life goes by · janvier 2030 — Peut-être que ce divorce était la pire erreur de ma vie. Peut-être que la laisser filer, sans rien lui avouer de ce qui se passait réellement était ce que j'avais pu faire de pire comme choix. Et maintenant, la voir avec un autre, son fiancé, c'était sûrement la pire torture qu'on pouvait me faire. J'avais toujours été possessif avec elle, toujours. Dès l'instant où j'ai eu des sentiments pour elle, ils n'ont fait que grandir, grandir et encore grandir. Et c'était pour cette raison qu'ils étaient encore là aujourd'hui, ces putain de sentiments. Après dix ans, elle savait faire battre mon cœur au rythme qu'elle voulait. Par un regard, par un sourire. Par un baiser. Par une parole. “Lui trouve pas d'excuse s'il te plait” Parce que je supportais pas la voir soumise à un homme de cet acabit. C'était un être abject qui n'avait clairement aucun respect pour ses parents. Comment pouvait-elle le cautionner en fait ? “Quoi, il te frappe ? C'est encore pire Kaya” Parce que si je n'avais pas été le plus parfait des maris, jamais je n'avais levé la main sur elle. Non, je ne pouvais pas imaginer qu'elle soit aussi faible face à lui, pas quand elle a su me tenir tête par le passé. Mais le truc, c'est que je la voyais comme une âme sensible que je voulais protéger à présent, de cet homme qu'est son fiancé. Tout proche d'elle à présent, essuyant un refus de sa part, je réitérais l'invitation. “Embrasse-moi, cale-toi dans mes bras.. Reviens-moi. Kaya, reviens-moi.” C'était on ne peut plus clair en fait.

life goes by · janvier 2030 — Pourquoi lui faire ça ? Pourquoi tant tenir à ce qu’elle revienne quand il n’avait pas cherché à la retenir une seule seconde dix ans en arrière ? Elle ne comprenait pas en fait. Et ça la rendait dingue de le voir persévérer de la sorte alors qu’elle avait l’intime conviction qu’il fallait arrêter de s’acharner de la sorte. « Pourquoi pas ? » Pourquoi est-ce qu’elle ne pourrait pas tenter de minimiser ses actions ? Pourquoi est-ce qu’elle n’aurait pas le droit d’inventer tout et n’importe quoi pour justifier les paroles qu’il avait pu avoir ? Dans le fond, elle faisait ce qu’elle voulait mais c’était comme se battre face à un mur. Au fond d’elle, elle savait que Nicholas ne lâcherait pas. Parce qu’il ne l’avait jamais fait du temps où ils étaient ensemble. « Laisse tomber » Elle détournait le regard préférant éluder la question. Ouais, ça ne servait à rien de parler de ça de toute façon. C’était le genre de détail qui ne regardait que Lilian et elle, personne d’autre de toute façon. « Arrête ça.. » C’était un supplice ce qu’il était en train de lui faire endurer et il avait juste tellement pas le droit d’agir de la sorte avec elle. Il avait tellement pas le droit de la torturer comme ça. « Je peux pas » qu’elle répétait alors que son souffle se répandait sur son visage lui faisant complètement perdre la tête. « Y a ta copine qui doit t’attendre.. » Avait-il oublié qu’il n’était plus célibataire maintenant ? Il ne pouvait pas faire ça, jouer avec ses nerfs de la sorte. « Je ne peux pas revenir » et y avait ses doigts qui venaient délicatement longer la peau de son bras l’électrisant au passage. Pourquoi est-ce qu’elle n’arrivait pas à résister comme ça ?

life goes by · janvier 2030 — Sûrement que si je lui disais mes regrets, elle comprendrait mes agissements actuels. Mais elle devait s'en douter non ? C'était étrange de se dire qu'après dix ans, elle pouvait faire battre mon cœur aussi rapidement. Après tout, on a été marié pendant trois ans. On a divorcé et on a vécu nos vies chacun de notre côté. Et maintenant, je n'arrêtais pas de penser à elle, à son corps contre le mien. Ses baisers sur ma peau. Tout ça, c'était ce qui me rendait fou, et j'étais prêt à tout laisser tomber pour la récupérer. Elle et uniquement elle. “Parce qu'il n'a pas à insulter tes parents, ni à t'insulter toi. Tout simplement.” Et pourtant, malgré ça, elle lui trouvait des excuses et c'était vraiment incompréhensible. Encore plus quand elle voulait nier la question. J'étais pas d'accord avec ça mais je voyais bien qu'elle ne voulait pas en parler. Alors tant qu'elle nierait la chose, je n'allais pas pousser... du moins, pour le moment. Je préférais de loin me rapprocher d'elle, la faire craquer, faire en sorte qu'elle m'embrasse et me laisse faire ce dont elle a envie. “Je m'en fous d'elle.. c'est toi que je veux” Et c'était honnête comme réponse. Kaya avait beaucoup plus d'importance que cette midinette rencontrée il n'y a pas si longtemps. “Bien sûr que si tu peux” Mes lèvres effleuraient les siennes, mes doigts se posaient sur ses hanches. “Je t'aime toujours” avouais-je alors que j'agrippais sa taille pour la porter jusque sur le lavabo.

life goes by · janvier 2030 — « C’est pas important » Et dans tous les cas, ça ne regardait qu’elle est personne d’autre. Il n’avait pas à se mêler de tout ça. Il n’avait pas à s’en mêler parce que c’était sa vie privée et non la sienne. Elle pouvait gérer toute seule ce qui se passait dans son couple et il n’avait pas son mot à dire dedans. Point final. Sauf que forcément, il ne l’entendait pas de cette façon et elle avait bien du mal à résister. Entre sa respiration saccadée, son cœur qui cherchait à sortir de sa poitrine, elle devenait complètement dingue en fait. « Ma vie n’est pas ici Nicho. » Alors que la sienne si. Rien que ça devrait pencher assez fort dans la balance pour les stopper directement. Parce qu’elle n’allait pas rester ici, fallait qu’il se le rentre en tête. Elle allait repartir et lui resterait. Ils ne pouvaient pas retraverser une énième séparation et elle, elle ne pouvait pas quitter Lilian. Il savait pas à quoi elle avait à faire et elle ne pouvait juste pas s’en aller tranquillement. Mais y avait ses lèvres qui venaient effleurer les siennes et elle perdait totalement le contrôle, fermant les yeux, attendant d’en avoir plus. Pourtant, elle avait cherché à lutter contre cette attraction mais peine perdue, elle finissait toujours par y succomber qu’elle le veuille ou non. Et le je t’aime qu’il sortait doucement, ça la prenait aux tripes. Vraiment. Elle en avait presque le souffle coupé à moins que ça ne soit ses mains sur sa taille qui lui arrachait d’ailleurs un hoquet de douleur alors qu’il la posait sur le lavabo. Inspirant un coup, elle tentait de feindre la normalité espérant qu’il ne tique pas, qu’il n’y trouve rien d’étrange et peut-être que pour le déstabiliser un peu, elle venait prendre ses lèvres doucement espérant lui faire oublier en un baiser.

life goes by · janvier 2030 — Bien sûr que je l'aimais, c'était pas évident depuis les deux derniers mois ? À la chercher dans tous les coins de rue, à l'appeler sans cesse pour avoir de ses nouvelles. C'était évident, mais elle ne le voyait pas. Préférant rester dans son refus, dans le déni. Rester avec son fiancé qui la rend si heureuse alors que pas du tout. J'ai vu comment il la traitait, j'ai vu le mépris qu'il pouvait avoir pour elle. Ce n'était pas de l'amour, c'était une relation compliquée qui nécessitait une grande conversation pour redevenir saine, chose qu'elle n'était clairement pas. “J'te suivrai où tu veux” glissais-je, mes lèvres proches des siennes, mon souffle s'abattant sur elle. J'étais prêt à la suivre à Paris s'il le fallait, parce que je ne voulais plus perdre une seule seconde avec elle. C'était elle et elle seule, qu'importe la fille qui m'attendait dans le musée. Elle ou une autre. Je m'en fichais, c'était elle. Un point c'est tout. Alors ouais, je lui disais que je l'aimais, avant de la porter sur le lavabo, pour une position un peu plus pratique pour ce qu'on pouvait s'apprêter à faire. Seulement, j'étais tombé sur un endroit qu'il ne fallait pas. Preuve est qu'elle a eu mal, et c'était pas le but de la manœuvre. Pire encore, elle cherchait mes lèvres pour m'embrasser, sûrement pour détourner mon attention, mais non. “Kaya..?” Me reculant, les sourcils froncés, j'ouvrais son manteau et je relevais ses vêtements pour découvrir un bleu de la taille d'une grosse main sur son flanc et instantanément, la rage s'empara de moi. “C'est lui ?”

life goes by · janvier 2030 — Ouais, peut-être que ça marcherait parce qu’elle ne tenait absolument pas à se justifier sur ça. C’était même tout l’inverse en fait. Elle ne voulait pas en parler et point final. Encore une fois, elle le sous-estimait. La manière dont il disait son prénom prouvait bien assez qu'il avait capté et malgré les airs d’innocente qu’elle tentait de donner, il n’était pas dupe. Saisissant son manteau, il défaisait les boutons de celui-ci alors qu’elle le poussait de ses mains tentant de lui barrer le chemin. « Arrête, arrête » C’était presque si elle le suppliait en fait. Parce qu’elle ne voulait pas qu’il aille plus loin mais malgré tous ses efforts, il empoignait son pull relevant celui-ci. Elle fermait les yeux coupant même sa respiration comme si ça allait changer quelque chose avant de tourner la tête. Agrippant les pans de son pull, elle le baissait soudainement. « C’est rien du tout, je me suis cognée contre un meuble, ça arrive tout le temps. » Après tout, la jeune femme avait eu la réputation d’être sacrément maladroite alors peut-être que repartir sur ça la sauverait pour le coup. C’était tout ce qu’elle souhaitait en fait. « J’te promet, c’est rien du tout. Dans deux trois jours ça sera plus là. » Et là, son unique but était de chasser la colère qui noircissait les traits de Nicholas parce que clairement, elle sentait que ça pouvait mal tourner. Refermant son blouson, elle poussait un soupir cherchant à le repousser une nouvelle fois. « Laisse tomber il faut que je rentre, il doit sûrement avoir besoin de moi. » Prendre la fuite, c’était devenu une habitude chez elle.

life goes by · janvier 2030 — Un porté avait suffi pour démasquer la supercherie qu'était son couple. Un hoquet de douleur et la voilà qui m'embrasse comme si de rien était. Elle n'aurait pas fait ça, clairement pas, si elle n'avait pas ressenti ce pincement au moment même où mes mains l'ont agrippée. Alors ouais, je soupçonnais un truc, et ça allait de paire avec la conversation qu'on a pu avoir au préalable. Rien à faire que ma copine se balade dans le musée. Rien à faire que des femmes veulent faire leurs besoins dans ces toilettes. Tout ce que je voulais moi, c'était la vérité, chose qu'elle se gardait bien de me dire, malgré quelques fois où j'insistais. “Non” lui envoyais-je tout en continuant de la déshabiller, pour y découvrir un hématome sous sa peau. C'est une blague. Elle s'est cognée, dit-elle. Et mon cul, c'est du poulet ? “Alors pourquoi tu voulais pas que je regarde si t'as rien à cacher ?” Non, ce n'est pas du à sa maladresse, c'était l'autre connard qui lui a fait ça. “J'en ai rien à foutre, j'vais le tuer” soufflais-je, le regard noir et la haine grandissante pour cet être malfaisant, qui s'était approprié Kaya, comme un objet qu'il manipulait à sa guise. Clairement, il n'allait pas s'en sortir. Qu'importe les moyens que j'allais utiliser, j'allais réussir à la venger. “Il a besoin de son punching ball ? C'est mort Kaya, t'y retourne pas” Il était hors de question que je la laisse retourner dans les bras de cet homme qui lui fait tout sauf du bien. C'était pas ça l'amour, c'était pas ça le mariage.

life goes by · janvier 2030 — « Parce que t’allais forcément voir le mal où il n’y en a pas. » Elle se perdait dans ses mensonges, c’était presque dingue en fait. Mais elle ne savait pas quoi dire pour rattraper le coup, pour l’empêcher de partir sur cette direction là ou tout du moins le faire bifurquer. Mais ouais, c’était compliquée pour la peine parce qu’il était sûrement encore plus têtu qu’elle et persuadé d’avoir raison. « Arrête, dit pas ça Nicholas. Regarde-moi. » Elle essayait d’accaparer son attention sans grand succès. « Regarde-moi » Attrapant son visage de ses doigts, elle venait frôler ses lèvres pour le calmer au moins un peu. Pour lui faire sortir tout ça de la tête et qu’il ne regarde plus elle mais c’était dingue comme son regard avait pu changer. Au final, il se fichait bien de tout ce qu’elle pouvait dire là maintenant tout de suite. La seule chose lui important étant de « tuer » l’homme qu’elle allait épouser. « Ne t’en mêle pas d’accord ? Laisse-moi gérer ça mais ne t’en mêle surtout pas. » Il allait juste empirer la situation en fait. Il savait pas ce que c’était et.. Non, il ne pouvait pas aller le voir ni même lui parler parce que c’était elle qu’il allait foutre dans la merde et ça, elle préférait éviter. « Je te promet que ça va. C’était juste un accident, ça ne se reproduira pas. » Mais est-ce qu’il allait l’écouter rien qu’une seule seconde ? Elle n’en était absolument pas sûre pour la peine. Sûrement pas. Pas avec le regard noir accroché à son visage. Quelque part, ça lui faisait peur de le voir comme ça. Comme s’il ne se contrôlait plus vraiment et qu’il allait tout faire péter d’une seconde à l’autre sans qu’elle ne puisse faire quoi que ce soit pour l’en empêcher.

life goes by · janvier 2030 — Je ne pouvais plus réfléchir calmement, c'était fini. Dès l'instant où l'idée que Lilian la battait est entrée dans ma tête, j'étais incapable de penser à autre chose. Même les lèvres de Kaya sur les miennes ne pouvaient plus me calmer, c'était une horreur et je sentais la rage monter un peu plus à chaque seconde, c'en était difficile d'y voir clair. Ne serait-ce que les paroles de Kaya qui minimisait encore une fois les choses. C'était son truc ça, minimiser, alors que moi, j'étais réaliste sur les choses. Ses mains entouraient mon visage, comme si elle arriverait à me canaliser. Mais c'était trop tard, beaucoup trop tard. Me canaliser ? Nope, pas après ce que je venais de découvrir. “Te laisser gérer ça ? Tu vas te MARIER avec un homme qui te frappe Kaya, je peux pas, non, je peux pas” Et elle était loin de la rupture, elle était à fond dans cette relation malsaine et dangereuse. Je pouvais pas la laisser faire, je devais agir. Si ce n'était pas en tant qu'avocat, ce serait en tant qu'ex-mari un peu trop protecteur. “C'était la première fois ?” demandais-je, faignant un calme olympien alors que c'était simplement pour soutirer des informations. Sous l'énervement, elle ne me répondra pas. Et peut-être qu'elle voit mon petit jeu, parce que mon regard restait noir, mais qu'importe. Si c'était la première fois, il allait forcément recommencer. “J'peux pas te laisser retourner là-bas, avec lui... je peux pas Kaya, je suis malade à l'idée de le savoir porter sa main sur toi” Ma main venait caresser sa joue, glisser dans ses cheveux, alors que mon regard s'attendrissait au fur et à mesure que je la regardais. “Je peux pas.. je peux pas le laisser s'en sortir”

life goes by · janvier 2030 — Il n’aurait jamais dû voir ça, il n’aurait jamais dû être conscient de ce qui pouvait se passer à l’abri des regards. Parce que c’était plus facile quand personne n’était au courant, quand personne ne savait ce qui pouvait se passer. Mais elle avait beau lui raconter tout et n’importe quoi, il n’avalait aucun de ses mots. Absolument pas dupe de ce qu’elle pouvait lui dire. Même après toutes ces années, il était encore capable de discerner ses mensonges sans faire le moindre effort. Lilian, lui, arrivait à gober plus ou moins ce qu’elle pouvait raconter. « C’est pas si dramatique que ça et, j’te promet que ça va Nicho. Tout vas bien. » Il avait toujours détesté quand elle agissait de la sorte. A dédramatiser tout, à faire comme si rien n’était vraiment important quant au contraire ça l’était. Mais elle voulait pas l’entraîner là-dedans, c’était son problème à elle, pas celui des autres. Alors quand il lui demandait si c’était la première fois que ça arrivait, elle répondait peut-être un peu trop rapidement « oui » avant de détourner le regard incapable de soutenir le sien. Exactement ce qu’il fallait pour la trahir. Une piètre menteuse qu’elle était dans la finalité. « Nicho.. C’est plus à toi de me protéger. C’est plus ton rôle et j’te dis que ça va. Est-ce que j’ai l’air malheureuse ? » La vraie réponse était oui mais elle était presque certaine de ne pas renvoyer cette image-là alors peut-être que si elle réussissait à le convaincre qu’elle était bien malgré tout, que tout était en train de s’arranger, il finirait par la laisser tranquille. « Reste en dehors de ça s’il te plait » qu’elle soufflait alors que sa main venant s’aventurer sur son visage puis dans ses cheveux. Et il semblait se calmer réellement cette fois ce qui mine de rien était plutôt bon signe pour la peine.