take me on a trip — Mon frère ? Parti. Ma sœur ? Partie. Il ne me restait plus personne sur Boston, Cambridge, qu'importe. Ils n'étaient plus là, plus avec moi. Je deviens quoi moi sans eux ? On a jamais réellement été séparés depuis notre naissance et là, ils se barraient de nouveau en Europe, me laissant alors totalement seul face à ma vie, face à moi-même et ouais, je le vivais mal, je me sentais comme trahi et j'en pouvais plus, j'étouffais, clairement. Alors j'avais décidé de m'en aller, de m'éclipser tout simplement... limite disparaitre. Ouais bon, c'était too much mais l'idée était là. Alors j'avais contacté Willa afin qu'on fasse ça ensemble et à ma plus grande surprise, elle avait accepté. Ni une ni deux, je foutais quelques affaires dans un sac, je le balançais dans le coffre de la voiture avec quelques trucs qui trainait dans les placards, notamment des gâteaux, des bières et de l'eau. J'allais jusque chez elle pour la prendre et voilà, on était parti. Après avoir passé la nuit à conduire le plus loin possible, j'avais fini par trouver un hotel afin qu'on se repose. Bon, j'avais quand même choisi quelque chose de pas trop miteux. Autant pour elle que pour moi. Puis on était reparti encore si bien qu'on était le lendemain, vers 15h, le soleil chauffant la voiture et on roulait les fenêtres ouvertes. “J'ai repéré les chutes du Niagara qui sont pas si loin d'ici, tu les as déjà faites ?” Conversations futiles, tout pour éviter le vrai fond du problème. Je ne savais même pas si elle avait remarqué le quelconque changement de comportement chez moi, à vrai dire.

take me on a trip — Quand Pluton m'a proposé de partir avec lui à l'inconnu, j'me suis tout de suite demandée quelle mouche l'avait piquée. Mais bon, comme je n'avais rien de prévu et que j'adore voyager, ce fut avec plaisir que j'ai accepté. On a qu'une vie, on est jeune, alors autant en profiter. C'est comme si le summer camp débutait déjà et puis, je suis contente, ça nous fait des petites vacances entre nous deux. Je sais pas encore ce qu'on est mais peut-être que l'aventure va nous rapprocher. C'est déjà le deuxième jour qu'on roule et je sais pas, je sens la tension palpable, comme s'il n'était pas vraiment avec moi par moment. J'ai l'impression que quelque chose le tourmente. « Non. Et toi ? » lançai-je au conducteur en sortant ma tête de mon magasine people que j'avais acheté à la station d'essence. Allo Pluton ici la terre. Hahahaha, pardon blague de mauvais goût mais il a l'air trop dans ses pensées. « Tu peux me dire à quoi tu penses ? J'ai l'impression que t'es même pas content de partir. » soufflai-je, un peu déçue d'avoir l'impression d'être la seule qui s'amuse bien dans cette voiture. Bien sûr, je suis loin d'imaginer que c'est quelque chose qui le touche profondément. Je ne connais pas tout ce qui le conc C'est ça, faire plus ample connaissance.

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take me on a trip — Peut-être aurais-je du être honnête avec elle dès le début, au moins elle saurait que je n'étais pas au meilleur de ma forme et elle saurait faire en sorte de me changer les idées. Mais au lieu de ça, je restais concentré sur la route, encore et toujours la route. Bien sûr, j'étais avec elle, mais des fois j'étais un peu trop perdu et peut-être qu'elle se posait bien des questions à ce moment là. J'en sais rien, j'étais vraiment dans le flou dans toute cette histoire, bien trop affecté par ce qui se passait actuellement dans ma vie. Je perdais les deux tiers de ma vie et ouais, c'était un grand vide qui se profilait à l'horizon et je n'avais pas hâte d'y faire face sur le long terme. Ils avaient choisi d'autres chemins et je n'avais eu qu'à subir tout ça, me retrouvant alors seul ici et j'étouffais, tout simplement. “Nope, allons-y alors” J'avais mon bras gauche posé sur ma portière, profitant un peu de l'air qui entrait dans l'automobile alors que ma main droite avait pris le contrôle du volant. Seulement voilà, Willa ne se contentait pas de me répondre mais finalement cherchait à savoir ce qui se passait chez moi. “Si, si... c'est juste” Je soupirais, sachant même pas comment dire ça sans paraître pathétique en fait. “C'est mon frère et ma sœur” Ma main se resserrait sur le volant, mes yeux fixaient la route et je retenais cette boule dans ma gorge, me refusant d'être faible. “Ils sont rentrés en Europe” disais-je en haussant les épaules. “Ils sont là-bas et moi je suis là, tout seul” Je soupirais. Tout seul, je ne l'avais jamais été. J'ai connu pire comme drame, comme la mort de ma copine. Mais là, c'était pas comparable, je n'avais jamais été séparé d'eux. Et maintenant, j'étais tout seul.

take me on a trip — Je vois bien que Pluton cache quelque chose. Est-ce qu'il est du genre à se confier si facilement ? Moi je suis souvent celle qui écoute mais qui ne raconte rien en retour. Je ne veux pas le mettre mal à l'aise, mais je le sens, je sens que quelque chose cloche. Alors je me mets droite sur mon siège, prête à l'écouter. Tant pis s'il me dit qu'il a tué quelqu'un et que ça fait de moi une pseudo complice. Je prends le risque. Je penche un peu la tête sur le côté et je fais une légère moue quand il me dit que son frère et sa soeur ne sont plus là. Ça peut se comprendre, les jumeaux on tendance à avoir un lien fort que personne ne peut comprendre à part eux. Je le sentais fragile ce bon vieux Pluton. « Oh mais tu les reverras. Ils se sont juste absentés. Tu sais ce qu'on dit ; loin des yeux mais près du coeur. » je posais ma main sur son genou pour le rassurer. Je ne sais pas la raison de leur départ, c'est peut-être grave. « Je ne suis pas très douée pour rassurer les gens mais... je suis une bonne oreille, si tu as besoin de vider ton sac ou, juste me parler de la pluie et du beau temps. » je fis un petit sourire et je remontais mes doigts sur sa nuque pour caresser ses cheveux.

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take me on a trip — Faire part de mes pensées les plus sombres, c'était pas dans mon habitude. Seulement voilà, on était au milieu de nul part, sur une route où je roulais relativement vite et.. ouais, je n'avais pas le choix que de me confier un peu à elle, sinon le temps serait un peu trop long. Et puis, je n'avais pas non plus envie qu'elle soit dans le flou durant tout le long de ce voyage. Le départ de mes triplés était de notoriété publique, ce n'était pas un secret. Seulement, personne ne savait réellement le lien qui nous reliait tous les trois. Bordel, je sentais que j'allais passer mon anniversaire tout seul, sans eux.. et rien que ça, ça me foutait le cafard. Pourquoi tant de haine ? “Je sais mais..” Je soupirais, sentant sa main sur mon genou. C'était tout de même sympa de sa part, de me réconforter quand rien ne l'obligeait à le faire. Encore moins quand je l'avais presque kidnappée pour faire ce road trip avec moi, sans donner de raison valable. Sa main remontait jusqu'à mon cou, se glissant dans mes cheveux, ce qui malgré moi me faisait énormément de bien. Du soutien, du réconfort. Tout ce que je voulais au final. “C'est juste que c'est la première fois qu'on est séparés.. depuis notre naissance” Qu'autant de kilomètres nous séparent. Qu'un océan entier nous séparent.

take me on a trip — Je ne suis pas très famille, ou disons qu'avant je ne l'étais pas. J'enviais mon frère qui avait toute l'attention du padre Cavendish et je n'aimais pas la façon dont ma mère donnait tout le temps raison à celui-ci. Bref, anecdotes de famille. On était pas soudé, jusqu'à ce que ma mère décède. Il a fallut qu'une putain de mort nous tombe dessus pour qu'enfin mon frère et moi puissions nous parler. Maintenant nous sommes presque inséparables. On se déteste, on s'aime. Je lui rends la vie impossible et il comble la mienne de bonheur. C'est mon homme à moi, celui de ma vie tout entière. Quand j'entends Pluton, je ne peux qu'essayer de comprendre. Je fais une petite moue en le voyant si touché et je soupirais. « Ils t'ont dit pourquoi ils partaient ? Tu n'es pas obligé de me le dire, je veux juste savoir si c'est clair à ce niveau là. » moi si mon bro se casse sans rien me dire à l'autre bout du continent, je l'envoie chier et je le vire de ma vie même. « Y'a quelque chose que tu as envie de faire ? » là, tout de suite, pour le remotiver un peu. On peut ouvrir les fenêtres et gueuler à pleins poumons des gros mots, on peut mettre de la musique et chanter à tue tête, on peut se lancer des énigmes. Why not.

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take me on a trip — Sûrement que c'était incompréhensible pour quelqu'un qui ne provenait pas d'une grossesse multiple. Disons qu'un lien significatif reliait Jupiter, Neptune et moi. Les savoir à l'autre bout du monde me tordait en deux, littéralement et je me sentais mal. C'était dur de les savoir loin de moi, qu'ils pouvaient s'en sortir sans être à mes côtés. Je sais que j'étais sûrement le plus immature de nous trois et le gros boulet. Peut-être qu'ils en avaient juste marre de jouer aux deuxièmes parents avec moi. Le papa et la maman qui s'occupaient du petit dernier. Ouais, sûrement ça en fait. Soupirant tout en regardant la route, je haussais les épaules. “Les opportunités d'études. L'un de retour au bercail, en Suède. L'autre en France. Mais je comprends pas puisque Harvard est quand même le top du top. Et on était d'accord depuis le lycée qu'on serait tous diplômés d'ici” Mais bon, je serai le seul à tenir cette promesse, les laissant vivre leur vie, quand bien même ça me brisait de l'intérieur de ne plus les avoir à mes côtés. Et le pire était d'être seul dans cet appartement qu'ils ont déserté. Ouais, c'est pour ça que je suis parti. Avec Willa. “Là tout de suite ? Je sais pas. Et toi ?” Disons que j'étais concentré sur la route et que j'avais encore l'esprit en vrac. Alors si elle avait des idées, autant les écouter et en prendre de la graine.

take me on a trip — J'hochais la tête d'un drôle d'air. Je ne sais pas quoi répondre. Je me dis que ça peut arriver. Dans la vie, faut savoir faire les bons choix et si y'a eu une bonne opportunité à chacun d'eux, c'est une bonne chose non ? Bref, je n'ai pas envie de jouer l'indiscrète encore plus longtemps, alors je décidais de changer un peu les idées de notre planète internationale. « Tu pourrais me laisser conduire. » dis-je en éclatant de rire. Je sais pas, j'ai lâché ça comme ça. J'ai une conduite dangereuse mais osef j'ai quand même eu mon permis. « Comme ça tu pourras te détendre un peu. J'ai l'impression que tu vas foncer dans le premier camion qui passe. » c'est juste une proposition. Je crois plutôt que conduire lui permet d'avoir l'esprit occupé. Enfin, pas trop on dirait. « Ou on peut s'arrêter, se foutre à poil et se tripoter sur la banquette.» lançai-je d'un grand sourire en rigolant par la suite. J'essaye juste de le faire rire. Sérieux, il tire la tronche depuis tantôt, ça me rend presque triste de le voir comme ça.

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take me on a trip — Je voulais juste partir de chez moi pour éviter d'y penser mais en parler, ça n'aidait pas. Bon, je pouvais comprendre la curiosité de Willa. Je l'ai embarquée avec moi assez rapidement, sans donner d'explications et maintenant elle les réclamait. Je les lui donnais mais c'était peut-être pas assez pour elle. Sûrement que ça retombera sur le fil de la discussion les jours à venir, c'était fortement probable. Mais qu'importe, là je préférais qu'on cesse d'en discuter et elle le comprenait d'elle même en cherchant à me trouver une nouvelle occupation. Sauf que pour le coup, je n'en avais pas tellement en tête et c'était à elle que je demandais si jamais elle avait des idées. Disons aussi que j'avais envie de la sonder, sur ce qu'elle pouvait avoir envie tout au long de ce road trip. “Je pourrais, ce serait certainement moins dangereux qu'avec moi” Faut pas oublier que j'ai eu mon permis au bout de la sixième tentative. Et ouais, même que mon frère et ma sœur n'étaient pas sereins de me laisser conduire, alors ils préféraient le faire. Mais bon, je m'en fichais, pour l'instant on allait bien elle et moi, c'était le principal. “Tu te sens en danger ?” Parce que c'était pas mon intention, loin de là. Au contraire en fait. Je voulais qu'elle me laisse gérer comme bon me semble, me faisant alors totale confiance. Mais si elle a peur, valait mieux s'arrêter là, faire demi-tour et rentrer chez nous. Seulement voilà, elle me fit tiquer avec une simple parole qui me donna un sourire en coin. “D'accord, ça me botte bien ça” Pervers. Mais ouais, clairement, c'était le genre de choses qui me convenait parfaitement et ne me ferait pas penser à Jupiter ou Neptune. Trouvant alors une aire d'autoroute non loin, je tournais et allais m'éloigner le plus possible des autres personnes présentes, trouvant même un coin isolé, où on pourrait faire tout ce qu'on veut. “J'espère que t'étais sérieuse” disais-je en coupant le contact de la voiture. Non mais ouais.

take me on a trip — Ah ouais c'est vrai. En fait j'oublie qu'on est hyper dangereux déjà de base alors l'un pour l'autre c'est encore pire. Tout à coup, mon coeur bat à la chamade et je me dis que je pourrais crever à n'importe quel moment là. Il suffit qu'une bête passe, qu'il soit distrait par un moustique ou j'en sais rien et hop Wiwi dans le ravin. Je suis surement moins consciente que lui. « Quand t'as trop mal aux fesses, tu me dis et on changera. » on a qu'à faire ça. Etre trop assise ça me rend folle. La preuve, je suis en train de me tortiller sur mon siège, comme si j'avais des fourmis dans les jambes. Je lui propose alors qu'on pouvait faire des cochonneries si ça, ça pouvait vraiment l'aider à aller mieux. Direct, je le vois s'émerveiller, limite c'est Noël pour lui. Je me mets alors à rire en regardant par la fenêtre. « Les mecs, je vous jure, y'a que le sexe qui vous rend heureux. » je le taquine bien sûr, c'est pas un reproche. J'aime le sexe. Il se met à une aire d'autoroute et nous met vraiment à l'extrémité du parking quoi, assez isolé j'avoue. Je suis sûr qu'ici c'est le coin baise, ça m'étonnerait pas de trouver des capotes un peu partout. Il coupe le moteur et je le regarde simplement. Allez Willa, assume tes paroles. « Attends, d'abord, tu permets. Je vérifie qu'il n'y ait personne. » je baissais la vitre et je me penchais par-dehors pour faire mine de regarder, alors qu'en fait, je lui exposais volontairement mes fesses serrées dans mon mini-short.

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