Ezechiel & Margot

lost something ?

Je ne pensais pas que déménager me prendrait autant de temps. Disons que si je garde par sécurité ma chambre à la Lowell - pour éviter de devoir rentrer jusque Boston après une soirée trop arrosée - j'avais principalement besoin de mes affaires à l'appart, laissant le strict minimum dans ma chambre. Aujourd'hui, j'étais venue prendre quelques dernières babioles dans mon sac à main, dévalant les marches de la Lowell House tranquillement. Je peux pas m'empêcher de me rappeler l'incendie, les escaliers effondrés, ce soir où j'étais restée coincée dans une chambre, prostrée au téléphone avec Eliot. Je pense que c'est en grande partie ce qui m'a encouragée à ne plus vivre chez mes parents, certes, mais ne pas vivre pour autant sur le campus. C'est au détour d'un couloir que je reconnus une silhouette qui me tournait le dos. Silhouette que je cherchais à vraie dire depuis une bonne semaine déjà, depuis notre retour de Jamaïque. « Ezechiel? » Et quand il se retourne, je souris, presse le pas pour le rejoindre tout en fouillant dans mon sac à main. « Je crois que t'as oublié .. Quelque chose, en Jamaïque. » Et je sors son téléphone, éteint, que j'avais retrouvé le dernier jour en rangeant ma valise. « Il était .. dans ma salle de bain. Tu risquais pas de le trouver dans ma chambre. » Observais-je avec un sourire en coin.

Ezechiel & Margot

lost something ?

Je devais passer voir Kaya, la présidente lowell pour mon bizutage. Et ouais, quoi de mieux que d'avoir la boss comme bizutrice ? En plus elle est vachement canon, totalement mon type de fille. J'ai un truc avec les rousses je crois. D'ailleurs, en parlant de belle rousse, il y en a une qui m'appelle et qui court vers moi. Je me retourne et j'affiche un air surpris en voyant Margot. Je m'en veux un peu de pas m'être manifesté plus tôt mais je suis bien content qu'elle vienne vers moi. Je déteste faire le premier pas, et quand on en fait un vers moi, je vous garanti que ça en vaut la peine. « Salut Margot. » c'est bizarre de prononcer son nom à voix haute, ici. J'ai l'impression que c'était un souvenir plaisant qui datait de la Jamaïque. Je me pinçais la lèvre lorsqu'elle fouilla dans son sac pour me donner mon téléphone. « Dans la salle de bain ? » répétai-je en rigolant. Qu'est-ce qu'il fout là ? J'ai dû le laisser en faisant un tour pipi rapidos. Je suis bien heureux de le retrouver. Dire que ma femme allait m'en acheter un. Je levais le regard vers elle et je la prenais naturellement dans mes bras. Une accolade très... plaisante. « Merci ! » c'est vraiment gentil de sa part. Au moins maintenant j'ai peut-être mes chances d'avoir son numéro.

Ezechiel & Margot

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Le hasard aura bien fait les choses, pour une fois, parce que je ne me voyais pas trop faire la folle à demander à tout le monde l'adresse d'Ezéchiel ou son numéro de chambre, whatever, je sais pas où il habite. A vraie dire, je sais pas grand chose de lui outre son prénom, alors imaginez qu'on ai plusieurs Ezechiel sur le campus, j'aurais été mal foutue. Et le voir ici, ça change.. Radicalement de la soirée où on s'est rencontrés. Mais j'essaie de faire abstraction de ce matin où je m'étais réveillée à moitié dans ses bras, pour lui rendre son téléphone. Téléphone qu'il avait oublié dans ma salle de bain en Jamaïque. Et son étonnement m'arrache un rire, tandis que je hausse les épaules. « Oui oui, crois moi que j'ai été tout aussi étonnée de l'y trouver, mais j'ai pas cherché plus loin! » Et voilà que la seconde suivante, il .. me prend dans ses bras ? Oh. Vla que mon coeur fait un raté le temps d'analyser la situation, puis je finis par répondre à son étreinte en souriant. Ce type a quelque chose de magnétique, je saurais pas dire quoi. « De rien.. pense bien à le recharger, le temps que je le voie, ta batterie était à plat. » Que je répond, toujours dans ses bras, avant de me détacher.. pratiquement à contre coeur. « Je .. te dérangeais pas, au moins ? » Parce que bon, j'ai un peu débarqué comme un cheveu sur la soupe.

Ezechiel & Margot

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La voir c'est comme... une bouffée d'air frai. Un petit rayon de soleil qui apparaît tout à coup dans la journée qui paraissait banale, comme les autres. Je suis pas insensible à sa simplicité, sa bonne humeur et son sourire si communicatif. Je suis content de retrouver mon portable mais bien plus content de la voir. Sauf que je me vois mal lui dire. On riait tous les deux puis je l'écoutais me conseiller de le brancher car effectivement, quand je touchais sur le bouton du menu il ne s'allumait pas. « J'y penserai merci, au moins j'ai encore le chargeur. » enfin je crois, il faut juste que je le trouve. Surement au fond de mon sac qui n'est pas encore défait. Je sais, je suis un homme que voulez-vous. Je trouvais ça mignon qu'elle me demande si elle me dérangeait. « Non j'ai été voir la présidente pour mon bizutage. » petite grimace et je riais de nouveau. C'est toujours dévalorisant de dire qu'on est juste un bizut. J'aimerai déjà faire partie de la cour des grands, à dire que je suis un lowell, un vrai. « D'ailleurs elle te ressemble un peu. » je ne sais pas encore que c'est sa soeur, mais ça devrait plutôt me sauter aux yeux vu leur couleur de cheveux.

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Faut dire ce qui est, quand j'ai trouvé le téléphone d'Ezechiel, ma première pensée a été "cool, voilà une excuse pour aller le voir". Et au final.. j'ai pas tellement trouvé le cran d'aller le chercher jenesaisoù pour lui donner, me contentant de le garder dans mon sac en attendant une opportunité. Opportunité que voilà. « Heureusement que tu l'as pas jeté du coup! » Je fronce le nez avant de rire, regardant derrière lui pour voir s'il n'était pas déjà avec quelqu'un, ou occupé à autre chose. Parce que bon, c'est mignon tout ça, mais et si je m'incrustais au final ? Not fun. Au lieu de quoi il tint à me rassurer, en mentionnant sa.. bizutrice. La présidente. Qui me ressemble. Forcément, mon sourire s'agrandit à sa remarque, jusqu'à devenir un rire. « Tu dis ça à cause des cheveux roux, c'est ça ? » Je mords ma lèvre inférieure avec un sourire rieur, avant de reprendre en souriant pour expliquer: « Kaya est ma grande soeur. » De seulement neuf mois, oui, mais c'est bien ma grande soeur malgré tout. « Ca va, elle ne te mène pas trop la vie dure ? »

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« Exact. » lançai-je en riant aussi. Puis là elle me disait que c'était sa soeur. Et bien, pas étonnant. Kaya ne m'a pas dit ça. De toute façon à part me donner mes défis on ne parle pas beaucoup. Je suis un peu sa sous-merde quoi, celui qui reçoit les ordres et je fais l'effort même si j'aime pas qu'une fille ait le dessus sur moi. « Je l'ignorais. » dis-je en haussant les épaules. Je me grattais la tête lorsqu'elle me demanda si sa soeur ne me mentait pas trop la vie dure. Tu veux rire ? J'ai déjà eu pire que ça à l'armée. « Non, franchement c'est chill. Mais ne lui dis pas que je t'ai dit ça. » sinon elle risque de corser les choses et j'ose pas deviner ce qu'elle va pouvoir me faire faire. Parler ici avec tout ce monde qui va et viens, c'est pas le top. Alors vu qu'elle est venue me voir, c'était à moi de mettre ma pierre. « Tu as quelque chose de prévu maintenant ? On pourrait faire un tour. » j'ai ma moto et j'aime y emmener les filles. C'est un peu comme un petit rituel. Je me balade avec en ville, on va boire un verre, puis on se pose au calme sur une route sympa face au couché de soleil. Je sais, quel homme ! Si elle ne veut pas, tant pis, il y aura surement d'autres occasions.

Ezechiel & Margot

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Mettez deux rousses dans une même pièce, elles sont forcément de la même famille. Dans le cas présent, le pari était réussi, puisque Ezechiel faisait bien d'évoquer notre ressemblance, Kaya étant ma soeur. Je fis un sourire en coin en haussant les épaules lorsqu'il avoua ignorer ce détail. « Je m'en vante pas, j'ai pas envie de passer pour la nana qui se pavane avec une grande soeur présidente de maison. » J'ai même préféré la jouer profil bas en arrivant sur le campus en septembre, et ce même si ma soeur m'a bizuté. Et croyez moi, elle n'a pas été plus tendre pour autant, au contraire même. Apparemment, elle est plus douce avec ses autres bizuts, et la requête du blond me fit sourire. « Je resterais muette, promis. » Après tout, je sais déjà qu'être bizut n'est pas une mince affaire, alors je n'allais pas lui compliquer la tâche. Un bref silence, et finalement, il me propose d'aller faire un tour. Et c'est un brin surprise, agréablement surprise, bien sûr, que je fis un nouveau sourire. « Je suis libre, je passais juste ici récupérer un truc pour mon appart. Tu avais une idée de lieu en tête ? » Tout en parlant, je lui emboite le pas en direction de la sortie de la maison. « Du coup, tu viens de rejoindre la Lowell ? »

Ezechiel & Margot

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Ça ne m'étonne pas d'elle qu'elle me dise ça. Margot à l'aire d'être plus à l'aise dans les coulisses que sur le devant de la scène. On dirait moi par moment. Je sais me montrer mais aussi me cacher. J'hochais la tête pour la remercier de rester muette et de garder ça pour elle. Sans plus attendre je lui demandais si elle avait envie de faire un tour et je pouvais pas m'empêcher de sourire encore et encore comme un con. Non mais sérieux, je vais avoir trop mal à la mâchoire après. Mais c'est comme ça, impossible de tirer la tête devant elle. « Je connais un lieu oui. J'espère que tu n'as pas peur de l'aventure et de la vitesse. » dis-je à l'extérieur en avançant vers ma moto. Je lui tendais mon casque comme un gentleman en attendant qu'elle vienne me rejoindre sur ce petit bijou qui est ma vie, mon dada, mon bébé. « C'est ça, ça a l'air de te réjouir. » dis-je pour la taquiner en levant un sourcil. C'est cool car on se croisera encore surement et c'est loin de me déplaire.

Ezechiel & Margot

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Il faut croire que j'ai bien choisi mon timing pour aller à la Lowell aujourd'hui, étant donné que je ressors avec Ezechiel. Je lui avais demandé une chance de me pardonner d'avoir été .. dans un état lamentable, le soir où on s'est rencontrés. Faut croire que c'est pour ça que son téléphone était resté dans ma chambre d'hôtel. Je suivais le blond jusque la sortie, lequel me demanda si j'étais adepte de vitesse et d'aventure. Aussitôt, j'hausse un sourcil. « Dude, je suis partie vivre seule en Corée à 18 ans pendant presque deux ans, niveau aventure, il en faut beaucoup pour me faire peur. » Et quand je vois qu'on s'arrête devant une moto, je comprends. « Ah oui, monsieur est sur deux roues. » J'attrape son casque, que j'enfile assez maladroitement, sans trop m'y connaître. « Disons juste que je savais pas que tu étais Lowell. Ca ajoute un bon point pour toi. » Un sourire en coin, et du haut de mon petit gabarit, je me hisse derrière lui. « Ok, par contre j'ai jamais fait de moto. Comme ça, j'suis bien? » Je passe mes bras autour de lui, penche la tête pour le regarder.

Ezechiel & Margot

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C'est vrai que la belle m'avait dit qu'elle voulait se rattraper un jour mais on a jamais prévu ce moment. Peut-être que c'est aujourd'hui. Y'a de grandes chances pour. Il fait un soleil radieux, les oiseaux chantent et j'ai hâte de faire vibrer le moteur de ma moto. Certaines filles n'apprécient pas, trouvent ça trop dangereux. C'est le moment de découvrir si la rouquine est copine avec les attractions fortes ou pas. « Qu'est-ce que tu as été faire en  Corée ? » lançai-je presque amusé. Je connais pas les circonstances, c'est peut-être tragique. Si c'est le cas je m'en excuserai. Heureux d'apprendre qu'elle me donnait un point. C'est sur qu'à ce moment, je préfère être un lowell qu'un mather. « Attends, laisse-moi faire. » je l'aidais à ajuster son casque avant de bien l'attacher. Je tiens pas à avoir sa mort sur la conscience. Je la regardais en souriant avant de fermer la vitre au niveau de ses yeux. « Accroche-toi bien mais n'en profite pas trop. » plaisantai-je, un rire du bout des lèvres avant de retirer le pied de la moto et de la faire ronronner dans la cour comme un malin. On dirait le bad boy qui vient chercher sa petite princesse en douce. Je prenais mes chemins préférés. Une fois avoir quitté le centre ville de Cambridge, je prenais une route plus calme à l'extrémité de la ville, avec beaucoup de verdure, des arbres, des fleurs qui commençaient à éclore seulement. Je regardais de temps en temps Margot par dessus mon épaule et elle avait l'air de kiffer le moment. Après plusieurs minutes assez longues, j'arrêtais la moto à l'entrée d'un bois.