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I LOVE HARVARD
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    Let me show you where I come from.


    « Tu ne t'entends pas très bien avec ta mère en ce moment, peut-être que ta grand-mère se montrera plus indulgente. Oui, je pense que tu devrais la contacter. Et puis, il s'agit quand même de ta famille proche, tu n'as pas envie de faire sa connaissance, ne serait-ce que par curiosité ? » lui demandais-je calmement en la serrant contre mon torse. « Non, c'est vrai que tu n'y es pour rien si Lénore est une mégère. » repris-je très sérieux alors que je luttais pour ne pas en rire. « Humph... » Traduction de « Non James n'est pas si vieux que cela, d'abord ! » mais que je préférais garder en mon for intérieur pour éviter de passer pour un gamin de trois ans d'âge mental. « Biensûr mon amour... » Parce que lorsqu'une femme enceinte, sensible et légèrement angoissée de surcroît vous annonce subtilement qu'il faudrait vous habituer à ses sautes d'humeur à longueur de journée, de mois, jusqu'à ce que l'accouchement ait lieu, vous ne pouvez, sous peine de finir en steak tartare, que vous soumettre en hochant vigoureusement la tête. En fait, à chaque fois qu'une femme enceinte ouvrait la bouche, je vous conseille fortement de lui dire « oui chérie, tu as raison » au moins toutes les quatre minutes, car prudence est mère de survie.

    Après quoi, mes yeux se fixent sur la jeune femme, alors que je l'écoute m'expliquer la raison de son comportement et cause de ses craintes. Les mauvaises habitudes ont la vie dure. C'est le moins que l'on puisse dire. Je ne pouvais décemment pas lui reprocher cette angoisse, plus que légitime à dire vrai. La même qui avait poursuivi Catherine durant le temps que nous étions mariés, et qui au final avait presque causé notre perte. Une partie de l'histoire que Lily ignorait encore. Quant à son père, malgré le froncement de mes sourcils, signe évident de ma colère silencieuse, un soupir s'échappe de ma gorge à son souvenir, et je ne peux que comprendre sa réaction, comme le sousentendait justement sa propre fille. Non pas seulement parce qu'en étant qu'agent, on voit des choses qui nous amène à douter de l'espèce humaine, mais surtout parce qu'ayant été père comme Jonathan, me mettre à sa place en revêtant à nouveau ce costume ne me posait aucune difficulté, bien au contraire. « J'aurais réagi exactement comme lui, c'est vrai. Peut-être même pire. » avouais-je, les mâchoires contractées. « Pour autant, si tel avait été le cas, je sais aussi que j'aurais écouté ma fille m'expliquer les raisons de son choix. Après tout, comme tous les pères, Jonathan ne recherche que ton bonheur. Ce qui me dérange le plus étant qu'il pense que je suis incapable de t'offrir ce cadeau. » soufflais-je pour moi-même en m'interrogeant sur les motivations réelles de mon ancien mentor. Etait-ce uniquement à cause de ma profession ultérieure, ou plutôt en raison de mes anciennes amours, de Catherine plus précisément ? Pour moi, le problème résidait dans ce dernier scénario, bien que pour le moment, je décidais de ne pas encore en faire part à Lily. Après tout, si je me trompais, cela ne ferait qu'envenimer plus encore notre relation, si ce n'est celle déjà tenue que j'entretenais avec son père. A l'évocation du dénommé Jorah, son patron, je ne dis rien, mais affiche pourtant une mine pincée, signe que je n'avais pas oublié le caractère avenant de l'Egyptien lors d'une fameuse soirée au cours de laquelle il était apparu avec Lily à son bras. Parler de jalousie à l'époque était encore en deça de la vérité en ce qui me concerne, bien que plus tard, la jeune femme m'avait confié ne rien ressentir pour cet...individu.

    « Je l'ai fait pour nous deux. » admis-je dans un sourire fugace. Non, qu'elle ne croit pas qu'il s'agisse d'un sacrifice de ma part. En un sens, ça l'était parce que je ne me serais jamais cru capable de faire autre chose et qu'en tous états de cause, ma vie d'avant, aussi mouvementée et terrifiante puisse t-elle avoir été selon son point de vue, faisait partie intégrante de mon être. Présent et avenir. Sauf que mon avenir, je ne l'avais plus entrevu sous le même œil depuis que Lily faisait partie de ma vie. Elle, plus que tout le reste, comptait désormais. Parce qu'autrefois, je n'aspirais qu'à une chose : servir mon pays, au péril de ma propre existence devenue terne et sans futur après la mort de Catherine et de Jane. Avec Lily, j'avais retrouvé l'espoir d'une promesse nouvelle. Une seconde chance, en quelque sorte, de ne pas reproduire les mêmes erreurs. De vivre pour moi et non plus seulement pour la Reine. Non, sur ce point, je n'éprouvais aucun regret. Pas le moindre. « Oui, oui ne t'en fais pas...j'attendrai le temps qu'il faudra. » murmurais-je en caressant le bas de sa joue d'un léger mouvement de main. « Très bien, je...je tâcherai de m'en souvenir. Promis. » arguais-je ensuite à propos de mes « omissions » involontaires concernant le déroulement de mes journées que je réprouvais depuis toujours à évoquer avec elle afin de ne pas l'épuiser davantage par d'insignifiants détails. Visiblement, de nombreuses concessions devaient être faites à l'avenir afin que la communication et la confiance règne au mieux au sein du manoir Austen. « Hum...très bien. » finis-je par soupirer en plissant le front, l'air apparemment contrarié, bien que ce ne soit qu'un air au fond. « Je te promets d'essayer d'être plus...enfin moins protecteur, mais sur ce point je regrette mais c'est dans ma nature. Cela va demander plus de temps, mon ange. » concédais-je en lui offrant un sourire ténu. Inutile de prétendre lui faire croire que je la jugeais également suffisamment forte. J'étais persuadé que malgré mon discours, Lily savait pertinemment que je ne pouvais pas m'empêcher de penser qu'elle n'était qu'une petite chose fragile qui devait constamment être surveillée, surtout depuis qu'elle était enceinte.

    Mon monologue terminé, j'attendais la confrontation qui n'allait certainement pas tarder à avoir lieu au sujet de sa sœur, Alysse. « Non, biensûr que non, je ne pense pas non plus que ta sœur, aussi associable puisse t-elle être, soit en mesure d'éliminer quelqu'un. Mais elle sait des choses. En tant que détective privée, je suis sûr qu'elle a enquêté, comme je l'ai fait depuis la disparition d'Izzy, la jeune femme dont je te parle. Ce que je ne comprends pas, c'est la raison pour laquelle elle refuse de partager ses informations avec moi. J'en suis venu à la conclusion qu'elle avait forcément des choses à cacher, d'où son implication. » lui expliquais-je d'un air grave. « Ni l'une, ni l'autre. Izzy était...enfin pour faire court, disons que suite au décès de Catherine, j'ai changé. Je suis devenu morose, dépressif, imprévisible. Dangereux en somme, compte tenu de ma profession. Izzy et moi nous avions l'habitude de parler de tout et de rien. C'était une adolescente à l'époque et, même si je ne l'avais jamais vu, lorsqu'elle me parlait de la relation difficile qu'elle entretenait avec ses parents, j'avais l'impression d'entendre Jane dans dix ou quinze ans. Izzy m'a aidé à l'époque à faire disparaître certains...clients, de la mère d'Alysse qui est avocate, je ne sais pas si tu le savais. Bref, quoiqu'il en soit, ces clients étaient de la pire espèce. Violeurs, pédophiles...et certains dans le colimateur de l'Agence en raison de leurs liens avec des réseaux internationaux. Aussi, on m'a envoyé pour jouer les espions, pardon pour le mauvais jeu de mots, et Izzy étant une voleuse en plus d'une informaticienne de génie, c'est elle qui est entrée dans l'ordinateur de la mère d'Alysse pour y récupérer les dossiers dont j'avais besoin. Biensûr, elle n'a jamais su ce pourquoi je les lui avais demandé. Elle avait confiance en moi, et moi en elle. Je n'avais aucun droit de l'impliquer dans mes affaires, non seulement au vu de son jeune âge mais aussi au nom du secret professionnel. Quoiqu'il en soit, après la mort de ma famille, comme je te le disais, j'ai un peu perdu le contrôle. Si Izzy n'avait pas été là pour m'aider à refaire le point sur ma vie et sur ce qui comptait... » Je laisse la phrase en suspens, songeur. De toutes façons, Lily avait sûrement compris là où je voulais en venir. « Tu crois qu'elle l'ignore ? Longtemps je me suis demandé si Alysse n'avait pas été au courant pour ce vol de dossier. Je ne connais pas bien la relation qu'elle entretient avec sa mère, mais peut-être que d'une manière ou d'une autre, elle a appris que j'étais l'instiguateur de la disparition de ses clients, raison pour laquelle elle me détesterait. Ce que je peux comprendre, même si cette histoire là ne la concerne en rien. » soupirais-je en levant les yeux au ciel. Une minute encore, mes sourcils se fronçent face à la question étrangement posée de Lily, avant que je ne mette un mot sur l'émotion qui la traversa. La jubilation. Presque de la fierté en fait, à l'idée qu'Alysse, sa propre sœur, ait pu me duper. « Cela ne change rien, Lily. Ta sœur est la personne la plus bornée que je connaisse. Que je me sois montré trop brutal ou non n'y aurait rien changé, j'en suis persuadé. » répliquais-je, exaspéré par l'attitude plus qu'agaçante d'Alysse Frank. En tous états de cause, cette affaire étant d'une importance capitale à mes yeux, je n'avais pas l'intention de lâcher prise. Ce pourquoi, j'avais placé Alysse sous surveillance depuis le jour où elle m'avait échappé à travers cette fenêtre. Des rapports régulièrement envoyés par mon homme de l'ombre m'informait de ses moindres faits et gestes, fréquentations et lieux de parution, afin que je sois plus à même, avec un peu de chance, de l'attraper la main dans le sac le jour où elle commettrait la plus infirme erreur. « Oui, plus d'omission, ni de mensonge. » promis-je en hochant légèrement la tête. « Aussi, tu dois savoir qu'Alysse est sous surveillance depuis ce qui s'est passé. » arguais-je en l'observant intensément. « Et je n'ai pas l'intention d'abandonner cette affaire, Lily. C'est trop grave, trop...personnel, tu comprends ? » repris-je en tâchant de deviner ses émotions sur sur visage. « Et ça te fait rire ? » répliquais-je outré devant l'air malicieux de la jeune femme. « Je n'aurais jamais pensé qu'une gamine comme ta sœur puisse me surprendre, à dire vrai. Première et dernière fois. » murmurais-je entre mes dents, impliquant que plus jamais je ne laisserais cette fille m'avoir de la sorte. « Une quoi ?!! » m'exclamais-je après quelques secondes passées de la surprise à l'effarement le plus complet. « Tu...c'est une plaisanterie j'espère ? Alysse Frank ? » répétais-je, ahuri. « Ne le prends surtout pas mal, mon ange, mais bien qu'il s'agisse de ta sœur, Alysse et toi n'avez rien en commun, et tout ce qu'elle représente n'a rien d'attrayant à mes yeux. Rien du tout. » sifflais-je en riant à moitié comme si l'idée même que Lily puisse m'entrevoir aux côtés de la jeune femme puisse être d'une bêtise sans nom.



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    Lien du postSam 2 Sep 2017 - 8:05
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    LET ME SHOW YOU
    WHERE I COME FROM
    lawrie & lily

    Déjà l’idée d’entrer en contact avec ce fameux pan de sa famille dont elle avait ignoré pendant longtemps l’existence s’instaurait dans son esprit. Jamais le nom de la dite grand-mère n’avait été évoqué durant son enfance passée auprès de Jonathan. Ou si, peut-être une fois, où l’homme avait protesté rageusement en traitant son ancienne belle-mère de « vieille pimbêche aigrie », ou quelque chose du style. De quoi donner la couleur des excellents rapports qui régnaient au sein de leur famille. Quoiqu’il en soit, ne s’étendant pas plus que ça sur le sujet, Lily nota malgré tout au passage les bons sentiments de Lawrence envers celle qui était légitimement, finalement, sa belle-mère. Pour sûr, si un jour il y avait repas en famille – avec toute la famille – cela risquait d’être folklorique. Rien que le concept de Lénore Swanson, faisant la causette avec Margaret Austen, religieusement observées par leurs maris (et ex-mari), cela promettait quelques étincelles. Voire un drame familial. Alors si on ajoutait comme cerise sur le gâteau une grand-mère au tempérament de feu et au caractère redoutable, autant dire que cela serait un événement à ne pas manquer. « Je sens un subterfuge dans ta voix … Ne me dis pas que tu consens juste pour ne pas me contrarier ? » Il aurait pu partir en sifflant que cela aurait été la même chose, et par-dessus son épaule, la jeune femme lui jeta un regard empli de suspicion. S’il pensait s’en sortir si facilement … Il se fourrait le doigt dans l’œil jusqu’aux oreilles.

    « Commençant à te connaître un peu, je ne suis même pas sure que tu l’aurais écoutée … » supposa-t-elle en réfléchissant à la question avec sérieux. Dans le domaine « je me laisse berner par mes émotions », lui non plus n’était pas le dernier à agir de manière parfois impulsive. Le problème ne se posait heureusement pas en vérité, mais en y songeant bien, elle n’était pas persuadée qu’il aurait faire preuve de plus de tolérance que Jonathan dans un contexte similaire. « Je ne pense pas qu’il t’en pense incapable … Je pense davantage qu’il connaît certaines facettes de ta personnalité, et de ta nature, que je connais peu de mon côté. Tout ce pan de ta vie dont tu dis ne pas vouloir me parler … Lui en connaît une partie. C’est peut-être pour cela … » Elle y songe, encore. S’accorde un petit temps de réflexion qui se traduit par un silence monotone. Puis l’évidence lui apparaît, limpide tout à coup. « Et surtout … Il t’aimait un peu comme un fils. Il avait confiance en toi. Je suppose que c’était pour lui une blessure d’orgueil, et une marque d’irrespect que tu « séduises » sa fille sans son consentement, ou sans même lui en toucher un seul mot … Mais le ressentiment passera … Quand il aura réussi à mettre sa fierté de côté. » Ou tout du moins, elle l’espérait sincèrement, ayant encore du mal à réaliser qu’elle avait peut-être perdu son père dans la bataille. Si borné qu’il pouvait être parfois, il pourrait très bien tirer un trait sur leur relation juste par orgueil, ce vieux bougre.

    La conversation s’anime, avance, se délie enfin. Ils arrivent à des compromis auxquels ils sont prêts à consentir tous deux, et cela ôte un poids des épaules de la jeune femme. Parler à cœur ouvert, ce n’est pas si naturel pour eux quand on y pense. Chaque fois qu’ils y sont parvenus, c’était après une altercation ou une dispute violente. Dans cette salle de sport d’abord, où il avait fallu qu’ils se testent jusqu’à franchir leurs dernières barrières, lors de leur premier week-end, où ils avaient valdingué dans la boue … A ce gala de charité ensuite, quelques temps après leur rupture. A croire qu’ils fonctionnaient ainsi finalement. Il fallait leur faire violence pour qu’ils crachent ce qu’ils ont sur le cœur, quitte à ce que l’échange soit éprouvant. « Très bien … mais je t’en prie, essaie de te faire à l’idée que ce n’est pas parce que je suis fluette et avec des traits … Enfantins … Disons cela ainsi … que je suis une poupée de porcelaine pour autant. » Et pour cause quand l’on songeait aux douleurs physiques auxquelles elle avait résisté et survécu, on pouvait bel et bien affirmer qu’elle était beaucoup plus robuste qu’elle n’en avait l’air.

    Enfin il étaye les informations révélées au sujet d’Alysse, et de cette Izzy dont elle ignorait jusqu’alors l’existence. Ses sourcils se froncent, son esprit emmagasine les éléments un à un. Lentement elle comprend le rôle salvateur que cette adolescente a pu jouer un jour dans sa vie et imagine sans mal l’effet que sa disparition avait pu avoir sur lui. Mais le fait est que dans cette histoire, elle trouvait certains éléments bancals. Comme si … Tout n’était pas si limpides que cela. « Et est-ce que cette « Izzy » dont tu me parles connaissait Alysse ? Etaient-elles en lien toutes les deux à l’époque ? Pour qu’elle ait pu voler ainsi les dossiers de la mère d’Alysse, il fallait bien qu’elle ait un accès direct … Presque … Interne disons, à ces derniers. » Une moue circonspecte d’affiche sur ses traits. Plus elle y pense, et moins elle trouve que tout cela a un sens. « Elle s’en doute, c’est une certitude. Mais de là à mettre un nom précis sur ton ancienne profession, non, je ne suis pas sure. C’est un monde auquel elle est totalement hermétique, et qu’elle ne veut pas distinguer à cause de sa morale. » Temps de pause, le temps de se rappeler de son dernier échange avec Alysse. « Sa morale lui dictera de voir en toi un sociopathe, ou un meurtrier de sang froid à faire tomber plutôt que d’admettre qu’il puisse y avoir cet entre-deux dans lequel les Agents opèrent. » Un frisson la traverse alors de part en part, et ses mains viennent naturellement frotter le haut de ses épaules. L’eau se refroidit peu à peu et cela s’en ressent dans la température de son corps qui s’amenuise elle-aussi. « Bornée ou pas, elle reste ma sœur … Et par extension … Elle est de ta famille aussi. Donc si tu pouvais ne plus la frapper à l’avenir, même si c’est très tentant, cela m’arrangerait pour nos rapports familiaux déjà catastrophiques … Tu comprends ? » Bien sûr qu’il comprendrait. Mais d’un coup, elle avait l’impression de parler à un garçon à sermonner. Du style : « Non, on ne regarde pas sous les jupes des filles » ou « Non, on ne frappe pas sa belle-sœur au risque de se mettre sa compagne à dos ». « … Tu as quoi ? » Ses lèvres s’entre-ouvrent. Se referment. Et il avait jugé préférable de lui taire toutes ces informations depuis des lustres ? Bon sang elle l’aurait bien frappé elle aussi. Ou secoué comme un prunier. Se redressant dans le bain, les jambes engourdies, elle se suréleva sur ses genoux juste assez pour poser ses mains à plat sur ses épaules. « Lawrence, tu ne peux pas mettre Alysse sous surveillance comme ça … C’est … Inconscient. Et irréfléchi. Tout ce que tu vas y gagner, c’est de la torturer implicitement. Parce que si elle est observatrice – et elle l’est, tu le sais aussi bien que moi -, elle s’apercevra sans mal que quelqu’un la surveille. Cela va éveiller ses soupçons davantage, la rendre paranoïaque et méfiante … Et les gens font un tas de choses stupides quand ils sont poussés à bout. Tu n’obtiendras rien de concret d’elle de cette façon là. » Elle lève les yeux au ciel, un peu exaspérée, voire déboussolée tout à coup. Elle n’a jamais été agent, et pourtant, elle sait pertinemment que sa stratégie n’est pas la bonne, bien au contraire. Mais l’écoutera-t-il seulement ? ca, il ne faut pas rêver. « Je comprends que cette histoire soit personnelle, mais là tu vas au-devant d’une catastrophe, c’est une certitude. » Trêve de plaisanteries, même si l’idée qu’Alysse ait pu l’atteindre lui l’amuse, et de la taquiner à ce sujet plus encore, elle voudrait éviter qu’ils s’enlisent tous deux dans un drame inextricable. « Enfin … Fais à ton idée. Mais tu ne pourras pas dire que je ne t’aurais pas prévenu. » fit-elle en arquant un sourcil, suspicieuse, avant d’évoquer ses derniers doutes quant à la relation qu’ils avaient pu entretenir un jour. Visiblement l’hypothèse le faisait beaucoup rire. Allons bon, était-ce si improbable ? Alysse était une jolie femme si l’on faisait abstraction de certaines facettes coriaces de son caractère. « Moh, tu exagères. Je la trouve belle moi … » Elle esquisse un sourire taquin. « Mais j’oubliais que tu avais une obsession pour les rousses. » lâcha-t-elle sur un ton ironique pour le coup, sans véritable sous-entendu pour le coup, et davantage comme une constatation objective. Il ne pouvait nier ce penchant qu’il avait pour les peaux blanches et chevelures flamboyantes. « Bon … Mon amour … Sans te brusquer, je commence à être frigorifiée. » admit-elle au bout d’un moment. Bien que la position soit confortable, et qu’elle apprécia la proximité de leurs corps en cet instant, elle était trop épuisée pour amorcer un semblant d’avances, et commençait sérieusement à avoir froid. Aussi se hissa-t-elle péniblement sur ses jambes, veillant à ne pas glisser en s’extirpant du bain et en se glissant dans une serviette.





    ©️ FRIMELDA



    @Lawrence H. Austen
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    Lien du postSam 2 Sep 2017 - 15:27
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    Let me show you where I come from.


    « Absolument pas. Tu oses douter de moi ? » protestais-je faiblement en retenant un sourire derrière ma main libre. Biensûr que oui il s'agissait d'un subterfuge. Allons bon. Considérer Lily comme une jeune femme possédant tous ses moyens et pleinement capable de se défendre quelle qu'en soit la situation risquait fortement de me faire ravaler mon ego surprotecteur d'Ecossais, et ça, il en était hors de question. A bon entendeur. Un grognement plus tard, histoire de lui faire comprendre que je ne voyais absolument pas là où elle voulait en venir lorsqu'elle prétendait que je n'aurais pas écouté ma fille si elle s'était trouvée dans le même cas de figure que Jonathan face à Lily aujourd'hui, un regard blasé au possible posé sur ses épaules, je l'écoute sans mot dire, retenant malgré mon apparence indifférente les dernières paroles qu'elle prononce en les rembobinant plusieurs fois comme si une sonnerie retentissait soudainement dans mon esprit embrumé par les vapeurs chaudes du bain. Son...consentement. Mes paupières se fânent, je me sens stupide et terriblement honteux tout à coup, mais gardant le silence malgré tout, je commence à comprendre le problème. Bien que n'étant pas persuadé que cela y aurait changé quoique ce soit, il est vrai que Jonathan révélait une personnalité toute aussi vieux jeu que la mienne, et en sachant cela, peut-être qu'effectivement il aurait mieux valu que je lui fasse part de mes intentions avant de m'accaparer l'affection de sa fille comme si son opinion n'avait aucune valeur à mes yeux, ce qui, bien entendu, était entièrement faux. Réfléchissant sur ces entrefaits à une solution me permettant d'envisager une conversation avec mon ancien mentor à l'avenir, afin d'éviter un autre malentendu et rompre défintivement avec les tensions auxquelles nous faisions tous face à l'heure actuelle, je hoche la tête, distrait, en avisant un point invisible dans le dos de Lily, avant d'être obligé d'aborder un autre sujet, d'autant plus sensible qu'il s'agissait encore et toujours d'un membre de la famille Hopkins. Décidément, soit les Ecossais avaient le sang chaud et une sacrée malchance, soit tous les membres de la famille de Lily portait sur eux une malédiction depuis des générations. « Je ne sais pas Lily, je ne sais rien concernant la relation qu'entretenait Alysse avec Izzy. Aucune des deux n'a jamais fait référence à l'autre. » songeais-je en fronçant les sourcils, percevant l'incrédulité soudaine de ma compagne. « Je suppose qu'elle a réussi à entrer par effraction dans son bureau. Alysse l'aura sûrement surprise et voilà comment elles se sont connues. » soufflais-je sans comprendre là où Lily voulait en venir. « Je me sens beaucoup mieux maintenant, merci. Un sociopathe ou un meurtrier de sang froid.. » répétais-je en levant les yeux au ciel, signe que décidément, les deux sœurs avaient beaucoup d'imagination. Enfin, quoiqu'il en soit, Alysse pouvait bien me considérer comme le pire des salops, ce n'était pas cela qui allait changer l'attention que je lui portais actuellement, bien au contraire. « Oui, Lily, je te l'ai dit, c'était...involontaire. » soupirais-je en plissant le front avant d'approuver devant son air presque suppliant. « Je te fais la promesse de ne plus faire de mal à ta sœur à l'avenir, cela te va ? » finis-je par consentir avant de me sentir obligé de lui avouer la surveillance que j'imposais à son insu à la jeune Frank. « Crois-moi, j'en suis tout à fait conscient au contraire. » répliquais-je, presqu'irrité à l'idée qu'elle doute de mes méthodes comme si je n'étais au fond qu'un vulgaire amateur peu habitué à user de tels procédés. Et puis après tout, ce n'était pas comme si cette gamine m'avait laissé le choix. Quoiqu'il en soit, je la laisse poursuivre et conclure, tout en restant pour le moment sur mes positions concernant le cas d'Alysse. « Je note et comprends tes réticences. » commençais-je en fronçant les sourcils imperceptiblement. « Je vais y réfléchir. » Une évidence compte tenu de notre relation et du fait que j'estimais réellement l'avis de Lily. Une évidence, mais certainement pas la promesse de changer d'avis pour autant. A l'avenir, peut-être employerais-je d'autres moyens pour parvenir à mes fins. Nous verrons. Quant à l'évocation de Lily concernant la pseudo-relation que j'aurais selon elle pu entretenir avec sa sœur, je ne pus m'empêcher d'en rire. Non pas pour me moquer, certes non, mais plutôt en raison du caractère trop conflictuel de notre relation pour que celle-ci puisse être perçue d'une autre façon que celle-ci : conflictuelle. « Oh, je le reconnais mon ange. Oui, ta sœur est une belle jeune femme. » susurrais-je uniquement dans le souci de la voir rougir sous mes provocations. « Mais au delà de l'apparence physique, il n'y a rien chez Alysse qui puisse m'attirer de quelques manières que ce soit. » lui confiais-je en riant, replaçant correctement une mèche rebelle derrière son oreille. « Et, je n'ai aucune obsession pour les rousses. » grondais-je après quoi en sortant du bain à sa suite, récupérant rapidement deux serviettes propres au passage, et en posant aussitôt l'une d'elles sur le corps plus chétif de Lily.


    ***


    Trois jours plus tard. Après le petit déjeuner, j'avais laissé Lily seule en compagnie de Margaret, me rendant au jardin afin de réfléchir à la meilleure manière d'aborder le sujet pour lequel je n'avais pas fermé l'oeil de toute la nuit. Malgré la tension redescendue après que Lily et moi nous étions expliqués suite à l'intervention impromptue de son père, je ne cessais de revivre la scène qui avait eu lieu entre ma mère et la jeune femme et cette conversation à laquelle je n'étais pas censé assister. Ce matin-là, ma décision était prise, maintenant que Lily était suffisamment reposée pour pouvoir aborder ce sujet sur lequel elle semblait avoir tiré un trait, bien que je n'y croyais pas une seule seconde, de tout mettre à plat, afin qu'elle comprenne mieux l'animosité que j'avais alors ressenti à l'égard de Margaret mais plus encore, qu'elle cesse définitivement de penser que je ne l'avais 'choisie' qu'au regard de sa crinière rousse et son teint de porcelaine qui me rappelaient tant ceux de Catherine. Revenant au salon, ma mère occupée à tricoter deux paires de chaussons pour ses futurs petits-enfants, je me dirigeais d'une traite vers Lily, l'attrapant aussitôt par la main malgré la surprise soudaine de ma mère qui s'était arrêtée devant un tel élan et m'observait maintenant comme si j'avais perdu l'esprit, avant de l'entraîner avec moi jusqu'à l'arrière cour. « S'il te plait Lily, viens avec moi. Il faut que je te montre quelque chose. » murmurais-je en insistant à peine pour qu'elle ne se dérobe pas, avant de poursuivre ma route, jusqu'à ce que le toit de la maison ne soit plus visible. Devant nous, il n'y avait rien à dire vrai, que du vide. Des falaises qui nous entouraient, l'océan à perte de vue d'un bleu-gris parfait. Paisible, autant que le vent qui s'était adouci sur notre passage. L'herbe fraîche poussait ici et là en de grandes touffes hirsutes indisciplinées. Juste du vert. Du vert partout, et quelques moutons là-haut dans la vallée. Il n'y avait que deux pierres qui se dressaient là comme deux monuments. Grises, oubliées par le temps, un peu délabrées par endroit et penchée pour l'une d'entre elles. A peine distincts sur leurs devantures, deux noms et deux dates. « Catherine, Jane, je vous présente Lily. Lily, voici ma famille... » énonçais-je dans un son tout juste audible en admirant longuement les pierres tombales avant de m'en retourner vers la jeune femme, un sourire triste sur mes lèvres. « Lily, il faut qu'on parle. Ce que tu as dit à ma mère il y a trois jours de cela, votre conversation. J'ai tout entendu. Malgré moi, j'ai tout entendu. » répétais-je en lui faisant face sans faillir une seconde devant son regard noisette, l'air grave et posé tout à la fois.


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    Lien du postSam 2 Sep 2017 - 18:13
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    L’affaire est louche. Il ne faut pas être bien malin pour s’en rendre compte. Entre Izzy, Alysse, Alysse, Izzy, Lily finit par s’y perdre au point de se dire qu’Izzy ferait un pseudonyme plutôt bien trouvé. Mais elle ne dit rien, gardant ses hypothèses saugrenues pour elle en se disant qu’elle avait d’autres préoccupations en tête que cette histoire-là. Sa relation avec son père dont il faudrait tôt ou tard démêler les travers par exemple, rien que cela, ce n’était pas une mince affaire à résoudre. Sa mine reste concentrée pourtant, avec cette ridule caractéristique qu’elle a entre les sourcils chaque fois qu’elle réfléchit ou se concentre intensément. Qu’il ne prenne pas bien ses remarques concernant ses « méthodes » de travail ne la surprend pas, mais elle ne se démonte par pour autant face à son air plus taciturne tout d’un coup. Après tout, il faut dire ce qui est : cette idée de surveillance risquait de créer un sacré sac de nœuds. Ou une explosion à retardement, et son seul souhait était de ne pas se prendre en pleine figure les projections de la dite explosion. Que lui y échappe l’arrangerait également, car depuis qu’ils se fréquentaient, ils avaient tout de même une capacité unique à se mettre jusqu’au cou dans des ennuis sans noms qui plus d’une fois avaient mis à mal leur sécurité à tous les deux. « C’est ton but alors, de la pousser à bout ? » lui demanda-t-elle du bout des lèvres, circonspecte tout à coup, ignorant d’où lui venait cet élan un peu protecteur vis-à-vis d’Alysse alors même que cette dernière avait consciencieusement décidé de couper les ponts. « Tu parles. Tu es borné comme un âne. Pire que moi. » le taquina-t-elle avec sérieux pourtant, le gratifiant d’une pichenette affectueuse dans le bout du nez alors que ses yeux se levaient au ciel, de dépit et de reddition mêlés. « Fais juste attention à toi tu veux. Je te préfère avec tes deux yeux que borgne, ou estropié. » Référence à cet œil tuméfié qu’il lui avait ramené ce soir où visiblement, l’altercation avec Alysse avait eue lieue. « Je t’aimerais quand même si tu avais une gueule cassée bien sûr. Mais si tu pouvais rester tel quel … Ce serait malgré tout un plus. » Une moue taquine sur les lèvres, elle se permit de caresser son visage du revers de ses phalanges au passage, pour étayer chacun de ses propos. Et en plus le Diable tentait de la provoquer. Mais le jeune chérubin était loin d’être dupe. Qu’il se rassure, il n’avait pas besoin de cela pour attiser sa jalousie, elle parvenait for bien à la faire naître toute seule en fomentant dans sa tête des scénarios totalement improbables.

    ***

    « Hmm … Comment réussissez-vous à ce que cela soit moelleux comme ça ? Quand j’en fais, cela ressemble à des minis parpins en béton personnellement … (…) Ah oui ? D’accord je vois … (…) Comme ça ? (…) » Conversation des plus passionnante de bon matin, alors que Lily tentait de tirer les vers du nez de Margaret pour savoir quel était son secret pour réussir à faire des brioches à se damner. Elle-même était très médiocre en cuisine, voire mauvaise du fait de son côté tête-en-l’air qui lui interdisait de suivre scrupuleusement les recettes à la lettre. Quoiqu’il en soit les deux femmes étaient en pleine discussion, lorsque sortit de nulle part, Lawrence trouva bon de les interrompre. Chose à laquelle elle n’eurent toutes deux pas le temps de l’interrompre. Et alors que l’une restait en suspens dans la cuisine, l’autre le suivait, un peu incrédule, des vapeurs de beurre frais et de café chaud encore dans les narines. De grands yeux ronds, elle avait simplement répondu d’un : « Quoi ? Maintenant ? Mais ta mère tentait de m’expliquer comment on … » qui n’avait jamais connu de fin, dans la mesure où sa main tirant la sienne l’avait suffisamment inquiétée pour la rendre mutique. Voilà qu’ils marchaient à grands pas dans la lande à présent. Incompréhensible. « Mais enfin qu’est-ce qui te … » Elle s’était interrompue, alors que lui-même s’était statufié face à ce qui ressemblait à … Deux pierres tombales. « … prends ? » Elle déglutit silencieusement, croisant ses bras au-devant de sa poitrine. Un regard alentour. Aucune autre pierre. Etait-ce vraiment légal d’enterrer des gens ainsi ? Allez savoir … Elle préférait penser aux questions juridiques et administratives plutôt que de mettre des noms sur ces deux pierres. Car bien évidemment, il ne lui avait fallut que quelques secondes pour savoir à qui elles appartenaient. Cependant elle ne comprenait pas pourquoi il l’avait amenée ici. Enfin si … Elle subodorait la raison, mais ne pouvait s’empêcher d’être terriblement mal à l’aise, ne sachant véritablement comment il convenait de réagir. Cela aurait pu être n’importe qui qu’elle aurait eut cette même réaction. La mort lui faisait cet effet. La mort concrète, celle qui se matérialise par des pierres tombales. Celle à laquelle on ne peut que se confronter car elle se lit sous vos yeux. Catherine d’un côté. Jane de l’autre. Leurs deux prénoms gravés en lettres capitales pour toujours, souvenir ineffaçable. Et cette façon qu’il eut de les présenter … Lily, voici ma famille. Cette seule phrase qui la glaça d’effroi sur le coup, et firent s’enliser ses pieds dans le sol en l’empêchant de bouger. Prise de frissons tout à coup, aussi parce que la brise était réellement fraîche, et qu’elle n’avait pas eu le temps de prendre un châle pour se couvrir, elle se frotta le haut des bras en restant dans une position de retrait. Comme si s’avancer trop près, c’était franchir une limite dont elle ne pourrait pas revenir ensuite. « Lawrie je … Pourquoi tu … ? » Pourquoi l’avoir amenée ici ? Pour faire les présentations vraiment ? L’intention était touchante, et elle distinguait la symbolique du geste. Il lui fallait juste quelques minutes pour se faire à l’idée peut-être. Ou alors elle ne s’y ferait vraiment pas. La mort avait ce pouvoir étrange de rendre indécis, et frileux.

    Et puis, alors qu’elle pensait qu’il demeurerait silencieux, et qu’elle aurait à affronter les marques concrètes d’un deuil très immatériel pour elle encore, il poursuivit. Et sa position de retrait s’accentua, ses épaules prenant lentement une posture défensive, alors que son regard fuyait d’ores et déjà sur le côté. Cette conversation relevait de l’intime. Cette conversation, il n’aurait jamais dû en être témoin. Maintenant, elle avait honte. Une honte sourde qui la laissa muette quelques instants. Assez pour laisser flotter le malaise entre leurs deux corps. « Il n’y a rien à ajouter à ce sujet … C’était une conversation intime. Comme tu l’as compris, tu n’étais pas supposé l’entendre … » Que dire à présent ? Elle avait juste envie de se terrer dans un trou pour y disparaître. Mais en même temps, elle ne pouvait nier. Tout ce qu’elle avait pu dire à Margaret ce jour-là, elle le pensait du plus profond de son cœur. Elle l’avait accepté aussi. Alors à quoi bon remuer le couteau dans la plaie ? Cela allait mieux depuis quelques jours, alors à quoi bon ?  L’envie de fuir était omniprésente à présent, la faisant trembler sous ses vêtements. Mais elle se força à rester, à ne pas partir pour une fois … « Que veux-tu que je te dise ? Tu m’amènes ici … Sans prévenir … Et puis tu me dis que tu as tout entendu. Est-ce pour renforcer les idées que je me faisais déjà ? Si c’est le cas c’était inutile tu sais … » Elle tâtonne, ne sait pas trop où mettre les pieds. Il faut dire que ce n’était pas le sujet qu’elle s’attendait à aborder, ni aujourd’hui, ni demain. « La mort est injuste, je sais. Et l’ordre des choses aurait dû être différent pour elles … Pour toi … Pour ta famille. Elles auraient dû être à ma place aujourd’hui, et moi à la leur. C’était ça la logique normalement. Mais parfois … La mort est injuste. Souvent. Tout le temps. Je suis désolée qu’elles soient parties … Sincèrement … Je suis désolée. » Et elle était sincère, empathique qu’elle pouvait être, oubliant parfois sa propre valeur pour autrui, oubliant que c’était elle qui était là aujourd’hui. Mais face à la mort Lily était ainsi. Sans détour. Le regard abaissé sur les deux pierres, elle les regardait tour à tour, l’une plus petite que l’autre. Elle comprenait sa peine à présent, et l’ampleur de ce qu’il avait perdu. Cela lui nouait l’estomac d’ailleurs, et même la gorge. Une émotion légitime compte tenu des circonstances. Perdre un enfant, cela devait être si terrible. Alors perdre une enfant, plus une âme sœur, elle n’osait l’imaginer. « Je ne te demanderais jamais de les oublier, ou de les passer sous silence sous prétexte que nous aurons une autre famille. Je sais qu’elles feront toujours partie de toi. Je le sais et je l’ai accepté. Elles étaient ta vie, ton avenir … Je suis désolée que le hasard et un vulgaire accident te les ai arrachées. » finit-elle, sans trop savoir s’il comprendrait où elle voulait en venir. Car au fond, jamais il ne lui était venu à l’esprit qu’elle puisse avoir tort, dans le discours qu’elle avait tenu à Margaret. A ses yeux, l’objectivité dont elle avait fait preuve était inébranlable, et d’une vérité absolue. Et le fait qu’il l’ait amenée ici ne faisait que confirmer ses dires pour l’instant.




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    « Mon but est de retrouver Izzy. Ce n'est pas de ma faute si ta sœur est insupportable, » répliquais-je en haussant un sourcil, l'air très sérieux quoique très amusé par son commentaire. Comme si je passais mon temps à tenter de pousser Alysse dans ses derniers retranchements. « Je ne vois pas du tout ce que tu veux dire. » marmonnais-je d'un air blasé. Mauvaise foi, bonjour. « Ne t'inquiète pas pour moi, mon ange, je sais me défendre tu sais ? » la taquinais-je aussitôt en sortant du bain. « Et si cela peut te rassurer, j'apprécie tout autant que toi mon physique de mannequin, alors hors de question de laisser quelqu'un me l'abîmer. » Qui a parlé d'ego surdimensionné ? Allons bon, il ne s'agissait que d'une petite plaisanterie entre nous.


    ***


    Son souhait. C'était son souhait d'être incinérée, malgré mon opinion à l'époque lorsque nous en avions parlé. Aussi avais-je fait de même pour Jane, songeant que son âme accompagnerait l'âme de sa mère lorsque les cendres se dispersèrent au dessus de cette falaise il y a des années de cela. Ces deux pierres n'avaient été dressées que comme un hommage, une façon pour moi de pouvoir me recueillir autrement qu'en contemplant l'horizon, en m'imaginant qu'elles se tenaient là, devant moi, à chaque fois que je viendrais leur rendre visite. En aucune façon mon désir ne fut de mettre Lily mal à l'aise. Je souhaitais qu'elle comprendre ce par quoi j'étais passé, la douleur, mais pas uniquement. Qu'elle voit de ses propres yeux avant que je ne défasse une à une les représentations qu'elle avait construites dans son esprit. La dévisageant longuement sans oser rompre le silence de l'instant, je me départissais de ma veste pour en recouvrir ses épaules, me maudissant le temps d'une seconde d'avoir négligé la brise qui souvent venait rafraîchir la Lande, plus encore lorsque l'on se trouvait en pleine falaise, mais bien vite mes pensées furent rattrapées par sa réplique. Sans doute se serait-elle mise en colère ou m'aurait-elle demandé plus amples explications sur ma conduite si l'endroit n'avait pas été aussi intimiste. Comme une bulle dans laquelle on entre et de devoir la percer en fragilisant ainsi sa surface si l'on veut en sortir. Si, il y avait des choses à dire et non, le sujet était loin d'être clos, du moins en ce qui me concerne. Un air grave étire mes traits, je l'écoute et la jauge tout à la fois. Sa gestuelle, ses mimiques, son regard...tout est passé au crible avec minutie. Le monologue se poursuit, et j'ai soudainement l'impression de revenir quelques jours en arrière, lorsque je les avais surprises toutes les deux en pleine confidence. Le problème résidait justement ici : les idées que tu t'étais faites, mon amour, n'osais-je avouer à voix haute en baissant pourtant légèrement la tête en avant, songeur. Et puis, les mots de trop. « ...Elles auraient dû être à ma place aujourd’hui, et moi à la leur. » Les mots fâchent et blessent à la fois. Insoupçonnable jusqu'alors par mon calme olympien, je fronce davantage les sourcils en la regardant avec un mélange d'incrédulité et de fascination. « Elles étaient ta vie, ton avenir … » Cela suffit. Je ne passerai pas une minute de plus à lui laisser croire qu'elle avait raison. Que tout était aussi simple. A peine eut-elle terminé que j'inspirais profondément, afin de me donner cette dernière bouffée de courage dont j'avais manqué depuis notre toute première rencontre. « Lily, sans doute que ce que je m'apprête à te dire va parfois te paraître totalement décousue et je te prie de m'excuser. Je n'ai pas...préparé d'écrits et je ne sais même pas par où commencer. Je te demande juste, s'il te plait...juste de m'écouter attentivement. De ne pas m'interrompre et de m'écouter jusqu'au bout. » débutais-je en la fixant longuement, avant de me soupirer, de faire quelques pas en avant, trois en arrière, et de reprendre, mes yeux s'amourachant une nouvelle fois du vaste océan glacé devant moi. « Lily, je t'aime et je n'ai jamais cessé de t'aimer depuis le jour où nous nous sommes rencontrés. Tu le sais, je ne m'en suis jamais caché. Pourtant, j'ai toujours été de nature peu expansive. Quelles que fussent mes émotions, je ne sais pas très bien les exprimer. Ce n'est pas de la honte ou une forme de gêne quelconque, je suis comme ça, c'est tout. Cependant, je tâche d'être sincère, le plus possible malgré mon passé. J'ai beaucoup changé pendant tous ces années. Même si tu ne peux que l'ignorer, c'est toi qui m'as aidé à reprendre la confiance que j'avais perdu au décès de ma femme. Parce que c'est avec toi que j'ai eu envie de tout recommencer à zéro. De ne plus me cacher derrière mon passé mais d'avancer, avec quelqu'un à aimer et à protéger, comme je l'étais avec elle. Mais...Lily, il y a une chose que tu dois savoir, que tu dois ABSOLUMENT comprendre : Catherine et toi, vous ne vous ressemblez absolument pas. Oh biensûr, tu es rousse, comme elle l'était. Une poupée de porcelaine à son image, mais...ce ne sont que des apparences, Lily. Je l'ai aimé parce qu'elle a su me dompter, comme toi aujourd'hui. Je ne saurai de quelles manières t'expliquer combien vous êtes différentes elle et toi, mais sache que Catherine fait partie de mon passé, et que tu es mon avenir, Lily. Si elle m'a connu insouciant, parfois irresponsable, sauvage et émotif, grâce à elle et pour toi, je suis devenu prudent, sage et patient. L'Agence m'a permis de développer certaines des compétences que je possédais déjà, mais c'est le mariage et de la connaître qui a construit ce que je suis aujourd'hui. Alors, je comprends très bien ce que tu dois te dire. Que tu aurais aimé me connaître par le passé, me découvrir dans mes premiers pas vers la vie adulte, en tant que compagnon qui apprivoise à peine les avantages et inconvénients d'une vie de couple... » Un long moment, je m'arrête le souffle coupé du fait d'avoir trop parlé. Cela faisait si longtemps. En outre, je n'avais jamais abordé le sujet avec quiconque depuis le décès de ma famille. Même avec mes parents, cela m'était devenu insupportable avec le temps. Pourtant, aujourd'hui je savais que je devais en passer par là. Que c'était un sacrifice acceptable et nécessaire si je voulais que notre couple ne soit pas entâché par d'anciennes blessures. « Je me souviens que tu as dit à ma mère qu'elle était mon âme sœur. C'est vrai, elle l'était. » énonçais-je gravement en me retournant pour l'observer sans ciller. « Elle était la meilleure partie de moi-même, et celle que je veux t'offrir aujourd'hui, Lily. » repris-je en me rapprochant lentement pour me poser ensuite à quelques centimètres de la jeune femme. « Catherine était mon âme sœur parce qu'elle fut mon premier et ce que je pensais être...unique et dernier amour. » murmurais-je en effleurant sa joue de ma main. « Je regrettre que nous n'en ayons jamais parlé avant. Ce n'était pas que je le refusais, mais je craignais toujours que tu ne sois pas prête. Que tu ne l'acceptes pas. Je n'avais pas totalement tort, finalement. » résumais-je en abaissant mon bras, un sourire vague ornant mes lèvres. « Comment as-tu osé songer un instant que ta vie comptait moins à mes yeux que la leur ? Comment peux-tu penser un instant qu'elles auraient dû vivre quand tu aurais dû partir à leur place ? Jamais, tu m'entends, jamais plus je ne veux t'entendre dire cela, Lily-Rose Hopkins. » la grondais-je en posant mes deux mains à plat sur ses joues comme un père qui gronderait sa fille pour la bêtise qu'elle avait commise. « Elles n'auraient pas dû mourir ce soir-là, c'est un fait, mais si je t'avais perdu Lily...si je te perdais aujourd'hui, je ne m'en relèverais pas cette fois, est-ce que tu en es consciente ? De combien j'ai besoin de toi ? A quel point tu comptes pour moi ? Autant qu'elle a compté, oui, tout autant qu'elle. » soupirais-je, la voix tremblante. « Et comme Catherine avant toi, je serais le plus heureux des hommes le jour où tu voudras devenir ma femme, Lily. » finis-je par lui confier, aimant. « Si...si je ne t'ai pas fait ma demande auparavant, ce n'était pas à cause de Catherine, loin de là. Si je n'ai rien fait, c'est parce que tout allait si vite que...je ne voulais pas que tu sois, en quelque sorte à nouveau prisonnière de ma vie. Notre rencontre, la relation tendue avec Lénore, maintenant avec Jonathan, Alysse, ta grossesse...j'ai l'impression qu'à cause de moi, tes relations s'effritent et qu'à force, il ne te restera plus que moi. Je ne le veux pas, Lily. Je refuse que tu sois dépendante d'une manière ou d'une autre d'un choix que tu n'auras pas pu faire, pas cette fois. C'est pour ça que ce choix-là, le mariage, je ne pouvais tout simplement pas le concevoir. C'est pour cela que je me suis fâché contre ma mère. Cette décision sera la tienne. Quand et surtout SI un jour tu en éprouves l'envie, alors nous nous marierons, pas avant, et certainement pas pour respecter de vulgaires traditions. »


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    Pragmatique, sa vision de la mort avait toujours eu quelque chose d’un peu brutal aux yeux des autres. Comme si elle était de ceux qui l’entrevoient telle qu’elle est. Qui en ont peur bien sûr, mais qui parviennent à ne pas se laisser dominer par cette peur tant ils en ont eu, à un moment donné, l’habitude. Alors avec de grands yeux Lily contemple cette matérialité funeste qu’il a voulut inscrire dans la pierre, là, sur cette colline qui surplombe l’océan sans fin. La vision ressemble presque à une peinture romantique, à un morceau de prose à la Chateaubriand. Elle aurait presque envie de peindre le paysage, là, tout de suite, car elle trouve qu’il y a de la beauté dans cet horizon funeste. Peut-être qu’elle le fera. L’image est déjà imprimée contre sa rétine de toute façon, ineffaçable jusqu’à ce qu’elle en ait fait ce qu’elle souhaite. Et Lily ne comprend pas. Elle ne comprend pas ce besoin que certains ont de créer un édifice pour se recueillir. Qu’il s’agisse d’une simple pierre submergée par la nature comme ici, ou carrément d’un monument, peu importe. Elle ne comprend pas. Quand elle avait pris ses dispositions, il y a quelques temps déjà, elle avait demandé à être incinérée elle-aussi. Et dans son testament, elle avait stipulé qu’elle ne souhaitait pas que ses cendres soient conservées quelque part. Jamais elle n’était entrée dans un cimetière, hormis par obligation. Même la tombe de Sergueï, elle n’y était jamais allée. Une erreur peut-être, un périple auquel elle aurait peut-être dû s’adonner pour rendre à sa mort un hommage muet. Mais elle n’avait jamais eu le courage de le faire. Allez savoir pourquoi.

    Silencieuse à présent, la mine légèrement grave, elle sent son regard qui se pose sur elle, l’étudie, l’analyse. La moindre de ses émotions ne peut être cachée face à un tel regard. Mais elle ne se démonte pas, simplement parce qu’il lui semble énoncer des évidences. Ses mains se resserrent autour de la veste qu’il a posé sur ses épaules. Il fait plus froid. Ou alors n’est-ce que dans sa tête. Et quand il prend la parole enfin de grands yeux se posent sur sa silhouette, l’interrogent, consentent enfin à sa demande par un hochement de tête. Lily ne prend pas le risque de l’interrompre, mais son estomac se noue peu à peu. La crainte de ce qu’il va dire. De ce qu’elle n’a pas forcément envie d’entendre. De ce qu’elle ne s’attend pas non plus à entrevoir. Son monologue commence, et sans s’en rendre compte, ses muscles se tendent un à un. Et puis, tout prend une tournure à laquelle elle ne s’attendait pas. La surprise la gagne, l’ébranle presque, et ses lèvres s’entrouvrent. Jusqu’à l’évocation de sa ressemblance un peu troublante avec Catherine. Là elle perd totalement ses moyens. Joie, tristesse, étonnement, elle ne sait pas, reste figée dans un entre-deux étrange. Il s’explique, et peut-être comprend-t-elle enfin ce sur quoi elle a eut tort. Toujours à se mettre à l’écart, toujours à se dévaloriser. La faute à ce manque de confiance qui la tenaillait depuis l’enfance, et qui lui était souvent difficile de mettre de côté tant il faisait partie de sa nature à présent. Egoïstement, oui, elle aurait aimé le connaître plus tôt. Mais aurait-ce été pareil ? Non, probablement pas. « Si nous nous étions rencontré plus tôt … Ce n’est pas sûr que nous nous serions trouvés. » énonça-t-elle comme une pensée formulée à voix haute. Etait-ce leur parcours qui les avait rapprochés tous deux ? sans doutes. Cela signifiait alors que s’il n’y avait pas eu Catherine, Sergueï, la maladie, toutes ces épreuves … Peut-être qu’ils n’en seraient jamais là aujourd’hui, trop asymétriques pour réussir à se trouver, ou s’aimer. Ils auraient dû en parler avant, oui, bien avant. Ainsi les doutes ne se seraient pas autant propagés, jusqu’à devenir une tristesse tapie qu’il lui faudrait un certain pour oublier. Elle croyait en sa sincérité. Mais le temps d’abandonner l’idée de ces évidences qui s’étaient installées dans son esprit, il lui faudrait un peu de temps.

    « Je n’ai pas dit qu’elle comptait moins … Seulement … Que la logique aurait voulut que les rôles soient inversés. Elles étaient jeunes, pleine de vie … Et j’avais déjà un pied dans la tombe depuis longtemps. J’avais eu le temps d’accepter l’idée d’une absence d’avenir, alors qu’elles … Elles n’ont pas eu le choix. Toi non plus. » Sincère, mais triste, son regard s’abaissa sur les deux pierres, contemplant la fatalité avec une forme d’aigreur résignée. Elle comprenait à quel point cela avait dû être dur, voulait qu’il sache qu’elle mesurait l’étendue de l’injustice. Mais que pouvait-elle y faire au fond ? Rien. Le monde tournait ainsi. Hasardeux. Souvent injuste. Parfois miséricordieux. Lancé de dés improbable dont on ne peut jamais prévoir le résultat. Et puis ses mains vinrent encadrer son visage, la sermonnant comme une petite fille confuse qui comprenait tout juste l’étendue de l’erreur de jugement qu’elle avait commise. L’émotion gronda dans son ventre, et elle sentit sa gorge se nouer. Fuyant au début son regard, quasiment honteuse, une unique larme roula sur sa joue, qu’elle s’empressa d’essuyer d’un revers, jusqu’à demeurer figée face à sa phrase. Et comme Catherine avant toi, je serais le plus heureux des hommes le jour où tu voudras devenir ma femme, Lily. Ca pour le coup, elle ne s’y attendait pas non plus. N’y avait même pas songé. Ses doigts se posèrent sur ses lèvres un instant, en masquant les tremblements. « Je … je suis désolée. » murmura-t-elle, aveu de faiblesse tout à coup, alors que ses bras menus venait se refermer compulsivement autour de sa taille, l’enlaçant en plaquant son corps contre le sien, venant enfouir le bout de son nez dans son torse pour se dissimuler à sa vue, tout en répondant à un besoin impérieux qu’elle avait de le sentir tout contre elle. « Je suis désolée d’avoir douté de toi … de moi … de nous. Je suis désolée. » Une seule phrase, qui signifiait implicitement qu’elle avait compris, enfin. « Mais pour le mariage il faut que tu saches que … Vraiment … Je n’y avais pas songé avant que Margaret ne l’évoque. Ou du moins … Pas comme ça. La pensée m’avait traversé quand j’étais plus jeune, comme toutes les petites filles qui s’interrogent sur leur avenir. Mais pour moi, cela n’a vraiment pas d’importance aujourd’hui, et ce n’est pas une priorité. Pas pour l’instant du moins. Comme tu l’as dit, tout va un peu vite … Il y a trop de choses … » Cherchant ses mots, elle ne savait comment évoquer la question. Elle comprenait son point de vue, tout en ignorant encore comment le prendre. Son côté fleur bleue et parfois un peu vieux jeu lui interdiraient d’en reparler après aujourd’hui. De son propre chef, elle n’oserait certainement jamais lui demander de l’épouser. Son éducation était assez conventionnelle à ce sujet là, même si elle ne s’encombrait pas d’un besoin nécessaire de respecter d’ancestrales traditions. « Je serais très honorée de devenir ta femme, un jour … peut-être. Mais … Je pense que c’est une question qui n’est pour l’instant pas à l’ordre du jour. Il faudra que tu en aies envie toi aussi, et surtout … Que nous soyons plus sereins, peut-être, quant à notre avenir ? Pour l’instant il y a trop de choses … ce n’est pas le moment. » conclut-elle, se permettant de lui adresser un petit sourire penaud en relevant son visage vers lui. « Merci de m’avoir dit tout cela … J’en avais besoin. Plus que je ne l’imaginais sans doutes. » lui avoua-t-elle, se hissant sur le pointe des pieds pour poser ses lèvres contre les siennes.

    Un baiser furtif, mais d’une tendresse infinie, avant que son regard ne se pose de nouveau sur les deux pierres envahies ici et là par la végétation. Un instant elle hésita, puis sans mot dire, se recula du corps de Lawrence pour le contourner. D’un regard concentré elle étudia les pierres, jusqu’à venir s’asseoir sur ses genoux juste devant elles. Les mains à plat sur ses cuisses, elle les observa toutes ensemble, le dos droit, comme si elles entretenaient une conversation silencieuse. Et puis sa main s’avança, effleurant la surface pour en ôter les feuilles mortes afin que les inscriptions soient plus lisibles. Elle se permit même d’arracher la mauvaise herbe qui étendait son empire ici et là, et étouffaient les fleurs de la Lande, les empêchant de s’épanouir correctement. « Voilà … c’est mieux. » murmura-t-elle pour elle-même, pour elles deux, comme si les laisser dans un état comme celui-ci n’était pas convenable. Le dos de nouveau droit, toujours concentrée, ses épaules s’affaissèrent légèrement, et après un temps trop long à être demeurée mutique, dans un souffle, elle ajouta juste un : « Ne vous en faites pas … J’essaierai de veiller sur lui du mieux que je peux. »





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    Lien du postJeu 14 Sep 2017 - 15:01
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    Un hochement de tête, j'approuve ce qu'elle énonce, sans pour autant m'y arrêter tant il est difficile de s'imaginer vivre dans l'ailleurs, une époque qui n'a jamais existé mais qui aurait pu. Tout aurait été différent alors, oui, mais à quel point ? Nous ne le saurons jamais. Et n'étant pas de nature à rêvasser sur un passé imaginaire, je reprends le fil de mes idées. Le présent lui, nous ouvre les bras, et je ne peux m'en libérer. Je l'écoute, et comprends, bien que je n'accepte pas. Pas tout à fait. Une partie de moi lui en voudrait presque pour son fatalisme. Mais ça, c'était avant. Ces paroles, ce qu'elle a enduré, tout est passé. A moins qu'elle ne demeure cette jeune femme perdue qui craint toujours la mort. Parce qu'elle reste là, patiente et figée, n'attendant qu'un signe de faiblesse pour mieux se dévoiler. Je ne pouvais en vouloir à Lily d'une telle crainte, mais je n'hésiterai pas à lui reprocher de la laisser s'installer sans rien faire. Elle était une battante, combien de fois l'avait-elle prouvé ? La perte de sa mère, la mort de Sergueï, le passé de son père, sa maladie, ...des souffrances qu'elle avait endurées malgré son jeune âge et son inexpérience d'antan. Aujourd'hui, à défaut de pouvoir effacer ce pan de sa vie que j'aurais souhaité plus joyeux, je lui offrais mon bras et mon cœur. Gare si elle osait les rejeter ;).

    Mes lèvres s'étirent alors que son corps se plaque contre le mien, une envie, un besoin irrépressible sans nul doute de se sentir exister et d'alléger sa peine, conforter sa joie au creux de mes bras. Ceux-là même qui s'étaient tendrement enroulés autour de sa taille, tandis qu'avec précaution et patience, l'une de mes mains s'aventurait dans ses cheveux, jusqu'au bas de sa nuque, frôlant de ses doigts sa joue au passage. « Ce n'est rien. C'est...le lot de tous les couples. » lui assurais-je d'une voix grave mais maintenant un ton assez bas comme pour apaiser ses ultimes craintes. « Non, ce n'est pas le moment, je suis d'accord. » repris-je à propos d'un potentiel futur mariage. Dans très longtemps, peut-être. Qui sait au fond ? Je voulais surtout que Lily comprenne ma position à ce sujet. Le reste, une date à définir ne serait pas pour aujourd'hui, ni demain. On verra. Nous avons le temps, pensais-je intérieurement.

    Un énième baiser volé, des caresses qui perdurent dans la Lande, et des craintes qui s'envolent. L'avenir s'annonçait prometteur. Bien qu'il y avait encore fort à faire, du côté de nos familles respectives, dénouer certaines tensions avant qu'elles ne muent en chaos, mais aujourd'hui, j'envisageais enfin le futur sous un œil nouveau. Et alors qu'elle s'abaissait pour effacer toutes traces de la végétation environneante qui s'était progressivement hissée aux abords des pierres mortes, je demeurais immobile, bras ballants à les contempler avec ce mélange de fierté, de tristesse, de joie et d'admiration silencieuse. Elle, toi, vous. Ultimes paroles qui m'obligèrent à écarter une larme de la main. Unique et définitivement oubliée maintenant que je savais.


    @Lily-Rose S. Hopkins


    THE END
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