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I LOVE HARVARD
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    « Let me show you where I come from »
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    Let me show you where I come from.


    Deux mois s'étaient écoulés sans encombres. Entre les visites chez le médecin, les premières préoccupations et les derniers bagages, je n'avais pas vu le temps passer. Dire qu'il n'y a pas si longtemps, j'avais ma mère au bout du fil. Ma mère qui, en apprenant que je leur rendais visite à mon père et elle, m'avait tout d'abord demandé quel était le motif de ma venue, si un problème était survenu à Boston, avant de s'exclamer, ravie, qu'elle allait prévenir mon père avant de raccrocher. Volontairement, j'avais omis la raison de cette visite impromptue. D'une, parce que le service d'électricité et du téléphone n'en croiraient pas leurs yeux quand ils verraient la durée de l'appel et le montant de ma facture, de deux, parce que ce n'était pas de ces nouvelles que l'on apprend à l'autre bout du monde sans être face à face avec son interlocuteur. Allons bon, ma valise était prête, je n'avais rapporté que trois pantalons et le même nombre de chemises, un pull à col roulé en laine grise, un long manteau bleu à boutons, et une paire de chaussettes épaisses au cas où la première, que j'avais gardé depuis mon arrivée aux Etats-Unis, trouée par endroits, finissait par me lâcher définitivement.

    Sitôt que les dernières recommandations furent mentionnées à Armand, notamment celle de ne pas laisser Trafalgar mourir de faim même s'il lui dévorait la jambe – l'humour n'avait hélas pas été d'une grande utilité au vu de l'air effaré que m'avait jeté le français à ce moment précis – de m'assurer que je n'avais rien oublié, de négliger l'appel d'Amoun pour la cinquième fois de la journée et de répéter pour la seconde fois à ma mère qu'il était inutile de venir nous chercher à l'aéroport puisque j'avais pris toutes les précautions pour qu'une voiture vienne nous chercher sur place lorsque nous serions arrivés – Kirkwall étant décidément bien trop éloigné du centre pour que je veuille que mes parents prennent la route à une heure aussi tardive, nous devions arrivés aux alentours de vingt deux heures trente – je prenais enfin la route en compagnie de John, mon chauffeur personnel au volant de l'un de mes véhicules les moins remarquables, en direction de l'appartement de Lily. Une fois sur place, la portière entrouverte à peine John avait-il garé la voiture sur l'une des places de parking, que je m'élançais d'un pas assuré vers l'appartement de la jeune femme, gardant mon téléphone dans ma poche de veste juste au cas où. Ponctuel, comme d'ordinaire, je sonnais deux fois, avant de patienter, immobile et déjà occupé à envoyer un message à Amoun qui me menaçait d'une vidéo montrant une faucheuse enceinte en train de poursuivre un renard qui, étrangement, me ressemblait beaucoup. Sans doute à cause de mon portait qui remplaçait sa tête. Quant à celle qui remplaçait celle de la faucheuse...je n'ai pas besoin de vous faire un dessin ? Soupir. Je n'aurais jamais dû lui annoncer la grossesse de Lily. Dire que je pensais que cela lui ferait plaisir. « Bonjour, mon coeur. Tes valises sont prêtes ? Je peux t'aider ? » Dernière question parfaitement rhétorique parce qu'en tous états de cause, il était hors de question que Lily porte quoique ce soit dans son 'état'. Un baiser sur ses lèvres en guise de salutation affectueuse, je range mon portable au fond de l'une de mes poches avant de l'observer, mi amusé, mi contrarié. « Heureusement que tu as bientôt fini d'emménager au manoir. Ces allers-retours incessants finissent par me donner le tournis. » soupirais-je en agrippant déjà l'anse de l'une de ses valises. Pour être tout à fait honnête, sa présence me manquait à chaque fois qu'elle ne dormait pas entre mes bras au manoir. Mais par fierté typiquement british, je me gardais bien de le lui avouer en ces termes.


    @Lily-Rose S. Hopkins
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    Lien du postMer 5 Juil - 23:41
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    LET ME SHOW YOU
    WHERE I COME FROM
    lawrie & lily

    « Es-tu totalement irresponsable pour confier ta vie à un homme pareil ?! Vie dont il n’aura cure, parce que les hommes comme lui n’échappent jamais très longtemps à leurs habitudes ! […] Qu’est-ce que tu feras lorsqu’il repartira au bout du monde, sans donner de nouvelles pendant des jours, en te laissant les deux petits à gérer toute seule ?! […] Tu es trop jeune, tu as la vie devant toi ! Tu aurais pu avoir tous les jeunes hommes que tu voulais, une belle carrière, prendre ton temps ! Et non, il a fallu que tu te laisses apprivoiser par ce … ce … […] En as-tu parlé à ton père ?! Au moins voilà un sujet où nous serons d’accord tous les deux ! »

    Ritournelle bourdonnante, acouphène singulier qui lui trottait en tête depuis trois jours à présent. Trois jours où elle n’était pas allée dormir au manoir. Trois jours interminables où son cœur était devenu si lourd qu’il lui semblait être en train de le traîner par terre comme un boulet de condamné.  La voix de Lenore, de sa mère, encore et encore. L’expression crispée de ses traits quand elle aurait tant aimé y entrevoir un sourire, ou un semblant de ravissement. Mais l’acceptation tant espérée de son choix n’était jamais venu, condamnant plus encore la relation fragile qu’elles avaient réussi à tisser depuis qu’elles s’étaient retrouvées. Lorsque Lawrence lui avait demandé, via un message sur son cellulaire, comment cela s’était passé, elle lui avait répondu un : « Tout va bien. Elle l’a mieux pris que je ne le pensais. » Mensonge dont elle avait honte. Mensonge qu’elle n’avait pas réussi à assumer tout de suite, raison pour laquelle elle s’était calfeutrée dans son appartement durant quelques jours consécutifs, prétextant avoir un travail à terminer avant de partir pour l’Ecosse. Au fond, Lily était déçue. Blessée aussi. Que tous ne voient pas ce qu’elle avait distingué en lui. Qu’aucun de son entourage n’ait une idée de la profondeur des sentiments qu’elle lui portait. Tant pis pour eux. Ou tant pis pour elle peut-être. Idiote qui n’écoute jamais, qui revendique ses choix même si cela lui fait tout perdre. Elle n’avait pas voulu lui montrer une faiblesse de plus, l’inquiéter davantage quand elle lisait dans chacun de ses gestes ou de ses regards une prévenance qui commençait à l’oppresser, elle si indépendante, si farouche aussi parfois.



    La fin d’après-midi approchait, il était dix-sept heures passées. Son sac de voyage était prêt, réalisé en quelques minutes tout au plus. Un pantalon, le seul qui soit encore à peu près à sa taille. Des tee-shirts. Une salopette en jean, une jupe, une robe, un gros pull. De quoi tenir plusieurs jours sans emmener toute son armoire. De toute façon, presque plus rien ne lui allait. Quant à sa tenue de voyage, elle s’avérait toute en simplicité : un pantalon noir, un chemisier resserré sous la poitrine et plus évasé au niveau du ventre, et sa marque de fabrique depuis quelques temps : des boucles d’oreilles en métal ciselé qui lui donnaient un petit air bohème, avec ses longues boucles rousses ramenées en une tresse sur le côté de son épaule. « Bonjour mon coeur, toujours aussi ponctuel … » lui répondit-elle après lui avoir ouvert, alors qu’il se trouvait sur le seuil de la porte. Contente de le voir après ces trois jours passés loin de lui, plus pâle qu’à l’ordinaire du fait des émotions éprouvées après son entrevue avec Lenore, dans un réflexe et une volonté inconsciente de puiser en lui du réconfort, ses petits bras avaient enlacé sa taille, cherchant sa chaleur, lovant son nez dans le creux de sa nuque pour y humer son parfum. « Tu m’as manqué tu sais … » avoua-t-elle dans un murmure, avant de s’éloigner, l’air de rien, retrouvant de sa contenance habituelle. « Non laisse je vais m’en sortir, je ne suis pas en sucre ! » répliqua-t-elle tout en fourrant son calepin, et quelques crayons dans le fond de son sac à main. Elle avait pris son appareil photo également. Cela faisait quelques semaines maintenant que l’inspiration peinait à venir, et ses dessins ne la transportaient guère. Pour sûr, ce séjour en Écosse allait la requinquer. Les paysages y étaient paraît-il magnifiques.  « J’ai résilié le bail. L’appartement sera reloué … Quelques jours après notre retour d’Écosse normalement. Tu devras donc dire adieu à tes petits jours de liberté … Et te contenter de m’avoir à temps plein. » fit-elle, une lueur coquine dans le regard, son visage retrouvant des couleurs à la seule perspective d’emménager tout à fait à ses côtés. Car si jusqu’alors, Lily appréciait ces jours de « liberté », elle s’était vite aperçue que la solitude lui pesait lorsqu’il n’était pas là. Sa présence, devenue indispensable, l’empêchait de trop sombrer dans les multitudes de questions qu’elle se posait depuis quelques mois à présent. Elle avait recommencé à faire des cauchemars. La faute aux hormones sans doute, ou à tous ces changements soudains qui se déchaînaient en son corps, et généraient des angoisses qu’elle peinait à réprimer. De quoi faire ressurgir des émotions enfouies. La nuit passée elle s’était éveillée presque en hurlant de douleur, raison pour laquelle elle manquait de couleurs ce jour-là. Cela l’avait confortée dans l’idée de ne plus dormir seule. Quand il était à ses côtés, cela n’était jamais arrivé. Son subconscient avait toujours été rassuré de le savoir auprès d’elle. Quant à ces rêves longtemps oubliés, et qui depuis quelques temps, lui rendaient de nouveau visite, elle n’en avait pas touché mot à Lawrence encore. Pas encore. Elle espérait au fond qu’ils repartiraient comme ils l’avaient déjà fait auparavant. Pour le reste, Lily se portait bien. Son ventre avait commencé à s’arrondir d’un seul coup, et à vitesse grand v, il se développait sur l’avant de sa silhouette. Ce qui l’inquiétait en revanche, c’est qu’elle n’avait pas pris de poids. Voire même, elle en avait perdu un peu. A croire que son corps puisait toute l’énergie qu’elle lui fournissait et plus encore, au point que ce qu’elle lui donna ne fut pas assez. Son ventre avait pris de l’ampleur, mais ses épaules, elles, étaient plus saillantes par exemple. Pareil pour ses bras, ou ses cuisses. Son médecin lui avait dit de ne pas s’alarmer, que cela pouvait arriver, en raison du stress, de perdre un peu de poids plutôt que d’en gagner à un tel stade de la grossesse. Le mot d’ordre était celui-ci alors : se requinquer, et surtout, se remplumer. Sans manger totalement pour deux, il lui avait conseillé de manger pour un et demi. Pour sûr, s’ils s’éternisaient chez Margaret Austen, ce problème-là serait vite résolu. « On arrivera en fin de soirée c’est ça ? » s’enquit-elle, passant un gilet sur ses épaules, son sac à main à bout de bras, fin prête à présent.







    © FRIMELDA



    @Lawrence H. Austen
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    Lien du postJeu 6 Juil - 19:18
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    Let me show you where I come from.


    « Toi aussi tu m'as manqué... » murmurais-je alors que son corps se lovait contre le mien et que durant quelques secondes à peine, le silence s'installait entre nous. Evidemment que je n'étais pas dupe. Comme si je n'avais pas remarqué les cernes sous ses yeux malgré le maquillage, sa mine plus renfrognée alors qu'elle souriait toujours d'ordinaire et ce, malgré un semblant de sourire, ou encore ses épaules voûtées. Lily en était presque à son cinquième mois de grossesse, et certes le fait de porter un enfant épuisait déjà une femme mais deux, je n'osais l'imaginer. Ceci dit, je ne pensais pas que les changements physiologiques seuls expliquaient son état psychologique actuel. La dernière fois que nous nous étions parlés par téléphone – bien que nous échangions régulièrement des textos lorsque ni l'un ni l'autre ne pouvions nous voir de la journée – Lily m'apprenait que sa mère, Lénore, je cite « l’a mieux pris que je ne le pensais. » Traduction pour dire que sa mère avait été comme d'ordinaire : odieuse. Je me demande de plus en plus ce qui clochait dans cette famille. Au lieu de soutenir sa fille suffisamment stressée et qui avait toujours désiré être proche d'une femme qui n'avait pas hésité – pour des raisons que Lily jugeraient inmanquablement compréhensibles – à l'abandonner alors qu'elle avait encore l'âge de jouer à la poupée, elle ne se gênait pas pour se montrer d'autant plus froide alors qu'elles se retrouvaient vingt ans plus tard. J'aurais aimé la serrer contre moi à ce moment-là, venir la chercher, qu'on aille manger au restaurant, n'importe quoi pour lui changer les idées et lui promettre que tout s'arrangerait. Sauf que je n'avais pas pu, parce que je n'y croyais pas moi-même, mais surtout, parce que Lily jugea bon d'omettre la vérité. Je ne lui en voulais pas, je comprenais ce qui pouvait l'avoir poussé à le faire. Une façon de me protéger des rumeurs sur mon compte, je présume. Après tout, Lénore et moi nous ne nous sommes jamais entendus. J'aurais aimé que Lily comprenne combien son opinion m'importait peu mais que le bonheur de sa fille passait avant tout le reste. Au lieu de cela, je m'étais tû, et avait attendu que Lily me revienne en meilleure forme, conscient que de toutes façons, je ne pouvais rien faire de plus que d'écouter, comprendre et l'épauler, mais que les décisions concernant sa propre famille n'appartenaient qu'à elle, quelles qu'en soit les conséquences futures. « Biensûr que non tu n'es pas en sucre. » marmonnais-je pour moi-même avec un sourire conquis. Il n'empêche que tant qu'elle serait enceinte, je ne cesserai pas de la traiter comme telle. Désolé mon chou, privilège du futur papa gâteau. « Ce sera un véritable enfer, j'en suis persuadé. » mentis-je en lui faisant un clin d'oeil, heureux d'apprendre la nouvelle de la résiliation de son bail avant d'attraper sa valise et de filer en direction de la voiture histoire d'éviter que Lily ne joue des pieds et des mains pour la soulever elle-même. Le médecin a parlé de repos et d'aucune activité éreintante. Si, soulever une valise fait partie des activités que JE juge éreintantes. Fin de la discussion. Aussi déposée dans le coffre, aussi revenue pour vérifier qu'elle n'avait pas caché une autre malle derrière la porte, je hoche la tête au passage en réponse à sa question. « Oui, vers 23h00 environ, le temps de récupérer les bagages. J'ai dit à mes parents qu'on se verrait le lendemain matin, histoire qu'ils ne nous attendent pas. » Ma mère, après avoir longuement protesté, avait fini par me dire qu'elle laisserait donc la clé de la porte d'entrée sous l'une des pierres symboliques du jardin. Une fois certain que tous les bagages furent bien dans le coffre, John reprit la route en direction de l'aéroport de Boston, tandis que je passais ma jambe sur sa consoeur, en avisant Lily d'un regard protecteur mais néanmoins songeur. « Hum, à propos j'ai aussi mis Amoun au courant au sujet de ta grossesse. Lui non plus ne l'a pas aussi mal pris que je le pensais. » lançais-je ironiquement en jetant par ailleurs un coup d'oeil à mon téléphone qui s'était mis à vibrer. Qui que soit la personne, elle rappelera. « Est-ce que tu veux en parler ? » Pas d'Amoun, mais de sa mère naturellement. Je ne voulais pas me montrer trop direct en l'obligeant à se confier si elle n'en avait pas envie.


    @Lily-Rose S. Hopkins
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    Lien du postVen 7 Juil - 9:33
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    LET ME SHOW YOU
    WHERE I COME FROM
    lawrie & lily

    La duperie tentait de s’installer, malicieuse. Mais Lily savait bien au fond, qu’elle ne pouvait plus totalement le berner sur les émotions qui la traversaient. Elle n’avait pas encore envie d’en parler cependant. Il lui fallait mesurer l’étendue du problème, le tourner dans sa tête jusqu’à ce qu’il ne soit plus qu’un magma informe à oublier. « Odieuse », n’était peut-être pas le terme qu’il faudrait employer pour qualifier l’attitude de Lénore. Maladroite. Émotive. Rude aussi. Inquiète surement. Elle n’avait pas l’intention maligne de blesser gratuitement. Elle commençait à connaître l’étendue de l’affection que Lawrence lui portait, et c’est pour cette raison que Lily n’osa pas s’exprimer à ce sujet. De toute façon, lorsqu’elle n’était pas décidée, il était rarement pensable d’envisager lui tirer les vers du nez. Prompte à l’introversion en matière de sentiment, elle préférait parfois garder pour elle comme un trésor caché, certaines des émotions qui l’ébranlaient au point de rompre l’équilibre ténu de sa nature fragile. Quoiqu’il fasse ou dise, si affectueux et attentif puisse-t-il se montrer, il ne pourrait jamais changer certaines facettes indépendantes et farouches de son caractère. Celle-là même qui étaient nées au gré de l’absence, d’une mère d’abord, d’un père ensuite, puis de cet être dont elle n’évoquait jamais le trépas. Comme si en parler, c’était revivre, faire renaître toutes les sensations rattachées au souvenir.

    « Laisse-moi deviner. Tu vas me materner et m’assister comme ça jusqu’à ce que nos deux p’tits gars sortent leur museau ? Oui, je suis persuadée que ce sont des garçons. » Elle haussa un sourcil, inquisiteur. «  Je sais que tu sais, et que tu ne veux pas cracher le morceau. Mais l’instinct ne trompe pas ! » fit-elle, levant son petit doigt en l’air pour égayer son propos. Autant dire que depuis qu’ils avaient appris la nouvelle, quelques semaines plus tôt, elle ne cessait de faire des suppositions. C’était son choix d’avoir préféré ignorer de quel sexe ils étaient, afin d’avoir la surprise. Mais de savoir que lui savait, cela allait finir par la rendre folle. Enfin paradoxalement, s’il lui disait, elle lui en voudrait donc. La seule chose qui l’inquiétait pour l’heure, c’était que son ventre s’arrondissait, mais qu’elle ne sentait toujours rien bouger à l’intérieur. Rien de très évident en tout cas. C’était normal paraît-il, cela pouvait prendre du temps chez certaines femme. Elle en tout cas se demandait parfois s’ils étaient bien vivants là-dessous. Enfin bref … « Tu penses vraiment que ta mère attendra le matin pour nous accueillir ? » le taquina-t-elle du bout des lèvres face à cette incongruité. Commençant à connaître le tempérament de Margaret Austen, nul doute qu’elle les aurait accueillis à bras ouverts à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, elle en mettrait sa main à couper.

    Dans le véhicule, s’étant assise à ses côtés, naturellement Lily se lova contre sa silhouette, glissant sa main sur la sienne en jetant des coups d’œil vers l’extérieur de temps à autre, l’air semi-absent. Ainsi, son associé était au courant. A cette seule pensée, la jeune femme blêmit légèrement. Elle éprouvait une profonde antipathie à l’égard de cet homme, et la seule idée d’emménager dans le manoir de Lawrence, choisi par Amoun, cela la mettait profondément mal à l’aise. « Laisse-moi deviner. Il a érigé une poupée vaudou à mon effigie et la garde soigneusement planquée dans son bureau dans l’attente de pouvoir s’en servir ? » Ironisa-t-elle en levant les yeux au ciel. Si seulement il avait ce pouvoir, il ne se gênerait pas pour l’utiliser, elle en était persuadée. Et la question survint. Celle qui lui murmura qu’en effet, il n’était pas dupe. Enfonçant plus encore son dos dans le fond du siège, arborant une expression calme malgré les circonstances, il y eut un temps de silence avant qu’elle ne réponde un : « Il n’y a pas grand-chose à dire. Tu devrais répondre, c’est peut-être important. » Référence à son cellulaire qui venait de vibrer, et tout le long du trajet, elle n’avait que peu parlé. Songeuse, happée par ses pensées, les kilomètres jusqu’à l’aéroport défilèrent comme grains de sables entre doigts refermés.

    Le véhicule se stoppa enfin. Ils venaient d’arriver. Le temps d’arrêt la surprit presque, la tirant de son état léthargique durant lequel elle avait songé à son père. Père toujours ignorant et tenu à l’écart de sa vie. Mais cela ne pourrait durer éternellement. Plus les jours passaient, plus les mensonges et non-dits s’accumulaient, et plus elle s’en voulait de ne savoir comment lui dire. Elle avait si peur de le perdre au fond. Perdre Lénore, c’était chose commune au fond. Mais le perdre lui, ce serait sacrifier une partie d’elle, la seule vraie famille qu’il lui restait. Et cela la terrifiait, tétanisait chacune de ses intentions. « Lawrie … » le retint-elle par le bras avant qu’il n’ait quitté totalement le véhicule, comme un sursaut en son cœur, une confidence qu’il lui fallait faire avant d’imploser totalement. « Je n’ai rien dit à mon père. Je n’ai pas réussi. » Aveu dont il devait se douter, car s’il avait su, il en aurait probablement entendu parler. Sans lui dire ce qui s’était réellement passé avec Lénore, il devait se douter que la conséquence de l’aveu auprès de sa mère avait freiné ses élans pour prévenir son père par la suite. Mais quoiqu’il en soit, libérant son bras, elle s’extirpa enfin du véhicule. Le problème ne serait pas résolu tout de suite de toute façon.

    © FRIMELDA



    @Lawrence H. Austen
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    Lien du postSam 8 Juil - 9:12
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    Sur le point de répliquer que oui, effectivement, je la paternerais jusqu'à ce qu'elle soit en mesure de se débrouiller par elle-même après que nos enfants soient nés, soit environ jusqu'à leur majorité – je  me vois obliger d'étouffer un rire dans ma barbe naissante lorsque le sujet du sexe de notre engeance vient sur le tapis. Filles ou garçons ? Hors de question qu'elle obtienne réponse de ma part. Primo, parce que si madame avait bien voulu comprendre que les surprises me dérangeaient au point où j'étais allé chercher moi-même l'information chez son médecin, elle m'aurait accompagné et l'aurait su à son tour. Deusio, parce que je savais très bien que si je me mettais à table, elle m'en voudrait jusqu'à la naissance des petits en me reprochant de lui avoir révélé le sexe des enfants alors qu'elle désirait plus que tout conservé le mystère. Oui, les femmes peuvent se montrer très paradoxales par moments. Enfin, parce que quoique je dise ou fasse, ce serait de toutes façons de ma faute et j'en paierai le prix tôt ou tard. Autant s'amuser un peu à ce moment-là et lui titiller les nerfs jusqu'à ce qu'elle craque. « Et nous savons tous nous les hommes combien l'intuition féminine ne se trompe jamais. » lâchais-je sur un ton sarcastique destiné à l'induire en erreur. D'ailleurs, à propos d'intuition féminine, son propos me fit aussitôt froncer les sourcils, assez pour que le doute s'installe au sujet de Margaret. « Oui, elle ne va tout de même pas nous attendre toute la nuit. » énonçai-je convaincu avant d'attraper mon téléphone après une seconde d'hésitation et de lui renvoyer un énième sms pour confirmer qu'effectivement, elle ne nous attendrait pas. Parce qu'avec Margaret Austen, deux précautions valaient toujours mieux qu'une, Lily avait raison.

    Dans la voiture qui nous conduisait jusqu'à l'aéroport, je me décidais à jouer carte sur table en annonçant à Lily qu'Amoun, puisqu'il s'agissait de mon meilleur ami, avait connaissance de sa grossesse. Evidemment, je n'ignorais pas que la nouvelle ne pouvait l'enchanter autant qu'à moi, mais au moins était-elle au courant désormais. Amoun faisait et ferait toujours partie de mon existence, quoiqu'il m'en coûte, et bien que je veillerai toujours à ce qu'il garde ses distances vis à vis de mes proches, de ceux comme Lily qu'il ne portait pas dans son cœur, je nourrissais intérieurement le désir qu'un jour ou l'autre, ils finissent par s'apprécier et à se faire mutuellement confiance. Projet ambitieux croyez-vous ? « Que vas-tu chercher ? Une poupée vaudou ? » soufflais-je, incrédule en haussant un sourcil. « Mais non voyons. Il m'a simplement envoyé une vidéo qui... » Mais en constatant l'air défait de la jeune femme et compte tenu de la situation déjà difficile entre eux deux, mieux valait que je me taise à ce sujet. « Non ce n'est rien, oublie ça. Amoun peut se montrer puéril par moments, ne fais pas attention. De toutes façons, il m'a promis de ne pas te faire de mal, et sache qu'il tient toujours ses promesses. » Quant au bébé, je n'avais aucun souci à me faire, car Lily l'ignorait encore, mais s'il prétendait détester les enfants, j'avais eu l'occasion et le privilège de me rendre compte par moi-même combien cette vérité était faussée dans le cas de mon meilleur ami. J'avais déjà un projet concernant nos futurs bambins, que je comptais partager avec Lily afin de recueillir son opinion à ce sujet. Bien que j'émettais déjà des réserves sur sa réaction, ce qui m'amenait pour le moment, à garder ce secret pour moi seul, le temps que ça se calme un peu. « Si c'est important, cette personne rappelera ou me laissera un message. » Que je consulterai plus tard, naturellement. En tous états de cause, je venais de comprendre que je n'aurais pas plus d'informations sur la conversation que Lily avait entretenu avec sa mère, bien que sa réaction actuelle me confirmait qu'elle ne s'était pas déroulée aussi bien qu'elle l'avait espéré. N'insistant pas, je jetais un regard aux derniers paysages avant l'aéroport, me fiant à mon instinct qui me répétait de me méfier de Lénore, de protéger Lily et de veiller à ce qu'elle soit heureuse, qu'importe les obstacles qui se dresseraient sur notre route pour nous empêcher d'atteindre nos ambitions et rêves personnels.

    Une fois la voiture garée au parking, la portière de Lily première ouverte par les soins de John, mon chauffeur personnel, j'ai à peine le temps de décrocher ma ceinture de sécurité que Lily m'interpelle, visiblement gênée. C'est lorsque j'entends ce qu'elle avait à m'avouer que mes mâchoires se crispent imperceptiblement, tandis que plusieurs minutes s'écoulent durant lesquelles je l'observe longuement sans mot dire. Le visage grave que j'affichais pouvait laisser croire que je lui en voulais, puisqu'après tout j'avais été clair quant au fait que nos familles respectives devaient absolument être au courant de notre relation, et de la grossesse de Lily. Pour autant, après ce que je venais de comprendre concernant la discussion que Lily avait eu avec sa mère, je m'interdisais de la juger alors qu'elle devait sans doute crainte la réaction de son père. Quoiqu'il en soit, bien que je n'éprouvais aucun ressentiment vis à vis de Lily, mon opinion n'avait pas changé pour autant : Jonathan avait le droit de savoir que sa fille et moi étions officiellement en couple et surtout, qu'il allait être grand-père. Or, puisque Lily ne se sentait pas suffisamment en confiance pour le lui apprendre, je pris alors la décision pour elle : celle de le lui annoncer moi-même. Je savais que Jonathan m'en voudrait, c'était naturel, comme ton père en voudrait à un rival de lui voler le cœur de la seule femme qu'il lui restait dans la vie, et pire encore alors que ce rival s'avérait être son aîné de quinze ans. Tant pis. Ce n'était pas par plaisir que je me confronterai à Jon ce jour-là, mais par devoir de dignité, par franchise comme il l'avait toujours été avec moi. En attendant que ce jour arrive, une fois mon bras libéré, je sortis à mon tour du véhicule, remerciant John d'un hochement de tête subtil au passage, avant d'enlacer la taille de Lily, son dos contre mon torse, et de chuchoter quelques mots à son oreille afin qu'elle seule puisse les entendre. « Je sais qu'il y a des décisions à prendre. Importantes et parfois difficiles. Nous en reparlerons à Boston lorsque nous serons rentrés, d'accord ? Ces quelques jours en Ecosse nous aidera à faire le point et tu pourras te détendre, je te le promets mon amour. » murmurais-je en déposant un baiser au creux de sa nuque sous le regard attendri de John qui bien vite, détourna les yeux en rencontrant les miens après que j'eus libéré la jeune femme pour m'occuper de nos bagages. « Merci John, on se retrouve à notre retour. Profitez bien de votre weekend et dîtes à Armand de lâcher les chiens sur Amoun s'il s'avise de recommencer. » énonçais-je très sérieusement avant d'inviter Lily à m'accompagner jusqu'à la salle d'enregistrement des bagages.

    Vingt minutes avaient suffi à ce que nous ayons nos billets en main. Ne restaient plus que dix minutes d'attendre avant l'embarquement. « Tu veux manger ou boire quelque chose ? Je crois avoir vu une boulangerie tout à l'heure. » demandais-je à Lily après que nous ayons pris place sur les sièges occupés par la plupart des passagers attendant patiemment l'annonce du départ.


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    Lien du postSam 8 Juil - 15:38
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    Amoun Monton. Le sujet subtilement abordé, Lily ne put s’empêcher d’y penser. Le souvenir de cette soirée mondaine où ils s’étaient rencontrés pour la première fois lui revenait, la sensation de malaise procurée par son souffle sur sa nuque également. Dangereux par essence, ce soir-là, il avait incarné une menace naissante aux yeux de la jeune femme qu’elle n’était pas prête d’oublier. Elle acceptait sans rechigner plus que cela qu’il soit son associé : après tout, de ce qu’elle avait cru comprendre, l’homme était si possessif qu’il veillerait mieux que personne à ce qu’il ne lui arrive rien. A ce sujet elle lui faisait confiance. En revanche, dès lors qu’il s’agissait du territoire de l’intime, et non du professionnel, elle ne souhaitait pas en entendre parler. Le rejet était épidermique. Cet homme, si important puisse-t-il être, n’aurait pas de rôle à jouer dans la vie de ses enfants ou dans la sienne. Elle refusait catégoriquement qu’il s’en approcha, à moins qu’il accomplisse le doux miracle d’ôter la vision malsaine qu’il avait su créer dans son esprit protecteur de future mère.

    « C’est tout de même un comble qu’il ait eu besoin de le faire … Je devrais le remercier tu penses ? » répondit-elle, mi-figue, mi-raisin, en levant les yeux au ciel. Allons-bon, devrait-elle remercier monsieur Montou d’avoir l’obligeance de « promettre » qu’il ne lui ferait aucun mal ? Quel honneur il lui faisait-là, elle s’en sentait toute chose. Ironie bien sûr, alors que sa langue claquait sur son palais de mécontentement. Se rendait-il seulement compte de l’incongruité de la remarque ? Était-elle la seule à trouver cela aberrant ? Visiblement oui. En ce qui la concernait, elle ne cèderait rien. Il n’était pas question qu’elle fasse preuve de conciliance envers un personnage qui agissait avec une telle impunité proche de l’insolence. Et même les beaux yeux de Lawrence et ses sourires ravageurs ne pourraient pas la faire changer d’avis à ce sujet. « De toute façon j’ai bien compris que quoi que je puisse faire, je ne serais jamais dans ses bonnes grâces. Le seul fait que je sois avec toi l’horripile. S’il pouvait te mettre dans son lit, il ne se gênerait pas. Si l’occasion s’était présentée, il l’aurait même déjà fait depuis longtemps. » Regard noir, presque bougon, jeté sur un point invisible à un mètre devant elle. S’il prétendait l’ignorer, ou tenter de lui faire croire que ses intentions n’avaient rien à voir avec une approche de cette nature, franchement elle risquait de perdre patience, ou de se renfrogner plus encore.

    L’aveu enfin formulé à voix haute, le regard qu’il lui jeta ensuite fit naître en son ventre comme une boule de nerfs. Il avait l’air mécontent, lui reprochant sans doute de n’avoir pas accompli son devoir comme elle l’aurait dû. Et sensible qu’elle était, à fleur de peau depuis plusieurs jours, elle se raidit légèrement à l’idée qu’il puisse la juger à ce sujet. Sa famille avait beau être moins nombreuse que la sienne, elle n’en demeurait pas moins plus complexe au niveau du relationnel. Elle finirait par le dire à son père. Une fois les émotions nées de l’aveu fait à Lénore dissipés, elle pourrait enfin tout lui dire. Mais il lui fallait encore un peu de temps. Temps dont ils ne disposaient pas forcément mais qui lui semblait nécessaire de garder pourtant. « Je le lui dirais quand nous serons rentrés, je te le promets. » lui répondit-elle, n’osant affronter son regard sur le coup, vulnérable quand autrefois elle se serait sentie plus décidée que jamais. Tous ses repères s’étiolaient depuis quelques temps. Ce voyage arrivait peut-être à point nommé, il avait sans doutes raison. « Merci John, prenez bien soin de vous en notre absence ! Attends une minute … de « recommencer » ? De quoi parles-tu ? » dit-elle à son tour avec enthousiasme au début, ses quelques paroles ayant réussi à lui mettre un peu de baume au cœur jusqu’à cette phrase, lancée l‘air de rien, et qui avait attisé sa curiosité. Qu’avait-il pu bien faire encore celui-là pour qu’Armand soit obligé de lui lâcher les chiens aux fesses ?

    « Non ça va, je n’ai pas très faim. Prends quelque chose toi si tu veux. » Réponse douce, alors qu’elle s’installait sur son siège en passant la ceinture précautionneusement sous son ventre. Il était rare qu’elle rechigna devant une gourmandise quelconque, sauf lorsqu’elle était fatiguée, ou d’une santé maladive. Mieux valait qu’elle ne se force pas cependant. Nauséeuse qu’elle était alors, cela risquait de faire mauvais ménage. Près du hublot, pendant les minutes qui suivirent le décollage, Lily observa les nuages qui surplombaient le paysage au dehors. Ses doigts entrelacés autour de ceux de Lawrence, commençant enfin à faire le vide dans sa tête, sa tempe se posa lentement sur son épaule, jusqu’à peser un peu plus alors qu’elle se laissait aller à l’abandon d’un sommeil dont elle avait cruellement besoin. « Est-ce que je vous sers quelque chose, monsieur ? » interpella la voix fluette et cristalline d’une jolie hôtesse de l’air, qui baissa d’un ton en réalisant que Lily dormait. Toute apprêtée dans son tailleur cintré. Un sourire jovial, charmant, presque tentateur. Elle allait et venait dans l’aller entre les passagers, son intérêt s’étant tout à coup porté sur le binôme qu’ils incarnaient.


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    Lien du postDim 9 Juil - 18:24
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    Connaissant pertinemment les sentiments qui animait Lily dès qu'il était question de mon meilleur ami, je préférais ne pas avancer plus loin dans cette discussion qui promettait d'être houleuse. Ce que j'omettais encore d'avouer à Lily étant que, si effectivement Amoun ne la portait pas dans son cœur, il n'avait jamais non plus été proche de Catherine à l'époque où nous nous sommes mariés, car oui, je le connaissais déjà à cette époque. Cependant par la suite, leur relation avait été plus cordiale. Chaleureuse même parfois, à partir du moment où mon épouse avait compris de quel milieu l'homme sortait et ce que nous deux avions partagé. Un pan de mon passé que Lily elle, ignorait encore. Et ce n'était hélas pas le moment d'en parler. « Tu as donc compris qu'Amoun était homosexuel. » lâchais-je mi amusé mi sérieux sans relever les insinuations de la jeune femme d'à propos. C'est que je ne pouvais les réfuter. Combien de fois Amoun m'avait-il fait des propositions, parfois même tellement insidieuses que j'aurais pu, si je n'avais été aussi habitué à la vulgarité du monde, en rougir ? Et combien de fois l'avais-je repoussé, persuadé qu'il finirait par lâcher prise pour de bon ? En vain. Il y avait pourtant une chose que Lily savait, mais que je me devais lui rappeler, comme je l'avais fait pour Catherine à l'époque déjà. « Ne me dis pas que tu es jalouse ? » lui demandais-je au préalable, à la fois flatté mais aussi bien conscient du fait que cette conversation pouvait vite tourner vinaigre si je ne me montrais pas plus prudent. « Lily, les hommes, aussi beaux qu'ils puissent être, ne m'ont jamais attiré. » soufflais-je en lui jetant un regard en biais, sourire aux lèvres. En attendant, quelques minutes plus tard alors que nous arrivions à l'aéroport, et que John gara la voiture sur le parking, l'occasion fut donnée d'aborder brièvement le sujet 'famille', avant de partir en direction de la salle d'enregistrement des bagages. « De rien. Amoun se montre parfois un tantinet envahissant et obstiné quand il cherche à obtenir quelque chose. » soupirais-je en attrapant sa main sans revenir expressément sur le sujet. Monsieur, bien décidé ce jour-là, avait refusé de quitter le manoir avant de s'être assuré que j'avais bien signé un contrat, puisqu'en qualité d'associé cela faisait partie de mes nombreuses responsabilités. Sauf que je lui avais répété plusieurs fois dans la matinée que je ne rentrerai pas avant une certaine heure. Bref, non seulement il n'avait pas quitté les lieux mais en plus il avait passé son temps à harceler ce pauvre Armand qui avait fini la journée la tête aussi grosse qu'une pastèque lui qui pourtant, restait toujours maître de ses émotions. Bref, irrécupérable.

    Les bagages enregistrés, le temps d'attendre l'embarquement, j'en profitais pour aller m'acheter un journal et un roman pour le cas où Lily voudrait lire un peu le temps du vol, avant de revenir vers elle et de nous installer en première classe quelques minutes plus tard. J'avais fait la demande expresse d'avoir deux sièges situés côté hublot car j'appréciais tout particulièrement en avion de pouvoir admirer la vue, vu que je ne parvenais jamais à fermer l'oeil tant que je ne touchais pas terre. Sa tête reposa bien vite sur mon épaule tandis que de mon côté, d'abord attendri par ce spectacle, me remettais bien vite à la lecture de mon journal, très concentré sur un article vantant les mérites du développement durable dans l'un des pays souffrant auparavant des usines les plus polluantes au monde. « Non, je vous remercie. Tout à l'heure peut-être. A quelle heure servez-vous le repas je vous prie ? » demandais-je alors en baissant ma voix au maximum afin de ne pas réveiller Lily, les yeux rivés dans ceux de l'hôtesse. A raison de 10h00 de vol environ, sans escale, un repas serait nécessairement servi à bord. « D'ici deux heures environ monsieur. » Hochant légèrement la tête afin de la remercier et d'un sourire la laisser me quitter, je me penche ensuite vers la chevelure soyeuse de ma compagne, y dépose un chaste baiser, avant de reprendre ma lecture. Lily avait donc deux heures de bonne sieste devant elle afin de pouvoir prendre son déjeuner, parfait. Et moi, en plus de mon journal, de songer aux retrouvailles avec mes parents qui promettaient d'être...intéressantes, pour ne pas dire particulièrement éprouvantes. Ce que je n'avais pas encore annoncé Lily, mais que je sentais venir comme une tempête dans mon quotidien bien huilé.


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    Lien du postLun 10 Juil - 17:52
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    Compris, peut-être pas. Soupçonné, c’est certain. Elle était loin de penser que ses allégeances n’allaient qu’aux hommes. Elle le pensait assez « ouvert » sur ce sujet, mais enfin maintenant qu’elle savait quelles étaient ses « préférences », pour sûr elle allait garder les yeux grands ouverts lorsqu’ils auraient l’occasion de se croiser. Il n’irait tout de même pas jusqu’à se montrer oppressant envers Lawrence tout de même ? Non … Elle espérait que non. Auquel cas elle le savait en mesure de se défendre, mais enfin, dans le doute. « La jalousie n’a rien à voir avec cela. Si je devais avoir un quart de l’attitude qu’il a à mon égard chaque fois qu’une minette bat des cils autour de toi, franchement, on ne s’en sortirait jamais. » Compliment déguisé sous une forme de reproche. Elle avait bien vu que chaque fois qu’ils allaient quelque part ensemble, et qu’il était tiré à quatre épingles dans ses costumes, cela affolait les hormones des plus jeunes (comme des plus mûres d’ailleurs). Si elle devait commencer à être jalouse pour cela, cela deviendrait invivable pour lui. Non, l’attitude d’Amoun était différente. Lui, il dépassait les limites. Il jouait avec le feu et sans impunité, comme si tout lui était dû. S’en était presque puéril comme attitude. « J’espère bien. » lui répondit-elle avec une moue adorable au bord des lèvres, poursuivant avec un sérieux irréprochable : « Parce qu’il n’est pas question que je me fasse implanter une barbe ou … Autre chose. » De grands yeux posés devant elle, écarquillés d’imaginer ce qui la fit frissonner d’effroi. « Non, tu crois ? » répondit-elle enfin en écho, ironie à peine dissimulée alors qu’ils se dirigeaient vers l’aéroport.

    Happée par les bras de Morphée, dormant d’un sommeil fragile, au début des bribes des conversations alentours lui parvinrent en fond sonore. Mais peu à peu, les bruits se firent plus confus, jusqu’à une sorte d’acouphène avant le silence. Le silence qui étreint celui qui rejoint le territoire de l’onirisme en délaissant la réalité qui l’étreint pourtant encore. La tête pesant sur l’épaule de son compagnon à ses côtés, le visage détendu au début, bientôt ses sourcils commencèrent à se froncer imperceptiblement par moments, témoignage visible d’un esprit qui travaillait sans doute trop, et que l’inconscient ne souhaitait pas libérer de son emprise. La sensation l’étreint peu à peu. Celle de s’engluer dans une matière invisible, de liens impossibles à distinguer à l’œil nu enserrant ses poignets pour l’empêcher de bouger. Puis un flash, une autre sensation. Quelque chose de chaud et de légèrement liquoreux sur ses mains qui tremblent. Les souvenirs reviennent en kaléidoscope, flashs agressifs qui se posent sur ses paupières closes. Un visage lui revient, blême. Puis un autre, différent, refoulé depuis longtemps. L’homme a les yeux vairons, bien qu’elle soupçonne le gauche d’être en vérité une coquille de verre. Flash encore, et cette fois, c’est une sensation glacée qui l’étreint, quand le souffle de celui qu’elle tient dans ses mains, lui, s’éteint. Il a toujours aimé lui rendre visite, comme pour veiller à ce qu’elle ne l’oublie jamais. Et depuis qu’elle est enceinte, l’esprit fourmillant d’angoisses naissantes, c’est pire encore. C’est le bruit d’une première détonation rompant le silence qui lui fait lever la tête, mais c’est le bruit de l’impact qui la réveille brusquement, dans un hoquet de surprise qui lui fait ouvrir de grands yeux éberlués sur le dos du siège en face d’elle. Ses deux mains cramponnent les accoudoirs, quand l’une, bien vite et inconsciemment, se pose sur son ventre par instinct protecteur, pile à l’endroit où elle a cru, pendant un instant, recevoir une balle perdue. La mâchoire serrée, ne respirant plus que par le nez, c’est une nausée grandiloquente qui l’étreint alors. Le mal de l’air sans doute. Oui, c’est forcément cela. « Pardon … Il faut que j’aille … Je ne me sens pas bien. Reste-là, j’en ai pour … Deux minutes. » Fulgurante, quoiqu’un peu gauche, blême tout d’un coup, elle se fraye un chemin jusqu’à l’aller centrale, et parvient en vitesse à rejoindre les toilettes au bout de l’aller. Les tripes retournées par ce qu’elle a cru voir, cette association d’idée volontairement oubliée, elle a juste le temps de s’accroupir pour vomir, ce qu’elle n’a pourtant pas mangé. « Tout va bien mademoiselle ? » s’enquit une hôtesse derrière elle, qui a tout de suite vu qu’elle se sentait mal. La voix est prévenante, douce. Par-dessus son épaule elle se permet même de lui tendre un morceau de papier pour qu’elle s’essuie la bouche. « Oui … Oui … Tout va bien. Le mal de l’air je crois. » La jeune femme fait un geste de la main pour lui signifier que ce n’est rien, que ce n’est pas grave. Surtout aux vues de sa grossesse, elle comprend la sensibilité qu’il peut y avoir parfois dans ces instants-là. Retrouvant peu à peu un semblant de couleurs, Lily se penche sur le petit lavabo pour se rincer la bouche, avant de rafraichir sa nuque, et ses tempes, brûlantes.  Qu’est-ce qui lui arrive ? Est-ce la grossesse qui déchaîne autant d’émotions en son sein, ou n’est-elle un prétexte qu’elle brandit pour ne pas assumer, qu’il y a certaines choses qu’elle ne peut oublier ? D’un pas plus assuré cette fois-ci elle rejoint sa place, glisse au passage un : « Ça va, juste quelque chose qui a dû mal passer. » Prétexte-t-elle, toujours mutique. Il y a un silence, durant lequel elle retrouve peu à peu ses esprits en scrutant l’obscurité de la nuit naissante au dehors, puis un temps d’arrêt avant cette question qui lui brûle les lèvres, et qu’elle ne devrait sans doute pas lui poser, tant elle craint les conclusions à tirer si la réponse n’est pas celle qu’elle espérait. « Lawrie … Je peux … te poser une question ? » Hésitation. Ses lèvres se pincent, enfin elle daigne le regarder. C’est sans doute la première fois qu’elle ose depuis qu’elle s’est éveillée. « A l’Agence, y avait-il un homme, d’une soixantaine d’années environ, avec des yeux vairons dont l’un était en verre ? » Pourvu qu’il dise oui. Pourvu qu’il dise non. Au fond elle ne sait pas quelle réponse l’arrange. Tout ce qu’elle sait, c’est que cet homme étrange, qui ce jour-là amorça l’impact, elle l’a déjà vu, avec son père, plus d’une fois, dans cette Russie perdue qui était leur, autrefois. Mais elle avait oublié, cet élément qui depuis longtemps peut-être, aurait pu être la clef.



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    Lien du postJeu 13 Juil - 18:07
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    A dire vrai, je n'en étais pas certain moi-même car après tout, je savais qu'Amoun ramenait parfois des femmes à son domicile. Inutile de se demander ce qu'il comptait 'en' faire, leurs gestes l'une à l'égard de l'autre étaient suffisamment explicites lorsqu'ils se souriaient. J'avais cependant tendance à penser qu'il ne s'agissait que d'un divertissement pour mon meilleur ami. Comme une façon de passer le temps et de se prouver qu'après tout, il pouvait tout posséder et que rien ne lui résistait. Quoiqu'il en soit, la réponse de Lily me fit sourire malgré moi. Ainsi la jalousie ne faisait-elle pas partie de ces défauts que partagent pourtant la majorité des femmes. Surprenant, et adorable soit-dit en passant. Cela étant dit, je n'avais jamais eu vent de ces fameuses minettes battant des cils, bien que je mentirais si j'osais prétendre ignorer l'attirance qu'éprouvaient certaines femmes à mon égard et ce, rien qu'en un regard. Toutefois, la superficialité n'avait jamais eu mon intérêt. Pour aimer, par mon corps mais plus encore de mes sens, je devais éprouver la personnalité de l'autre, la connaître, la comprendre, lui faire confiance, être à l'aise, bref ce genre de sentiments que de nos jours la jeune génération néglige pour lui préférer un plaisir illusoire au détour d'un verre, tard le soir, pour mieux s'en extirper à la recherche d'une nouvelle romance le lendemain matin. Ce style de vie, sans rien prévoir, tout abandonner et risquer de tout perdre ne faisait plus partie de moi, et dieu merci, je ne le regrettais pas. « Oh vraiment ? Quel dommage, moi qui t'imaginais déjà en femme à barbe. » la taquinais-je dans un rire en caressant tendrement le bas de son menton dont la peau était aussi douce que du velours.

    Quelques heures plus tard, alors que Lily s'endormait au creux de mon épaule et que j'occupais ma vue à la lecture des articles les plus pertinents d'un grand journal financier, l'avion se balançant par secousse sans que cela n'ait aucune influence sur le fil de mes pensées, je ne la sens pas se tendre dans son sommeil, pas plus que je ne vois la perle de sueur qui s'écoule sur sa tempe gauche, dissimulée à mes yeux au vu de nos positions respectives. Ce n'est que lorsque ses yeux s'entrouvrent enfin et que sa main se crispe contre l'accoudoir mais plus encore sur son ventre arrondi que mes sourcils se froncent et que je comprends que son réveil n'avait rien à voir avec la fin d'une sieste reposante. « Lily, est-ce que tout va bien ? » Question rhétorique car si j'en juge par son teint plus pâle que d'ordinaire, il me semblait évident qu'elle venait de sortir d'un long et pénible cauchemar. Bien que je sache à quoi m'en tenir puisque j'avais déjà vécu ce genre de situations avec Catherine lorsqu'elle attendait Jane, je me sentais responsable de ses tourments, et mon instinct protecteur prenait alors rapidement le dessus. Hélas, cette fois-ci, il arrivait trop tard. « Lily...! » repris-je alors que je poussais pour la laisser passer et se diriger presque en courant jusqu'aux sanitaires sous l'oeil inquiet de l'hôtesse qui m'avertit d'un geste de la main qu'elle s'en occupait. Les traits tendus, obligé de me rasseoir puisque je ne servirai à rien sinon à bloquer le passage en l'attendant derrière la porte, je repose mon journal dans un coin, passant mes deux mains le long de mon arcade nasale jusqu'à mes lèvres qui ne forment plus qu'une ligne insignifiante sur mon visage grave.

    Revenue des toilettes, je lui lance un regard empli de sous-entendu dans lequel inquiétude, compréhension et bienveillance s'entremêlent. Une fois rassise, je patiente, ne souhaitant pas la brusquer outre mesure, mais ne la quitte pas des yeux pour autant. « Oui biensûr, je t'écoute.. » Cette question, je ne m'y attendais pas. Mais alors pas du tout. Je songeais à ses nausées de plus en plus récurrentes maintenant, à ses cauchemars auxquels je ne pouvais malheureusement rien mais en tous états de cause, tout cela avait à voir avec la grossesse, avec la transformation de son corps et de ses hormones. Pas un seul instant je n'avais imaginé que ce sujet serait abordé. A peine la question avait-elle été posée que mes sourcils s'étaient froncés, mes mâchoires crispées et mes poings contractés. « Lily, tu...qui t'a parlé de cet homme ? » Je soupire, inspire profondément et expire à nouveau. Mes pensées se mélangent, mon air grave ne présage rien de bon. Tout à coup, mes yeux se fixent sur un point devant moi, alors qu'une grimace de colère prend place sur mes traits. Il fallait que je parle à Jonathan. Non, correction : Jonathan et moi allions avoir une petite discussion qui n'allait pas du tout lui plaire. Non, pas du tout. « Il s'appelait Erick Weidmann. On l'appelait le « professeur » Erick Weidmann. » marmonnais-je pour moi-même avant de prendre sa main au creux de la mienne, calme en apparence mais bouillonnant de l'intérieur. « Lily, n'y penses plus, d'accord. Qui que ce soit cet homme, ce n'est pas important. De toutes façons il ne fait plus partie de l'Agence désormais. » concluais-je avec un bref sourire qui se voulait rassurant. Pour elle, ou pour moi ? Car si Lily avait entendu parler du professeur, si elle l'avait vu et cela semblait être le cas vu la description succincte qu'elle venait de me faire, alors Jonathan allait devoir s'expliquer. Vu ce pour quoi était payé ce cher professeur, je ne vois aucune raison à ce que Lily ait pu un jour faire sa connaissance, et il était absolument hors de question que ce...monstre s'approche à nouveau d'elle. Je ferai ce qu'il faut. Je ferai tout ce qu'il faut pour ça. « Mesdames et messieurs le repas va bientôt être servi, merci de rester attachés le temps que nos hôtesses ... » Sauvé par le gong. Un bon repas m'aiderait peut-être à me détendre, et à Lily également à oublier ce mauvais rêve. Faisant mine d'oublier notre brève conversation, j'actionne le mécanisme permettant le basculement de la tablette destinée au dépôt de son plateau, jusqu'à ce que l'hôtesse n'arrive à nos côtés. « Madame, monsieur, que puis-je vous servir ? » En première classe, il y avait un nombre de choix plus conséquents qu'en économique. Ce pourquoi, l'hôtesse nous proposa de voir les plateaux afin de vérifier par nous-mêmes lequel serait le plus à même à nous faire saliver, tout en nous donnant chaque menu au passage, boissons comprises. « Alors, qu'est-ce qui te ferait plaisir, mon cœur ? » murmurais-je à ma compagne sous le regard attendri de l'hôtesse. « God, ce que j'aimerais que mon mec me parle comme ça, plutôt que d'passer son temps devant ses stupides jeux vidéos. » murmura t-elle pour elle-même, sans doute sans vouloir se faire entendre bien que pour ma part, j'eus tout entendu et ne pus m'empêcher de dissimuler un sourire amusé au passage.


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    Lien du postSam 29 Juil - 22:49
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    Les souvenirs, d’une précision quasi chirurgicale, lui revenaient tel un bruit sourd dissimulé dans les confins d’un onirisme à la fois terrifiant et révélateur. Pourquoi maintenant ? Pourquoi dans cette étape cruciale de son existence où tout était amené à basculer ? Pourquoi alors que la période aurait dû être la plus belle de toute sa vie ? Il y avait des jours où elle l'était, lorsque envahie par une vague de tendresse étrange, elle observait son quotidien d’un regard lointain en se disant qu’elle avait de la chance : qu’il l’aima elle et pas une autre, que ce soit son corps qu’il désire étreindre sans penser à ces peaux soyeuses qui n’auraient pourtant pas demandé mieux que d’être caressées par lui, à ces petits êtres qui grandissaient dans son ventre, extension imprévue de lui, d’elle, de ce qu’ils pourraient construire s’ils s'en donnaient la peine.  Mais il y avait ces âmes vagabondes, appartenant à un passé honni et distendu. Ces âmes dont son esprit avait refoulé l’une pour mieux craindre l’autre, celle-là même qu’il n'évoquait presque jamais et dont Lily n'osait prononcer le nom au risque d'en faire renaitre le souvenir, au risque de rendre palpable à nouveau tout ce qu’elle ne pourrait jamais obtenir de lui car il les avait déjà offert à une autre. La candeur, l’innocence, l’incertitude des premières expériences et rapports. Tout cet émerveillement face à l’inconnu, cette excitation qu’elle ne distinguait chez lui que de manière mesurée ou absente, comme si tout avait pour lui une saveur de déjà vu. Elle ne doutait ni de sa joie ni de son bonheur, mais il lui arrivait parfois, torturée qu’elle pouvait être par de sombres pensées, de se sentir seule dans cette grossesse qui était pourtant leur. A chaque changement elle s’émerveillait, s’impatientait ou se questionnait, quand elle devinait dans son esprit cette ritournelle étrange, cette ritournelle qui répétait à l’infini : je sais, je l’ai déjà vécu avec Catherine, cela ne me surprend plus. Peur irrationnelle ou légitime, qu’importe. Ce fantôme là la terrifiait presque autant que l’image de Sergueï qu’elle commençait à oublier. Dans ses rêves ses traits se morcelaient, devenaient de plus en plus flous, happés par un passé qui l’éloignait chaque jour davantage. Il ne disparaîtrait jamais totalement, partie d’elle et de ce qu’ elle était devenue. Mais l’oublier totalement, avoir cet élan égoïste de jouir du présent au point d’en oublier le reste, lui faisait peur. Vulnérable, calfeutrée dans un écrin de sensibilité à fleur de peau, elle faisait cette erreur de ne rien dire quand au contraire elle aurait dû se reposer sur cette épaule qu’il lui offrait. Les habitudes ont cependant la vie dure, et Lily n’avait jamais été du genre à s’épancher plus que de mesure. Elle ne se rendait pas compte en réalité que ses silences sur ce qu’elle ressentait pourraient être la source de conflits à venir, ou d' incompréhensions. Elle tenait de Jonathan pour cela. En attendant, penchée au dessus du petit lavabo des toilettes exiguës de l’avion, Lily observait ses traits blafards. Elle prit une minute pour retrouver ses esprits, buvant une gorgée d’eau au passage dans l’espoir que les nausées s’estompent. Du bout des doigts elle humidifia ses tempes, puis l’arrière de sa nuque en soulevant sa tresse d’épais cheveux roux. En retournant s'asseoir elle se sentit mieux, mais vidée de son énergie, si bien qu’en se réinstallant à ses côtés il lui sembla avoir un corps plus lourd que d’ordinaire.

    « Je vais bien, ne t'en fais pas. » le rassura-t-elle une fois installée à ses côtés, toutefois soucieuse de tout ce que ces souvenirs dissimulés au creux de ses rêves pouvaient signifier. La question vint alors, celle qui lui brûlait les lèvres. Et la réponse donnée ne fut pas exactement celle qu’elle espérait entendre. Les conclusions qui vinrent irrémédiablement avec elle non plus. Ainsi le connaissait-il lui aussi. Comme son père. Cet homme que son esprit avait occulté avait fait partie d’une manière ou d’une autre de l'Agence. Et cela, son père tout comme lui avaient décidé de ne pas l'en informer, en sachant probablement pertinemment que l'homme avait initié la pluie de balles qui s’était abattue sur un jeune homme qui comptait plus que tout pour elle il fut un temps. Elle ne blâmait pas totalement Lawrence sur le coup, mais davantage son propre père, qui visiblement avait de nombreux sombres secrets à cacher. « Personne … Je l'ai déjà croisé. Deux fois. » Peut être même trois. La première fois c’était lorsqu’elle était adolescente, et qu’elle avait dû séjourner à l'Ambassade anglaise en Russie le temps que son père rentre de mission. Les deux hommes s’étaient serré la main. Puis elle avait oublié. La deuxième fois c’était le jour de la mort de Sergueï. Mais là aussi, elle avait oublié. Enfin il y avait eut lors de cette journée, où en sortant du travail, il lui avait semblé croiser une silhouette familière. Une fois encore son esprit n’avait sur le coup pas fait le lien. D’un regard en biais elle détailla la réaction de Lawrence, qui sans être totalement révélatrice, le trahissait cependant un peu car au fil des mois, elle avait appris à essayer de deviner ce qu’il s’efforçait de lui cacher sous ses airs d’un calme olympien. « Quel était son rôle au sein de l'Agence ? » Elle n’était pas certaine de la réponse, mais en devinait déjà l'essence détestable. Sans doutes était-il chargé de faire disparaître, d’interroger et de corrompre. Mais à quel point ? Le regard de la jeune femme, suspicieux au fond, se porte sur cette main qu’il venait de saisir dans la sienne dans un geste rassurant. Muette quelques instants, elle lui répondit cependant : « S'il avait un lien avec mon père, toi, ou même Sergueï, tu me le dirais n’est-ce pas ? Tu ne prendrais pas le risque de me le cacher ? » Ce risque qui mettrait en péril leur famille en devenir, l’équilibre déjà précaire de leur jeune couple. Ce risque qu’ elle ne supporterait pas qu’il prenne, car elle ne tolèrerait plus qu’il lui mente ou fasse preuve d’omission pour soi disant la protéger. Un hoquet de surprise la traversa de part en part quand l’hôtesse apparut dans le décor pour leur proposer un repas. Elle n'avait pas tellement faim en réalité, toutes ces émotions lui ayant coupé l’appétit. « Juste … hmm … Un muffin aux myrtilles pour moi, ce sera parfait. Je n’ai pas très faim. » dit-elle poliment avec un sourire délicat en avisant la carte des plats qu’elle venait de leur glisser sous les yeux. La remarque de l’hôtesse faute a sa comparse lui parvint à la dérobée et réussi à lui arracher un sourire, pour !a première fois depuis un moment. Lily se pencha alors vers l’oreille de Lawrence, lui glissant sur le ton de la confidence un : « Toi tu préfères d’autres types de jeux que les jeux vidéos, si je ne m'abuse … » Murmure inaudible par toute autre personne que lui, accompagné d’un petit sourire coquin adorable. Au moins était-elle à présent de meilleure humeur, alors qu’ils se rapprochaient dangereusement de leur destination écossaise. Plus détendue après avoir picoré du bout des doigts son muffin, elle attendait presque après chaque bouchée, comme si elle s’attendait à un refus de la part de son estomac ou des deux petits bouts dans son ventre. Voyant que tous semblaient consentir à ce premier aliment depuis des heures, un soupire de soulagement la traversa, et enfin elle eut le courage d'aborder de nouveau un sujet qui la tourmentait depuis plusieurs. « Lenore … enfin ma mère … Elle ne l'a pas pris comme je l'espérais. Naïvement je pensais qu’elle serait heureuse pour moi … Pour nous, et qu’elle me parlerait de ses propres expériences. Qu'elle me guiderait dans cette étape comme le font la plupart des mères. Mais … L'annonce l'a plus contrariée qu'autre chose. Elle m'a reproché de sacrifier à la fois ma jeunesse et ma carrière pour quelqu’un … Comme toi. » Murmure du bout des lèvres, alors qu’elle n'osait croiser son regard pour l'instant. Elle ne voulait pas qu’il culpabilise de quoique ce soit, ou qu’il se sente responsable. Mais le fait est que depuis qu’ils étaient officiellement ensemble, elle perdait peu à peu sa famille … Alysse, et maintenant sa mère. Elle aurait du mal à supporter une fracture de la part de son père qui comptait plus que tout à ses yeux malgré leur éloignement de ces derniers mois. Raison pour laquelle Lily avait si peur de lui en parler. « J'avais besoin d’encaisser sa réaction, d’y réfléchir aussi. C’est pour ça que j’ai préféré rester seule ces derniers jours. Mais avec le recul je m’aperçois que … Je suis plus rassurée quand je suis prêt de toi que l'inverse. » Du bout des doigts, délicate, elle saisit cette main plus grande que la sienne, plus chaude aussi, et la porta à ses lèvres pour en effleurer les phalanges, lui confiant finalement un : «  Je suis désolée de t'avoir tenu à l’écart. » qui se termina par un soupire discret, mais néanmoins sincère.




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