time to confess — Cette croisière n'était pas aussi fun que je l'aurais cru. Bien trop de drama, partout. Déjà Hippolyte qui s'en prend à ma femme, et ensuite Cole et Cléo qui étaient bien plus proches que de simples amis. Kaya qui se laissait tomber un peu plus dans la maladie à chaque instant et qui m'avait supplié de partir d'ici, chose qu'on fera malheureusement bien assez vite. Et à côté de ça, j'avais cette tâche qui trainait dans ma tête. Mon frère. J'avais un frère que je refusais de reconnaître. Comment savoir s'il dit vrai de toute façon ? C'était peut-être un jeune qui avait vu là l'occasion de réclamer de l'argent, l'argent que mon père avait dument gagné durant ses années de travail acharné. Non, je ne ferai pas le plaisir à ce Maxwell d'avoir sa part dans MON héritage. Et puis, mon père était fidèle à ma mère, j'en étais persuadé. Alors avoir un demi-frère ? Complètement impossible. Verre à la main, sur un des bords du yatch sur lequel nous voyagions tous, je regardais la mer, à perte de vue, et je respirais l'air marin qui s'offrait à moi. C'était sans compter mon prénom qui se faisait entendre non loin de là. Me retournant, intrigué, je retrouvais une Cléo qui fonçait dans mes bras, sans crier gare. Alors oui, je refermais mes bras autour d'elle, pour tenter de la réconforter vu les paroles qu'elle me sortait. Et les larmes finissaient par couler, ce qui me rendait encore plus mal. “Hey, hey.. tu vas t'en remettre” Du moins je l'espérais. “Il te l'a dit ?” Parce que c'est une chose que de l'entendre, c'est une autre que de le voir. “Viens, on va s'isoler” Je ne voulais pas risquer de tomber sur Kaya, qui verrait sûrement en Cléo une excuse de crise de jalousie mais pas le choix, c'était direction ma cabine où on allait.

time to confess — J'avais du mal à comprendre la relation que mon cousin entretenait avec ma meilleure amie. Disons qu'ils se cherchaient, se trouvaient et se repoussaient. Du moins, c'est comme ça que je le comprenais, que je le voyais surtout. Parce que là, c'était une Cléolya en larmes que je retrouvais et qui était loin d'être ce qui me plaisait le plus. Qu'avait-il fait encore ? Et quand ses paroles venaient percuter mon esprit, je me disais que c'était bien là le Cole que je connaissais. Il avait beaucoup de mal à résister à la gente féminine. Et forcément que c'était Cléo qui en récoltait les frais. “Tu tombes pas sur les bons mecs.. faut croire” soupirais-je alors que mes bras s'étaient enroulés autour de son corps afin de la réconforter comme je le pouvais. Disons que je comptais sur ma simple présence pour l'aider à surmonter ce coup dur provoqué par mon sang. Alors forcément, je préférais aller nous isoler tous les deux dans ma cabine, avec l'espoir que Kaya ne soit pas là. Et ouais, avec chance elle n'y était pas, nous laissant tous les deux dans l'intimité la plus complète. M'installant à côté d'elle, je glissais ma main dans son dos, la bougeant de haut en bas pour être le plus réconfortant possible. “Demain ? C'est pas un peu.. rapide ?” J'étais surtout pris de court, surtout quand on savait tout ce que j'avais à lui dire. Mais elle serait bien mieux accompagnée par sa meilleure amie et.. fallait pas que je sois égoïste pour le coup.

time to confess — C'était le problème de la génération actuelle. Tomber sur les mauvais garçons, sur les mauvaises filles, c'était bien plus fréquent qu'on ne pourrait le croire. Et j'étais de cette trempe au début, du genre à blesser bien des filles par des tromperies non nécessaires. Au final, heureusement que Cléo n'est pas sortie avec moi parce que j'aurais très bien pu la blesser plus fort que Cole. Mais ce n'était pas le cas, elle était ma meilleure amie et je tentais de la réconforter comme je pouvais, par des mots, par des gestes. Simples et efficaces. “T'en fais pas Cléo, tu trouveras bien le bon, celui qui te fera sentir comme une princesse” avouais-je en glissant ma main dans son dos pour me vouloir réconfortant. Elle méritait d'être heureuse. Visiblement, Cole n'était pas l'homme qu'il lui fallait et ça ne m'étonnait pas. Seulement, je la connaissais et elle était attaché à Mister Wildingham. Et quelque chose me dit qu'elle aura bien du mal à se défaire de son attache. “Je vais partir moi aussi. Kaya, elle a du mal avec tout ça. On va rentrer à Boston pour s'occuper de..” Je cherchais alors les mots pour le lui avouer, sans trop l'inquiéter. “Elle est malade et il faut qu'on s'occupe d'elle. Que je m'occupe d'elle” Et ce n'était qu'un simple problème parmi tous ceux que j'avais actuellement. Disons que la vie ne m'épargnait pas en ce moment. Depuis le bal en fait.

time to confess — “Ça te tombera dessus quand t'y penseras le moins” Après tout, c'était bien ce qui s'était passé entre Kaya et moi. Si je l'avais manipulée, c'était pour mieux tomber dans ses filets par la suite et je ne regrettais aucunement mes choix. Sans eux, on serait pas là elle et moi, mariés et supposément heureux. Disons que nous aurions pu l'être si elle n'avait pas tous ces problèmes avec la nourriture et ce, depuis quelques semaines. Mais je devais tenir le coup, espérer que les choses allaient redevenir bien un jour ou l'autre. Fallait y croire, n'est-ce pas ? Ça ne pouvait pas être ce qui déclencherait la fin de notre couple. Après tout, on a survécu à Royce et l'amour qu'elle lui portait, alors on pouvait bien s'en sortir avec une maladie.. qui pouvait mettre à mal celle qu'elle avait déjà. “Elle.. maigrit à vue d'œil. Elle est anorexique et s'enfonce dedans un peu plus à chaque instant” Sûrement qu'avec ses vêtements, ça ne se voyait pas, mais pourtant, c'était bel et bien là. Elle avait la peau sur les os et c'en était pas vraiment beau. Au contraire, je trouvais ça très moche et ce n'était plus ma femme, c'était le squelette de ma femme, recouvert de peau, c'est tout. “Il faut que j'arrive à la soigner, je peux pas la perdre” Et c'était tout simplement inconcevable.

time to confess — Il ne fallait pas qu'elle désespère dans tous les cas. Cléo, c'était une fille en or que j'appréciais avoir à mes côtés quand tout le reste tombait en éclat. Là, c'était l'anorexie de Kaya qui mettait à mal ma vie. La prochaine fois, peu importe ce que ce sera, je sais qu'elle sera présente pour moi, comme je pouvais l'être pour elle. “Elle... elle prétend que tout va bien, qu'il faut qu'elle continue de maigrir pour être parfaite” Alors que non, rien n'allait. Ni chez elle, ni dans notre couple. C'était à peine si on se touchait, si on se laissait aller dans nos droits maritaux. Et forcément, tout ça, ça pesait sur mon moral, sur l'espoir qu'elle vienne à comprendre et à rectifier le tir. “Donc ouais.. elle se berce d'illusions” À mon plus grand désespoir. Mais quoiqu'il en soit, elle se voulait rassurante Cléo, et je ne pouvais que l'en remercier, même si j'étais beaucoup moins optimiste qu'elle pour le coup. Faut dire que je vivais avec elle, je la voyais le plus grand de mon temps et c'était difficile à gérer, de voir qu'elle vivait dans sa propre réalité. “J'ai surtout peur qu'elle vienne à mettre fin à sa vie.. ses paroles m'effrayent des fois”