Mon esprit carbure à la vitesse d'une fusée Ariane lorsque je vois les photos de l'accident, ainsi que des corps. Je devrais ressentir quelque chose, même si ce n'est trois fois rien. Mon visage s'en trouve aussi fermé que mes émotions, tant et si bien que je sursaute presque lorsque mon acolyte de ce soir me réponds. Eh bien je peux t'offrir un whisky trente ans d'âge, de la vodka, du gin... j'ai absolument tout ce qu'il faut pour t'essayer à la mixologie que je plaisante en ouvrant un meuble en chêne sculpté, une merveille, dissimulant des merveilles encore plus intéressantes : une armée de bouteilles d'alcool. Oui, la mixologie, un passe-temps secret. Si par relaxer tu entends faire redescendre la pression alors oui, je me suis relaxé. Je m'étonne juste de m'être transformé en véritable pierre... Mes mots paraissent tranchants alors que je sors deux beaux verres, lui offrant le choix de l'alcool. Tout me tente et rien ne me tente en même temps. Là, tout de suite, je suis incapable de réfléchir à autre chose : mes parents ont été assassinés froidement et ça me ne fait rien. On croirait juste que je viens de lire un fait divers ne me concernant en aucune façon. Mais et toi, tu t'es vraiment relaxée ou tu dis juste ça pour que je me fasse pas de bile ?

un whisky ça me convient merci je te souris en te regardant préparer les verres. je te demande ensuite si tu t'es relaxée durant ta douche, tu me dis que oui tant mieux au moins ça a marcher sur l'un des deux. parfait. quand ça ? qu'est ce que tu as découvert dans ce dossier ? je t'ai aider concernant ce dossier, mais tu ne m'as pas donner tout les détails le concernant, je ne t'avais rien demander avant mais la ça m'intrigue quand même de sacoir ce qu'il se cache à l'intérieur. aucune raison de s'inquiéter pour moi, mais non la douche ne m'as pas vraiment relaxée donc je compte sur le verre de whisky pour ça je prends le verre dans mes mains et je le porte à ma bouche pour en boire une gorgée. je ne me confie jamais sur mon passé, sir mon enfance j'ai toujours l'habitude de me renfermer sur moi-même.

Sans même prendre le temps de lui répondre, je prends deux verres en cristal ainsi qu'une bouteille d'un excellent whisky japonais dix-huit ans d'âge. Non pas dans un élan d'esbroufe, mais plutôt car la qualité est indéniable et que, quitte à boire, autant boire bon et s'éviter une gueule de bois prématurée avec un simple shot d'alcool. Rien qui ne me surprenne. Mon père avait une liste longue comme le bras d'ennemis, et plusieurs ont vus leur séjour en taule raccourci pour bonne conduite. Mais quelque chose me pousse à privilégier une autre piste... Tout en réfléchissant et sans trop regarder Azur, je nous sers une bonne dose de cet élixir avant de lui tendre son verre. Sec sans glaçon ? que je demande en posant cette fois mes prunelles sombres et brillantes sur la demoiselle. Je pense qu'au contraire j'ai toutes les raisons de m'inquiéter que je lance sans la quitter une seconde des yeux. On n'a pas vécu une soirée tout à fait normale, au risque d'enfoncer une porte ouverte... il faut vraiment que je te torture pour te tirer les vers du nez ?

je t'écoute concernant le dossier que nous avons volé ce soir quel est l'autre piste ? j'ai envie d'en savoir plus, c'est tellement rare que tu te confie sur ta vie et je le comprends parfaitement je suis comme toi, mais je suis curieuse de savoir. tu me tends le verre de whisky et je hoche la tête à tes mots sec ça me va oui je porte le verre à ma bouche pour en boire une gorgée. non aucune raison.. et je souris légèrement à tes mots ensuite et comment tu comptes t'y prendre pour me torturer et essayer de me faire parler ? verre à la main je me rapproche de toi curieuse de savoir ce que tu as en tête pour que je puisse me confier à toi, comment tu vas faire pour briser cette glace qui est autour de moi depuis des années maintenant ? j'aimerai bien me laisser aller parfois, parler de ma vie mais j'ai toujours un blocage qui m'en empêche.

Azur réagit évidemment au seul mot de ma précédente phrase qui compte vraiment : piste. J'ai beau être jeune, je n'en reste pas moins un avocat extrêmement expérimenté au sujet de la Pègre et de toutes ses ficelles. Ce n'est pas pour rien que le gang Brotherhood m'a tendu les bras, et mon goût pour le danger a épousé cette possibilité sans même y réfléchir à deux fois. Contrairement à ce qu'il a bien voulu dire, mon père était mêlé à une Pègre française plutôt connue. La signature du mode opératoire est quand même ultra caractéristique... comme si le crime devait être signé avant même d'être officiellement revendiqué que j'explique à ma partner in crime du jour. J'appuie mes propos de plusieurs photos, insistant sur certains détails afin de lui faire comprendre sans détour ce que j'entends par signature et caractéristique. Mais je ne devrais pas te parler de ça. Déjà parce que les photos ne sont pas jojos mais surtout parce que je t'ai suffisamment mouillée à l'affaire. Si je connais suffisamment Azur pour savoir qu'elle n'a jamais froid aux yeux, là on ne parle pas d'une infiltration dans un simple cabinet d'avocats, mais bien de personnes capable de flanquer une balle entre les deux yeux à quiconque chercherait à les chatouiller de trop près. Je pourrais tenter les sévices corporels... que je reprends en haussant les sourcils d'un air faussement joueur. Je plaisante, évidemment. Sache juste que ma porte est toujours ouverte... si jamais un jour tu veux vider ton sac. Même si c'est juste parce que tu t'es pété un ongle... Ma propre connerie m'arrache un petit rire avant que je ne vide le contenu de mon propre verre cul sec. La demoiselle en face de moi n'est pas la seule à avoir beaucoup à digérer d'un coup...

je t'écoute me parler de cette nouvelle piste concernant ton père, ça doit faire bizarre d'apprendre de nouvelles choses le concernant. je ne m'y connais rien dans tout ça, mais à en voir les photos ça ne présage rien de bon. ne t'en fais pas je ne suis pas une petite chose fragile, je peux encaisser tout ça après tout j'ai dû tellement encaisser de choses dans ma vie avec mon père. je ris à ta remarque concernant les sévices corporels oh tu n'oserais pas.. tu reprends ensuite ton sérieux pour me dire que ta porte est ouverte si un jour j'ai envie de me confier sur quoi que ce soit c'est gentil merci, c'est juste que mon père n'était pas commode lui non plus chose que je ne dis jamais, mais tu m'as parler du tien donc autant que je fasse de même un peu non ? donnant-donnant on va dire. mais je pense surtout que tu dois avoir besoin de repos après cette soirée non ? je bois aussi mon verre cul sec, tu dois être secoué de tout ça après tout.

Cette fois, c'est moi qui me retrouve à l'écouter et à m'étonner de ce que j'entends. Mon expression reste fermée, impénétrable, secrète comme très souvent, et je me contente de froncer de temps à autre les sourcils pour toute réponse. Autant je ne doute pas une seconde que tu aies du cran, autant encaisser tout ce qui se trouve derrière l'affaire concernant ce dossier, j'ai un doute que tu aies les épaules. Et n'y voit pas un quelconque élan de protection ou ce genre de choseries... c'est normal de ne pas encaisser ce genre de choses. Le contraire serait beaucoup plus anormal que je me permets de répondre en vidant mon verre à mon tour, cul sec également. Je ne me permets aucune réflexion sur le père d'Azur, persuadé qu'il ne s'agit ni du lieu, ni du moment pour cela. Plus tard, peut-être. Tu connais le chemin de la chambre d'ami... je reste à mon bureau juste au dessus cette nuit. Je vais bosser sur mes dossiers... hésite pas, si tu as besoin de quoi que ce soit. Je passe devant la demoiselle en plaçant ma main quelques secondes contre son épaule avant de disparaître dans mon bureau. Cette véritable antre que je ne quitte jamais vraiment dans ma tête.