La première fois que j’avais passé du temps avec Kaélia, j’avais découvert cette fille à la fois timide, mais passionnée par ces jeux qu’elle m’avait doucement fait découvrir. Je ne m’étais pourtant pas trop attardée sur la geek, en la débauchant rapidement pour notre séance au spa qui s’avérait restée mémorable.

Je n’avais pas eu besoin de lui parler de moi, et je ne suis pas certaine que ça intéressait ma camarade, on avait chacune profiter de ce dont on avait besoin sur l’instant. Pourtant ce soir c’était différent, comme si le besoin se faisait de rattraper cette étape qu’on nous avait enlevée, celle où on faisait connaissance.

- Il y a pas mal de chose que tu ignores sur moi.

Si j’étais coquine ? Je ne pense pas être la mieux placée pour répondre à la question, mais un peu perverse, certainement. Pourtant je ne me laissais allé à cette perversité qu’à un certain niveau de confiance, et pour seul répartie, je lui renvoyais un clin d’œil coquin en tirant la langue joyeusement.

- La plus coquine des deux, c’est celle qui fait du topless sur la plage, et qui se balade en culotte dans sa chambre !

C’était certainement lié à mon éducation, toujours stricte et à l’écoute du protocole Allemand. Depuis toute petite j’avais une vision étriquée de ce qu’on attendait d’une fille modèle, et si je m’appliquais à le faire paraitre, il s’avérait que mes pensées ne demeuraient pas toujours aussi saines que le reflétait ma conduite.

- Sans vilain jeux de mots, en réalité tu en as déjà vu bien plus sous le masque que la plus part des gens.

Il n’y avait que peut de personne au courant que je pouvais être attirée par les femmes. L’idée même me déplaisait, je préférais ne même pas y réfléchir, et m’abandonner à mes pulsions primaires plutôt que de me demander ce que ça voulait dire dans le fond. Je détesterais qu’on me traite de lesbienne, pourtant, plus je regardais ma voisine, et plus j’avais envie de lui retirer sa robe comme elle le suggérait en publique.

- L’idée et séduisante … mais promis, j’attendrai qu’on soit monté dans notre suite pour faire tomber ta robe.

Implicitement, je venais de lui demander de passer la nuit avec moi. Est-ce qu’elle en aurait envie ? Lorsqu’on s’était quitté la dernière fois, c’était Kaélia qui avait soulevé la question. Si je n’avais pas saisi l’opportunité la fois dernière, ce soir, dans cet hôtel où personne ne nous dérangerait, j’avais envie d’être à nue avec elle, dans tout les sens du therme.

Sous sourire était plus doux que chacune des étoiles qui venait bercé de son éclats l’eau de la piscine derrière nous. Si lors de notre dernière rencontre rien n’avait été planifier, je voulais qu’elle comprenne ce soir que mes intentions étaient coquines. Détaillant ses yeux quand elle me parlait de ses lunettes, je ne pouvais que l’imaginer avec un certain degré d’envie.

- Je n’ai jamais regardé de film avec une geek en culotte devant son PC. Mais peut être que tu pourrais m’initier. J’installerais ton jeu si tu m’aide, avec une web cam pour ne rien perdre du film.

C’était avec la belle Kaélia que je terminais ma soirée à l’abris des regards indiscrets. D’une certaine façon c’était une nouvelle occasion d’apprendre à se connaitre, et je sentais bien que ça travaillait la blonde autant que moi. Si elle avait envie de découvrir la vraie Minna, je n’étais pas certaine que ce qu’elle découvre lui plaise, et pourtant j’étais prête à m’abandonner sans artifice. Approchant une main de la sienne contre son verre, je la caressais du bout des doigts avant de capter son regard.

- Je vais essayer pour ça. Je veux dire, si tu as envie de me connaitre, je ne me cacherai pas. Mais m’en veut pas si … enfin, c’est juste que j’ai pas l’habitude tu comprends ?

Pas l’habitude qu’on me regarde de cette façon, qu’on est envie d’apprendre à me connaitre pour moi. Est-ce que quelqu’un c’était déjà intéressé à moi de cette façon-là ? Aussi loin que je m’en souvienne, je ne me rappelle pas avoir eu d’histoire qui m’impliquait de façon aussi personnelle.

Si j’étais prête à laisser une chance à Kaélia de se frayer un chemin vers moi, je préférais ne pas penser à ce que ça pouvait impliquer. Son ton paraissait mélancolique quand elle parlait de moi, de nous et du fait que personne ne devait être au courant. Pourtant quand j’en avais parlé avec elle dans le taxi, ça n’avait pas l’air de la gêner.

- Personne non. Parce que tu es mon secret à moi … et que d’une certaine façon j’ai envie de te garder pour moi toute seule.

J’avais des autres copines cabot, je passais du temps avec plein de fille, alors pourquoi avec Kaélia c’était différent ? C’était certainement dû au fait que je brulais d’envie de lui arracher sa robe, même si je la respectais trop pour le faire sauvagement. Mais je ne m’en cachais pas, sans réellement savoir si elle était partante pour renouvelle l’expérience ou pas.

On aurait surement le temps d’en reparler, mais ça serait après notre détour sur sa façon de jouer aux jeux dans sa chambre. J’avais l’œil qui pétillait en en parlant, je crois qu’en vrai j’aimerais trop assister à ça. Pas seulement pour la culotte, mais pour la voir aussi passionnée qu’elle semblait l’être en en parlant.

- Tu veux dire que tu ne me laisserais pas une chance de gagner ?

Je posais la question en toute innocence, mais plus j’en parlait, et plus j’avais envie d’essayer. Je n’ai jamais été joueuse, pas le moins du monde, ou pas ce genre de jeu, mais si ça pouvait me faire voir ma jolie tatouée dans un état d’euphorie, alors je pourrais participer à n’importe quel jeu. Commençant à mon tour à vider mon verre, je continuais à nous imaginer en train de geeker entre fille.

- Ça te plairait ? Je veux dire, de jouer avec moi ? Parce que je suis pas très douée, et peut être même pas très marrante sur un jeu.

La dernière fois que j’avais joué à un jeu, c’était avec mes frères, alors autant dire que ça n’était pas la même ambiance, et que j’étais d’humeur exécrable si un d’eux se moquait de ma façon de jouer. Mais après tout, c’était ça aussi le jeu, non ? En penchant ma tête sur le côté, je fixais ma camarade, avec un regard à la fois rêveur et sentimentale. Je crois que c’était le mot, si je ne l’avouerais pas, mes yeux me trahissaient.

Ce qui était certain, c’est qu’on avait encore du chemin à faire toutes les deux, et que j’avais envie de faire ce chemin avec elle. Répondant à son sourire, j’acceptais de me sentir vulnérable avec elle. On scellait notre décision autour de ce verre sans alcool avant de parler d’elle et de sa passion pour les jeux, qui occupe plus de place dans sa vie que je ne l’aurais imaginé.

Quand je l’imaginais comme elle le décrivait elle-même, en culotte devant son PC à la fois décontractée et hyper concentrée sur son jeu, j’avais du mal à imaginer si je devais trouver ça inquiétant ou pas. Pourtant c’était quelque chose que j’aurais adoré partager avec elle, même si c’était seulement pour passer plus de temps près d’elle.

- T’emballe pas, je te promet pas de devenir une geek hein ! Mais, j’aimerais bien que tu me montre.

Je serais certainement beaucoup moins impliquée, mais j’étais certaine d’y prendre du plaisir, comme cette sensation étrange que j’avais ressentie derrière cette borne lorsqu’on avait partagée notre première partie ensemble. Elle était taquine, et j’aimais ça, observant son clin d’œil avant de me lever pour lui tendre la main.

- Tu sais quoi, j’ai envie de danser. Regarde ce pianiste tout seul, qui joue pour que personne n’en profite.

Il était déjà tard, et il ne restait que quelques personnes dehors, autour de la piscine, surtout des gens d’un certain âge, un peu dégarni en train de discuter le bout de gras autour d’un dernier verre de cognac. Et puis une femme qui avait l’air seule à une table au fond, plus jeune, mais surement déjà bien imbibée.

- S’il te plait, juste une danse !

Je lui faisais mes petits yeux de chat suppliant. Si on était les seules à danser autour de la piscine, je ne pense pas que ce groupe de personnes nous jugent. Et puis il ne serait pas dit que mon frère aura été mon seul cavalier pour le bal. J’attendais qu’elle vienne près de moi en espérant la prendre dans mes bras et me blottir un peu dans les siens, d’une façon digne de cette fin de soirée sous les étoiles.

Le sujet semblait des plus sérieux, être ou ne pas être une geek, tel était la question. Kaélia paraissait totalement absorbée par cet univers, et j’avais du mal à envisager qu’elle pouvait passer la moitié de ses journées sur un ordinateur. Ce qui voulait dire en additionnant, la moitié de sa vie, derrière un écran ?

Elle avait l’air tellement enthousiaste d’en parler que ça la rendait encore plus attachante. S’aurait pu être n’importe qu’elle autre fille, j’aurais pu me moquer d’elle, et pourtant j’écoutais la jolie tatouée parler de sa passion et je lui faisais les yeux doux sans me rendre compte à quel point mon jugement changeait quand j’étais près d’elle.

- Tu resteras la geek attitrée des cabots. Enfin surtout ma geek à moi !

Pour lui montrer que je ne cherchais pas à la comparer à une autre geek, je riais avec elle, c’était agréable. En plus je n’étais pas certaine que beaucoup de fille passait énormément de temps sur l’ordi chez les roses, c’était plus un truc de Lowell normalement. Mais c’est ce qui faisait aussi le charme de la blonde, et ce qui faisait grandir le plaisir que j’avais à l’inviter à danser.

Kaélia paraissait gentiment surprise, et comme réponse à son étonnement je lui envoyais un sourire d’encouragement en la laissant avancer vers moi. On serait tellement mieux ici qu’au bal pour profiter de cet instant intemporel. Quand elle m’avouait ne pas trop savoir comment faire, je me rapprochais pour l’aider à placer ses bras autour de moi.

- Laisse toi faire, tu mets tes mains là, c’est comme un nouveau jeu, sauf que c’est moi qui serai ta manette.

Je passais mes bras autour d’elle aussi, la musique était douce, lente et je prenais plaisir à dodeliner avec ma blonde collée à moi. Je m’enivrais de son odeur, sa présence à elle seule m’apaisait. C’était comme si le monde autour de nous s’évaporait, il ne restait qu’elle est moi, nous, au moins les cinq dernière minute avant qu’elle nous tire de cette rêverie en venant écraser mon pied avec le sien.

Elle se mettait à rire, un rire qui me donnait chaud à chaque fois que je l’écoutais. Mimant une tête renfrognée et des yeux sévères, je ne pouvais qu’emprunter son rire quand elle revenait contre moi après s’être excusée. J’adorais la sentir contre moi, si bien que je ne disais rien d’autre, je poussais ma tête contre la sienne près de mon épaule.

- Un vrai danger publique, mais je suis prête à affronter le danger.

On terminait la danse lentement, mais le rythme était perturbé par des instants d’hésitation, comme si Kaélia n’osait plus poser les pieds au sol. J’attendais que la musique soit terminée pour la relâcher, lui sourire doucement en m’accroupir pour retirer mes escarpins. Je faisais la même chose en la déchaussant rapidement.

- Je crois que ça sera moins risqué comme ça !

Fièrement, je la regardais avec sa paire de chaussure à la main. J’allais la reposer en sécurité dans un recoin pour que personne ne trébuche dessus et je retournais en face de la cabot. Je n’avais d’yeux que pour elle, j’avançais une main pour caresser sa joue avant d’approcher lentement mon visage du sien pour réclamer un baiser du bout des lèvres.

La jolie geek m’en apprenait un peu plus sur elle. Je ne relevais pas, mais je n’aurais jamais cru qu’elle pouvait être issue d’une famille aisée. Pourtant elle était bien chez les cabots, mais c’est vrai qu’elle n’avait pas l’attitude d’une fille de la haute société. J’aimerais prendre exemple sur elle, et arriver à moins m’inquiéter du regard de mes paires. Pourtant c’était une sorte de pudeur que de toujours vouloir se montrer avec un voile de bonne manière.

Kaélia avait tellement à offrir aux autres que c’était dommage de l’imaginer enfermée, mais je me considérais chanceuse d’avoir pu trouver ce créneau où elle était de sortie pour la rencontrer. On dit parfois que le hasard faisait bien les choses, je n’avais jamais compris à quel point avant aujourd’hui.

- Je suis contente que tu sois sortie de ta chambre ce jour où on s’est rencontrée.

Peut-être qu’on avait plus de points en communs que je voulais bien le croire. Elle aussi devait porter un masque pour faire semblait d’être une fille normale, mais j’aimais moi la geek que j’avais sous les yeux. Lui proposant de danser avec moi, je finissais par l’emmener contre moi au péril de mes orteils.

C’était plus amusant que gênant le fait qu’elle me marche sur les pieds, et cette façon qu’elle avait de faire semblant de faire porter la faute sur moi, j’adorais qu’elle prenne un peu ses aises avec moi. Je lui montrais que je ne lui en voulais pas, en prenant même le temps de retirer nos chaussures à toutes les deux pour reprendre où on en était.

- Je suis plus à l’aise comme ça pour danser, tu verras c’est une autre sensation.

En retirant mes chaussures je profitais de l’air, de la fraicheur du sol sous la plante de mes pieds. C’était un peu froid au début, mais après plusieurs pas, je me sentais vraiment bien, encore mieux, toujours blottie avec la jolie tatouée près de moi à danser. Je crois que j’aurais pu danser avec elle toute la nuit, je me sentais en paix, comme si rien ne pouvait m’atteindre dans ses bras.

Nous continuâmes à danser encore quelques temps, un temps qui paraissait à la fois trop rapide, et si magique qu’il s’arrêtait. Mais pourtant quand le musicien arrêtait en annonçant qu’il reviendrait demain, je restais sur ma fin aux côtés de Kaélia. Il ne restait plus qu’un groupe d’homme d’affaire et le bar man, les autres étaient certainement parti se coucher.

Perturbée, je ne savais pas vraiment quoi dire après ces instants où on avait pu danser sans parler, c’est comme lorsqu’on se réveil d’un joli rêve, sans vouloir ouvrir les yeux trop vite pour ne pas perdre les dernières images. J’attrapais sa main, le regard timide en la dévisageant toujours tendrement.

- Merci !

C’est tout ce que j’arrivais à dire, et ce mot sortait dans un soupir lascif. Je continuais à bercer mes yeux de tendresse en caressant sa paume, avant de relâcher sa main. Je lui soupirais, sans ajouter d’avantage d’argument avant de porter mon regard sur la piscine encore plus belle éclairé par les spots de l’hôtel et les reflets des étoiles.

- J’ai pas envie que cette nuit s’arrête.

Je ne la regardais pas quand je prononçais ces mots, j’avais encore peur de sortir de ma torpeur, de me réveiller et de me rendre compte que tout ça n’était qu’un rêve. Je venais m’agenouiller près de l’eau, et finissais par m’assoir sur le bord, faisant tremper mes pieds nu dans l’eau de la piscine. Je regardais l’eau faire des remous, venant caresser le marbre de la margelle de piscine, comme si j’espérais que la main de ma camarade s’y trouverait.