life goes by · février 2030 — Être enfin avec elle, son corps contre le mien. Sentir sa chaleur se mêler à la mienne. Je savais qu'ici elle était en sécurité et c'était sûrement pour le mieux. Seulement, est-ce qu'elle l'avait quitté ? C'était la question que je me posais dès l'instant où elle a franchi le pas de la porte. Non, elle ne l'avait pas quitté, et ça me foutait la rage. “Je m'en fiche des problèmes Kaya, je veux ta sécurité. Tant que tu seras avec lui, tu le seras pas” Je soupirais, avant d'ajouter. “J'ai toute une armada d'avocats, je peux m'en sortir. A contrario, il aura plus de mal si tu viens à porter plainte contre lui pour violences conjugales” Et j'étais moi-même avocat, je savais de quoi je parlais. D'autant plus qu'on était dans ma ville, et je connaissais la plupart des juges du District. J'appréciais cependant les baisers qu'elle me prodiguait dans le cou, preuve de son attention envers moi. “Non. Ou alors je viens avec toi” C'était non négociable. Je ne la laisserai pas y retourner sans un minimum de sécurité. Et clairement, si je l'emmenais à cet appartement, c'était juste pour mettre un terme à cette relation nocive et malsaine, récupérer ses affaires, et la faire emménager chez moi. Je ne voyais aucune autre issue possible. Mais clairement, c'était pas le sujet principal. Ma main sur son ventre, je comprenais que la grossesse l'était. L'écoutant, j'étais pris d'un haut le cœur. “Il sait que tu es enceinte ?” Après tout, il ne l'était peut-être pas, et dans ce cas, tout irait bien. “Tu veux que je n'assume pas cet enfant ?” Est-ce qu'elle se rendait compte de ce qu'elle me demandait, concrètement là ? Parce que c'était affreux. Faire croire à cet ignoble être humain qu'il est le père de MON enfant ? Le laisser l'élever et... non, non, je ne pouvais pas.

life goes by · février 2030 — Elle avait juste l’impression de patauger dans l’inconnu en fait. Elle ne savait plus dans quelle direction aller ni rien de tout ça. Mais si pour le moment elle avait su tenir sa grossesse dans la confidentialité la plus totale, il y aurait bien un moment où les choses commenceraient à se voir. Et là, elle aurait besoin d’un alibi en béton pour ne pas finir six pieds sous terre. Sauf que pour ça, il lui fallait l’accord de Nicholas. Il fallait qu’il ne vienne pas s’en mêler et qu’il accepte de ne pas faire partie de cette vie-là ? La question était : le ferait-il ? Dans un sens, elle aimait penser que oui. Après tout, il n’avait pas voulu d’un premier enfant avec elle, peut-être que là, il se sentirait totalement dépassé par tout ça et.. Ouais, elle savait pas en fait. « Et si je ne suis pas avec lui, c’est toi qui ne le sera pas. » Donc dans le fond, il n’y avait aucun gagnant. Autant rester comme ça. Après tout, elle subissait depuis un moment déjà, elle pouvait encore l’affronter. « J’ai.. J’ai pas les moyens de me payer un avocat Nicho. » Difficile à croire si on prenait en compte sa notoriété et les voyages qu’elle se payait mais Lilian gardait la main sur tout. En partant loin de lui, elle renonçait à tout ce qu’elle avait gagné. Même maintenant elle devait demander son accord pour le moindre achat alors l’avocat ? Nop, pas du tout dans ses possibilités. « Si tu viens, ça va juste empirer les choses. » Et quand elle disait qu’elle allait rentrer, c’était réellement. Pas pour quelques heures. Il ne pouvait donc pas être présent. « Non.. Il ne sait pas, j’ai encore rien dis sur ça. » Parce que les dates ne concordait pas et qu’elle préférait s’octroyer un peu de répit, sûrement. Et quand il posait la question de but en blanc, elle déglutissait difficilement. « Bah.. Je me dis que ça serait le plus facile. » Ok, elle sentait que la conversation allait mal tourner. Se redressant pour le regarder réellement, elle poussait un soupir. « Tu sais que c’est compliqué Nicho, toute cette situation est.. Impossible. Mais y a pas d’autres solutions. »

life goes by · février 2030 — Je n'aimais pas cette situation et je regrettais de plus en plus amèrement d'être intervenu dans leur appartement. A cause de ça, je me retrouvais privé d'elle et c'était non cautionnable. “Je peux m'en sortir Kay. Laisse-moi gérer ça et on s'en sortira tous les deux” J'avais les meilleurs avocats de la ville à mes côtés et clairement, il était possible que je m'en sorte qu'avec du sursis. Certes, j'aurais une condamnation à mon actif mais ce serait qu'un détail. Et puis, j'avais quand même des circonstances atténuantes. Il frappait sa fiancée, ce qui prouve qu'il n'est pas mieux et qu'il méritait bien ce que le sort lui a réservé. “Je t'en offre un, s'il le faut. Je travaille avec une centaine, je peux même les faire travailler pro-bono pour toi. S'il te plait, considère cette option” Je voulais pas la perdre, pas une seconde fois. On se retrouvait, on allait être parents ensemble et.. ouais, peut-être pas en fait, vu les paroles qu'elle lâchait peu à peu. Je soupirais, essuyant son premier refus pour que je vienne avec elle. Puis une chose qui semblait être une bonne nouvelle, il n'était pas au courant de la grossesse et c'était à notre avantage, si elle daignait écouter ce que j'avais à lui dire. Et là, la colère s'emparait de moi à la rapidité d'une fusée. “Je laisserai pas ce connard s'occuper de mon enfant Kaya. J'te le dis clairement.” Et je ne rigolais pas pour le coup. J'avais assumé Enzo, après quatre ans d'absence dans ma vie. J'allais assumer cet enfant, quoiqu'il en coûte. “Laisse-moi t'expliquer les choses. On a couché ensemble, à plusieurs reprises et un bébé en découle. Tu te fais frapper par un homme qui ne cesse de te rabaisser encore et encore et qui te rend plus malheureuse que jamais. Tu veux retourner vers cet homme et le laisser élever mon enfant, lui laissant la possibilité de le battre lui à son tour ? T'es folle ou quoi ? Je peux pas te laisser faire ça. Clairement.. je peux pas. Alors tu vas accepter l'avocat, on va aller devant la justice porter plainte, j'assumerai mes actes et au pire des cas... j'engagerai quelqu'un pour le piéger pour pornographie infantile ou quelque chose du genre” Glissant ma main sur sa joue, rapprochant mon visage du sien, mon regard plongé dans le sien, le calme revenait petit à petit juste par ce contact. “Je t'aime, et je te laisserai pas tomber. Ni toi, ni le bébé”

life goes by · février 2030 — Comment lui faire entendre raison ? Elle n’en avait aucune idée. La vérité était qu’elle pataugeait complètement dans toute cette situation et elle n‘arrivait même pas à se convaincre elle-même de ce qu’elle devait faire ou non. « Gérer ça ? Mais tu vas gérer ça comment ? En t’infiltrant chez moi pour lui casser la gueule ? » Non mais parce que ce n’était définitivement pas la manière dont on réglait les problèmes en fait. Loin de là même. « Quoi ? Parce que c’est moi soudainement tu pourrais engager une tonne d’avocat ? Et t’en fais quoi de toutes les autres ? De toutes celles qui n’ont pas les moyens ? T’en fais quoi hein Nicho ? » Non mais parce que c’était bien beau d’essayer de la sauver mais à quel prix ? Et non, en fait elle ne comprenait pas comment les choses avaient pu déraper de la sorte. Sauf que visiblement, la conversation n’arriverait pas là où elle voulait qu’elle aille. Parce qu’il n’était pas d’accord avec elle et qu’il semblait soudainement prendre très à cœur la fonctionnalité d’être père. « On a couché ensemble deux fois. Juste deux fois. C’était juste le temps d’une journée et je suis désolée si ça t’a donné l’impression qu’on pourrait retourner ensemble. Si t’as cru qu’on pourrait réellement reprendre tout ce qu’on a laissé il y a dix ans mais.. » Se levant du canapé, elle poussait un soupir se contrôlant un maximum pour ne pas lever la voix. « La vérité est que notre relation a toujours été désastreuse. Peu importe combien on a pu être heureux, on a jamais été capable de faire autre chose que se détruire alors non, je ne vais pas accepter l’avocat et non, tu ne te mêleras pas de tout ça parce que devine quoi, t’as perdu le droit de contrôler ma vie il y a des années. » Récupérant sa veste traînant sur le canapé, elle la plaçait sur ses épaules prête à s’en aller et tant pis si ça voulait dire affronter l’enfer. « L’amour ça fait pas tout, tu devrais pourtant le savoir. » Sinon, le divorce n’aurait jamais été prononcé.

life goes by · février 2030 — Peut-être que dix années passées séparés n'étaient pas suffisantes pour qu'on puisse s'entendre sur quelques points. C'était d'ailleurs les divergences d'opinions qui ont eu raison de notre couple. Et j'avais pas envie de repartir dans ce genre de disputes, même si là c'était question de sa sécurité et de notre enfant. Seulement, je n'avais pas le choix parce que, comme j'ai dit, c'était sa sécurité. Et notre enfant. Je ne pouvais pas abandonner comme ça, juste la laisser filer et retourner dans les bras de cet homme si... imparfait pour elle. “En me livrant à la police. En lui donnant plus de moyen de pression sur toi. Et ouais, le fait que ce soit toi pourrait me faire bouger des montagnes. T'as toujours été plus importante que quiconque Kaya et tu le sais très bien !” commençais-je à dire, élevant peut-être un peu trop la voix. Et j'avais l'impression qu'elle voulait mettre tout en œuvre pour me faire craquer, chose qu'elle savait pertinemment être une mauvaise idée. “Ose me dire qu'on aurait pas couché ensemble dans les toilettes du musée si j'avais pas trouvé la preuve que ton fiancé te bat ?” Je commençais à perdre patience, tant l'énervement ne cessait de me prendre aux tripes. “C'est facile de dire ça, trop facile Kaya. Et prends pas la fuite” Mais elle était déjà debout et elle mettait sa veste, preuve qu'elle était sur le départ. Me levant à mon tour, je me ruais vers la porte d'entrée pour l'empêcher de s'en aller. Hors de question qu'elle retourne là-bas. “J'suis pas d'accord. L'amour ça fait tout. On a su se retrouver après tant d'emmerdes, c'est pas pour rien. Alors dis pas ça... Dis pas ça. DIS PAS ÇA !” Et essoufflé, je tentais de me reprendre, pour ne pas réveiller Enzo qui dormait. “Je t'aime bordel, ça compte pas peut-être ?”

life goes by · février 2030 — Si l’amour avait été suffisant dans tout ça, il était clair que jamais la question du divorce n’aurait été abordée. Et pourtant, malgré tout l’amour qu’ils avaient pu se porter, malgré toutes les épreuves qu’ils avaient traversées, ils avaient quand même fini par réellement se quitter. Alors oui, c’était la preuve que l’amour, ce n’était pas assez. Que l’amour ne faisait pas tout. Et peu importait ce qu’il pouvait dire, elle savait qu’elle avait raison. « Sauf que je ne te le demande et je ne veux pas que tu le fasses. » Pourquoi est-ce qu’il ne comprenait juste pas qu’elle ne lui demandait pas ces choses-là ? Pourquoi est-ce que ça ne pouvait pas simplement entrer dans sa tête en fait ? « Peu importe, ce n’est pas arrivé. Ce n’est pas arrivé et ça n’arrivera plus ! » A quoi ça rimait tout ça ? A se battre de la sorte encore et toujours. Dix ans après, rien n’avait changé. Ils continuaient à trouver n’importe quel prétexte pour se rentrer dedans et c’était sûrement le signe qui prouvait qu’ils ne pouvaient pas être ensemble, incapables de s’entendre, préférant se déchirer par-dessus. Alors quand il lui demandait de ne pas prendre la fuite, elle n’écoutait pas un seul mot préférant se diriger vers l’entrée avant qu’il ne la devance lui bloquant le passage. « Bouge de là Nicholas ! » Catégorique, elle comptait bien pouvoir quitter l’appartement alors que lui perdait complètement ses moyens se mettant presque à hurler. « JE DIS CE QUE JE VEUX ! » Et il était aveugle et idiot en proclamant le contraire parce qu’elle avait terriblement raison. Détournant le regard, elle croisait les bras sur sa poitrine poussant un soupir. « Tu vas faire quoi ? Me séquestrer ici ? M’obliger à former une famille avec toi ? » Un rire venait sortir de ses lèvres alors qu’elle secouait la tête. « T’as pas voulu de notre premier enfant, t’as aucun droit sur celui-là. » Vlan.

life goes by · février 2030 — Je voulais pas m'engueuler avec elle, clairement. Ce n'était pas le bon moment, vis à vis de son fiancé mais aussi vis à vis de son bébé. Enfin notre bébé. Même si elle ne voulait pas que je l'assume. Et je ne comprenais pas pourquoi elle était si butée alors qu'on avait les moyens de s'en sortir. Sauf si elle voulait réellement rester avec ce Lilian parce qu'elle l'aimait plus que tout, quitte à se prendre des coups, preuve de son amour. Ça me donnait envie de vomir en fait. Je me rendais compte qu'elle se complaisait dans son malheur et que c'était une discussion de sourd. Après tout, rien ne changerait entre nous. On était bien trop buté tous les deux. Me rendant jusqu'à la porte, j'évitais qu'elle s'en aille, je ne supportais pas de la perdre une nouvelle fois. Mais elle semblait être résignée à le faire. Et je restais silencieux par rapport à tout ce qu'elle disait, sentant la colère monter encore et encore. Mes poings se serraient de plus en plus, au point que mes ongles perforaient ma peau. J'avais toujours eu des problèmes avec ma colère, mais c'était encore pire depuis mon accident en 2017. Je respirais peut-être un peu trop fort, la fixant avec rage. Et je finis par ouvrir la porte, tout en la regardant. “Si tu pars maintenant, ne reviens plus jamais. Tu m'entends ? Plus jamais. Même quand il viendra te battre de nouveau parce que t'es venue te réfugier ici. Ou encore quand il apprendra que tu l'as trompé. Et que ton enfant n'est pas le sien.” Je lui présentais donc la sortie. “Tu peux t'en aller maintenant.” La mâchoire serrée, je n'ai pas pu réprimer ce cri de colère. “PARS !”

life goes by · février 2030 — Là, c’était bas ce qu’elle faisait. Lui balancer un truc pareil en plein visage, c’était immonde. Surtout si on partait du fait qu’il venait de lui ouvrir la porte et de prendre soin d’elle malgré tout. Alors ouais, dans le fond, elle savait qu’elle n’avait pas le droit de lui dire un truc comme ça. Elle n’avait pas le droit de lui manquer autant de respect ou bien même de chercher à le faire sortir de ses gonds quand la seule chose qu’il voulait c’était prendre soin d’elle. Et dans le fond, elle était juste terrorisée à l’idée de repartir avec lui. Parce que ça pouvait engendrer des tas de chose et peut-être qu’elle n’était juste pas prête à ça. Elle en savait rien en fait. Elle ne savait rien du tout à part le fait qu’elle était complètement en train de merder. Preuve étant qu’elle était allée assez loin pour lui faire péter les plombs et que dans le résultat, il avait fini par ouvrir la porte lui hurlant dessus. Ne reviens jamais. Sursautant à l’éclat de voix à la fin, elle se mordait la joue avec rage mettant alors un pied dehors. Fallait qu’elle réfléchisse. Si elle franchissait vraiment la porte, elle ne pourrait plus jamais revenir en arrière. Elle ne pourrait plus jamais le revoir ou venir se réfugier dans ses bras comme elle l’avait fait juste avant. Est-ce que c’était ça qu’elle voulait ? Un deuxième pas mais cette fois en arrière. Faisant volte-face, elle le regardait une fraction de seconde avant de rompre le peu de distance pour passer ses bras autour de son cou. « Pardon, pardon.. Je suis désolée » Se collant contre lui, elle faisait abstraction de ses muscles endoloris préférant venir chercher ses lèvres comme ultime excuse. « Il va me tuer Nicho.. » Littéralement. Il allait juste la tuer si elle ne revenait pas. Il trouverait toujours un moyen.

life goes by · février 2030 — Ma fureur atteignait alors son apogée, à l'instant même où elle me rappelait ce qui s'est passé il y a plus de douze ans. L'avortement. Certes, je n'avais pas voulu de cet enfant, arrivé trop tôt dans notre relation, clairement. Mais elle avait accepté mon choix, elle en avait fait son choix puisqu'on avait été ensemble au planning familial afin de procéder à cette intervention. Me le foutre en pleine gueule, en me balançant au nez que je n'avais aucun droit sur ce nouvel enfant. Et bien qu'elle se barre ouais, qu'elle s'en aille mais qu'elle ne revienne jamais. Elle n'avait pas le droit de débarquer dans ma ville, dans ma vie, et foutre tout en l'air pour ensuite m'interdire de voir grandir mon enfant, de m'obliger à laisser un homme violent l'élever. C'était impossible à concevoir. Et ouais, qu'elle dégage maintenant, que je claque la porte et que j'aille me défouler dans ma salle de sport, où mon sac de frappe m'attend. Mais elle était longue, Kaya. Elle avait franchi la porte que d'un pas. Elle hésitait. Pourquoi donc ? Après tout, c'était ce qu'elle voulait, que cette bulle n'ait pas existé. Ne pas avoir craqué, ne pas tomber enceinte. Vivre dans cette relation abusive dans la honte. Là, qu'importe ce qu'elle faisait, j'étais sous pression et il me serait compliqué de redescendre. Seulement voilà, elle venait de faire demi-tour, me regardant avant de sauter dans mes bras, m'embrassant par la même occasion. Mais j'avais encore la mâchoire serrée, n'arrivant tout simplement pas à faire abstraction de ses mots, aussi durs pouvaient-ils être. “Il va pas te tuer” disais-je avant de refermer la porte, pas aussi violemment que j'avais cru le faire. Et je retournais vers le salon, lui laissant le soin de le faire par elle-même. “Je m'occuperai de lui” finissais-je par dire en me réinstallant sur le sofa, le visage toujours fermé, le regard fixe droit face à moi, avant que je ferme les yeux afin de me calmer par moi-même.

life goes by · février 2030 — Elle était pas certaine qu’il comprenne vraiment ce que Lilian pouvait faire. Et elle, elle n’était pas certaine de pouvoir vivre avec cette constante boule au ventre à l’idée qu’il puisse débarquer. Si elle ne rentrait pas, le simple fait de sortir dans la rue serait un calvaire pour elle. Parce qu’il pourrait l’attendre au détour d’une ruelle, dans un café et elle savait que ça ne serait pas jolie à voir. Alors bien sûr qu’elle avait toutes les raisons du monde de paniquer, de ne pas être cohérente. Et elle savait aussi qu’elle était allée trop loin dans ses mots avec lui. Elle n’aurait pas dû agir comme ça. Elle n’aurait pas dû lui dire ce qu’elle avait dit mais Kaya, elle avait toujours été virulente avec lui, il savait que parfois, elle pouvait aller bien trop loin avec la seule force de ses mots. Et même s’il avait refermé la porte, elle voyait à ses traits tirés qu’elle avait dépassé les limites et qu’il ne redescendait pas. Se mordant la lèvre, elle le suivait tête baissé jusqu’au salon où il prenait place sur le canapé. « Fais pas de connerie » Elle n’aimait pas l’intonation de sa voix ni même la menace qui pouvait planer derrière tout ça. « Je m’occuperais de lui » c’était tout sauf rassurant et ça pouvait laisser un grand nombre de choix au niveau de l’imagination. Toujours aussi mal à l’aise, elle venait s’asseoir à ses côtés déposant des baisers dans son cou, remontant doucement la ligne de sa mâchoire pour tenter de le calmer au moins un peu. Elle avait pas voulu le mettre dans cet état alors encore une fois, elle venait lui murmurer des excuses. « Je suis désolée Nicho ». Attrapant sa main, elle venait la poser sur son ventre comme si ça pourrait le détendre un peu prenant alors un air enfantin. « J’voudrais que ça soit une petite fille » Changement total de conversation mais si ça pouvait l’aider...