tu deviens folle.
— margot

Au fond, j'étais bien content qu'elle vienne chez moi. Je n'allais pas passer la soirée seul, je n'allais pas faire de conneries et c'était mieux comme ça, non ? Sauf qu'en arrivant devant ma porte, je me rappelais que j'étais parti à toute vitesse quelques heures plus tôt et que je n'avais absolument rien rangé. Alors les bouteilles d'alcool et le joint, à la limite, ça passait. Elle le savait. Mais les petits rails de coke prêt à l'emploi, ça non. Je préférais donc lui demander de ne pas regarder la table, mais quand j'ouvrais, je la voyais bien regarder quand même. Je ne pouvais pas lui en vouloir, j'aurais fait pareil. « Oui bien sûr, c'est en face si tu te souviens bien. » disais-je en lui indiquant. Je me rappelais que quand elle était venue ici la dernière fois, Adam était dans le coma. Maintenant, il était juste parti vivre ailleurs. Elle partait dans la cuisine et je me dirigeais directement vers la table, rangeant le jolie petit produit dans son paquet que je planquais dans un placard, l'air de rien, alors qu'elle revenait. « Euh.. Tu veux dormir ou t'es pas encore fatiguée ? » J'étais pas serein, je savais pas tellement comment me comporter avec elle maintenant. Je ne savais pas si je devais faire comme si tout allait bien ou non.

tu deviens folle.
— margot

« Oui bien sûr, c'est en face si tu te souviens bien. » Je hoche la tête et file vers le cuisine, me doute que je lui ai offert un échappatoire pour aller ranger le bordel sur sa table. Je chasse cette pensée de mon esprit. Elle est loin la Margot timide qui ne savait pas comment agir avec Adriel parce qu'ils ne se connaissaient pas. Et pourtant quand je reviens vers lui avec mon verre, je ne sais toujours pas comment me comporter. « Euh.. Tu veux dormir ou t'es pas encore fatiguée ? » Catégorique,  je secoue la tête. Non je veux pas dormir Adriel. Surtout pas. « Je ne suis pas fatiguée. » Annonçais je d'un ton sans appel, peut être même un peu brusque. Je terminais d'une traite mon verre d'eau pour le reposer et mieux revenir vers lui. « C'est que J'vais dire va paraître ridicule, j'en ai parfaitement conscience mais... j'ai peur de demain. » Et pour une fois je dis ce que je pense de façon brute, sincère. Je ne veux pas dormir parce que demain arrivera trop vite. Et comme pour confirmer mes paroles, je m'avance vers Adriel, hésitante,  jaugeant ses réactions. Je n'oublie pas qu'il est parti, et pourtant y a toujours cette petite voix dans ma tête qui l'appelle. Alors je demande : « Est ce que je peux ... aller dans tes bras ? » Et j'aurais jamais cru un jour devoir lui demander la permission, mais je préfère être prévoyante.


 

tu deviens folle.
— margot

Je rangeais rapidement le principal sur la table, histoire qu'elle ne passe pas trop de temps à le fixer et à se demander ce que j'aurais fait de ma soirée, seul, avec tout ça. Elle revenait et je lui proposais d'aller dormir. Elle était peut-être fatiguée, elle avait peut-être envie de se reposer. Mais la réponse négative ne tardait pas à arriver. Et elle m'avouait alors avoir peur de demain. Il fallait le dire, moi aussi j'avais peur. Je me demandais comment ça allait se passer, comment on allait s'en sortir. Est-ce que demain ça allait repartir comment avant ou non ? Malheureusement, je n'avais pas les réponses à ses questions. « Moi aussi, mais il faut essayer de ne pas y penser... » C'était plus facile à dire qu'à faire. Puis, elle s'approchait de moi, je l'observais et je fronçais les sourcils à ses paroles. Est-ce qu'elle venait réellement de poser cette question ? « Depuis quand tu me demandes la permission pour ça ? » demandais-je en riant légèrement, m'approchant d'elle encore un peu plus. « Tu pourras toujours venir dans mes bras.. » chuchotais-je doucement, l'attrapant pour la serrer contre moi. J'avais besoin de ça, de ce contact. Cela me faisait un bien fou de l'avoir dans mes bras.

tu deviens folle.
— margot

Comment est-ce que les choses vont se passer demain, comment est-ce qu’on va se comporter tous les deux ? Lui dans sa drogue, moi dans mes emmerdes, chacun de notre côté ? C’est ce que je redoute. Alors quitte à foncer dans le mur, je préfère profiter jusqu’au bout. Néanmoins, je ne peux m’empêcher de confier mes doutes à Adriel, mes appréhensions, d’où mon manque de sommeil. « Moi aussi, mais il faut essayer de ne pas y penser... » Je suis en partie rassurée. En partie, parce que ni lui ni moi ne savons à quoi nous attendre du coup. Joie. Oublie demain, Margot, oublie juste demain. Je peux venir dans tes bras ? Question enfantine, que je pose, et je le surprends. « Depuis quand tu me demandes la permission pour ça ? » Il rit et pour la première fois depuis un moment, je m’empourpre. « Depuis que j’ai peur que tu me repousses. » Admis-je presque dans un murmure, mais il s’était déjà rapproché de moi. « Tu pourras toujours venir dans mes bras.. » Est-ce que c’est vrai Adriel ? Est-ce que je pourrais toujours aller dans tes bras si jamais tu m’ignores parce que se voir devient trop dur ? Le fil de mes pensées s’interrompt quand il me prend dans ses bras, et j’arrête tout. Je m’accroche à lui, mon visage dans le creux de son cou, et j’expire. J’ai l’impression d’être à ma place. Mes mains autour de lui le serrent un peu plus fort. « Je… » Non, arrête de demander, Margot. Je redresse mon visage, juste le temps d’embrasser l’angle de sa mâchoire, pour remonter jusque sa joue. Jusque ses lèvres. Furtif, mais j’ai osé. Egoïste jusqu’au bout, il m’a dit de ne pas penser à demain, je le fais.

tu deviens folle.
— margot

Je ne voulais pas penser à demain, je ne voulais pas penser aux conséquences que pourrait avoir cette petite soirée. Je voulais juste profiter, j'étais décidé, il fallait que je profite de chaque moments avec elle. A tout moment, je pouvais la perdre, alors pourquoi m'éloigner maintenant ? Pour l'instant, j'avais encore le droit d'être proche d'elle. Certes, je souffrirais encore plus le jour de la décision, le jour de la fin. Mais au moins, je ne devrais avoir aucun regrets. Et elle me surprenait en me demandant la permission de venir dans mes bras. Elle ne me l'avait jamais demandé, jamais personne ne me l'avait demandé. C'était une nouvelle preuve de sa différence, du fait qu'elle était unique. Je me rapprochais donc et je la prenais dans mes bras, sentant qu'elle s'accrochait à moi, ce qui me donnait envie de ne plus jamais la lâcher. « J'arriverais jamais à te repousser.. » chuchotais-je doucement, caressant ses cheveux, profitant de ce moment. Cette bulle de bonheur qui revenait, pour un temps. Jusqu'à la prochaine tempête, jusqu'à la prochaine dispute. Puis, elle se détachait légèrement, déposant quelques baisers dans l'angle de ma mâchoire, ma joue et... mes lèvres. C'était rapide, bref, mais j'adorais ça. Je fronçais les sourcils, prenant un air autoritaire. « Et là ? On demande pas la permission mademoiselle Weasley ? » disais-je avant de sourire légèrement, ne quittant pas son regard.

tu deviens folle.
— margot

Est-ce que j’avais peur qu’il me repousse ? Oui. Depuis qu’il a laissé entendre qu’on ne pouvait pas être amis, ni être plus, c’est-à-dire… Rien. Je suis bloquée par mes choix, lui par les siens, et voilà où on en est. Quand il m’attire dans ses bras, cependant, je respire. « J'arriverais jamais à te repousser.. » Son murmure, ses mots m’arrachent un frisson, accompagnés de sa caresse dans mes cheveux. Et je me laisse aller, je craque, j’ai pas l’esprit tellement clair en même temps, poussant les limites jusqu’à venir l’embrasser furtivement. Est-ce que j’aurais dû ? J’en sais rien. Je m’en fiche. Enfin, jusqu’à ce que je voie le regard sévère d’Adriel. « Et là ? On demande pas la permission mademoiselle Weasley ? » Je mord ma lèvre inférieure, comme une enfant prise en faute, et esquisse un bref sourire en coin, me justifiant d’un : « Je ne voulais pas te laisser le temps de dire non. Rien qu’une fois. » J’assume l’égoïsme jusqu’au bout, cette fois. Et merde, arrête de me regarder comme ça. Je baisse les yeux automatiquement en soufflant. « Tu m’en veux pas ? » Que je demande quand même. Juste pour le principe.

tu deviens folle.
— margot

Elle était mignonne à me demander une permission pour venir dans mes bras. Mais en même temps, ça montrait comme les choses avaient changé. Comme notre relation avait changé. Pourtant, alors qu'elle s'éloignait doucement de mes bras, elle prenait la décision elle-même de déposer un bref baiser sur mes lèvres. J'aurais voulu que ça dur plus longtemps, évidemment. Mais j'allais m'en contenter, pour le moment en tout cas. Et je m'amusais à la taquiner un peu, comme avant, comme je le faisais normalement. Sa réaction me faisait rire, mais je restais sérieux, continuant cet air autoritaire. « Je t'en veux beaucoup. » disais-je sur le ton le plus sérieux du monde. Je laissais passer quelques secondes, avant de glisser ma main derrière sa nuque et de déposer tendrement mes lèvres contre le siennes. J'avais le droit, ou du moins, disons que je me donnais ce droit. « Parce que je préfère ce genre de baiser. » soufflais-je doucement en me détachant de ses lèvres, collant mon front contre le sien et affichant un petit sourire d'idiot tout fier de sa petite blague.

tu deviens folle.
— margot

Est ce que j'ai été trop loin ? Est ce que j'aurais mieux fait de me tenir ? J'en sais rien et je n'arrive pas à décrypter son expression. Malgré son bref sourire il redevient rapidement sérieux des que je lui demande s'il m'en veut. Et la réponse ne tarde pas. « Je t'en veux beaucoup. » Merde. Je pense que j'ai du pâlir à vue d'oeil, réalisant que oui, j'ai peut être trop poussé nos limites. Ses limites. Je commence alors a balbutier un « Adriel, je ... » Je suis désolée. Oublies ce qui s'est passé.  Des mots qui ne viendront pas puisque la seconde suivante sa main derrière ma nuque m'attire contre ses lèvres. Je tangue dans ses bras, emportée par le moment. Dieu ce que ça m'a manqué.  « Parce que je préfère ce genre de baiser. » Finit il enfin par dire, son front contre le mien, cet éternel sourire d'imbécile heureux sur les lèvres. Je le repousse en cognant contre son torse. « Espèce d'idiot. » Que je dis, sauf que la seconde suivante je retourne dans ses bras pour chercher ses lèvres plus tendrement encore. Comme une camée en manque à l'exception que ma drogue, c'est lui.

tu deviens folle.
— margot

J'aimais retrouver ce moment de complicité, rien que le fait de la taquiner me rendait heureux. Surtout quand je voyais comme cela marchait toujours aussi bien, presque mieux qu'avant. Alors je ne pouvais que m'en amuser, avant de clairement l'embrasser sentant qu'elle allait bafouiller et s'excuser. Ce qui n'était pas le but, car elle n'avait aucune raison de s'excuser. Mais quand je décollais mes lèvres des siennes, elle commençait à me frapper tellement violemment, j'avais vraiment très mal. Ironie, elle avait la force et les poings d'un enfant, c'était presque une douce caresse sur mon magnifique torse. Je ne pouvais m'empêcher de rire, sauf que je n'avais pas le temps de réagir qu'elle revenait m'embrasser, pour mon plus grand plaisir. Je laissais ma main glissait derrière son dos, la collant un peu plus contre moi, prolongeant ce baiser. « Je suis peut-être un idiot, mais je suis l'idiot que t'aimes. » Emballement, je m'emballe, faut que je la ferme. Je lui affichais un sourire gêné, me reculant pour aller m'asseoir sur le canapé. Zen Adriel, respire. « Je suis désolé pour le bordel. » Ouais, c'était tout ce que j'avais trouvé à dire pour changer de sujet. Juste cette phrase débile et sans intérêt. J'avais envie de me tirer une balle.

tu deviens folle.
— margot

Sur le coup, non seulement je suis tombée dans le panneau, mais en plus j'y ai été en courant. J'avoue que j'ai eu peur de l'avoir vexé, d'avoir encore plus gâché les choses, perdu les quelques heures, minutes de répit passées à ses côtés. Et pourtant, il m'embrasse, je perds pied, et presque aussitôt je retourne dans ses bras pour l'embrasser - non sans l'avoir frappé avec beaucoup de force et de violence - profitant de sa prise dans mon dos qui me serre contre lui. « Je suis peut-être un idiot, mais je suis l'idiot que t'aimes. » A bout de souffle, ses lèvres proches des miennes, je ne dis rien, mais n'en pense pas moins. Oui, je l'aime. Mais le répéter n'est peut-être pas une bonne idée. Et je devine à son sourire gêné qu'il pense la même chose, alors je le laisse s'écarter - à contre coeur - pour m'installer également dans le canapé, mes jambes regroupées contre moi après avoir retiré mes talons. « Je suis désolé pour le bordel. » Je regarde le bordel en question, et hausse une épaule. « Ca ressemble un peu à la chambre de Rylie, je suis pas dépaysée. » Bon, parfois c'est rangé, son bordel organisé. J'esquisse un bref sourire sans trop savoir comment agir non plus. Gênééés. On est repartis pour un round. « ... J'ai pas réfléchi tout à l'heure mais toi t'es peut-être fatigué. » A être trop égoïste j'en oubliais le plus important: Lui.