Isaiha ne comprenait absolument pas la réaction totalement illogique d’Amanda. Il pensait sincèrement qu’en lui parlant de la Lowel House, en exprimant combien il était heureux de trouver une petite place dans ce monde, dans son monde, allait lui faire plaisir. A la place, elle semblait en colère et lui parla de Rosie. Le jeune homme fronça les sourcils avant de se relever pour mieux l’attraper par le poignet. « Hey… qu’est-ce qui t’arrive petit ange ? » lui demanda-t-il soucieux de connaitre les tourments qui agitaient sa petite amie. Il n’aimait pas l’idée qu’elle se fâche contre lui et parte sur cette impression négative. « Que se passe-t-il ? Tu n’as aucun souci à te faire de Rosie. C’est une gentille personne mais je ne suis pas attiré par elle si telle est ta crainte » tint-il à lui faire savoir en l’attirant dans ses bras pour mieux l’embrasser avec peut-être moins de tendresse et bien plus de passion. Ce baiser était sa façon à lui de la réclamer comme sienne mais aussi d’affirmer combien il lui appartenait. Amanda était sa petite-amie, elle avait fait de lui un homme et il ne se voyait pas la quitter, ni pour une autre, ni même pour la musique. « Je suis désolé si je t’ai donné des occasions de penser que je puisse vouloir d’une autre compagnie que la tienne. J’essaie simplement de m’intégrer Amanda. Je veux pouvoir vivre dans ce monde, t’apporter quelque chose mais c’est impossible si je reste sur mes aprioris tout comme j’ai bien conscience que je ne peux te demander de ne pas être jalouse si je ne fais pas cet effort » reconnut-il toujours dans cette volonté d’apaiser tous les conflits entre eux. « Reste s’il te plait… j’ai envie que tu restes avec moi » reprit-il en la couvant de son regard le plus chargé d’amour.
Je ne savais pas réellement si j’avais déclenché cette micro dispute pour avoir de l’attention de la part d’Isaiha mais cela y ressemblait bien. J’étais surprise moi-même de mon comportement mais les émotions s’emmêlaient et je n’arrivais plus à distinguer ce qui me touchait réellement ainsi que ce que je voulais perturber chez moi. C’était difficile à comprendre, autant que j’étais difficile à cerner à ce moment-là. Je voulais partir alors qu’Isaiha était ce qui faisait de moi la fille heureuse que j’étais. Sans lui rien n’aurait jamais été ainsi et jamais je n’aurais pu remonter la pente aussi correctement.
Il m’arrêta, me prit par le poignet et m’approcha de lui. Il m’expliqua que je n’avais pas à m’en faire et que Rosie était une gentille personne. Mais je connaissais trop bien ce genre de fille qui semblait gentille sans vraiment l’être au fond, alors je gardais une part de méfiance sur cette nouvelle amie. De plus, je savais qu’Isaiha restait encore naïf, je ne voulais vraiment pas qu’il tombe dans les filets d’une garce… Le jeune homme m’embrassa, de manière à ce que je n’ai plus rien à dire et un léger rictus sur mes lèvres me fit participer à ce baiser passionné. Je me mis à l’écouter, attentive et compréhensive. Il essayait simplement de s’intégrer et je devenais insupportable… Mon petit-ami était un vrai amour, je n’avais décemment pas le droit de m’emporter comme je l’avais fait. « Non, c’est moi qui m’excuse… C’est juste que je me suis fait tout un film parce qu’on ne se voyait plus autant… Tu me manques beaucoup et si je suis si jalouse c’est que je sais quel regard les filles portent sur toi… Et je n’ai vraiment aucune envie qu’une d’entre elles essaie de te séduire ou quoi que ce soit… » Dis-je, baissant la tête et refermant quelque peu les yeux. Je me sentais mal d’avoir réagis ainsi avec Isaiha, c’était terrible. « Je ne sais pas ce qui m’a pris, je suis très émotive en ce moment. C’est quelque chose que je ne contrôle pas, je te jure. » Lui dis-je tout en relevant les yeux vers lui, les deux mains posées sur son torse et sur lequel je déposai mon visage par la suite. « Je t’aime, je t’aime, je t’aime… » Répétai-je tout en me blotissant contre le garçon, profitant de ce moment pour me faire pardonner… Un peu.
Si Amanda ne comprenait pas ce qu’il lui arrivait, elle n’était pas la seule car elle ne l’avait jamais habitué à un tel comportement ni même à ces sautes d’humeur. Pourtant, malgré tout cela, elle restait toujours aussi belle et douce pour lui. Il n’avait pas besoin d’aimer la femme parfaite, elle était simplement celle qu’il avait choisi et de ce fait, il pouvait bien encaisser quelques sautes d’humeur n’est-ce pas ?! La seule chose c’est qu’il ne voulait pas qu’elle parte alors qu’elle venait tout juste d’arriver. « Ces femmes peuvent bien essayer mais je suis hermétique à toute forme de séduction. L’adultère est un péché condamné par le seigneur et il est hors de question que je condamne mon âme à l’enfer pour une autre femme qui ne m’apportera rien si ce n’est moins que toi. Tu es celle que j’ai choisi et aucune autre ne saura me faire dévier de mon chemin » tint-il à lui faire savoir afin de définitivement la rassurer. Isaiha n’était pas le genre d’homme à être facilement séduit et toute action allant dans ce sens ne ferait que le rendre mal à l’aise. « Tu dois manquer de sommeil, ce n’est rien. Si tu veux, je peux te préparer une tisane apaisante ? » lui proposa-t-il en petite ami soucieux du bien-être de sa compagne qu’il serrait contre son large torse, caressant tendrement ses longs cheveux. « Je t’aime aussi petit ange et tu n’as pas à t’inquiéter mes sentiments ne sont pas près de changer » lui dit-il tout en la conduisant à nouveau sur le canapé pour mieux s’y asseoir. « Tu restes n’est-ce pas ? » demanda-t-il prêt quant à lui à l’enfermer dans sa chambre en cas de réponse négative.
Les tensions s’apaisèrent doucement et Isaiha me rassura encore pleinement. Il était persuasif et au fond, j’avais une confiance aveugle en lui. Je savais qu’il était bon et que jamais il n’allait me trahir. Il était tellement pieux que pêcher était la pire des choses qu’il puisse faire. Alors, je me blottis tout contre lui, profitant de cette étreinte pour me calmer doucement. « Oui, c’est surement ça… » Dis-je alors qu’il me disait que je devais manquer de sommeil. « Je veux bien une tisane. » Ajoutai-je tout en relevant les yeux vers lui, un léger sourire sur mes lèvres. Le câlin dura dans le temps et c’était parfait ainsi. Cela rattrapait tous les câlins que nous n’avions pas pu nous offrir et j’étais heureuse de pouvoir ressentir son odeur qui me plaisait tant. Je souris alors que mon visage était posé sur son torse, toujours, et le serrai de toutes mes forces contre moi. « Je reste. » Lui affirmai-je, restant collée contre lui le plus que je pouvais. « J’ai envie de dormir avec toi… » Lançai-je au garçon tout en le regardant. Je savais que cela allait être compliqué avec sa sœur et que ça ne se faisait pas vraiment mais nous avions passés plus d’un mois et demi ensemble, à partager le même lit et se côtoyer des heures durant… Le fossé était terrible, cela m’ennuyait réellement, je détestais dormir seul déjà de base, mais alors ne plus dormir avec mon petit-ami était une véritable torture. « Tu penses que je peux rester ce soir ? Enfin… Ça ne se fait pas vis-à-vis de ta sœur je crois… » Dis-je, l’air peinée alors que je n’arrivais plus du tout à me détacher de lui.
L’inquiétude qu’il lui portait se trahissait au travers de la tonalité de sa voix. Isaiha s’inquiétait beaucoup pour Amanda et la dernière chose qu’il souhaitait, c’était bien de la voir partir fâchée car son cœur en viendrait à croire au pire comme une rupture. L’idée même qu’elle puisse le quitter lui donnait envie de s’enfermer dans le travail et se couper de tout et de tous. Heureusement, elle s’était apaisée entre temps et accepta bien volontiers sa tisane. « Je vais aller te la préparer dans ce cas » dit-il après l’avoir installée confortablement dans le canapé et surtout d’avoir profité de sa chaleur, de sa présence. Isaiha déposa un baiser sur son front et s’apprêtait à se lever quand elle le stoppa d’une question. Non, ce fut plutôt la fragilité qu’il lut sur son doux visage qui l’arrêta net dans son élan. « Oui, tu peux rester ici. Rien ne nous interdit de dormir dans le même lit. Nous sommes deux adultes et surtout nous sommes engagés dans une relation d’ordre romantique. Il n’y a aucune interdiction du moins de mon point de vue. Après tout, nous ne faisons rien de répréhensible » lui assure-t-il avec un léger sourire. Toutefois, Isaiha n’était pas certain de pouvoir s’adonner à une activité sensuelle en ayant sa sœur de l’autre côté du couloir. Il y avait des choses qu’il avait encore du mal à assumer publiquement. Dormir ensemble par contre, n’était pas du tout une chose qui le dérangeait bien au contraire. Il avait pris l’habitude de dormir avec Amanda et sa présence dans son lit, près de lui, lui manquait atrocement. « J’ai envie que tu restes dormir, cela me semble être une éternité depuis que nous n’avons pas partagé notre lit »
La présence d’Isaiha me manquait terriblement et passer une soirée avec lui allait me faire le plus grand bien. Si j’étais si mal dans ma peau ces derniers temps, c’était parce qu’il n’était pas à mes côtés et j’étais vraiment persuadée qu’il était devenu indispensable à ma vie. J’écoutais mon petit-ami parler et cela me faisait rire la manière dont il était aussi diplomate à chaque fois. Je me mis alors à émettre un léger rire lorsqu’il me parla de choses « répréhensibles » alors que mes yeux, de nouveau attendris, se mirent à glisser dans les yeux de mon compagnon. « Rien de répréhensible… De toute façon, je ne crois pas que ce soit raisonnable vu que ta sœur est là. » Ajoutai-je en roulant les yeux sur le côté. La tentation était grande, cela faisait un moment que nous n’avions pas eu de relation charnel mais après tout, ce n’était pas moi la plus à plaindre, il semblait que les hommes étaient bien plus dépendants au manque que les femmes. « Moi aussi j’en ai vraiment envie… » Dis-je tout en m’approchant de mon compagnon pour le tirer et l’installer à mes côtés me blottissant à nouveau contre lui. « Mhh, reste là. » Ajoutai-je tout en faisant l’enfant devant lui… J’avais besoin de lui, j’avais besoin de sa présence et le retrouver ce soir-là me faisait le plus grand bien. « Bon, alors comment est-ce que tu trouves tes cours ? » Reprenai-je alors que nous n’avions pas pu continuer notre conversation à cause de mon accès de colère.
A nouveau, il entendait le rire cristallin de sa compagne. Isaiha ne savait pas trop ce qu’il avait dit de risible mais cela ne l’inquiétait pas outre mesure puisqu’elle rigolait et qu’il préférait cent fois revoir son sourire que son contraire. « Elle n’est pas présente actuellement mais oui, il est préférable d’apprendre à se tenir » dit-il avec un léger sourire. Le jeune homme éprouvait pourtant un certain manque de ce côté-là mais il saurait se brider afin de ne pas incommoder ni sa sœur ni Amanda. Il devait très certainement y avoir une certaine conduite à avoir même avec sa petite-amie. Une petite voix lui souffla qu’à ce rythme-là, ils ne seraient jamais en phase étant donné qu’elle aussi vivait avec un colocataire. Loin des pensées de son petit-ami, Amanda s’était blottit contre lui et il la serra bien volontiers contre son torse musclé. « D’accord je reste là » murmura-t-il toujours souriant. Elle lui faisait penser à un petit chaton ainsi blottie dans ses bras. « C’était très intéressant même si je ne suis pas toujours d’accord avec les autres étudiants mais j’ai accès à une foule de connaissance et c’est juste impressionnant. J’ai l’impression d’être à l’aube de ma vie tant je prends conscience qu’il me reste énormément de choses à apprendre » s’exclama-t-il, les yeux dans le vague. « Et toi ? la reprise n’a pas été trop dure ? » lui demanda-t-il en s’allongeant sur le canapé pour mieux l’attirer sur lui afin de partager avec elle, un tendre câlin.
Je savais qu’il serait difficile de se tenir tous les deux l’un à côté de l’autre dans un lit sans même avoir de pensée ou geste sensuel. Maintenant que nous étions passé à l’étape supérieure, garder nos distances étaient un peu plus compliquées désormais. Mais lorsque j’y réfléchissais bien, il allait être difficile pour nous d’avoir nos moment intimes étant donné que nous habitions tous les deux avec quelqu’un. Dans mon esprit, je soupirai à cette pensée mais gardait le sourire face à mon petit-ami. Après tout, passer du temps avec lui était tout ce qui importait, au fond. « On se tiendra bien, t’en fais pas. » Lui assurai-je tout en lui glissant un sourire tendre.
Comme une enfant, je me glissais dans ses bras, collant mon visage contre lui, m’imprégnant de son odeur qui avait été pour moi la chose qui me manquait le plus. Sentir son parfum provoquait en moi un tas de réconfort et de sûreté. La sûreté, c’est ce que je ressentais lorsque j’étais avec Isaiha et cela n’avait aucun prix. Nous recommencions à parler des cours lorsque mon compagnon s’extasiait sur tout ce qu’il y avait à apprendre et bien évidemment, je l’écoutais avec attention, je buvais ses paroles, littéralement tant j’adorais le son de sa voix et le timbre de ses cordes vocales. « Je suis heureuse que ça te plaise autant. Moi, rien de spécial, c’était assez routinier, je fais le deuil de nos vacances et c’est bien triste ! » Dis-je malgré tout avec le sourire toujours sur les lèvres.
Finalement, Isaiha s’allongea et j’en fis de même à ses côtés, gardant cette proximité que j’adorais. Mon visage enfoui dans son torse musclé et les yeux fermés, je profitais de ce moment à deux pour réfléchir sur quel moyen j’allais trouver pour pouvoir me retrouver une nuit avec Isaiha, complètement seuls. « Ta sœur a un petit-ami ? » Demandai-je, par pure curiosité, dessinant mon idée petit à petit dans mon esprit.
Un sourire répondit au sien et Isaiha se sentit pleinement à sa place. Amanda avait ce pouvoir sur lui, elle pouvait d’un regard, d’une parole ou bien simplement d’un sourire, lui donnait l’impression d’être l’homme le plus important de son monde. Elle était la femme du sien en tous les cas et cela, il n’avait pas besoin de lui faire l’amour pour en être certain. Bien sûr, il serait fou de nier qu’il n’avait pas pris goût à cette étreinte charnelle et que lorsqu’elle se trouvait dans ses bras, il n’y pensait pas. Toutefois, il y avait des choses qu’il n’arrivait pas encore à faire à savoir se donner à elle dans n’importe quelle situation. La peur que sa sœur ne rentre et ne les surprenne le bloquait totalement mais Amanda le rassura rapidement. « Merci petit ange » salua-t-il sa compréhension face à leur situation.
« Tu te plaisais beaucoup en vacances n’est-ce pas ? » lui demanda-t-il. Pour sa part, il était heureux d’avoir quelque chose à faire de ses journées, la farniente n’était pas dans ses habitudes. En réalité, Isaiha manquait d’activité. Il faut dire qu’il avait l’habitude se lever aux aurores durant des années pour travailler au champ. Faire la grasse matinée, se prélasser au soleil, c’était agréable les premiers jours mais il avait fini par tourner en rond. Le seul côté passionnant de ses vacances avait été la présence quotidienne d’Amanda à ses côtés. « Pardon ? » s’étonna-t-il de sa question avant de froncer les sourcils. « Grand dieu nom… enfin je ne sais pas. Tu es au courant de quelque chose ? » lui demanda-t-il aussitôt. Casey lui avait bien parlé d’un jeune homme qui attirait son attention mais cela n’allait pas plus loin n’est-ce pas ?
« Ohhh oui, les vacances c’est vraiment le pied… » Dis-je tout en repensant à tout ce que nous avions pu faire tous les deux, les matinées au lit à profiter des bras de l’un et de l’autre… Pouvoir faire ce que nous voulions quand nous le voulions, c’était le paradis. Mais toute chose avait bien une fin et les vacances étaient bel et bien terminées. Il fallait bien retourner en cours à un moment ou à un autre, de toute manière.
Puis finalement, dans mon esprit, j’essayais d’établir en plan pour qu’Isaiha et moi puissions nous retrouver seuls toute une nuit, soit dans son appartement, soit dans le mien. C’était la raison pour laquelle j’imaginais Casey avec quelqu’un et donc, nous laisser le champ libre de temps à autres. Je ne savais évidemment pas si elle avait quelqu’un, c’était la raison pour laquelle je le demandais d’ailleurs à Isaiha mais il semblait surpris et semblait surtout prier pour que ce ne soit pas le cas. « Non, non, je ne sais rien du tout. C’est bien pour ça que je te demande… » Raté, il ne savait pas plus que moi. Il nous restait l’autre solution, mais la situation de Bonaventure était bien étrange et je n’osais jamais lui demander quoi que ce soit par rapport à sa vie amoureuse. C’était un sujet que je n’abordais pas avec lui, ou bien assez légèrement. « Bon eh bien je t’annonce que nous prendrons une chambre d’hôtel, je pense. » Ajoutai-je en riant quelque peu, regardant mon homme de là où j’étais et lui offris un sourire coquin digne de ce nom.
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