Isaiha n’aurait jamais pensé prendre autant de plaisir entre les bras d’une inconnue mais visiblement, c’était possible, poussant sa conception du romantisme et de l’amour dans ses derniers retranchements. Ainsi, il était possible de coucher pour coucher sans ressentir le moindre élan amoureux pour une femme ?! Il avait encore du mal à le croire alors que pourtant, il venait d’en éprouver la preuve la plus réelle qui soit. Allongé sur le dos, il se passa une main dans les cheveux, ignorant s’il devait l’étreindre ou au contraire, lui laisser toute son indépendance. Il s’était moins posé de questions tandis qu’il allait et venait en elle, d’abord en toute lenteur comme pour savourer cette étreinte nouvelle basée sur l’excitation de l’inconnu puis, beaucoup plus frénétiquement à mesure que la passion et le plaisir montaient crescendo en eux. Là, maintenant que la volupté retombait à mesure qu’il reprenait une respiration plus calme, son esprit se remettait à cogiter. Qu’était-il censé faire ? Avait-il aimé cela ? Devait-il la revoir ? Il pouvait répondre à au moins une interrogation : oui, il avait aimé posséder cette femme tout autant qu’il avait aimé s’abandonner à elle l’espace de quelques minutes. Pourrait-il être un adepte de ces rendez-vous sans lendemain ? Non. Il ne se sentait pas attiré par ce genre de rencontre. Isaiha restait un homme profondément adepte des relations basées sur un échange mutuel de respect, d’estime et d’élan romantique. Il avait besoin d’aimer sa partenaire, de désirer construire quelque chose à ses côtés. Une nouvelle fois, l’image de Capucine s’imposa à son esprit, entrainant avec elle un sentiment de culpabilité qu’il chassa d’un revers de la main mental. « Merci » souffla-t-il sans trop savoir pourquoi il la remerciait. Peut-être d’avoir mis fin à sa solitude l’espace d’un instant, de lui avoir fait confiance, de lui avoir permis d’oublier Amanda et sa douleur. Sans même le savoir, Lily-Rose avait commencé à tourner une page de sa vie qu’il ne pensait pas un jour parvenir à complétement mettre derrière lui. « Tu veux rester cette nuit ? » demanda-t-il un peu gauchement pour connaitre ses projets. « J’ai… J’ai beaucoup aimé… tu es une femme magnifique » tint-il tout de même à lui faire savoir. Il était important pour lui qu’il exprime son ressenti, qu’il lui dise qu’il avait passé un moment extraordinaire et qu’il la respectait en tant que femme, en tant qu’individu et que jamais dans son esprit, elle ne serait relégué à un rang d’objet sexuel. Il était ainsi, on ne pourrait pas le changer de sitôt.

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