la mort, c'est quelque chose de complexe, pour une gamine de huit piges, d'intangible. quand on t'répète papa est parti, tu demandes simplement où, et pour combien de temps. c'est l'pour toujours qui perce le cœur, soulève des océans sous les paupières, sème un impénétrable sentiment de doute, de peur, d'incompréhension, d'abandon ; qui remue l'âme des prémices d'une réalité qui t'fracassera plus tard, quand tu sauras. le monde aurait pu faner, ripley, et t'aurais pu faner avec lui ; mais t'as préféré éclore quand les pétales se sont racornies, qu'elles se sont envolées, elles aussi. t'aimes pas la fatalité, t'emmerde le destin, mais qu'importe ; ils finissent toujours par te rattraper, te narguer, t'enterrer. alors t'as défié la vie, t'as défié pour lui. vivre sans survivre. comme si chaque jour était le dernier.


— we're not rich, mum, he is, qu'elle moque, s'attirant les foudres de sa génétrice. indomptable, rebelle jusqu'à l'os à l'autorité d'un beau-père détestablement parfait. — and i don't give a damn about his money, his reputation or anything else belonging to him ; i don't need it.  à vrai dire, elle est plutôt sans scrupules, rip, elle pourrait très bien user la fortune de l'autre jusqu'à la moelle ; sauf qu'elle la sacrifie de bonne guerre à cette atmosphère dégoulinante de bons sentiments contrefaits. c'est pas pour elle, plus pour elle. sa mère, elle l'adore, la quinn, mais ce mec, elle peut pas l'blairer. — ripley ! i already told you, not here. and stop being mean to him, or must i remind you how kind he was to welcome us here and offer you a proper life ? et elle ricane, vertement. pourquoi pas le remercier, aussi ?  elle a beau sentir que derrière la trentaine d'excuses utilisée pour défendre la haine vouée à son beau-père, y'a juste une jalousie sous-jacente, de ne plus être seule avec sa mère, de partager des moments à deux, juste à deux, comme avant. elle n'est pas faite pour ça, ripley, pour vivre aux crochets d'un homme en renonçant à sa liberté, en restant dans ce qu'il lui semble plus être une cage qu'une maison. parce qu'elle a toujours préféré croire qu'une maison n'était pas un lieu, qu'on la portait en nous où qu'on aille – comme elle portait un bout d'irlande, de son père, de tout ce qu'elle avait jamais aimé et quitté ici, dans son âme. alors elle a rien dit, elle a juste tourné les talons et, le soir-même, elle a pris ses affaires et s'est cassée – y'avait juste un petit mot pour sa mère, un aurevoir muet.

ripley est née en irlande, qu'elle a quittée pour l'amérique à ses treize ans pour rejoindre des cousins éloignés (+) elle a vécu seule avec sa mère depuis la mort de son père – elles ont toujours été proches, et c'est grâce à elle qu'elle parle encore couramment irlandais, langue qu'elles parlaient lorsqu'elles étaient seules à la maison (+) dans sa jeunesse, elle était soit appréciée, soit détestée ; y'avait rarement d'entre deux pour la tête brûlée qui mâchait pas ses mots et qui savait s'imposer qu'elle était alors (+) est entrée à harvard grâce au fric de son beau-père, mais a tenu à son indépendance en prenant un job étudiant ; elle le remboursera, un jour (elle s'en est fait la promesse) (+)

ripley, c'est une fille paradoxale ; tu sais jamais comment t'y prendre, avec elle, si elle va t'foutre son poing dans la gueule ou t'faire un câlin. lunatique au possible, c'est une véritable girouette ; tantôt détestablement cynique, tantôt incroyablement enthousiaste et joyeuse. drôle, d'un humour probablement et sûrement douteux, elle a cette franchise abrupte qui casse, qui dérange, ces sourires sarcastiques qui ont l'air de s'foutre de ta gueule H24. elle a l'air extravertie, comme ça, mais c'est quelqu'un d'mystérieux, d’intrigant. tu sais jamais ce qu'elle pense, ce qu'elle a derrière la tête. rip, c'est la malice incarnée, mais c'est aussi cette garce qui sait où taper pour faire mal, qui a pas peur de t'cracher tes quatre vérités ou de t'ignorer royalement parce que, concrètement, elle en a rien à foutre. elle est rancunière, l'irlandaise, elle oublie jamais une trahison, un coup d'couteau dans le dos, alors t'as pas intérêt à t'la mettre à dos : c'est une teigne, la quinn, vulgaire et overconfident – et c'est pas parce qu'elle a un égo surdimensionné, mais parce que c'est la fille la plus vivante que t'auras jamais rencontré. le genre qui vit au jour le jour, ose tout parce que les regrets, c'est pas son truc. sa folie, c'est de l'extravagance ; être comme tout le monde, c'est boring et rip, c'est tout le contraire.