time to confess — Ce qui était compliqué, c’était cette histoire d’anorexie. Et puis, faut dire que Cléo proche de Cole, j’avais bien peur de ce que ça pourrait donner. Disons qu’ils se rapprochaient considérablement et je connaissais mon cousin, j’avais peur du mal qu’il pourrait faire à ma meilleure amie. On a bien vu les déboires de Cole sur les tabloïds d’Harvard toute l’année passée. Cléo ne les a pas vu et c’était tant mieux pour elle. Mais j’allais garder un œil sur elle, pour sûr. “Justement non. C’est bien là le problème. Tant que tout va bien dans sa tête, elle refusera de voir quiconque.” Et c’était bien là le problème. Il fallait que je réussisse à la convaincre. Et ça semblait compliqué face à une femme qui n’avait plus envie de rien, qui avait des pensées macabres et effrayantes, chose que je confiais à Cléolya. Et telle que je la connaissais, elle restait très optimiste, et comme une maman au final, à vouloir me protéger envers et contre tout, limite me couver dans les problèmes que je pouvais affronter. “C’est ce qu’on verra.. Je te jure Cléo, si elle… enfin, tu vois, je survivrai pas” Je m’étais fait à la mucoviscidose, bien que j’avais bon espoir qu’elle soit greffée avant que ça ne soit trop critique. Mais un suicide ? Non, je ne l’acceptais pas.

time to confess — Le fait est que ça me faisait un bien fou de pouvoir passer du temps avec Cléolya. Et si j'avais bien changé depuis quelques années, les choses restaient les mêmes entre nous. Simples et efficaces. Et ouais, je l'adorais cette fille. Savoir que nous étions tous les deux dans la même université à présent renforçait notre amitié qui avait connu un creux de par nos vies respectives. Et ouais, autant dire tout de suite, c'était agréable de la retrouver à mes côtés. “On va voir dans les jours à venir” finissais-je par dire en haussant les épaules. Et une pensée me revenait, quelque chose dans ma vie qui avait assez d'importance mais à laquelle je ne croyais pas du tout. Là, je profitais surtout de ses bras qui me réconfortaient un peu plus en cet instant. “Merci en tout cas.. d'être là” soufflais-je avant de me reculer, la regardant en cherchant les mots pour lui avouer ce que j'avais à dire. “Il parait que j'ai un petit frère” Et la bombe est sortie, parce que ça voulait dire énormément de choses. Pas sûr cependant qu'elle comprenne d'un coup d'un seul toutes les implications. Mais qu'importe, elle le savait à présent, elle qui saurait sûrement m'aiguiller un peu plus dans cette histoire. Je ne croyais pas ce mec qui n'en avait qu'après mon argent. Mon héritage.

time to confess — Ma perte de mémoire vis-à-vis du bal avait poussé cette révélation un peu plus loin dans le temps mais au final, je l'avais faite. Cléolya était au courant à présent de ce qui se passait dans ma vie, notamment avec cet homme qui avait popupé comme ça, se prétendant être mon frère. Le truc, c'est que je ne l'acceptais pas. Mon père n'avait pas trompé ma mère, c'était pas possible. Je me souviens de scènes de mon enfance, ils étaient heureux en ménage et ne faisaient pas dans les tromperies et autres cachoteries. Donc non, pour moi, c'était juste un gamin en quête d'un héritage facile. “Jamais” avouais-je dans ses bras avant que finalement, je lui avoue tout sur ce garçon né d'une infidélité de mon père. Enfin, supposée infidélité. “J'en sais rien et pour le coup, je le soupçonne de mentir.” Parce que ça voudrait alors dire que mon père ne mentait pas et c'était bien mieux comme ça. Sauf que me prendre tout dans la gueule, c'était clairement pas la meilleure chose qui puisse m'arriver. “Il est venu me voir le soir du bal pour me dire qu'il était mon frère et.. non, j'accepte pas. Comment mon père a pu tromper ma mère ?” J'en avais entendu plein des histoires de tromperie. Preuve étant que Cléo, son père n'était pas son père. C'était pas la seule. Après tout, Cole avait un demi-frère lui aussi. Alors c'était commun. Mais c'était pas pour autant acceptable.

time to confess — Parler de cet inconnu qui se prétend être mon frère, c'était pas ce que j'avais souhaité mais bon, il fallait que je lui raconte tous les aspects de ma vie et ça voulait signifier ne négliger aucun détail. C'était bien dommage que tout soit quasiment des mauvaises nouvelles au final, parce que j'étais du genre optimiste à la base. Mais là, tout me tombait dessus de façon continue et forcément que c'était du récit à faire à ma meilleure amie pour qu'elle soit up to date. “J'en sais rien du tout. Je suppose qu'il faut surtout faire un test de paternité avec mon père.” Et où trouver l'ADN de mon père ? Il a été incinéré après l'accident, et je ne suis pas sûr qu'on ait encore de son ADN quelque part chez moi. Sauf si mon oncle a des informations que je ne connais pas. “Moi je veux pas le connaître. Le connaître serait accepter l'infidélité de mon père et il en est hors de question. Mes parents étaient heureux ensemble, il n'aurait jamais fait ça.” Et voir qu'elle prenait limite la défense de mon "frère", c'était un coup dans le dos. Enfin, une tape, c'était pas si grave que ça. Mais quand même. Alors je me levais, la regardant de cette façon. “J'ai des trucs à faire, on garde contact” Et je m'en allais après une légère étreinte, la tête clairement ailleurs.