ENTERREMENT D'AZRAËL-SKY ET HENDRIX STRUDWICK
lundi 19 juin 2017, 15h30

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hear you me - jimmy eat world

C'était pas possible. J'arrivais toujours pas à y croire. En fait, j'avais cet espoir qu'un jour, elle débarque avec notre fils, comme si de rien était, toujours enceinte et notre vie reprendrait son cours. Mais non, on me l'avait arrachée. Elle, elle que j'aimais, elle que j'avais épousée. Elle qui me rendait heureux de bien des façons. On avait perdu tellement de temps avec mes conneries et il nous restait encore tellement à vivre. Non, je n'arrivais pas à croire qu'elle n'était plus de ce monde. Depuis le moment où Ava m'a fait non de la tête, c'était le déni complet. Je ne répondais plus aux messages, j'étais une larve, une loque, je ne mangeais plus, je ne dormais plus, puisqu'à chaque fois que mes paupières se fermaient, l'image de ma femme me revenait en pleine tronche et c'était insurmontable. Et là, je sortais de l'hôpital, devant faire attention à mon état. Ava m'avait aidé, de bien des façons, notamment pour tout ce qui était de s'occuper de l'enterrement. Après tout, je n'étais que le fantôme de moi-même, vidé de tout mon être. Pourquoi pas moi ? Pourquoi ce camion qui a perdu le contrôle ne m'a pas fauché avec eux. J'aurais pu être avec eux quatre, au paradis, ensemble comme une vraie famille. Mais non, j'étais condamné à rester ici, sur cette terre, avec ce trou béant à la place du cœur. Comment je vais faire sans eux ? Je peux pas, je peux juste pas. Et dans la voiture qui me rendait à l'enterrement, j'étais en compagnie d'Ava, qui était plus qu'un pillier pour moi depuis samedi, depuis mon réveil, depuis que je suis vivant dans ce cauchemar sans nom. Mon fils avait perdu la vie, ma femme avait perdu la vie et j'étais perdu, totalement perdu. Vidé, j'avais pleuré ouais, j'avais pleuré en solo, j'avais pleuré face à Ava, Briony. Et peut-être que je n'avais plus aucune larme pour aujourd'hui. Pour pleurer mon fils et ma femme. Était-ce possible ? J'en savais rien. Récupérant un flash de whisky que j'avais mis dans la poche du siège face à moi, je me buvais quelques gorgées avant de le refermer, me tournant vers Ava, anticipant son jugement. “J'en ai besoin, je peux pas affronter ça... pas sobre” Je lui tendais la bouteille avant de me remettre à regarder à travers le carreau. On n'était plus loin du cimetière de Boston, qui surplombait Charles River. Puis la voiture s'arrêtait non loin. On était arrivés. Face à nous se trouvait les deux corbillards. L'un avec le corps de ma femme. L'autre avec mon fils. Non, je ne pouvais pas le faire. Reprenant la bouteille, je l'ouvrais et la finissais d'une traite, comme si c'était la seule chose qui pouvait éteindre tout ce que je ressentais en cet instant. “Ne laisse personne venir trop proche de moi... s'il te plait, je pourrais pas supporter, sauf ceux que je t'ai dit” Mes plus proches amis. Et encore, je savais que c'était encore plus difficile avec eux mais.. peut-être que j'avais besoin de leur épaule pour surmonter tout ça. Je soufflais un coup, voyant déjà une foule de personnes présentes. Ouais, j'avais vraiment besoin d'aide pour passer ce moment et retourner chez moi, broyer du noir. Soufflant un coup, je sortais de la voiture et j'attendais que ma sœur en fasse de même pour récupérer sa main, qui était clairement vitale pour moi en cet instant précis. Et puis on avançait, le regard grave. J'avais même pensé à mettre mes lunettes de soleil bien noires, histoire que personne ne voit mes yeux bien trop touchés par ce qui se passait. Et puis on se plaçait au premier rang, alors que les cercueils venaient d'être mis en place, au dessus des deux trous. Azraël. Hendrix. Je soufflais à cette vue, serrant ma main un peu plus autour de celle d'Ava. Cette épreuve était certainement la pire de toutes. Vite, qu'on en finisse.

Quand tu avais apprit son décès, tu t'étais pas bien sentie. Pas de larmes, parce que t'arrivais très rarement à pleurer. Mais la tristesse t'avait gagné. L'incompréhension aussi. T'étais bouleversée, choquée, ayant parlé à la jeune femme récemment. Ton amie pouvait pas être partie, pas avec son fils aussi. Pourtant si, Ava t'avait confirmé la chose et toi, tu avais sms ton meilleur ami, Denys, pour qu'il rentre s'il pouvait. Le seul dont tu avais besoin c'était lui. Présent, comme toujours, tu lui avais demandé s'il pouvait venir avec toi pour l'enterrement. Il avait lieu ce lundi, aux alentours de 15 h. Tu te sentais pas d'y aller. Ca allait être trop triste, déprimant, sombre, morbide. Trop de personnes qui pleurent, qui souffrent. Trop de gens dont la peine ne serait que plus grande en ce jour. Trop d'émotions aussi. Et dieu sait ce que tu détestes montrer tes émotions. Et t'avais pas besoin de voir le malheur de tout le monde. C'était tout de même la dernière façon de lui montrer qu'elle avait compté et de l'honorer. Tu faisais un effort, une robe noire simple, courte et ouverte car il faisait pas mal chaud à Boston désormais. Des chaussures noires. Tes cheveux lâchés, un maquillage léger, tu étais prête. T'avais prise le volant malgré que Den' soit pas pour. Conduire me fait toujours du bien Denys, et toi dans cette voiture, t'a rien à craindre. T'allais être prudente, parce qu'il était là, à côté de toi et que sa vie t'étais plus précieuse que la tienne. Une fois au cimetière, garée, tu ne sortais pas tout de suite. Merci de m'accompagner... Le visage tournait vers lui, toujours à l'intérieur de la voiture, loin des regards des autres, les fenêtres sombres de ta voiture cachant l'accès à l'intérieur, tu vins poser tes lèvres sur les siennes. Un baiser appuyé, de quelques secondes, mais toujours aussi bon. Ta façon de le remercier, puis parce que aujourd'hui c'était le moment de montrer aux gens qu'ils sont aimés. Sortant de ta voiture, tu rejoignais le jeune homme, marchant vers les deux trous présents. Alexander était là mais tu n'osais pas y aller. Avait-il vraiment besoin qu'on lui rabâche des 'mes condoléances' à tout va ? Toi tu préférais attendre, voyant combien il souffrait, à travers les lunettes, à travers tout.

Je réussissais à faire sortir Maxine de la salle de bain et ça me brisait le coeur de la voir dans cet état. Il y a un mois, elle avait perdu son meilleur ami et aujourd'hui, c'tait l'enterrement de sa meilleure amie, une de mes plus proches amies et également ceux de son filleul. La vie était tellement injuste. Je ne comprenais toujours pas, c'était l'incompréhension dans ma tête. Nous étions prêtes à partir et c'était mon ainé, Hadès qui allait nous conduire jusqu'au cimetière. J'avais demandée à ce dernier de m'accompagner là-bas, parce que malgré nos différents lui et moi, c'était le seul qui était en mesure de comprendre ma tristesse aujourd'hui. Et j'étais probablement la dernière personne à qui il se confiait mais je savais au fond qu'il était bouleversé, même si Hadès prétendait que c'tait un jeu ou je ne savais quoi entre lui et Azraël à l'époque. Le trajet jusqu'au cimetière se faisait en silence, la tête de Maxine était appuyée contre mon épaule. « Vous m'le dites quand vous voulez partir.. » disais-je en tournant mon regard vers la fenêtre pour regarder à l'extérieur. Quelques minutes plus tard, on arrivait et je sortais la première de la voiture, avant de me tourner pour aider Maxine à sortir à son tour. Son visage était rouge puisqu'elle n'avait pas arrêtée de pleurer depuis ce matin et cette journée serait la pire de toutes. Physiquement, elle ressemblait à un zombie. Psychologiquement, elle n'était pas bien non plus. J'attrapais doucement sa main dans la mienne et je me dirigeais vers les gens présents. Ma gorge se nouait en voyant les deux trous et les cercueils. J'crois que c'tait maintenant que je réalisais que je ne reverrais pu jamais Azraël, ni Hendrix et je prenais la main de Hadès dans mon autre main. « Me lâche pas. » soufflais-je à mon frère.  

Il n'y a que le bruit du moteur de ma jaguar qui brise le silence. Agathe est derrière avec son amie, une blonde qui n'arrête pas de pleurer. Elle n'a donc aucune fierté ? Si je pouvais, je boirai un verre là, m'voyez. Je finis par me garer et Agathe se précipite pour descendre de la voiture et aider sa blonde à faire de même. Moi je descends tranquillement, sans me presser. Je regarde autour de moi. C'est un foutu cauchemar d'être là.

J'ai pas envie d'être là. Aucune envie d'être là. Je serai mieux à boire un verre en terrasse. J'ai pas ma place ici, à cet enterrement, entouré de looser et de pauvre con. Si Agathe m'avait pas demandé, je serai probablement pas là. Après tout, tout ça, c'était qu'un putain de jeu. Un jeu que j'ai gagné sans le moindre effort. J'ai eu le résultat escompter, le président de la mather est seul et misérable. Mais ça ne me rend ni heureux ni en joie. Parce que ... enfin vous savez pourquoi on est là. Je réajuste ma veste noire hors de prix, qu'une fois j'avais prêté à Az parce qu'elle avait froid et attrape le bouquet de fleurs blanche que j'ai acheté pour elle et lui. Agathe attrape ma main et m'entraine vers la foule que j'ai absolument pas envie de voir. C'est comme ci j'allais à l'abattoir. Je suis condamné à être lucide et accepté qu'elle n'est plus là, qu'il n'est plus là. Az était censée n'être qu'un jeu et j'ai beau avoir gagné ce foutu truc, j'ai le sentiment d'avoir perdu. Et le petit Hendrix ... Il était plein de vie. Il était adorable et j'aurai préféré ne pas m'attacher à lui non. Pourtant, du temps avec Az et lui, j'en ai passé. Je visse mes lunettes de soleil sur mon nez et fixe l'endroit où ils reposeront en paix, entre 4 planches. Je serre un peu plus les fleurs dans ma main et j'ai qu'une envie, c'est partir d'ici. Mon sang ne fait qu'un tour. J'entends la voix de Agathe a côté de moi me demander de ne pas partir. Elle le sait qu'elle m'en demande beaucoup. Elle le sait que je suis pas doué pour ces conneries. Et que là, j'ai pas envie d'avoir à affronter ça. Je suis sobre. J'ai pas bu et je le regrette. Je suppose qu'avec quelques verres dans la gueule ça serait plus facile. Alors mon expression de visage est fermé, je réponds juste Je te lâcherai pas, promis. Je sais que c'est dur pour toi. et je joue toujours mon rôle du je m'en fou, rien à foutre qu'ils soient morts alors que j'aimerai juste étriper Alexander, qui en plus d'être débile, crétin et alcolo ne sait pas conduire et éviter une voiture. Je lui avais dis à Az qu'il finirait pas la détruire. Il a fait mieux, il l'a tué. Je bloque sur ce pauvre mec un instant avant de détourner le regard, j'ai promis d'être calme et ça briserai mon image du mec qui en a rien à branler si je m'énervais. Je dois rester dans le contrôle. Dans le contrôle le plus total. Garder l'apparence. Même si dans le fond, mon coeur saigne, mon être s'effrite, je resterai fort. Je ne laisserai rien parraitre. Après tout, c'est elle qui m'a abandonné, comme tous les autres, alors j'verserai pas une larme. Je vais être là pour Agathe et ensuite j'irai me mettre la tête à l'envers dans un bar de la haute. Et démonter le berceau que j'avais acheté pour le petit pour faire une surprise à Az. Et continuer de vivre avec cette foutu lucidité qui finira par avoir ma peau.

 

Pour venir, Fergus n'avait pas conduit. Il s'en savait incapable, conscient du fait que le spleen, se traduisant par de nombreuses absences en cours, prenait trop de place pour lui permettre de prendre convenablement la route. Pliant l'échine sous le poids des traditions, n'ayant plus la force de jouer les excentriques, il était simplement vêtu de noir. Par la fenêtre du taxi, il jurait dans sa barbe. Putin. Puis, il se souvenait. La petite bouille d'Hendrix qu'Az' passait son temps à vanter. Les chamailleries avec la petite brune qui lui servait de mère, les soirées sans queue ni tête qu'ils avaient pu passer avec leur bande, à boire, à refaire le monde puis, à se resservir un p'tit vodka-cola. Avec Az', ça n'avait jamais été superficiel. Oui, leur relation était intense, profonde comme la blessure que son départ imprimerait en lui. Il serrait les dents, les poings, la mâchoire. Il sentait presque son palpitant convulser de douleur. Fergus réalisa qu'il revivait la perte d'une amie très proche, trop proche.
En silence, sur la banquette arrière, il versa une larme. Il regarda la cicatrice qu'il s'était fait en glissant sur le sol du bingalo qu'ils avaient partagé lors de leur dernière escapade. Putin. C'était la dernière personne qu'il pensait voir partir. Au contraire, il était convaincu que c'était elle qui l'enterrerait. Elle qu'il voyait déjà octagénaire, avec une jolie petite vie de famille, un mignon petit parcours universitaire, de beaux petits enfants. Quelque part, au fond de lui, Fergus avait fait d'Az' son modèle en bien des matières. Elle était sa petite soeur lorsqu'ils se chamaillaient et sa grande soeur lorsqu'elle le conseillait. Elle était son amie dans les moments les plus difficiles et sa partenaire lorsqu'il s'agissait de faire des âneries. Putin. Il renifla, essuyant sa larme.
Maintenant, il était en colère. Contre la mort, pour avoir frappé là où ça fait mal. Contre le camion ou quiconque en avait la responsabilité, pour ne pas avoir su éviter la famille Strudwick. Contre lui même, pour s'être attaché trop fort à Az', si fort que ça le rendait insomniaque. Il eut une pensée pour Alexander, se figurant la souffrance qu'il devrait essuyer. Puis, il pensa à Naima, à qui il voulait se confier, dans les bras de laquelle il voulait s'effondrer, tout partager de cette peine qui le rongeait depuis l'affreuse nouvelle.
Arrivée au cimetière. Le jeune homme paya la course aussi cher qu'il payait son attachement à la p'tite Az'. Là, il retrouva sa bande. « Salut les gars. Ca a commencé depuis longtemps ? » Une question qu'il lança sur un ton affirmatif. Oubliant de s'excuser, Fergus se refermait peu à peu. PUTIN.

Ava m'a apprit la mort d'Azrael, et j'arrive juste pas à réaliser qu'elle est partie, qu'elle est partie de ce monde, alors que merde c'est ma meilleure amie depuis qu'elle est à Harvard. On était comme les deux doigts de la main, même si on s'est un peu éloigné quand elle s'est mise en couple avec Alexander et moi avec Athena. Je suis au plus mal. je ne sais même pas comment Alexander pour tenir. J'ai voulu lui envoyer un message, mais je ne sais juste pas comment m'y prendre. Je suis mauvais pour réconforter les gens, je ne sais pas quoi faire. Lui dire toutes mes condoléances ? Je pense qu'il l'a déjà assez entendu et qu'il va l'entendre encore aujourd'hui pour son enterrement. Donc je verrais bien. Mais je ne sais vraiment pas comment m'y prendre. J'ai sortis un costume, tout noir pour cet enterrement, et quand j'y arrive mon regard se pose sur Alex et ensuite sur Ashleigh accompagné de Denys et cette image me fait sourire. Faudrait vraiment être dingue pour ne pas voir qu'il y a quelque chose entre eux deux. Bref, je m'approche des deux tourtereaux. " Salut vous deux... " Je sers la main de Denys pour ensuite déposer un baiser sur la joue d'Ashleigh. Je suis venu seul. Je n'ai pas encore pleuré mais je sens que ça va pas tarder, surtout en voyant les deux trous, un pour Az et l'autre pour son fils, Hendrix. C'est horrible. " J'aurais préféré vour revoir dans d'autres circonstances... Comment il va ? " Il est isolé, et ça me fout mal.

@Ashleigh H. Strauss @Denys Zacharias @Alexander Strudwick

Petit à petit, je prépare mon départ de Boston. J'ai passé un week-end à Washington afin de passer un entretien d'embauche au Musée national d'histoire américaine et j'attends la réponse. Mais en rentrant de ce week-end, je ne m'attendais pas à apprendre la mort de ma.. belle soeur et de mon neveux. J'ai beau dire que je n'aime pas les enfants, mon neveux et ma nièce, je les aime plus que tout et je suis une vraie tata gâteau avec eux alors ce fut un choc. Tout de suite, j'ai pensé à Alex et je m'en suis voulue de partir à ce moment si tragique. Je suis donc arrivée à l'enterrement d'Az et d'Hendrix, habillée d'une robe noire et je cherche tout de suite Alex du regard que je trouve un peu à l'écart avec Ava. Je m'approche d'eux et sans même demander la permission à Ava parce que.. je suis sa soeur après tout, je pose ma main sur le bras d'Alex et je viens me coller contre lui dans une étreinte. Je le serre, le plus fort que je peux sans dire un mot. Parfois, les mots ne servent à rien et le silence est bien plus parlant. Après cette étreinte, je me recule pour le regarder. Un regard qui veut dire que j'suis là et que même si je pars, je ne serai pas très loin et je serai toujours présente dans sa vie. Je me tourne vers Ava, que je connais un peu puisque nous avons travaillé ensemble et je la prends également dans mes bras. Aujourd'hui, on est une famille unie.

J'me demandais si c'était une bonne idée... Si j'avais réellement ma place ici. Un enterrement à mon sens, c'est intime, ça ne doit regarder que les proches et moi, à proprement parlé j'en étais pas un, même si je la connaissais un peu. Une simple amie, comme ça, de temps à autre, la fille que j'ai accompagnée au bal de fin d'année, cette petite brune que j'ai tatouée. Voilà qui elle était à mes yeux... Une demoiselle adorable mais avec du caractère, une fille qui avait de l'avenir et qui, malgré ce qu'elle semblait parfois penser, était aimé. Puis son bébé, ce petit bout que j'ai croisé, cet enfant qui portait le nom de mon défunt jumeau. Quoi dire là dessus? Ça me pinçait le ventre... C'est comme enterrer mon frère une seconde fois et ça fait mal. Elle était enceinte en plus il parait, c'est terrible, vraiment... Mais je suis là aujourd'hui, là pour accompagner Briony même si son ex est revenu. J'sais pas trop ce qui me prend m'enfin, peut-être que j'sentais que ouais, j'devais être là voilà. Donc c'est en silence que je me tenais auprès de la brune en deuil. J'avais fait l'effort d'enfiler mon costard noir, celui de... Fin bref, et en silence je me tenais là, parmi tous ces gens qui eux, la connaissaient sans doute plus que moi. Et là je voyais arriver Alexander et sa soeur... Même si on ne se connait pas plus que ça, seulement à travers Hendrix et bien... J'ai de la peine pour lui, sincèrement. Mais je n'avais rien à lui dire hélas, ce n'était pas ma place ni mon rôle ici. Je n'avais rien à dire face à ce spectacle, juste... Avoir une pensée pour elle, où qu'elle soit désormais et la respecter dans ce moment, le dernier de sa présence sur terre.

J'ai mal... Mal d'être ici pour faire ce qu'on va faire. Az'... Les bébés... J'crois que j'en reviens toujours pas. Ils sont parti, réellement parti... D'un coup comme ça, foudroyé par la mort dans un contexte pourtant si simple, si banal. Et maintenant on ne les reverra jamais... Je m'étais tellement rapproché d'elle ces derniers temps. J'aimais ça, être son ami, là pour elle, cette parcelle entre elle et Alex'. Et elle m'avait demandé d'être le parrain des futur petits, des jumeaux putain. J'suis tellement mais tellement dégouté. Ouais... J'vis avoir du mal à m'en remettre... J'en chéri deux fois plus ma propre femme d'ailleurs depuis, tout comme ma fille. Putain qu'est ce que je les aime. Je ne veux les perdre pour rien au monde. Depuis cet accident, j'en fais des cauchemars c'est horrible. Mais elles sont là, saines et sauves et j'en remercie le ciel. Mais Alex'... Mon Alex' putain... Comment expliquer sa douleur? Y'a juste pas de mots et pourtant j'imagine très bien l'horreur que ça doit être mais j'crois que tant que ça nous arrive pas on peut pas réellement le savoir. J'suis tellement mais tellement désolé putain... J'suis tellement au bout pour lui. J'en pleure merde, ça me rend dingue. Aujourd'hui si j'suis ici c'est avant tout pour lui, pour le soutenir encore et toujours comme je me le suis juré. Et le voir arrivé là, avec ses lunettes et sa soeur ça me prend aux tripes. J'en sers les dents mais je n'ai qu'une envie, c'est venir le serrer dans mes bras... J'en serre la main d'Alaska un peu plus fort avant de lui lancer un regard et de céder à ma pulsion et de m'approcher de mon meilleur ami. Arrivant près de lui, un regard à Ava sa soeur et je posais ma main sur mon best les yeux larmoyants pour... Le prendre dans mes bras. Y'a pas besoin de mots, pas pour ça putain. Il le sait que j'suis là, je lui ai di à l'hôpital et redit ensuite. J'en pleurais en silence, le coeur lourd, dans ses bras ouais. J'ai mal de l'avoir perdu aussi mais j'ai surtout mal pour lui là... Puis je le lâchais doucement, ma main sur sa nuque, puis son épaule, serrant les dents pour ravaler tout ça d'un regard, hochant la tête pour le relâcher doucement. Et là... Je remarquais mon cousin près de Briony, lui faisant un signe de tête avant de pâlir... En voyant Hades, présent lui aussi. Bordel de merde non, on avait pas besoin de ça...

Le jour de l'annonce avait été éprouvant pour Ash. Elle perdait quelqu'un pour la première fois. Quelqu'un de jeune. Une de ses bonnes amies. Dans un accident. Quelque chose de soudain donc qui l'avait laissée choquée. Et même si elle était forte, si Ash n'était pas quelqu'un qui se laissait abattre, je voyais bien qu'elle était chamboulée. Et elle m'avait demandé de venir aujourd'hui. Pour la sépulture. J'avais aussitôt accepté. Même si je n'étais pas proche ni d'Alexander ni de sa femme décédée, je voulais être là pour soutenir ma meilleure amie... qui têtue, comme toujours, insistait pour prendre le volant. " T'essaies de me faire comprendre que je conduis mal ?"  Ronchonnai-je en optemperant quand même et me plaçant sur le siège passager. Je ne regardais pas par ma fenêtre. Tout le long du trajet c'était elle que je ne lâchais pas du regard . Elle et sa beauté fracassante, même dans des moments de pareille émotion elle restait sublime... Et j'eus une pensée pour Alexander. Comment se remettre de cela ? La perte de la personne qui comptait le plus pour soit ? La perte d'un enfant ?  Terrible... Après s'être garée, Ash me remercia.  "Hey c'est normal... " Parce que ça aussi c'était une autre épreuve. Les bougies qu'on allume, les fleurs qu'on jette, les prières qu'on récite, ces au revoir poignants. Et la musique... Ces chansons qu'on passe ce jour là, qu'on choisit avec soin pour être à l'image du défunt et qu'on ne peut plus jamais écouter sans avoir les yeux qui brûlent et la gorge nouée ensuite...  Une épreuve. Et une étape aussi. Nécessaire. Alors c'était important qu'elle y aille et c'était aussi pour cela que j'avais accepté. Et l'instant suivant, elle venait poser doucement ses lèvres sur les miennes. Mes doigts voyagèrent jusqu'à son visage, effleurant sa joue et remettant une de ses mèches blondes en place avec tendresse. Mes yeux dans les siens, je repris : "T'es prête ça va aller ? " Et on sortit ensuite. Parmi l'assistance, Alexander, au côté de sa soeur. Mon ancien président en était presque méconnaissable. Moi qui ne le connaissais quasi exclusivement que des  soirées... La mine défaite, l'air hagard, un homme brisé. Maxime arriva ensuite en nous saluant. "Hey." Petit sourire triste à l'attention du jeune homme. J'avais appris qu'il considérait Az comme sa meilleure amie alors il devait être au bout du rouleau lui aussi. Je serrai la main du mather qui s'enquit de l'état d'Alexander. " Comme tu peux le voir il est complètement abattu." Commentai-je tristement. " Toi comment tu te sens ? T'as pu trouver quelqu'un pour garder ton fils? " Le garçon étant papa, l'épreuve de voir le petit cercueil sous terre allait être d'autant plus éprouvante pour lui sûrement