tu deviens folle.
— margot

Je n'aimais pas être comme ça. Je n'aimais pas faire exprès d'être méchant. Mais je m'y sentais presque obligé, parce que ça me donnait une espèce de bonne conscience et je me disais que la meilleure des choses était qu'elle me déteste. Mais il fallait l'avouer, je ne m'attendais pas à ce qu'elle me gifle. Elle avait pas énormément de force, mais quand même, je la sentais passer. Mais je restais autant impassible que possible, reprenant très rapidement le dessus. « Il faut croire que mon chef d'oeuvre marche comme je le veux. » rétorquais-je sur un ton tout aussi froid qu'elle. Elle me contournait pour avancer, apparemment décider à rentrer à pieds chez elle. Mais ma voiture était ici et je devais avouer que j'avais pas tellement envie de l'abandonner là. J'attrapais donc son bras, l'empêchant de continuer d'avancer. « Maintenant t'arrêtes tes conneries et tu me suis dans ma voiture. Ou je t'y fais rentrer de force, t'as le choix. » Pitié Margot, m'oblige pas à faire ça. M'oblige pas à te porter et à t'obliger à monter dans ma voiture.

tu deviens folle.
— margot

« Il faut croire que mon chef d'oeuvre marche comme je le veux. » A croire qu'il éprouve du plaisir à me voir dans un état aussi lamentable. Je fais pitié, j'en ai conscience. Mais c'est le meilleur moyen que j'ai trouvé pour passer à autre chose, alors si tu veux vraiment que je t'oublie, pourquoi tu me laisse pas faire Adriel ? Et malheureusement, j'aurais pu tracer, mais son bras attrape le mien, me retient près de lui. A croire que c'est devenu une sale manie, moi qui le fuit, lui qui me retient. « Maintenant t'arrêtes tes conneries et tu me suis dans ma voiture. Ou je t'y fais rentrer de force, t'as le choix. » Je serre la mâchoire, et la deuxième gifle me démange. Sauf que je culpabilise déjà pour la première, alors je n'en fait rien. Je tire sur mon bras, je pars dans l'autre sens. « T'es garé où? » Qu'on en finisse.

tu deviens folle.
— margot

Je ne voulais pas la briser, pas entièrement. Mais j'avais l'impression qu'en continuant comme ça, j'allais y arriver. Et cette gifle.. Elle n'était pas si violente que ça, mais elle m'avait fait plus de mal à l'intérieur qu'à l'extérieur. J'avais pas envie de ça pour nous deux, j'avais pas imaginé cette suite à notre relation. Jamais. Mais quand elle décidait de partir, je la retenais. Parce que je faisais toujours ça, parce que je la retenais toujours au lieu de la laisser partir et de l'oublier définitivement. Dieu merci, elle acceptait. Je la suivais, lui montrant ma voiture du doigt. « Là. » disais-je simplement en sortant les clés, ouvrant la voiture pour me faufiler rapidement à l'intérieur. Je l'observais s'installait, ne pouvant pas m'empêcher de la trouver belle. Je lâchais un soupire, démarrant le contact. « Si tu vomis dans ma voiture, je te tue. » disais-je sur un ton ferme. J'avais pas envie que ma voiture sente le vomis, mais alors vraiment pas. Je reculais, et je commençais à rouler, laissant le silence s'installait. Dire que je pourrais être chez moi à me bourrer tranquillement.

tu deviens folle.
— margot

S'aimer ou se haïr, entre nous, c'est tout dans les extrêmes au final. Je peux pas supporter de le regarder, c'est juste un rappel constant de ce que j'ai perdu. J'aurais du fermer ma gueule, la dernière fois qu'on s'est vus. J'aurais du répondre "oui, soyons amis Adriel, et fourre ma meilleure amie pendant que j'ai le dos tourné." Voilà le comportement normal que j'aurais du avoir. Mais non, encore une fois, j'ai été égoïste. Et maintenant, on en est là, lui en train de me suivre pour me désigner sa voiture qu'il ouvre. « Là. » Sans un mot, j'ouvre la portière passager, m'engouffre à l'intérieur, posant mes chaussures devant moi en tirant mes cheveux en arrière. J'ai chaud. « Si tu vomis dans ma voiture, je te tue. » Je roule des yeux. « Ça devrait pas arriver si tu sais bien conduire. » T'as cherché, mon grand. J'ai pas assez bu pour vomir partout, il m'en a pas laissé le temps. Il démarre, et je tourne la tête vers la vitre. « Qui t'a dit que j'étais là? Pourquoi t'es venu? » Que je demandais, avant de tourner les yeux vers lui. Puis je secoue la tête. « Oublie mes questions, j'veux pas savoir. » Si c'est pour avoir les mêmes réponses que tout à l'heure...

tu deviens folle.
— margot

Je me sentais mieux maintenant qu'on était enfin dans ma voiture. Elle était en sécurité, il ne pouvait plus rien ne lui arriver et c'était tout ce que je voulais. C'était pour ça que j'étais venu. Je ne relevais pas ses paroles, je le cherchais au bout d'un moment il fallait le dire. Alors il valait mieux ne rien dire et je continuais de rouler. Mais alors que j'allais reprendre la parole, elle le faisait à ma place. Et merde, j'espérais qu'elle ne pose pas la question. Je n'écoutais pas ses paroles, décidant de répondre quand même. « T'étais dans la maison d'un de mes plus vieux amis, il m'a prévenu. Je te rappelle que je connais du monde à la mather. » disais-je en ouvrant légèrement la vitre pour la cendre, continuant de tirer sur ma clope. Je lâchais un soupire, l'observant quelques secondes. « Et si tu réfléchis deux secondes, tu devrais comprendre toute seule pourquoi je suis venu. » Oublie mes mauvaises paroles, oublie mon mauvais comportement et rappelle-toi juste de l'Adriel habituel. Parce que je jouais le connard ce soir, mais c'était juste un espèce de système d'auto défense. « Je dois te déposer où ? » A la mather ? Dans ta maison de famille ? Chez Eliot ? J'avais envie de vomir rien que de penser à la dernière possibilité.

tu deviens folle.
— margot

Je me répète sans arrêt de ne pas lui répondre, de juste.. Me taire, qu'il me dépose comme il tient absolument à le faire, puis il disparaitra à nouveau. C'est ça notre destin après tout, nan ? Si toutefois une telle chose existe, le destin. J'lui collerais bien une gifle, à lui aussi. #violente. Et malgré ma demande de ne pas répondre à ma question, il le fait quand même. « T'étais dans la maison d'un de mes plus vieux amis, il m'a prévenu. Je te rappelle que je connais du monde à la mather. » Evidemment. J'ai toujours tendance à oublier combien en plus d'être beau, il est populaire. Du coup, j'passe plus inaperçu. Ils lui ont collé une image de gardien d'rouquine ou bien, pour l'appeler directement? Pas le temps de répliquer, qu'il ajoute: « Et si tu réfléchis deux secondes, tu devrais comprendre toute seule pourquoi je suis venu. » Non.. Non non me dis pas de réfléchir, c'est justement ce que j'essaie de ne pas faire depuis quelques jours. « Réfléchir en général ça me mène à rien de bon. » J'ai réfléchis avant de te dire ces mots, devant la Mather, et regarde où ça m'a conduit. Mais je dis rien. Parce que je sais, au fond. Je sais pourquoi il est venu. « Je dois te déposer où ? » Soupir. J'en sais foutrement rien, j'avais prévu de décuver dans un coin pour rentrer. « Rylie m'a dit qu'elle me crevait les yeux si elle me revoyait comme ça. » Donc, pas la Mather, en somme. Je hausse une épaule. « Alors chez moi. Avec un peu d'chance mes parents dorment ou sont pas là. » Et au pire des cas, ils resteront scandalisés une petite semaine. « Tu sais ou c'est chez moi ? » Que je demande, le plus sérieusement du monde, avant de sourire. « Nan, j'rigole. » Druuugs.

tu deviens folle.
— margot

Quand j'y pensais, je me disais que mon pote aurait pu s'abstenir de me prévenir. Il me connait, il savait que j'allais venir sans réfléchir. Il fallait croire que ça l'amusait, cette histoire. Mon histoire avec Margot. Enfin, si on pouvait toujours dire qu'il y avait encore une histoire. Je roulais, restant concentrer sur la route tout en répondant aux questions de Margot. Même si elle m'avait dit de ne pas y répondre au final, je faisais toujours ce que je voulais. Je préférais encore une fois faire l'impasse sur ses paroles. Elle avait raison, réfléchir n'était pas le mieux. Surtout avec ce qu'elle devait avoir dans le sang, il valait mieux pas tenter le diable. Mais maintenant, je devais savoir où je la déposer. « J'espère pour toi qu'ils sont pas là. J'sais pas comment ils réagiraient en voyant la petite fille mineure dans un état aussi lamentable. » Ouais, parce que d'un coup ça m'avait frappé : elle était mineure. Et j'me doutais que ses parents apprécieraient pas trop s'ils voyaient ça. Je fronçais les sourcils à ses paroles. « Je vois que la drogue ne te réussis pas du tout. » disais-je en lâchant un sourire, jetant ma clope terminé par la fenêtre. Et du coup... Je la déposais et c'était terminé ? Je rentrais chez moi, l'air de rien et on passait à autre chose ? Il fallait croire que oui.

tu deviens folle.
— margot

S'il était pas venu, j'aurais continué à boire. A fumer. Jusqu'à finir malade, jusqu'à m'endormir sur le premier canapé que j'voie, dans les bras d'un inconnu. Et le lendemain, j'aurais recommencé. Je préfère rythmer ma vie sur ça que sur des larmes, et tout ce que j'ai réussi à faire la dernière fois qu'il est parti, c'était ça: Pleurer. Pleurer parce que j'avais tout gâché, tout détruit, avant même qu'on aie eu une petite chance. « J'espère pour toi qu'ils sont pas là. Je sais pas comment ils réagiraient en voyant la petite fille mineure dans un état aussi lamentable. » Je le regarde plus. Je passe juste une main sur mon visage, dépitée. « J'irais prendre une douche et me coucher, ils verront rien. » Si je me casse pas la gueule en route dans mes escaliers. Tant pis, au fond, ils peuvent me faire la gueule, j'm'en tape. Je suis plus à deux personnes près. « Et arrête de me comparer à un bébé comme ça. » Ca m'écoeure, ça me donne des impressions qu'il joue les grands frères moralisateurs. Spoiler alert, je veux pas de lui dans ma vie sous ce statut là. « Je vois que la drogue ne te réussis pas du tout. » Je ferme les yeux en appuyant ma tête contre le siège. « Y a rien qui me réussit. » L'alcool, la drogue, toi. Mais comme tu t'rapportes à une drogue pour moi... Un rire nerveux m'échappe à cette pensée. « Toi tu vas bien? » Ta gueule Margot. C'est plus fort que moi. Je me tourne vers lui, appuyée contre le siège comme une enfant qui essaie de dormir. Sauf que tout ce que je veux faire, c'est le regarder. Chaque seconde compte, que je me répète. Il viendra pas toujours me chercher.

tu deviens folle.
— margot

Je détestais cette situation, cette ambiance, cette atmosphère. Je voulais retrouver notre relation d'avant, nos mots d'avant, nos gestes d'avant. Je savais que c'était impossible, mais je continuais de rêver. L'espoir faisait vivre, et c'était la dernière chose qui arrivait à me faire vivre ses derniers jours. Mais je ne pouvais m'empêcher de m'inquiéter pour elle, de veiller sur elle, de vouloir une place dans sa vie. Parce que j'avais peur qu'elle m'oublie totalement au fond. J'avais peur de ne plus exister à ses yeux et je ne voulais surtout pas que ça arrive. « C'est mignon les bébés. » Bon, dis comme ça, ça pouvait paraître légèrement glauque. Surtout que je détestais les enfants. Mais c'était une façon de lui dire qu'elle était mignonne sans réellement le dire. J'espérais juste qu'elle allait le comprendre et pas me crier dessus parce que je faisais une allusion digne d'un pédophile. Je levais les yeux à ses paroles, toujours plus négative. Elle n'était vraiment plus la même, elle était différente. Et je n'aimais pas ça du tout. Je tournais rapidement la tête vers elle, surpris à sa question, alors qu'elle me regardait. Sérieusement ? « Oh bah ça va super oui, la fille que j'aime m'a dit les mots que j'attendais depuis son retour mais c'était trop tard vu qu'elle en aime aussi un autre, tu vois ? Du coup je passe mes journées et soirées à boire, fumer et me droguer, seul, dans mon appartement. Je suis vraiment au top de ma forme. » rétorquais-je avec un rire nerveux. J'aurais juste dû répondre "oui je vais bien" mais non, impossible. J'allais mal, elle aussi. Elle devait s'en douter. Alors pourquoi elle me posait cette fichue question ?

tu deviens folle.
— margot

S'il essaie de se donner bonne conscience, ça ne marche que sur lui, pas sur moi. Chaque fois que je regarde Adriel j'ai l'impression de recevoir une claque, un rappel douloureux de ce que j'ai perdu. Partagée entre deux hommes alors que pourtant au fond je sais, je sais bien que mes sentiments envers lui sont différents de ceux que j'éprouve pour Eliot. Mais le déni c'est tellement plus simple. « C'est mignon les bébés. » Pour toute réponse,  je fronce le nez avant de soupirer, ignorant ô combien son compliment affole mon coeur. Puis allez savoir pourquoi ... Je lui demande s'il va bien. Il a l'air d'avoir plus la tête sur les épaules que moi. Peut être parce qu'il a l'habitude,  aussi. « Oh bah ça va super oui, la fille que j'aime m'a dit les mots que j'attendais depuis son retour mais c'était trop tard vu qu'elle en aime aussi un autre, tu vois ? Du coup je passe mes journées et soirées à boire, fumer et me droguer, seul, dans mon appartement. Je suis vraiment au top de ma forme. » Figée,  je le regarde d'abord sans un mot. Putain j'aurais du me taire. « Arrête la voiture. Arrête cette putain de voiture. » Et mon ton ne laisse pas tellement place à plusieurs options. Une fois qu'il s'est enfin exécuté,  je détache ma ceinture pour mieux me tourner vers lui. « Est ce qu'on est bons qu'à se détruire ?  » Et cette fois, plus de colère ni de reproche. Je me sens juste... lasse.  Détruite. « Dis moi ce qu'il faut que je fasse pour te garder Adriel... » Et maintenant la supplique. Je fais pitié, j'en ai parfaitement conscience, mais qu'importe. Au final je ressemble bien à une enfant, pieds nus, à genoux sur le fauteuil passager de la voiture d'Adriel. « Si il faut qu'on devienne amis, je prendrais sur moi, je sais pas comment mais je prendrais sur moi si c'est le seul moyen, mais je peux pas... Je peux pas te perdre. »