorsqu'elle est intimidée. exactement la fille que t'étais quand t'étais plus jeune. à ne jamais faire le premier pas. frileuse de la réaction de l'autre. peureuse de ne pas être assez à la hauteur. pourtant un tas d'émotions te traversent quand tu le vois. il attrape ton sweat et ton corps se laisse entrainer vers lui. lèvres qui se frôlent puis se rencontrent, timidement. sourire qui étire les lippes, tu mordilles sa lèvre inférieure et place tes mains dans les poches arrières de son jean pour le rapprocher de toi. le visage qui vient se loger dans son coup, humer son parfum puis se décoller définitivement de lui et t'enfuir comme un oisillon qui a pris peur. — t'as fais bon voyage? quelques pas qui mènent à la pièce principale, tu sens qu'il t'emboite le pas. — t'as pas du manger, tu veux un truc? meubler à tout prix pour empêcher d'être gênée.

J'sais pas quel sort tu m'avais lancé mais ça fonctionnait plutôt bien. J'étais dingue de toi, faisant ressortir aussi le meilleur comme le pire en moi parfois. Mais j'aimais cette sensation. Là, être à proximité de toi, c'était ce que je voulais depuis des jours. J'allais pas laisser la moindre chance de gâcher tout ça se mettre en travers de notre chemin. Alors oui, j'avais pris l'initiative de te rapprocher de moi, de capturer tes lèvres pour un baiser de retrouvailles. C'était pas encore tout à fait ça mais le simple fait que tu me rapproches de toi en glissant tes mains dans mon jean, avant de glisser ton visage dans mon cou, c'était suffisant pour briser un peu la glace. Content de mon move, je finissais par te suivre, abandonnant toutes mes affaires, y compris mes chaussures, à l'entrée. « ouais ça allait, un peu long sur la fin mais ça va » Tant qu'il n'y a pas de crash, tout allait bien. « j'suis pas contre grignoter un truc ouais, t'as quoi ? » que j'demande alors que j'étais juste derrière toi. Les lieux étaient comme dans la vidéo que tu m'avais envoyé et j'comprenais le côté impersonnel. J'aimais bien ton ancien appart pour l'authenticité mais on sait tous les deux que c'était maintenant de l'histoire ancienne. « tu t'y habitues alors... à ici ? »

t'es persuadée de ton incapacité à aimer correctement. comment tu pourrais alors que t'as du mal à t'accepter toi même? et pourtant, t'as l'estomac qui s'retourne quand il te repousse, les poils qui s'hérissent quand il t'approche. y'a un truc que t'as jamais ressenti, que t'arrives pas à expliquer, mais qui te fait dire qu'il est plus que ce que tu acceptes. t'es en train de tomber amoureuse et t'essayes de faire taire ça. flippée de tout gâcher, de tout perdre, comme les autres fois. alors se voiler la face est plus simple, parce que quand tu te lances, ça foire. tu hoches la tête, tant qu'il est là, en un seul morceau, la pénibilité du trajet n'est pas importante. tu te diriges vers le réfrigérateur pour l'ouvrir et en sortir le reste de ton plat de ce soir. acte assez prémédité puisque t'avais prévu de lui laisser une part. — c'est du chili con carne, j'espère que t'aimes ça tu grimaces parce que c'est un plat risqué vu les épices. — si t'aimes pas, je peux te faire autre chose! bol que tu déposes sur le bar qui sert également de table à manger. — ouais, on va dire que oui haussement d'épaules qui accompagne ta réponse. t'as pas le choix que de t'habituer de toute façon. — faut pas que tu fasses attention aux cartons, j'ai pas encore fini de tout ranger.. t'as commencé qu'une fois, avec aurea, et depuis tu t'y es pas remise.

En temps normal, j'étais celui qui faisait tout foirer. Pas assez investi, pas amoureux. Pas assez bien finalement. Et là, maintenant que j'avais les sentiments qui me torturaient l'esprit, faisaient battre mon cœur et me poussaient à avoir des papillons dans le ventre, j'pouvais comprendre les situations dans lesquelles se trouvaient mes exs. C'était pas simple, en effet. Mais à la différence, c'est que je sais que toi, tu ressens un truc pour moi. Pas de l'attachement, c'est un peu plus que ça. Et c'était à ça que je me raccrochais tous les jours, espérant qu'un jour, tu me laisses t'aimer comme tu le mérites. « j'adore, c'est parfait, merci » Le regard sur toi, le sourire venait encore une fois faire son apparition. « t'embête pas » J'attrapais alors le bol que tu avais mis sur le plan de travail et je cherchais rapidement où se trouvait le micro-ondes. Une fois trouvé, je plaçais le conteneur dedans et faisais chauffer la nourriture le temps de quelques instants, me tournant vers toi en attendant. « c'est pas les cartons qui ont mon attention de toute façon » C'était pour toi que j'étais là, pas pour tes vêtements, tes cartons et autres trucs. Le temps de chauffe écoulé, je récupérais le bol chaud et le posais sur la table. « ils sont où tes couverts ? » Forcément, nouveau lieu, nouveaux repères. Ce n'était qu'une question de temps avant de trouver mes marques.

soulagée qu'il aime le plat que t'avais préparé, t'as un petit sourire qui vient détendre ton visage crispé. puis tu t'assoies sur une des deux chaises hautes disposées chacune d'un côté du bar. tu l'observes prendre possession des lieux, comme s'il était chez lui, et t'aimes bien ça. t'as l'impression qu'il se sent assez à l'aise pour s'autoriser à faire ce qu'il veut. ses mots t'apaisent relativement rapidement, tu te sens débile de t'être excusée pour les cartons présents un peu partout. — là tu te lèves et ouvre un tiroir pour en sortir des couverts. retour vers le frigo pour en sortir aussi un dessert que vous pourrez partager ensuite. des fraises. tu viens te rassoir et lui souhaite un bon appétit. l'un en face de l'autre, tu peux pas t'empêcher de sourire bêtement. tu caches ta tête entre tes mains. — tu me fais rougir ! et puis tu tires un peu ta capuche pour cacher encore plus que tes joues sont entrain de chauffer. tu sais pas pourquoi puisqu'il n'a rien fait à part manger.

Tout ce que je voulais, c'était que cette soirée se passe le mieux possible. Toi et moi, ça peut être l'extase comme dégénérer aussi rapidement. Et j'voulais juste pas ça. J'étais que trop bien quand tout se déroulait pour le mieux. Plat réchauffé, il ne me manquait que les couverts pour pouvoir manger ce que t'avais préparé. D'ailleurs, l'odeur me donnait l'eau à la bouche. C'était sûrement un des plats que je préférais, même si j'en mangeais pas tellement. Alors ouais, j'allais m'en délecter. Une fois la cuillère attrapée, je me mettais de l'autre côté du bar, face à toi, et je mangeais ce plat qui était tout bonnement délicieux. Le regard jonglant entre le bol et toi, je m'attendais cependant pas à cette réaction de ta part. Timidité excessive presque, ce qui me faisait sourire. « parce que j'te regarde et que j'te trouve belle ? » que j'dis en prenant une nouvelle cuillère dans ma bouche. Vraiment, je kiffais le plat, et j'te kiffais toi. Et cette soirée se passait agréablement bien pour le coup. « arrête de te cacher.. j'peux plus admirer ta beauté » Les deux dernières bouchées avalées, il ne restait plus rien dans le bol. Appétit d'ogre après cette journée, j'étais rassasié. « je mets dans l'évier ou t'as un lave-vaisselle ? »

t'as aucune idée de ce qui te rends si niaise. mais t'es en train de fondre de gêne devant lui, sans réussir à te reprendre. ta main qui vient donner une petite tape sur son visage en riant. — arrête ! tu continues de t'acharner à lui dire d'arrêter de te trouver belle n'importe quand et n'importe comment. en vain. tu finis donc par arrêter de cacher ton visage entre tes mains et découvrir ta tête de ta capuche. tes cheveux long tombe sur tes épaules et le long de ton dos. — t'es grave.. que tu chuchotes. ouais, tu continues à rouspeter parce qu'il te trouve belle. c'est toi qui est grave. — lave vaisselle tu le pointes sans te lever, juste en tournant un peu sur le tabouret. — t'as mangé super vite, c'est super mauvais pour la santé t'sais c'est l'air fier que tu déblatères ta science en te levant. t'attrapes le bol de fraise et t'en croques une. — t'aimes ça? sourire en coin, limite provocateur, qui gagne tes lèvres. et tu parles a reculons vers le canapé pour t'effondrer dans la couette.

C'était comme un moment de flottement. La sensation était divine et je sais pas, je sentais qu'il y avait ce truc. Celui qui m'faisait encore plus craquer pour toi. J'saurais pas expliquer, c'est juste là. Ta gêne, ton sourire. Les papillons dans le ventre et les étoiles dans les yeux. Deux amoureux qui se découvrent et se redécouvrent à chaque instant. J'aimais ça, ce qu'on partageait et je m'en voulais des fois de vouloir plus de toi. Ce que tu m'offrais, c'était déjà tellement bien. « je sais... » soufflais-je, le sourire toujours plaqué aux lèvres. Mais tu peux pas m'enlever le fait que je pouvais passer des yeux à te regarder, scruter tes traits, capter ton regard. Avoir envie de capturer tes lèvres encore et encore. Tu étais mon envie, mon désir, mon obsession presque. Ça faisait flipper, autant pour toi que pour moi, mais c'était là. J'avais besoin de toi dans ma vie. « merci chef » Je me levais pour aller mettre toute ma vaisselle dans le dit lave-vaisselle, avant de rire à ta remarque. « j'avais trèèès faim. et c'était surtout trèèèès bon » Regard en coin avant de tout mettre dedans et refermer la porte avant de me retourner. « mais je ferai un effort la prochaine fois » Parce que c'est toi et que tu me le demandes à demi-mots. Finalement je te vois prendre une fraise, croquer dedans tout en reculant vers le salon. « beaucoup oui... t'as de la chantilly qui va avec ? » J'attrapais le bol de ma main plâtrée avant d'attraper une des fraises pour la croquer à mon tour, le regard rivé sur toi, qui t'affalait sur le canapé. Forte envie de te rejoindre... qui était assez rapidement assouvie. Mes pas se faisaient presque feutrés jusqu'à toi, jusqu'à ce que je m'installe à tes côtés. Je te tendais une fraise, le regard sur toi ne faiblissant pas une seule seconde.