"Pas vraiment..." Soupirais-je un peu. "Parce que je rentre encore assez souvent au Nevada, j'ai vais en général deux fois par an, alors j'ai pas réellement le loisir d'être dépaysé, bien que là, ça va faire un an que j'y suis pas allé." Dis-je en réfléchissant un peu. "Mais avec tout ce qu'il s'est passé pour moi cette année, j'ai pas réellement eu le loisir de me dire que ma région me manquait..." Parce que c'était le cas, j'avais enchaîné les soucis, puis en même temps, comme j'y retourne assez souvent, ça ne me pose pas de problème alors que lui... C'est peut-être le fait qu'il ne sache pas quand il va y retourné qui joue sur son moral ? J'en sais rien... " Si tu veux... On reviendra une fois ici tout les deux." Parce que c'est mieux, une sorte de voyage en amoureux, on est pas obligé d'y resté deux mois non plus, juste le temps de visiter, de passer du temps ensemble... Bon, pas deux trois jours non plus en vue du prix, mais quand même...

"Te moque pas." Maugréais-je un peu quand il se moque de mon accent, parce que ça sonne comme ça à mes yeux, je me doute bien que je dois avoir un accent américain très, trop prononcé pour parler comme il le faut français, mais bon, j'essaie quand même pour tenter de lui faire un peu plaisir. "C'est compliqué." répondis-je alors à sa suggestion... Autant un mot ça me pose pas de problème autant là, j'ai juste l'impression que je vais me mêler les pinceaux. Pourtant, j'essaie quand même de le retenir, pour essayer de le dire quand je ne serais plus au téléphone avec lui, pour ne pas qu'il rigole encore plus de mon accent. "Pourquoi?" Lui demandais-je alors, quand il me dit qu'il trouve ça adorable.

Je ne peux m'empêcher de sourire en entendant ses mots, quand il me dit qu'il accepterait d'aller n'importe où avec moi. C'est adorable je trouve, peut-être un peu trop cliché et vu dans les films, mais il est clair que c'est quelque chose qui fait plaisir à entendre. Je souris donc, l'oreille contre le téléphone, surtout quand il mentionne les Hamptons, le week-end qu'on y avait passé, c'était le début de notre nous, le week end où j'avais décidé d'oublier Lottie pour lui, de changer pour être assez bien pour lui, pour qu'il veuille de moi dans sa vie plus qu'une fois de temps en temps... "Oui... C'est vrai, c'était bien..." Murmurais-je un peu nostalgique quand même. "Il faudrait qu'on se refasse un week end comme ça, rien que toi et moi, loin des autres, loin du monde... " Parce que ça nous ferait sûrement du bien, de laisser un peu les autres derrières, de penser qu'à lui, qu'à nous. "On ira où tu auras envie la prochaine fois." Soufflais-je alors, parce que les Hamptons, ça avait été mon choix, alors le prochain week end, il choisirait.

"Alors que je dois avoir un accent de merde ?" Le questionnais-je pour qu'il confirme encore ses dires, comme si l'entendre qu'une fois ne me suffisait pas... Je cherche alors à comprendre ses dires, parce que soudainement, je comprends pas trop où il veut en venir et je lui laisse entendre un pourquoi, auquel il répond rapidement et de façon très précise. Je ris alors un peu, légèrement gêné. "Ça en est une... Disons que j'ai envie de pouvoir te comprendre quand tu parles ta langue natale." Lui avouais-je alors, bien que c'est quelque chose qui va être très, trop compliqué...

Je ris quand il me parle de partir encore dans un kidnapping volontaire. "Avons nous encore besoin de parler de kidnapping maintenant ?" Une question sérieuse, parce qu'autant la première fois, la décision avait été soudaine. J'aurais du le ramener chez lui après la soirée, mais non, on avait filé, loin, trop loin même et en réalité on en était pas encore revenu, dans ce monde à lui, à moi, à nous, notre bulle que l'on a créé aux Hamptons. "C'est vrai... J'aurais jamais..." Commençais-je alors avant de me stopper, je ne dois pas penser à mon petit frère, pas maintenant... Mon blond me parle alors. "Toi aussi tu me manques..." Réponddis-je doucement. "Atrocément..." J'aimerais que tu sois là, pouvoir te dire ce qu'il se passe avec Judicaël, pouvoir être dans tes bras, que tu me rassures, me réconforte, mais par téléphone, si loin... Je ne peux pas dire ça.

Je l'écoute alors. "Mouais, tu dis ça parce que tu veux pas me vexer parce que je suis ton copain." Soupirais-je un peu plaintif, le voyant bien me dire ça uniquement pour tenter de me réconforter alors qu'en fait, c'est juste horrible de m'entendre parler français, même s'il ne s'agit là que d'un seul mot... "Ouais mais, je compte pas savoir parler comme il faut non plus... Juste dire bonjour là, ça me va déjà ! Un mot par an, si t'es d'accord !" Parce que j'allais pas non plus lui dire que j'apprenais le français, je voulais lui en faire la surprise... "Par contre, pour le French Kiss, je ne suis pas contre du tout. J'espère que tu le proposes pas à tout ceux qui veulent apprendre le français ça d'ailleurs !" Fis-je mine d'être jaloux. Une conversation légère, ça me fait du bien, surtout après cette soirée avec mon petit frère...

Je souris un peu quand il me confirme que ça n'a jamais réellement été un kidnapping, même si au début, on était partit, à l'improviste. Je l'ai croisé au Lord Hobo et on est ensuite partit, sans prévenir qui que ce soit, un séjour rien que lui et moi, durant un week-end, on avait été bien, malgré quelque prises de tête, discussion, mot mal placé, mais c'est là qu'on a apprit à se connaître le plus je crois... Je souris un peu en y repensant, ne rajoutant rien de plus sur cela.

On en vient à parler de mon accent quand je parle français. Je suis certain qu'il se moque de moi et lui, affirme le contraire. Il joue sur ma voix. Je ris un peu. "Ouais, t'aime ma voix, mais l'accent c'est autre chose. Tu préfère pas que je parle anglais ? C'est plus... naturel pour moi et mon compliqué et surtout, moins atroce pour tes oreilles." Non, mais j'avais réellement dans l'idée d'apprendre le français pour lui, du moins essayer, un peu, pour le faire sourire, lui faire plaisir, lui montrer que je suis sérieux avec lui, au point de vouloir apprendre la langue qu'il parle. Je fronce alors les sourcils. "ça veut dire quoi ?" Le questionnais-je alors étant donné qu'il ne m'a pas donné la traduction, puis que moi, j'ai pas réellement envie de l'appeler d'une autre façon, Matthy, ça me convient parfaitement, alors je comprends pas pourquoi il veut que je le salue de cette façon.

Je le provoque un petit peu, le taquinant au sujet de cette histoire de french kiss et ris à ses propos. "Ah oui ? Dommage que les cours particuliers ne puissent pas commencer ce soir..." murmurais-je doucement.

"Heu non. Je suis juste réaliste." Je réfléchis alors un instant. "Enfin, il me semble.." Rajoutais-je alors avant de rire légèrement, parce que j'avoue que je suis un peu de mauvaise foi à ne pas vouloir le croire sur ce détail. Mais en même temps, je trouve cela amusant de le faire réagir. Je l'écoute alors parler et hausse un peu les épaules avant de me laisser retomber en arrière pour me coucher dans mon lit. Au chaud. parce que l'air est quand même frais la nuit. Me recouvrant des draps, le téléphone encore contre l'oreille. "Toutes les langues sont difficiles d'une façon ou d'une autre. Regarde l'anglais avec ses irréguliers, les exceptions... Je connais pas le français, ni les difficultés qu'il y a avec celle-ci... Mais je te crois quand tu me dis que c'est compliqué." Je souris un peu, fixant le plafond au dessus de moi. Je rigole alors un peu à ses mots. "Donc tu veux que je dise petit ami au lieu de Matthy ? C'est assez étrange de saluer comme ça... Je préfère dire Matthy qu'un autre mot... Mais si tu veux que je dise ce mot en français, je vais t'appeler Bébé au quotidien." Je plaisante, je trouve ça horrible comme surnom... bébé... Chéri aussi c'est moche... Poussin, c'est drôle, pour rire une fois, mais au quotidien, je finirais juste par l'imaginer avec un bec et des plumes... Ouais non, les surnoms d'amoureux, c'est moche, je préfères clairement garder Matthy, en anglais comme en français. Je ris alors. "Un seul ? Vraiment ? j'aimerais plus moi tu sais..." Soufflais-je doucement. "Raah..." Je soupire un peu. "J'ai vraiment envie que tu sois là..."