C'était la merde depuis une semaine et t'avais besoin d'entendre la voix de Neal, même si tu savais pas si tu devais lui dire ce que t'avais, tu voulais au moins entre sa voix. Tu composais donc le numéro et attendis que le jeune homme décroche, ce qu'il fit après un moment. "Hey...chaton...je suis tellement content de pouvoir entendre ta voix...tu me manque tellement si tu savais..." Ouais c'était encore plus le cas actuellement.

Tu avais hésité longtemps au milieu de tes draps avant de savoir si tu allais envoyer un message au roux. Tu ne voulais pas l'inquiéter avec ça, il était en vacance, il avait besoin de décompresser et toi tu arrivais avec tes problèmes pour lui en rajouter encore un peu plus. T'étais vraiment nul de lui faire ça, mais d'un autre côté tu savais qu'il t'en voudrait à mort si tu lui disais rien et puis tu ne voulais pas revivre la même chose qu'au mois de mai, alors tu préférais lui parler pour ne pas finir dans le même état. Lorsque sa voix s'est fait entendre à l'autre bout du téléphone tu ne pu t'empêcher de fermer les yeux un instant. Déjà presque un mois que tu n'avais pas entendu sa voix. Et bordel qu'est-ce qu'elle te manquait. Alors tu pris quelques instants pour la savourer. Cependant tu avais l'impression que quelque chose clochait. Depuis le temps que tu le connaissais tu avais appris à déchiffrer le jeune homme : ses regards, ses intonations, ses mouvements, tu étais capable de voir quand quelque chose n'allait pas et là tu sentais que c'était le cas. Cependant, tu pensais que se n'était pas le moment d'en parler. Peut-être tout à l'heure, plus tard durant votre appel. Sa voix n'était qu'un murmure, mais tu te doutais qu'il ne devait pas être seul, d'où le fait qu'il ne parlait pas fort. "Je...c'est l'enfer chaton..." Tu pris une grande inspiration avant de te lancer redoutant la réaction qu'aurait le jeune homme en apprenant se que tu allais lui dire. "On a eu un problème le premier jour du procès...certains des détenus jugés se sont échappé lors de leur transfert au tribunal...mon père en fait parti..." Tu marque une pause le temps de laisser le jeune homme digérer l'information. "Du coup, le procès a été suspendu le temps qu'on les retrouve." Tu t'arrêtais encore un instant parce que la suite allait être encore pire à expliquer au jeune homme. "Neal...ils ont su qu'on était là...Eli...Eli a disparut..." Tu laisse échapper les sanglots que tu contenais depuis le début de la discussion. Ta petite sœur. Ils avaient pris ta petite sœur, la dernière que tu avais. Et c'était un peu trop pour toi. C'était même beaucoup trop pour toi à vrai dire.

Tu n'avais pas réalisé à quel point le jeune homme t'avais manqué jusqu'à ce que tu entende sa voix à l'autre bout du téléphone. Gosh t'en aurais presque gémis de plaisir tellement il te manquait à ce moment là. T'avais envie de savoir comment il allait, savoir si tout se passais bien, s'il arrivait à dormir, s'il ne se prenait pas trop la tête. Tu voulais lui dire à quel point il te manquait, à quel point tu rêvais de lui toutes les nuits depuis quelques semaines. Mais non au lieu de ça tu l'appelais pour lui annoncer de mauvaises nouvelles et tu savais que ça allait rajouter des problèmes à sa liste. T'avais pas envie de ça. Tu détestais être une gêne pour le jeune homme, parce que t'avais toujours peur qu'il en ai marre de toi et qu'il t'abandonne. Mais tu pouvais rien lui cacher et puis t'avais besoin de parler de ça à quelqu'un sinon t'allais devenir fou à trop penser.

A peine avais-tu finis de lui expliquer qu'il y avait eu un problème dès le premier jour du procès. T'aurais dû t'en douter. Comme si ton père et ses potes allaient se laisser juger et finir en taule jusqu'à la fin de leurs jours ?? Bien sûr que non. Tandis que tu laissais Neal analyser l'information tu sentais que la panique commençait à le gagner et tu t'en voulais d'être la cause de cette panique. Tu poussais un soupir alors qu'il te demandait se qu'il se passerait s'ils n'étaient pas retrouvés. Tu savais pas si le procès serait annulé ou reporté jusqu'à ce qu'on les trouve. Tu ne dis rien pendant un moment avant de murmurer d'une voix froide : "Il vaut mieux pour eux que se soit les flics qui les retrouvent...si c'est moi ils auront pas le droit à un procès." Tes doigts se crispaient sur ton portable malgré toi. Une chance que t'ai planqué ton "matériel" avant de quitter Naples. Tu pensais pas t'en resservir un jour, t'avais pas envie de t'en resservir un jour, mais là on avait touché à ce qu'il fallait pas. Alors pas de pitié. T'avais la liste, tu rayerais leur nom un par un, même si ça devait te prendre toute ta vie. Tu finis alors par avouer à Neal que ta sœur avait disparue. Un bruit se fit alors entendre à l'autre bout du fil tandis que tu entendais le jeune homme jurer en italien. Tu savais pas se qu'il se passait, mais tu ne voulais pas qu'il parte en crise ou quelque chose comme ça. Sans t'en rendre compte les mots sortirent naturellement dans ta langue maternelle, tu savais qu'il comprenait mieux quand il était stressé. "Mio gattino...Calmati, respira, non voglio che tu abbia un attacco a causa mia. Respirare." Tu soufflais un peu plus fort dans le combiné pour que le jeune homme se calque sur tes respirations. Tu t'en voulais d'être la cause de tout ceci. Tes larmes coulaient le long de tes joues, c'était trop pour toi pour une seule semaine. "T'as pas à être désolé chaton...t'y es pour rien...et je...jsais pas encore, mais jvais chercher...je l'abandonnerais pas...hors de question...même si je dois laisser ma peau je l'abandonnerais pas..." Tu fermais les yeux un instant comme pour sceller cette promesse envers toi même, envers ta sœur, envers ta dernière petite sœur. La voix de Neal résonnait à tes oreilles. "Je...j'en sais rien chaton...j'ai tellement envie de te voir là. J'ai envie d'être dans tes bras, de penser à rien d'autre qu'à nous deux...mais je peux pas te demander de venir se serait trop égoïste de ma part de t'infliger ça..." Tu restais un moment sans rien ajouter, écoutant la respiration du jeune homme qui te calmais plus ou moins, avant de finalement murmurer du bout des lèvres : "J'ai besoin d'oublier...de penser à autre chose, parle moi d'autre chose...ce que tu veux, mais fais moi penser à autre chose que cette semaine de merde..." Peut importe se qu'il te disais, même s'il s'agissait de choses totalement stupides et sans intérêts, tu voulais juste entendre sa voix qui t’emmènerais loin de cette chambre d'hôtel, loin de Naples, de l'Italie, qui t’emmènerais près de lui.

Cet été devait normalement marquer le début d'une nouvelle vie. Une vie loin de tout ces problèmes qui te bouffaient la vie depuis bien trop longtemps. Ouais, normalement, c'était ça le plan. Témoigner lors de ces putains de procès et ensuite commencer une nouvelle vie. Sauf qu'évidemment rien n'avait fonctionné comme tu l'avais pensé. Enfin, du moins pas tout. Le procès à Boston c'était passé normalement et plusieurs membres de la mafia de Boston avaient été mit derrière les barreaux. Mais le procès de Naples n'avait pas du tout été comme tu le pensais. En même temps tu aurais dû t'en douter. T'aurais du savoir que quelque chose allait partir en cacahuète connaissant ton père et tes anciens amis. Ouais, le procès qui ne se passait pas bien tu le savais. La disparition de ta sœur...ça tu pensais clairement pas que ça allait arriver...T'étais clairement déboussolé et t'avais besoin de te rassurer, d'entendre une voix qui te permettais d'oublier un peu tout ça. Une personne qui connaissait tout ce que tu vivais et qui ne jugerais pas. Qui comprendrait même. Alors tu avais appelé Neal. Tu savais qu'il avait d'autres choses à penser, mais t'avais besoin de lui. Le seul qui pouvait comprendre. A peine tu entendais sa voix au bout du fil et que tu lui expliquait se qu'il se passait que tu te sentais déjà un peu mieux. Tu lui expliquais que tu allais faire se qu'il fallait si la justice ne faisait rien, parce qu'il était hors de question que tu laisse ces connards s'en tirer alors qu'ils avaient touchés à la seule personne de ta famille qui te restais encore. Cependant, la voix de Neal te ramena sur Terre et te coupais dans tes pensées meurtrières. Il s'inquiétais pour toi, il avait peur qu'il t'arrive quelque chose et tu trouvais ça juste adorable. Un sourire pris place sur tes lèvres tandis que tu lui chuchotais d'une voix rassurante : "Hey...chaton...mio gattino...calme toi. Tout ira bien ok ?? Tu sais que je suis capable de m'en sortir, de les trouver et de les tuer. Ils méritent pas mieux...je les déteste tellement. Tous." Tu te mordis la lèvre, tu savais que se serait dangereux de les chercher, mais tu ne pouvais pas rester les bras croiser sans rien faire. Un soupire s'échappa de tes lèvres. "Je sais pas si je pourrais rester sans rien faire chaton...c'est ma sœur...la seule qu'il me reste..." Et puis, il y avait lui aussi. Même si tu savais qu'il n'était pas recherché tu ne voulais pas prendre le risque qu'il lui fasse du mal. Pas à lui.

Tu entendis alors un vacarme assourdissant à l'autre bout du téléphone, comme un meuble qui se brise. Immédiatement, tu te dis que le jeune homme est en train de partir en crise. Et tu ne voulais pas ça, alors tu te met à lui parler en italien, pour le garder avec toi. Pour ne pas qu'il panique et que tu le perde. Tu exagère ta respiration pour qu'il se cale sur la tienne et ne panique pas trop. Tu entends alors sa voix te répondre en italien. Te disant que tout va bien. Et tu te détend un peu, content de savoir qu'il ne va pas partir en crise. Tu reste quand même vigilant, sentant que le roux ne s'est pas totalement calmé. Il s'excuse comme si tout ceci était de sa faute, alors que non. Tu lui dis, qu'il n'a rien à se reprocher. Et tu ajoute que tu va retrouver Elie, même si tu dois y laisser ta vie. Évidemment, le roux n'est pas d'accord et le fait savoir. Tu souris, heureux qu'il s'inquiète pour toi. "Ne t'inquiète pas chaton. Je ferais attention. Et c'est pas égoïste. Je suis heureux que t'ai peur pour moi...ça veut dire que je compte pour toi et que tu tiens un peu à moi..." Parce que c'était une des choses qui te faisait peur, qu'il se lasse de toi et que tu le perde. T'avais besoin qu'il te change les idées et tu lui demandais de te parler pour penser à autre chose. Il ne savait pas trop quoi dire et tu sentais que quelque chose n'allait pas trop. Tu savais de quoi il s'agissait et t’empressas de répondre pour le rassurer : "Neal, ne culpabilise pas ok ?? C'est pas ta faute. Je t'interdis de te sentir mal. Et puis...je suis pas sûr que j'ai envie que tu m'aide...je veux pas te replonger là-dedans. Mais c'est vrai que j'aimerais être dans tes bras...pouvoir t'embrasser, te câliner et juste penser à autre chose...Je t'aime tellement chaton..." Ta voix était un murmure, parce que t'étais pas sûr de la façon dont elle sonnerait si tu parlais tout haut, c'était encore trop tôt pour ne pas qu'elle tremble et que tu éclate de nouveau en sanglots.

Tu sentais la panique du jeune homme à travers le téléphone. Et tu te détestais d'être la cause de cette panique. Parce que c'était le cas, il savait ce qu'il pouvait se passer pour toi si jamais tu décidais de te lancer à la recherche de ces mecs. Il savait que tu pouvais terminer derrière des barreaux, ou même pire. Tu le savais aussi. Tu savais de quoi ces mecs étaient capable. Mais...tu pouvais pas rester sans rien faire. Tu pouvais pas simplement attendre de voir se qu'ils allaient faire de ta sœur ou de toi. Tu laissais échapper un soupir avant de chuchoter au roux à l'autre bout du fil : "Ok...ok...je ferais rien. Enfin, je ferais rien de stupide, mais laisse moi au moins chercher Elie. Essayer de la retrouver. Je peux pas rester sans rien faire à attendre qu'ils la retrouve. Tu sais très bien qu'ils n'y arriveront pas." Ouais, les flics n'avaient jamais été assez doués pour ce genre de trucs. Il y a qu'à voir comment s'étendait la mafia italienne pour le comprendre. Alors, tu ne leurs faisaient pas confiance. La plupart étaient des pourris. T'en avais eu l'exemple avec le père de Neal. Tu ne leur faisais pas confiance. Tu leurs avait jamais fais confiance. Et c'est pas maintenant que ça allait commencer surtout maintenant que la vie de ta dernière petite sœur était en jeux. Tu entendis alors l'italien te dire que si tu devais faire quelque chose, il le ferait avec toi. "Neal..." Tu t'apprêtais à lui dire non, mais il ne t'en laissa pas le temps. Te disant que c'était non négociable. Un sourire apparu sur tes lèvres malgré toi, parce que tu savais à quel point il pouvait être têtu quand il avait décidé quelque chose. Tu laissais passer un silence avant de lui répondre, pesant le pour et le contre. "Ok...mais si on se fait attraper, je veux que tu me laisse prendre toute la responsabilité ok ?? Hors de question que tu gâche ta vie à cause de moi d'accord ?? Et puis...si je finis en prison, faudra quelqu'un pour prendre soins d'Elie...et il n'y a qu'en toi que j'ai suffisamment confiance." Ouais, parce qu'il était la famille. Il connaissait les règles. Il savait comment protéger quelqu'un. Alors s'il devait t'arriver un truc, t'avais personne d'autre en qui tu pouvais croire hormis lui.

T'avais réussis à éviter la crise. Parce qu'à force de prendre soins de lui tu savais quoi dire et quoi faire pour les éviter. C'était en quelque sorte ton super pouvoir. Et t'étais l'un des seuls à avoir ce pouvoir avec le jeune homme et t'aimais bien ça. Savoir que t'étais en quelque sorte unique à ses yeux. Et même si t'aimais pas quand il paniquait par ta faute, t'étais heureux de savoir que tu comptais assez à ses yeux pour qu'il s'inquiète pour toi. Et même si c'était égoïste de penser ça, tu aimais le penser. "Je tiens à toi aussi tu sais ?? Plus que tout. Alors toi aussi tu dois me promettre de faire attention à toi. Pas seulement par rapport à la mafia, mais par rapport à tout le reste. Je veux pas qu'il t'arrive quelque chose, que se soit ma faute ou non..." T'avais jamais supporté qu'on fasse du mal au jeune homme et tu le supporterais encore moins maintenant. Pas alors que tu savais qu'il t'aimait comme tu l'aimes. Et même si votre relation était atypique tu l'aimais telle qu'elle était et tu ne l'échangerais pour rien au monde. Alors quand il continua à te parler, t'expliquant se qu'il aimerait faire s'il était avec toi tu fermais instinctivement les yeux. Imaginant très bien ce qu'il te décrivais à l'autre bout du fil. "J'en ai tellement envie aussi chaton...si tu savais à quel point. Tu me manque...tes lèvres, ton corps, ta peau, ta voix...tout me manque tellement..." Parce que Neal il était un peu comme une drogue pour toi, une drogue dont t'étais accro depuis tellement longtemps qu'il était impossible que tu en décroche un jour.