Je souriais timidement devant sa remarque flatteuse. Il n’y avait qu’avec lui que j’étais aussi réservée. En temps normal, j’étais une véritable peste. Mais sans trop savoir pourquoi, rien chez lui ne me donnait envie de l’être. J’étais certainement plus comme une petite fille, celle que je fus bien avant que tout n’arrive. J’aimais ce sentiment. Contrairement à mes amis, il ne me voyait pas comme l’orpheline en colère contre tout le monde mais comme une jeune femme. Etait-ce donc ça le début du bonheur ? Très vite, nous nous regardâmes, nous nous plaisions mutuellement, et j’en perdais mes moyens. Il voulait trinquer à ça. Je levais mon verre de Château Margaux le regardant droit dans ses yeux profonds en m’en perdre dedans. Nos verres s’entre-choquèrent. « Au Spring Break … et à notre rencontre. » Etre ici avec lui me faisait me rendre compte de certaines choses. Avant que mes pensées ne dérapent j’avalais un cachet avec un peu de vin rouge. Je m’excusais auprès d’Alejandro qui avait remarqué. Difficile de faire plus discret… mais je faisais passer ça pour un antidouleurs. Ma main se perdait un instant sur la sienne, elle était chaude. La sensation tactile fit bondir doucement mon coeur, et je la retirais. Alejandro esquissa un sourire avant de venir chercher à nouveau ma main. Nos doigts s’entrelacèrent. Ma respiration s’accelèra légèrement de nouveau également. C’était sensuel. Il reprenait alors la conversation tout naturellement. Il avait raison, je ne me souciais pas vraiment des autres sinon de moi et de mon avenir. Effectivement, d’après ses dires, on lui tournait autour, quoi de moins étonnant ? Mais le voilà qu’il me parlait de relation stable et sérieuse. Peut-être que la personne qu’il cherchait ne se trouvait pas chez moi, je n’avais encore eu aucune expérience, bien que ma volonté d’être heureuse devenait de plus en plus présente. J’acquiesçais devant ses paroles. Je ne savais pas vraiment comment répondre, mais j’essayais. « Tu as raison, mais une je suis Kennedy curieuse … » Je souris avant de reprendre. « Oh et à qui penses-tu lorsque tu penses à une relation sérieuse ? » Une partie de moi pensait que je n’aurais pas du sortir ça. Mais après tout. Je me posais la question.

Alejandro ne connait évidemment pas la Harper du quotidien, ni la réputation qu'elle peut avoir à Harvard. Il découvrait cette jeune femme un peu plus à chaque seconde qui passait et la Harper qu'il rencontrait lui plaisait. Après bien sûr, il sait bien que personne n'est parfait, lui-même a ses défauts que la jeune femme découvrira sans doute bien assez tôt. L'essentiel pour l'instant, selon l'Espagnol, était de se projeter dans le moment présent, de profiter, de décrocher un peu et l'image des deux jeunes héritiers, trinquant, les yeux dans les yeux, était une belle réflexion de cette idée. Cette pensée fit sourire l'Espagnol, qui trinqua volontiers.

Leurs mains se touchent une fois, puis une seconde, puisqu'Alejandro va chercher celle de l'Eliot. Toujours honnête, il fait au mieux pour refléter sa pensée sans non plus trop en dire quoi. Il sentait que la jeune femme l'écoutait avec la plus grande des attentions. Celle-ci avouait d'ailleurs être curieuse, ce qui fit sourire, un brin amusé, le beau brun, qui écoutait la question suivante et prit quelques secondes pour réfléchir.

-À personne, pour le moment. Je ne tiens rien pour acquis et pour être honnête, le Spring Break est une bonne occasion pour décrocher, se projeter dans le présent, je pense. Après, on verra ce qu'il en ressort. Tout est à l'horizon du possible.

Harper apprendra à faire avec les petits élans lyriques de l'Espagnol, qu'on apprend à lui pardonner. La conversation allait bon train quand on leur sert leurs entrées. Alejandro souhaitait bon appétit à Harper et les deux mangèrent avec appétit. C'était délicieux et l'Espagnol est quand même un brin difficile parfois. Forcément, quand on mange dans les meilleurs restaurants à longueur de temps. Rien à redire ici. Quand il a fini, le beau brun profite un peu de cette musique jazz au loin et décide de se lever, faire le tour de la table pour tendre la main vers la belle brune.

-Et si on dansait?

Un petit slow, tandis que la musique jazz joue au loin, que le soleil se couche, avec le cadre idyllique de la plage, ce serait parfait non? Alejandro en avait envie et puis le repas principal n'arrivera pas de suite. Il espérait juste qu'Harper soit partante.

Look d'Alejandro:

Le jeune homme répondit à ma question et je crois que j’aimais cette réponse. Elle était apaisante. Et laissait également quelques éventualités apparaitre. J’acquiesçais tout en buvant de mon délicieux vin avant de lui répondre. « Tu sais, je crois que je n’avais justement pas encore pensé à décrocher jusqu’à cette rencontre avec toi. » disais-je en riant à moitié. Je n’avais pas pour habitude de me laisser aller. J’étais très stricte avec moi-même. Il était plusieurs fois arrivé que Zeus et Hadès me volent mes livres pour que je sorte avec eux le soir. Et même sans, j’avais encore du mal. Mais c’est alors que le jeune homme se leva, contournant la table et me tendit sa main, m’invitant à danser. Je n’avais qu’une envie, danser avec lui. Je pris alors sa main, et me levais à mon tour, le suivant alors les pieds touchant le doux sable fin. Je le regardais droit dans les yeux, nos corps se rapprochaient lentement. Nous n’étions pas encore tout à fait l’un contre l’autre, je n’osais pas encore. Mais cette distance était des moindre. Je sentais son autre main se poser au niveau de mes reins, la mienne se posais délicatement sur son épaule. Prenant des cours de danse classique depuis toute jeune ainsi que des cours de quadrille du à mon statut social, je pouvais dire que j’aimais danser. Je n’avais jamais été aussi proche de lui physiquement jusqu’à cet instant. Je pouvais alors sentir son souffle se heurter contre mon cou, son parfum, son odeur. Tout cela m’était agréable. Je bougeais mon bassin au rythme de la musique, me laissant complètement aller. Je constatais également à quel point j’avais à faire à un excellent danseur. Je lui souriais. Nous n’avions pas besoin de parler à cet instant, nos corps le faisaient pour nous. Je fermais les yeux un instant, profitant de ce moment. Le Jazz, la plage, le vin et … lui. Je me rapprochais alors davantage de lui, collant pratiquement mon corps au sien, ma main frôlant sa nuque et mon menton son épaule. Je sentais les battements de son coeur contre ma poitrine, en espérant qu’il ne ressente pas les miens qui allaient jour et nuit, constamment plus vite que la musique. Je bougeais, coordonnée avec son corps, de façon sensuelle. Mes cheveux vacillaient aussi en fonction de mes mouvements, et je me permis même un petit tour sur moi-même, sans lâcher sa main, avant de revenir à l’exacte place où je me trouvais, riant aux éclats le front contre son épaule. J’étais heureuse. Finalement, je me permis également quelques paroles. « Ou as-tu appris à danser comme ça ? »

Harper avait écouté avec attention sa réponse, puis acquiesça, l'air d'accord avec lui, elle ajoutait même qu'avant de l'avoir rencontré, elle n'arrivait pas vraiment à décrocher.

-C'est une bonne chose qu'on se soit rencontré au quatrième jour alors.

Dit-il avec un petit sourire en coin. Elle pourra ainsi davantage profiter d'une bonne partie du Spring Break. Après avoir mangé l'entrée, Alejandro eut l'idée d'inviter sa comparse du dîner à danser. Après tout, le moment s'y prêtait bien et le beau brun adore la musique, adore danser. La belle surprise fut les talents de danseuse de Harper, qui se révéla très bonne cavalière. Alejandro, qui aurait pu se contenter d'un simple slow, se retrouvait à danse de manière plus élaborée, complice avec sa partenaire. Il avait le pas sûr, le regard sur la danseuse et non sur ses pieds, elle prenait des initiatives, il faisait de même, soulevant la jambe de la jeune femme à sa taille à un moment, esquissant un sourire amusé, tandis que la belle l'entraînait de plus belle. On dirait presque qu'il volait sur le sable. Oui, une très belle surprise.

Toute cette danse était aussi l'occasion d'avoir leurs corps très proches, aussi proches que lorsqu'il l'avait rattrapé sur l'île la veille. Cette fois, les circonstances étaient plus heureuses. Ses mains glissaient contre le corps de la belle, la tenait quand il le fallait et le jeune homme était tout sourire en cet instant. À la fin, elle fit une petite vrille, Alejandro levant leurs bras en l'air pour être au bon endroit quand elle avait finit son tour sur elle-même. Il se mit à rire aussi et caressa le dos de la jeune femme, en une sorte de câlin.

-Je suis Espagnol, qu'y a-t-il à ajouter?

Bien que les danses soient courantes et fassent partis de la culture latine, pour ainsi dire, Alejandro a aussi suivi des cours de danse au collège, pour le plaisir et avoir une bonne excuse pour danser avec de jolies filles. N'empêche que ce cours a confirmé son amour, sa passion pour la danse... et les femmes. Un doigt de l'Espagnol glisse sous le menton d'Harper pour lui redresser la tête et comme cela, sans réfléchir, il vient l'embrasser. L'instant était idéal pour cela. Un doux baiser, où si possible, il en profitera pour caresser la nuque de la belle, esquisser un sourire, bien content, avant de l'embrasser à nouveau, avec un peu plus de passion. Elle avait fait naître une flamme en lui et la nervosité laissait peu à peu place à un autre sentiment.

Look d'Alejandro:

Je souriais. Oui, j’étais bien. C’était un moment d’une douceur exquise. Je sentais ses mains parcourir mon corps sans aller trop loin. Il savait exactement comment s’y prendre et cela avait un côté rassurant. Mes mains s’agrippaient à sa nuque lorsqu’il me faisait basculer en arrière, puis glissaient le long de son torse. Je découvrais alors son corps du bout des doigts, et le regardait dans les yeux avec une envie dissimulée. Jusqu’à ce qu’il soulève mon menton et s’approche dangereusement de mes lèvres. Je les regardaient s’approcher lentement des miennes, sentant son souffle se heurter au mien. Mon coeur battait vite. Ma respiration s’accéléra. Très vite, nos lèvres se touchèrent de la façon la plus douce qui soit. Je fermais les yeux. Ma main sur sa nuque, mon pouce allait caresser sa mâchoire, je me sentais fondre. Je sentais également sa main caresser ma nuque. Il se détachait finalement de me lèvres et j’ouvrais les yeux. Il me sourit. Bien trop subjuguée, je l’observais presque inexpressive, la bouche entre-ouverte alors qu’il continua ce baiser de manière plus passionnée. Je ne m’y attendais pas. J’aimais ça, c’était indéniable, mais était-ce trop tôt pour moi ? J’étais encore bien trop perdue. Je m’abandonnais à ce baiser encore quelques secondes, profitant au maximum de cette sensation si intense, avant de retirer mes lèvres avec un mal extreme. Je fronçais les sourcils, l’air complètement paumé. Je baissais les yeux encore troublée par ce qui venait de se produire, les mains toujours sur son torse. Je les serra d’ailleurs avant de soupirer. « Excuse-moi … c’est juste que … » Ciel. Cet homme m’avait troublée au point que je n’arrivais même plus à finir mes phrases ? Je levais finalement les yeux vers lui, mordillant ma lèvre inférieure. J’avais encore envie de l’embrasser bien-sûr. Mais je ne savais pas si c’était une riche idée ces temps-ci. L’envie de m’ouvrir était également présente, mais je ne pouvais pas. Je n’y arrivais pas encore. Trop habituée à me fermer, c’était trop me demander et bien trop tôt pour moi. Mes mains glissèrent le long de ses bras afin d’attraper les siennes. Au même moment, le serveur revint avec nos plats. Je souris à Alejandro et retournais lentement à mon siège, nerveuse alors qu’il me suivait pour faire de même.

Lorsque leurs lèvres rentrèrent en contact et que le baiser s'initia, ce fut comme si une décharge électrique traversait son corps. Un baiser doux, qui voit Harper caresser sa mâchoire, sa nuque. Elle embrassait bien et Alejandro était déjà content qu'elle ne l'ait pas repoussé. Le baiser terminé, il pouvait lire le trouble, voir la confusion dans le regard d'azur de la belle brune et comme un guide qui tant la main pour que celui qui le suit franchisse le pas de plus, il revient l'embrasser de plus belle, comme si cela pouvait la conforter, chasser toute confusion.

Pour l'Espagnol en tout cas, il n'y avait pas de confusion et ce qui se passait dans sa tête, l'envie, mais aussi les sentiments qui se développaient étaient limpides, clairs. Il y avait longtemps qu'il n'avait pas ressenti cela. Le danger était alors que tout aille trop vite, malgré ce désir qu'on peut avoir que tout se passe rapidement, qu'on franchisse une étape, puis une autre, puis une autre. Déjà en tout cas, il était accro' aux lèvres d'Harper, à ses baisers, à ses mains aussi contre son torse, tantôt subtiles, tantôt plus présentes.

Même s'il aurait aimé que ce baiser soit celui des certitudes, du laisser-aller, Alejandro comprit que ce ne serait pas le cas quand il vit la jeune femme baisser les yeux, toujours hésitante. Pourquoi hésitait-elle autant? Harper s'excusa et le jeune homme fronça des sourcils, puis esquissa un petit sourire, son front venant se poser contre le sien.

-T'excuser de quoi? D'embrasser trop bien?

Toujours détendu, toujours ce côté à ne pas prendre la situation trop au sérieux. La nervosité était chassée de son côté, enfin, pas tout à fait, mais elle était si positive maintenant, comme une énergie qui l'habitait. Leurs regards se croisent de nouveau et il lisait bien en elle cette envie, réciproque d'ailleurs. Elle prend ses mains et avant qu'elle ne les abandonne pour regagner la plage, Alejandro les hisse près de sa bouche pour déposer un baiser sur celles-ci.

-J'espère que je n'ai pas fait un faux pas. Si c'est le cas, j'en suis navré.

Lâchait l'Espagnol, observant Harper se rasseoir à table et croisant le regard d'un serveur qui n'avait sans doute pas pu s'empêcher d'observer la scène. Le beau brun vint se rasseoir et est rassuré par le sourire que la jeune femme lui adresse. Il lui renvoie, puis, souhaitait bon appétit à la belle brune avant de commencer à manger.

-Euhm, c'est délicieux.

Cela faisait du bien, manger, un peu d'humour avec son "délicieux" volontairement exagéré. Il eut un léger rire après d'ailleurs. Fallait se détendre après un moment si... comment dire... est-ce que des mots peuvent décrire ce qui vient de se passer?

Look d'Alejandro:

Encore bien trop troublée par ce baiser pour parler, du moins expliquer ce qui clochait chez moi, je me rassis, silencieuse. Pensive. J’en étais encore toute bouleversée, comme s’il venait de secouer quelque chose en moi. Nous ne nous connaissions que depuis trois jours. Trop tôt ? Certainement. Mais cela n’enlevait rien à la perfection de ce moment. Alejandro l’avais vu dans mon regard. Ma confusion. Lui en revanche avait l’air si sur de lui, si confiant dans tous ses gestes, mots et ça rendait les choses bien plus déstabilisantes pour moi. Je riais nerveusement devant sa remarque. « Non, c’était … parfait … » lui disais-je avant de continuer. « Pardonne-moi Alejandro, c’est certainement que je n’étais pas préparée à ça. » Nos regards se croisèrent. Et cette envie. L’embrasser à nouveau. Je m’en empêchais. Tant que je le pouvais encore. Tant que j’en avais encore la force. Il prit ma main délicatement et l’amena à ses lèvres. Je souriais timidement. C’aurait été bien plus simple si mon coeur était disposé à coopérer. Mais les choses n’étaient jamais simples avec moi et ne le seraient probablement jamais. J’étais comme ça. Et je m’en voulais précisément à cet instant de l’être. Il supposa d’avoir fait un faux pas. J’haussa les sourcils. « Non, surtout pas. Jamais. Alejandro ne t’excuse pas, c’est moi, je suis … Enfin. Ce n’est rien. » Oui c’est ça. Arrête toi là, ça vaut mieux Harper. Le serveur déposait les assiettes devant nous et pouvions enfin passer au plat principal. Le jeune homme glissa une petite remarque afin de détendre l’atmosphère. Je lui souriais. Il était parfait. Et effectivement c’était délicieux. J’aimais être avec lui, mais j’avais aussi peur que toute cette historie finisse mal. J’avais toujours cru être vouée à un destin aussi funeste que celui de mes parents, et de ce fait, apeurée qu’un homme de passage dans ma vie se heurte violemment à cette réalité. Zéphyr … aussi fusionnes que nous l’étions, je ne pouvais m’empêcher d’avoir une partie de moi rassurée qu’il se rapproche d’une autre, soulagée qu’il soit épargné. Mais voilà Alejandro. Comment le repousser. En avais-je les forces ? S’il était intelligent pensais-je, il finirait par s’écarter de moi à mesure qu’il me découvrirait. Je soupirais. Pourquoi me torturer autant lors d’une si belle soirée ? Etait-ce trop beau ? Probablement. « Je ne veux pas que cette soirée prenne fin Alejandro. » glissais-je l’air légèrement sérieux. J’avais envie de le découvrir davantage. Je le voulais avec moi ce soir. Peut-être était-ce la dernière ?

Alejandro fut rassuré. Si elle disait que cela avait été parfait, la danse, le baiser, le moment quoi, c'était quand même bon signe. Il lui plaisait, ils se sont embrassés et si maintenant, la réaction d'Harper était un peu étrange, le beau brun pouvait comprendre que les choses évoluaient vites et qu'elle voulait peut-être prendre du recul. De son côté, il ne voulait pas la bousculer non plus, mais il devait composer avec ses propres envies et pulsions, ce désir de se rapprocher d'elle.

-Je sais, tout ça est... étonnant, pour moi aussi.

Après, il arrivait à se laisser porter, mais il ne pouvait pas blâmer la belle Eliot de vouloir mettre les freins un peu, de ralentir la montagne russe. Le beau brun tenait donc à s'excuser de l'avoir peut-être bousculé, fait un pas de trop, mais Harper insistait pour qu'il ne fasse rien de tel. Le jeune homme essayait de comprendre à cet instant, de glaner quelques indices, sans vraiment de réussite.

-D'accord, mais n'hésites pas à me dire si jamais...

Autant ne pas trop se montrer curieux et demander quel est le problème. Pas tout de suite en tout cas et pas pour un simple incident. D'ailleurs, une fois le repas servi, l'Espagnol détendait l'atmosphère, ce qui fit dire à Harper, après quelques bouchées, qu'elle ne voulait pas que cette soirée prenne fin. Le commentaire fit sourire Alejandro.

-Pourtant, cette soirée va prendre fin, tôt ou tard. Seulement, il y en aura d'autres des soirées, des journées aussi. D'ailleurs, faut que je te prévienne Harper, je risque de ne pas te lâcher.

Pas seulement pour le Spring Break d'ailleurs, si elle le veut bien sûr. Se revoir ne devrait pas être trop difficile pour eux. Ils vont à la même université, étudie le même domaine et Alejandro connait bien la Eliot House. En tout cas, la jeune femme était averti, avec un petit clin d’œil, puis un léger rire.

Look d'Alejandro:

Le jeune homme semblait également être étonné de ce qui venait de se produire. C’était probablement chimique. Ce genre de choses ne s’expliquent peut-être pas. Je repensais à ce baiser. Si doux, si intense. Je souriais devant ses dires, et hochais la tête lentement de gauche à droite. Non, il n’avait rien fait de mal ou de travers. Tout venait de moi. Je mangeais, appréciant ce repas délicieux ainsi que le bon vin en sa compagnie. Bientôt nous avions terminé nos repas, et le dessert ne se ferait plus tarder, annonçant la fin de cette soirée. L’envie de la prolonger me submergeait, sachant pertinemment qu’il ne fallait pas que je me brusque. Il était si tentant. Je lui faisais finalement par de ma pensée, celle-ci l’amusa. Je comprenais alors que de son côté, nous nous reverrions. Il en avait envie. J’en avais envie également. Je souriais le regardant droit dans les yeux. Je n’avais surtout pas envie de presser les choses. Il fallait que je règle mes histoires avant d’envisager quoi que ce soit. Mon coeur se serrait. Ma main n’avait qu’une envie, aller retrouver celle d’Alejandro à nouveau. J’avais besoin de ce contact. Caresser ses doigts, les enlacer avec les miens, tendrement. Mais je me retenais. Après tout, l’éducation que j’avais reçue m’avait appris à réfréner mes envies. Mais je le faisais par la pensée, et par le regard. « Ne me lâche pas … » murmurais-je tout en le regardant droit dans les yeux, un petit sourire aux lèvres. J’avais très envie de le revoir. Bientôt, le serveur débarrassait et remplaçait nos plats par nos desserts avant de remettre un peu de Château Margaux dans nos verres. Je buvais. Je commençais d’ailleurs à être légèrement pompette, ce qui avait le don de me détendre quelques peu. Alejandro lui avait l’air encore sobre, ou alors ce n’était que son assurance qui me mettait de la poudre aux yeux. Il me jetait ce petit clin d’oeil qui me fit rire. « Ca a l’air délicieux ce que tu as commandé. Tu veux gouter à mon dessert ? » lui proposais-je en contemplant les petites merveilles qui venaient de nous être servies.

Ce à quoi Harper pense, Alejandro le pense aussi, mais aussi, le fait. Quand la belle brune, à la conclusion de ce délicieux repas qui s'était pensé dans un demi-silence et un bon nombre d'échanges et de regards, lançait qu'il ne fallait pas qu'il la lâche, après sa petite déclaration d'avant, le jeune homme vint poser sa main, ouverte, paume vers le haut, sur la table, comme une invitation à ce qu'elle le rejoigne, le symbole d'une promesse: qu'il ne la lâcherait pas.

-J'y compte bien.

Si la main de la belle rejoint la sienne, alors il est encore un peu plus heureux. Son clin d’œil la fit rire et le dessert arrivait déjà. D'ailleurs, Alejandro s'esclaffa: déjà? Amusé et étonné tout à la fois. Pour une fois qu'il n'a pas à attendre des heures pour un dessert! Son tiramisu servi, le dessert d'Harper de même, elle demandait s'il voulait goûter.

-Ah, avec plaisir!

Fallait le voir ouvrir la bouche toute grande et avancer la tête, un peu comique pour le coup. Il goûte donc au dessert et lance un "hmm" de satisfaction, puis un hm hm, pour confirmer que c'est bon. À son tour, il prit un morceau du tiramisu sur sa fourchette et la tendit vers Harperl.

-Tu veux goûter à mon tiramisu? Ce n'est pas le meilleur que j'ai mangé, mais il est bien.

Alejandro aussi commençait à être réchauffé, mais il est plutôt tolérant à l'alcool, surtout le vin, allez savoir pourquoi, il a peut-être développé une tolérance. Faut dire que le grand Espagnol a les épaules larges comme on dit. D'ailleurs, la bouteille était épuisée. Alejandro avait envie de se risquer à une suggestion.

-Plus de vin, dommage... Je pourrais commander une autre bouteille et on la prendrait tranquillement dans ma chambre? J'ai un balcon, il y fait bon.

Look d'Alejandro: