to escape

aaron & romy

Je peux pas nier que je suis en train de paniquer. L'article de The Punisher, Feryel ma soeur adoptive qui balance mon numéro à son mec, Vice Président de la Eliot House. Lui-même qui balance à son tour mon numéro à d'autres tarés dans son genre. Ensemble, ils m'accusent d'avoir mit le feu à la résidence de leur confréries. Ils m'accusent d'avoir essayé de les tuer, et lorsqu'ils me demandent quel était mon alibi le soir de la tempête, je suis même pas fichue de leur en donner un. J'arrive pas à me souvenir d'où j'étais, de avec qui j'étais, et l'espace d'une minute, j'en viens à me demander s'ils n'ont pas raison. S'il je ne suis pas complètement devenue folle. Après tout, c'est possible. Je suis déjà un peu spéciale à la base, mais depuis cet accident pendant le Summer Camp, je peux pas nier que j'ai un peu changé. Que j'ai des problèmes, du style pertes de mémoire et autres. Pourtant, j'arriverais pas à me reconnaître à travers un tel acte. Moi, essayer de tuer des gens ? Impossible. C'est vraiment pas mon genre. Mais ils ont réussi à mettre le doute dans mon esprit, alors j'ai préféré demander à mes proches s'ils ne se souvenaient pas de ce que je faisais ce soir là. J'ai demandé à Aaron, qui m'a dit qu'il n'était pas avec moi, puis je lui ai expliqué la situation et il n'a pas hésité à me proposer de venir chez lui. J'ai finit par accepter. Après tout, j'ai pas envie d'attirer des ennuis sur mon colocataire. Puis personne n'aura à savoir que je suis chez Aaron. J'ai qu'à rester chez lui le temps que tout cela se calme. En espérant que ça soit bientôt. Je sursaute alors que j'entends toquer à ma porte. Putain, c'est qui ? Si c'est Cole, je me jette par la fenêtre. Mais j'entends rapidement la voix rassurante d'Aaron qui me dit que c'est lui. Je m'empresse d'aller lui ouvrir et le serre instinctivement dans mes bras alors que je découvre sa silhouette dans le couleur de l'immeuble. « C'est toi. » je dis en soupirant de soulagement, avant de m'éloigner un peu de lui. « J'ai cru que c'était un de ces tarés d'Eliots ... » je rajoute en passant ma main sur mon visage avant de me tourner pour vérifier que mon sac est bien prêt derrière moi. Je sais pas s'il a prévu qu'on parte tout de suite ou pas. Dans tous les cas, j'ai préféré me dépêcher.

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J'aurais jamais cru que me retrouver dans les bras d'Aaron me proccurerait un jour autant de réconfort. Tout comme je n'aurais jamais cru me retrouver un jour dans une telle situation. Vous l'imaginez ? Me terrer chez moi, recevoir des menaces, en venir à douter de moi-même. J'ai l'impression de devenir folle et je suis franchement à deux doigts de monter dans le premier avion et disparaître à nouveau à tout jamais. De toute façon, qu'est-ce que j'aurais à perdre ? Même Feryel me déteste depuis qu'elle sait que je suis à Nemesis. Que je reste ou parte, elle me détestera tout autant. Et en même temps ... Je sais pas, je m'en sens plus tellement la force. J'aimerais y croire, croire qu'un jour je pourrais trouver mon bonheur ici et pas ailleurs. C'est pour ça que la proposition d'Aaron me semble la meilleure en fin de compte. Rester chez lui quelques jours, le temps que ça aille mieux. Quitte à ne prévenir personne, sauf mon colocataire. Prendre un peu de recul. « Oui oui, tout est dans mon sac. Je l'attrape. » je lui dis, la voix fébrile, tournant deux fois sur moi-même comme si j'avais du mal à réfléchir, à savoir où aller. Je suis en panique totale en fait. « C'est bon, j'ai tout. On va où du coup ? » je lui demande en le suivant hors de l'appartement. Parce que c'est bien de me dire que je vais chez lui, mais peut-être qu'il a autre chose de prévu. Très sincèrement, je suis même pas en état de mettre en place le moindre plan. Tout ce que je veux, c'est qu'il m'emmène loin de tout ça et ne plus avoir à y penser.

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Je ferme la porte à clé derrière moi après que nous soyons sortis de l'appartement. L'espace d'une seconde, je me dis que fuir n'est peut-être pas une bonne idée. J'arrive pas à avoir les idées claires, ça part dans tous les sens dans ma tête. Un instant, je me dis qu'il vaut mieux que je m'en aille, que je m'éloigne un peu de Milo pour ne pas attirer les soupçons sur lui. Et l'instant d'après, je me dis qu'en partant, j'attirerais davantage l'attention de ces Eliots, peut-être même de la police. Et s'ils venaient alors que je ne suis pas là ? Et s'ils s'attaquaient à Milo ? Soudainement, j'en viens à me faire du soucis pour tous mes proches. Je me rends compte que ce coup-ci, mes actes pourraient vraiment avoir de grave conséquences, pas seulement sur ma vie mais sur les leurs aussi. Il n'y a qu'à voir avec Aaron. J'ai un soucis et le voilà déjà à ma porte pour me porter secours. J'aime pas savoir que je l'implique de la sorte. Surtout lorsqu'il me dit que Cole le suspecte déjà. « Quoi ? J'y crois pas, il est malade ce type. Mais t'es sûr que me venir en aide t'attirera pas des ennuis ? » je lui demande. Je ne voudrais pas qu'il se retrouve dans une situation impossible, pour moi. Je m'en veux, d'autant plus que ça n'aurait pas été pareil quelques semaines plus tôt. Je me rends bien compte qu'on s'est d'autant plus attachés l'un à l'autre depuis notre aventure dans un placard à Harvard. Toute personne qui s'attache à moi finit par le regretter et je me dis qu'il n'est qu'une question de temps avant que ça soit le cas avec Aaron. Je hoche la tête en silence alors qu'il me dit qu'il ne me quitte plus. J'aimerais lui dire de s'en aller, lui dire qu'il n'a pas à faire ça pour moi. Me montrer forte et assumer mes conneries toute seule. Mais je peux pas. Car je ne suis pas forte. Car là, tout de suite, j'ai besoin d'aide. De l'aide d'Aaron. Donc je le suis hors de mon immeuble et monte dans sa voiture, rongée par la culpabilité. Il s'installe à côté de moi et démarre la voiture sans dire un mot. Il finit par briser le silence, me demandant de tout lui raconter. Je soupire en fixant le tableau de bord. Il a le droit de savoir, après tout. « Il y a quelques jours, The Punisher m'a dénoncée comme étant membre de Nemesis. Ce qui est vrai. » je commence à dire. J'ai pas envie de lui mentir, ça ne sert plus à rien maintenant. « Depuis, Cole et acolytes me harcèlent et m'accusent d'avoir mit le feu à leur QG. J'ai dit que je n'avais rien fait, mais quand ils m'ont demandé où j'étais, je pouvais pas leur répondre. » j'explique. Je me rends compte que mes mains tremblent. « J'arrive pas à me souvenir de ce que je faisais ce soir là ... » je termine. Autrement dit, je suis incapable de prouver mon innocence.

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Mon courage s'est évanoui en même temps que mes souvenirs de cette nuit-là. D'habitude, il en faut plus pour m'effrayer, mais d'habitude, j'ai confiance en moi. Alors qu'aujourd'hui, ma confiance a volé en éclat. Comment puis-je me défendre, paraître crédile alors que je ne suis pas crédible à mes propres yeux ? Peut-être est-ce également mes médicaments. Peut-être qu'ils me rendent paranoïaque, que j'en prends trop. Oui, ça j'en prends trop, mais justement, c'était pour ne plus avoir à souffrir de vertiges ou de pertes de mémoire. Je me suis rabattue sur mon traitement, j'en ai sûrement abusé et me voilà dans un brouillard sans fin, semblable à celui dans lequel je me trouve lorsque j'oublie de me soigner. J'ai l'impression que quels que soient mes choix, ils finissent toujours pas être les mauvais. Mes mains tremblent, j'ai une boule au ventre et je me rends compte d'à quel point je suis pathétique, pitoyable. En mauvais état. Heureusement que Aaron est là, qu'il m'abandonne pas. Sans lui, j'aurais certainement fait une connerie, je serais sortie, j'aurais fait une crise, je me serais jetée dans la gueule du loup. Cole aurait eu la preuve qu'il cherchait, la preuve que je suis folle alliée et n'aurait eu qu'à me livrer à la police pour prouver sa propre paranoïa. Je sursaute alors qu'Aaron me demande l'objectif de Nemesis. Je déglutis avec difficulté. « Ca va pas te plaire. » je lui réponds avec une petite voix. C'est vrai, c'est un Mather. Et comme tout membre de confrérie, il doit être attaché à la sienne. « Le but de Nemesis c'est de détruire les confréries. Toutes. » je lui explique. « J'ai mes raisons pour vouloir cela et je comprendrais si tu les partages pas. Evites juste de me juger. » je termine, un peu sur la défensive. Clairement, je n'ai pas besoin de jugements pour le moment. Puis ça va, chacun fait et pense ce qu'il veut. Je pourrais aussi l'insulter d'imbécile pour faire partie d'une confrérie qui passe son temps à se chamailler avec une autre. Mais je ne le ferais pas, car je le respecte assez pour le laisser faire ses propres choix. Et si faire partie de la Mather et son choix, alors ainsi soit-il. « Non, j'avais pas bu. J'ai juste des ... séquelles depuis mon accident cet été. J'ai des pertes de mémoire, des vertiges, bref plein de problèmes. » je lui réponds dans un soupire. Fatiguée de tout cela. Fatiguée de moi-même. Je baille en regardant la route devant moi. Puis regarde Aaron en train de conduire. « Merci. » je lui dis. « Mais tu ne peux pas mentir. » je rajoute. Car il est hors de question qu'il mente pour moi. On me trouvera un alibi, mais je ne veux pas qu'il soit impliqué. Que ça se retourne un jour contre lui.

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Cela fait vraiment bizarre de voir un Aaron sérieux et concentré. Je dirais même l'air grave. Je l'ai toujours connu insouciant, joueur, mais ce soir je découvre une autre facette de sa personnalité. Il est protecteur, il est autoritaire. Il me pose des questions, il n'en démord pas car il veut connaître toute la vérité, il veut tous les détails. Je ne peux pas lui en vouloir pour ça, ça me paraît même complètement normal. Il a pas envie de s'engager dans quelque chose qu'il ne maîtrise pas. Car en m'aidant ce soir, il s'attire indéniablement des ennuis. En temps normal, son comportement aurait pu m'agacer, me froisser, me vexer, mais ce n'est pas le cas. Car je me sens rassurée, je me sens encadrée, ce qui n'a jamais été le cas auparavant. Depuis gamine, je suis livrée à moi-même, je ne réponds qu'à moi-même. Et cette fois, c'est bon de pouvoir me reposer sur l'épaule de quelqu'un. Même si je dois passer pas un interrogatoire qui me semble interminable. « Je peux pas trop en dire non plus Aaron, j'ai été balancée mais je voudrais pas que les autres le soient. » je lui dis, faisant référence aux membres de Nemesis qui ont infiltré les confréries pour les détruire de l'intérieur. « Je voulais juste que les gens comprennent que ça ne sert à rien de se mettre une étiquette sur le dos. Que ça ne fait que nous diviser au lieu de nous "réunir". » je continue, pour ma défense. Ces confréries prétendent être comme des familles, une façon de réunir les étudiants autour d'un but commun mais c'est faux. Car ils finissent par se tirer dans les pattes les uns des autres. Il n'y a qu'à voir avec la guerre entre la Eliot House et la Mather House. Puis il me pose des questions sur mes médicaments. Je fais de mon mieux pour ne pas râler avant de lui répondre. « Si mais je le prenais pas vraiment à l'époque. L'autre jour, mon coloc m'a amenée aux urgences et depuis je fais plus attention. » je lui dis, sans pour autant préciser que j'ai pris l'habitude de prendre le double de la dose indiquée. Parce que c'est la seule façon pour que j'y pense. Devenir accro. Pas forcément une bonne idée, mais certainement pas la plus stupide que j'ai eu jusqu'à présent. On en vient ensuite au sujet de l'alibi. Je lui interdis de mentir pour moi et le voilà qui refuse de m'écouter. Là par contre, je peux pas rester les bras croisés. « Putain, Aaron non ! Je peux pas te demander de faire ça, c'est mort ! » que je m'exclame. Là je regrette d'être montée dans cette voiture. J'aurais du descendre au feu rouge quand j'en avais eu l'occasion. Je veux pas qu'il se retrouve impliqué dans cette histoire. Y a déjà assez de personnes qui ont du payer pour mes erreurs jusqu'à présent. « C'était une mauvaise idée. Laisse moi sortir, je vais me débrouiller seule. » que je dis en essayant d'ouvrir les portières de la voiture, alors verrouillées.

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