Depuis quelques mois, je remettais sérieusement en question cette idée de devenir danseuse. Déjà, parce que j'avais l'impression que les cours de danse me donnaient de plus en plus l'impression de me raccrocher au passé. Bien souvent, je me raidissais en entendant une mélodie classique sur laquelle j'avais déjà dansé étant enfant, à Phoenix, ou sur laquelle j'avais déjà vu danser ma mère. Qui plus est, je m'intéressais de plus en plus à la musique et à la photographie. J'avais récemment repris mes vieux cahiers de piano en faisant mes cartons pour la Lowell House, et la photographie me prendrait moins de temps, moins d'énergie également. Surtout si je devais tomber enceinte dans l'année. . « Ouais…mais t’inquiète vraiment pas pour cette histoire de grossesse… faut pas qu’on se prenne la tête et juste…qu’on laisse les choses se faire naturellement… » Me dit alors Jude, qui devait certainement savoir que cette histoire de retard dans mes règles et de test négatif me stressais vraiment. « Je sais, t'as raison.. » Répondis-je avec une moue boudeuse en acquiesçant, alors que Jude déposait ses lèvres sur ma joue à nouveau. Je ris légèrement en faisant dériver mes lèvres sur le côté pour qu'elles effleurent les siennes rapidement, alors que Jude reprenait : « Bon…finalement j’veux bien qu’tu me fasses quelque chose à manger pour que j’évalue tes talents de cuisinière » Il ajouta avec un sourire provocateur « Parce que ça me ferait chier d’épouser une fille qui sache pas faire la cuisine hein ! » Je le fusillais du regard et plaquais mes deux mains contre son torse pour le pousser à s'allonger, à quatre pattes au dessus de lui. Je le fusillais du regard « Tu viens d'insinuer que je ne savais pas cuisiner ? » Lui soufflais-je sur un ton de défi. Je me redressais en l'abandonnant sur le lit, allant à son petit coin cuisine tranquillement pour aller fouiller dans son frigo sans gêne. « Bouah, y a pas grand chose là dedans, j'te préviens je veux pas épouser un type qui sait pas faire les courses. » Bim Jude. Je levais le regard vers lui avec un sourire triomphant, avant de sortir quelques trucs du frigo. Je sortais une casserole que je remplissais d'eau pour la mettre sur le feu, et j'ajoutais des pâtes que je trouvais dans un placard. Je sortais également deux trois trucs, un plat, de la viande, du gruyère rapé.. J'allais lui faire le gratin de l'année ! Alors que je découpais la viande en attendant que les pates cuisent, je dis à l'attention de Jude « Au lieu de te tourner les pouces, vas prendre une douche parce que je vais pas cuisiner en 5 minutes ! »

Je comprenais que Roxanna soit inquiète, par rapport à notre tentative d’avoir un bébé. Les filles se reprennent souvent la tête, surtout quand elles sont en retard et que les tests de grossesse affichent tous négatif. C’est vrai que ça n’était pas normal, mais il y avait certainement une explication à ça, et ça n’était que en allant voir un médecin que nous allions avoir la réponse à nos questions, même si il risquait de ne rien pouvoir faire et de prescrire une prise de sang à Roxanna. Parce que les tests de grossesse ne sont pas toujours très fiables car certaines femmes ne produisent pas assez la molécule que le test est censé reconnaître pour déterminer si oui ou non elles sont enceintes. « Je sais, t'as raison.. », fini-t-elle par me dire doucement avec son air de gamine mécontente qui me fit un peu plus sourire. Pour changer de sujet, je lui dis alors que finalement, j’avais faim et qu’il fallait que j’évalue les compétences culinaires de la jeune femme. La réaction de Roxanna ne se fit pas attendre, et elle plaqua ses mains sur mon torse pour m’obliger à m’allonger. Je me laissais complètement faire, essayant de garder mon sérieux alors qu’elle se pencha vers moi pour dire, « Tu viens d'insinuer que je ne savais pas cuisiner ? » Je me mordais la lèvre et je secouais doucement la tête : moi ? Jamais je n’avais fait une telle allusion ! La jeune femme se redressa et je fis de même, la regardant s’éloigner vers le petit coin cuisine de ma chambre, ouvrant le frigo pour voir ce qu’il y avait à l’intérieur : bon, pas grand-chose puisque nous venions à peine de rentrer à Cambridge ! « Bouah, y a pas grand chose là dedans, j'te préviens je veux pas épouser un type qui sait pas faire les courses. » Je cachais un léger sourire : j’adorais la répartie de Roxanna et je savais que quand je la taquinais, elle me le rendait bien comme maintenant. « Hey, on vient à peine de rentrer j’ai pas pensé à aller faire des courses ! », lançais-je pour me défendre en fronçant les sourcils, restant assis sur mon lit pendant que Roxanna commençait à préparer un truc à manger. Des pâtes et d’autres trucs apparemment. « Au lieu de te tourner les pouces, vas prendre une douche parce que je vais pas cuisiner en 5 minutes ! » Je soupirais et je levais les yeux au ciel avant de me lever pour m’approcher d’elle, « Est-ce que t’insinue que je pue là ? », demandais-je en levant mon bras vers mon nez pour le sentir en cachant un léger sourire. Je soupirais et j’allais vers la salle de bain dont j’allumais la lumière et je criais à son attention, « J’te préviens ça va pas se passer comme ça plus tard hein ! J’vais prendre ma douche quand j’en ai envie ! » Je commençais à me déshabiller pendant que je faisais couler l’eau pour trouver de l’eau chaude une fois que j’entrerais dans la cabine de douche, grognant à moi-même, « J’suis pas un mec soumis moi ! » J’allais fermer la porte de la salle de bain et j’entrais sous la douche le temps qu’elle fasse à manger.

Grâce à Jude le faileur, cette réponse a été supprimée par accident

Je n’avais jamais été un garçon difficile à vivre. Même pendant l’adolescence, ma mère n’avait pas tellement à se plaindre. J’étais plutôt travailleur et plus jeune, je n’étais pas très fan des fêtes. Tout ça avait commencé après la mort d’Aurore, là ma mère avait beaucoup de mal à me « tenir en laisse ». Enfin, le seul truc, c’était que j’avais toujours détesté qu’on me donne des ordres, et c’était toujours d’actualité aujourd’hui. C’est peut-être pour ça que j’avais aimé devenir chef des Mathers, car je n’avais plus d’ordre à recevoir de personne dans ma propre maison. Ça pouvait être aussi un problème à l’école, mais étant plutôt studieux, j’essayais de me tenir à carreaux. Bien sûr, je savais que tout ça n’était qu’un jeu avec Roxanna, qu’elle me dise d’aller prendre une douche avec ce petit air autoritaire, ça devait bien la faire rire, et même si je savais que ça n’était que pour rire, je préférai lui faire comprendre que je n’aimais pas qu’on me dise ce que je devais faire. Alors que j’entrais dans la salle de bain pour me préparer une douche bien fraiche vu la chaleur qui faisait même ici, j’entendais Roxanna dire sur un ton amusé, « Bien sur chéri, bien sur ! » Je souris un peu et je continuais à jouer la mauvaise foi, ajoutant au passage que je n’étais pas un mec soumis à sa copine en refermant la porte de la salle de bain pour pouvoir prendre ma douche tranquillement. J’avais fait en sorte de le dire assez fort pour qu’elle l’entende quand même, et je pris rapidement ma douche pour ne pas trop la faire attendre, même si l’eau fraiche faisait un bien énorme. Une fois fini, je me séchais puis j’enroulais la serviette autour de ma taille ( ) pour sortir de la salle de bain et chercher de quoi m’habiller dans ma commode. Je jetais rapidement un regard vers ma fiancée qui était assise sur le lit, avec un t-shirt à moi sur le dos ce qui me fit légèrement sourire. « Ta virilité en a pris un coup mon amour ? » J’haussais les épaules et je lui fis une mine grognon, lui tirant la langue au passage alors que je fouillais dans le tiroir pour trouver un boxer pour dormir : il faisait beaucoup trop chaud pour dormir en pyjama, ça c’était certain. « Te plains pas, j'ai fait à manger, c'est prêt dans un petit quart d'heure! » Je me tournais vers elle pour lui sourire, « Et je vois que tu t’es servie aussi », lançais-je en désignant le t-shirt à moi qu’elle avait sur le dos. Je retournais dans la salle de bain pour retirer la serviette et mettre mon boxer avant de revenir dans la chambres les cheveux tout ébouriffés : la flemme d’aller me coiffer. Je me laissais tomber sur le lit à côté d’elle, sur le dos et je tapotais mon ventre en grognant, « J’ai faiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiim ! », essayant de ne pas sourire pour garder mon sérieux. « Ça a intérêt à être bon, femme ! » , lançais-je sur un ton le plus sérieux possible même si j’avais envie d’exploser de rire.

Sagement assise sur le lit, j'attendais que Jude sorte de la douche en jetant quelques rapides coups d'oeil au four. Si je mettais le feu à sa cuisine, pas sûr que je passe pour la cuisinière exemplaire. Quand enfin monsieur se décida à quitter la salle de bain, avec pour seule barrière sa serviette autour de la taille ( ) j'ai bien cru un instant que mes instincts féminins allaient reprendre le dessus et que j'allais me jeter sur lui sans lui laisser le temps de manger. Je me reprenais cependant bien rapidement en le taquinant sur sa virilité qui en aurait pris un sacré coup, mais j'en profitais au passage pour le suivre du regard alors qu'il allait tranquillement se chercher un boxer. « Et je vois que tu t’es servie aussi » me rétorqua mon fiancé en désignant mon accoutrement, puisque j'étais juste en petite culotte avec un de ses tee shirts sur le dos. Je haussais les épaules d'un air innocent « Te plains pas, je rend sexy la manière de porter tes tee shirts ! » Je lui fis un clin d'oeil avant de le suivre du regard tandis qu'il retournait dans la salle de bain pour s'habiller. Il revint bien rapidement pour s'étaler à côté de moi dans son lit en grognant. « J’ai faiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiim ! », Je me tournais sur mes genoux vers lui, avant de dire d'un air amusé « Sois patient un peu, ça cuit pas en deux secondes ! » Je tournais la tête vers l'heure, d'ici dix minutes je pouvais le sortir du four, et ça sentait déjà plutôt bon. « Ça a intérêt à être bon, femme ! » entendis-je alors, de la voix de Jude, me faisant immédiatement la tête vers lui. Ok, je savais qu'il plaisantait, et puis, ça se voyait à sa tête, il rougissait presque tant il se retenait de rire. « Tu m'as pris pour la femme de ménage ou quoi ? » Dis-je en riant et en l'enjambant à nouveau pour m'assoir sur lui. Je le défiais du regard, bras croisés, disant avec un petit air amusé. « Tu peux te plaindre de ne pas être un homme soumis, mais c'est pas pour autant que je le suis, non mais oh ! J'aurais pu te laisser te faire à manger tout seul ! »

« Te plains pas, je rends sexy la manière de porter tes tee shirts ! » Je ne pus m’empêcher de sourire légèrement, me redirigeant vers la salle de bain pour finir de me sécher et enfiler de quoi dormir cette nuit, soit un simple boxer. C’est vrai que je ne me plaignais pas, car je lui avais toujours dit que je la trouvais très sexy dans mes t-shirt trop grands. Retournant dans la chambre, je me laissais alors tomber sur le dos sur le lit, regardant le plafond en tapotant mon ventre qui commençait grogner sérieusement. Finalement oui, j’avais vraiment très faim et je ne manquais pas de le faire remarquer à la jeune femme qui me répondit tout de suite, « Sois patient un peu, ça cuit pas en deux secondes ! » Je tournais le regard vers Roxanna en lui tirant la langue, puis je tournais mon regard vers le four qui était allumé et qui chauffait encore plus la pièce d’ailleurs. Je fermais les yeux quelques secondes, ça sentait vraiment très bon et ça me donnait encore plus faim. Je rétorquais alors pour rire que ça avait intérêt à être bon. Bien sûr, je rigolais, je me doutais bien que Roxanna était une bonne cuisinière, ça se voyait rien qu’avec le plat compliqué qu’elle avait eu l’air de faire. Moi en cuisine, j’étais une vraie quiche. « Tu m'as pris pour la femme de ménage ou quoi ? » J’essayais de ne pas rire, haussant les épaules pour faire mine que je ne savais pas quand elle se redressa pour s’assoir sur moi comme si de rien était. Je la regardais faire en croisant les bras, lui demandant d’un air tout à fait sérieux, « Et toi tu m’as pris pour un matelas ou quoi ? ». Je souris un peu, « Tu peux te plaindre de ne pas être un homme soumis, mais c'est pas pour autant que je le suis, non mais oh ! J'aurais pu te laisser te faire à manger tout seul ! » J’éclatais de rire, ne pouvant plus me retenir et je posais mes mains sur ses cuisses en me redressant, « Oh pardooon ! », lançais-je avant de déposer des dizaines de petits bisous sur sa joue en murmurant entre chacun d’entre eux sur un ton milieux et presque rieur, « Merci de m’avoir fait à mangeeeeerrr ma petite Roxy d’amoooooooour ! » Je m’arrêtais pour lui sourire et j’ajoutais, « Rwah ça sent vraiment trop trop bon ! »

J'essayais de garder mon sérieux, assise sur Jude, le fusillant du regard comme s'il venait de m'offenser profondément. En fait, j'étais juste aussi hilare que lui intérieurement. « Et toi tu m’as pris pour un matelas ou quoi ? » Contre attaqua directement mon fiancé, agrandissant immédiatement mon sourire. « Faut dire qu'à force de boire de la bière, ton bidon peut prêter à confusion ! » Rétorquais-je à mon tour, un fin sourire dessiné sur mes lèvres. Bien sur que non il n'avait pas un gros bidon, au contraire, mais il fallait bien que je me défende, et là, pour le coup, Jude m'avait tendu la perche. Après avoir déclaré d'un air boudeur qu'il ne fallait pas qu'il se plaigne parce que je lui avais fait à manger, Jude rendit les armes, éclatant de rire tout en posant ses mains sur mes cuisses pour s'aider à se redresser. « Oh pardooon ! » je le toisais d'un air faussement boudeur, jusqu'à ce qu'il atteigne mon visage sur lequel il déposait une multitudes de baisers, murmurant entre chacun d'entre eux d'un ton mielleux absolument pas crédible « Merci de m’avoir fait à mangeeeeerrr ma petite Roxy d’amoooooooour ! » je reculais mon visage en me pinçant les lèvres avant de rire légèrement « Mouais, c'est ça ! » Je posais mes mains dans son dos, et Jude sembla enfin s'intéresser à ce qui était en train de chauffer. « Rwah ça sent vraiment trop trop bon ! » Je haussais les épaules en tournant la tête vers le four, puis en regardant l'heure. Je n'allais pas tarder à me lever pour sortir le plat. « Je t'ai dit de me faire confiance, je sais cuisiner ! » Dis-je d'un air malin avant de joindre mes lèvres aux siennes, étouffant un nouveau de mes rires. Je remontais calmement mes mains de son dos jusqu'à sa nuque, puis son cou, et je séparais mes lèvres des siennes en me redressant pour quitter le lit et filer près du four. « Avec un peu de chance c'est prêt! » Après une rapide vérification, je constatais que ça m'en avait tout l'air, sortant avec des gants le plat précautionneusement. Je cherchais une assiette que je servais copieusement pour la poser à table avec des couverts « A table le goinfre ! » Dis-je en riant alors que je retournais m'asseoir sur son lit en tailleur après avoir éteint et refermé le four.

Roxanna assise sur moi, je ne pus m’empêcher de lui demander si elle, elle me prenait pour un matelas. C’est vrai, elle était là, tranquille et son petit sourire satisfait ne me donnait que envie de continuer à me défendre. « Faut dire qu'à force de boire de la bière, ton bidon peut prêter à confusion ! » J’entrouvrais la bouche légèrement, la fusillant du regard avant de me redresser en jetant un rapide coup d’œil à mon ventre : un bidon ? D’où est-ce qu’elle voyait un bidon ? Avec la chimio que j’avais suivi plusieurs mois plus tôt, j’avais même plutôt maigris et vu ce que nous mangions de dégueu au Summer Camp, ça ne m’avait pas aidé à reprendre du poids. Je choisi cependant de ne rien dire, me contentant de sourire légèrement en me redressant encore afin d’atteindre la peau de son visage que je couvrais de baisers, en lui demandant pardon et la remerciant de m’avoir fait à manger comme un gamin. Mais la jeune femme n’était pas dupe, et elle voyait bien que je me foutais un peu d’elle, même si je la remerciais vraiment d’avoir fait ça, au fond. « Mouais, c'est ça ! » Je ris un peu et j’haussais les épaules avant de détourner mon attention sur le four qui dégageait une odeur particulièrement agréable. Je le fis remarquer à Roxanna qui rétorqua tout de suite, « Je t'ai dit de me faire confiance, je sais cuisiner ! » Je lui souris et je retournais mon visage vers le sien pour attraper doucement ses lèvres le temps d’un tendre baiser. Je me reculais un peu pour la regarder alors qu’elle continuait à rire pour séparer nos lèvres sans la quitter du regard, me demandant ce qui le faisait encore rire de cette manière. J’allais lui demander ce qui la faisait rire comme ça mais elle quitta le lit pour aller voir le four en déclarant, « Avec un peu de chance c'est prêt! » J’hochais la tête et je me redressais à mon tour, m’asseyant sur le bord du lit. Je regardais Roxanna se pencher pour vérifier le contenu du four et je ne pus m’empêcher de siffler, comme font tous les pervers que les filles bien foutues croisent dans la rue, histoire de la taquiner un peu. « A table le goinfre ! » Je souris et je me levais pour aller m’asseoir à table, là où Roxanna avait préparé une assiette bien copieuse. « Mhhh…. », lançais-je en sentant la bonne odeur du gratin. Je pris ma fourchette pour gouter, et j’avalais rapidement en me versant un verre d’eau, « Bouaaaahhh j’me suis brûlé la laaaangue ! », grognais-je en buvant une gorgée pour rafraîchir ma bouche. Je regardais Roxanna qui devait très certainement s’amuser de cette gaffe qu’elle avait elle-même fait le soir de notre rencontre, « Je t’interdis de rire ! », ajoutais-je à son attention avant de souffler sur l’assiette bouillante.

Je faisais bien attention à ne pas me brûler en sortant le plat du four, néanmoins Jude ne se gêna pas pour me siffler en jouant les gros dragueurs, me faisant rire et manquer de faire tomber le plat que je posais vite pour ne pas me brûler. Heureusement je ne m'étais pas loupée, sinon, je savais que mon fiancé aurait eu de quoi se moquer de moi pendant toute notre vie, la soit disant cuisinière qui crame son gratin. Bon, après, restait à savoir si monsieur allait être satisfait par la goût, j'attrapais donc une assiette que je servais plutôt bien, et la posais à table avant de retourner comme une flèche sur le lit de Jude, alors que ce dernier de son côté se levait pour aller s'asseoir à table, devant son assiette. « Mhhh…. » Dit-il simplement en sentant son assiette. C'était bon signe, non ? Docilement, assise sur le matelas, j'attendais une quelconque bonne – ou mauvaise – réaction quand Jude gouta. Et … Il se dépêcha de se servir un verre d'eau. « Bouaaaahhh j’me suis brûlé la laaaangue ! » grogna-t-il en engloutissant le verre. Je me pinçais la lèvre lorsqu'il me regarda, ok, j'avais énormément envie de lui éclater de rire au nez. « Je t’interdis de rire ! » La phrase à ne surtout pas me sortir, j'éclatais de rire, tandis que mon fiancé soufflait sur son assiette pour qu'elle refroidisse un tant soit peu. Je plaquais une main sur mes lèvres pour tenter de rire un peu moins fort, me calant au fond de son lit contre les oreillers, bras croisés. « Je te comprend, quand ça à l'air bon on ne prend pas la peine de vérifier si c'est chaud … Comme moi pour un certain plat.. » Bien entendu je faisais référence à ma propre expérience avec des Lasagnes lors de notre premier rendez vous, début février. Je haussais les épaules avec un sourire léger, me laissant tomber tête contre les oreillers, allongée. Je me penchais légèrement sur le côté pour malgré tout pouvoir voir mon fiancé, demandant avec curiosité « Alors ... Verdict du gouteur ? »

Bon okay, dans le genre pas doué, j’étais vraiment le roi. Même pas foutu de souffler un peu sur sa fourchette pour ne pas se cramer la langue. Je savais que ça allait faire rire Roxanna, et je bus d’une traite un grand verre d’eau bien frais pour essayer de calmer le feu qui s’était déclaré dans ma bouche. Je voyais bien le sourire amusé de Roxanna, et je ne pus m’empêcher de lui grogner de ne surtout pas rire. Erreur : bien entendu, qu’elle allait rire. Et encore plus maintenant que je lui avais interdit de rire. Le pire c’était que même si j’avais la langue brûlée et que ça faisait fichtrement mal, je ne pouvais pas m’empêcher de sourire moi aussi. Ce truc, se brûler la langue, ça me faisait trop penser à notre premier rendez-vous : la première gaffe que Roxanna avait faite devant moi tellement elle était pressée de manger son plat au restaurant où nous avions mangés ensemble ! Baissant ma tête pour souffler dans mon plat décidément bouillant, je fronçais légèrement les sourcils pour paraitre agacé alors que ma fiancée elle, était morte de rire. « Je te comprend, quand ça à l'air bon on ne prend pas la peine de vérifier si c'est chaud … Comme moi pour un certain plat.. » Je souris et je me mordais la lèvre, relevant le regard vers elle en constatant qu’elle avait pris ses aises dans mon lit. J’haussais les épaules et je tirais la langue pour lui montrer que je me fichais qu’elle se moque ou pas. « Alors ... Verdict du gouteur ? » J’attrapais alors à nouveau ma fourchette et je repris un peu du gratin, prenant soin de bien souffler dessus avant de le mettre dans la bouche afin d’éviter de me brûler une seconde fois : bah oui, déjà qu’une fois ça fait mal alors deux ! Je dégustais la bouchée que je venais de prendre puis j’haussais les épaules en souriant, tournant mon attention sur la jeune femme qui s’était allongée sur le lit. J’avalais, afin de ne pas parler la bouche pleine et je lui répondais, « C’est délicieux mon amour… » Je souris et je repris une bouchée, puis deux jusqu’à finir mon assiette assez vite. J’avais vraiment très faim et il restait un peu de gratin dans le plat, que je m’empressais de me servir pour remanger une assiette pleine. Je ne risquais pas de prendre des kilos en trop vu tout ce que j’avais perdu avec la récidive de mon cancer. Je mangeais alors en silence puis, une fois fini, je me levais et je tapotais mon ventre, « Je suis pleiiiiiiiiiiiiiiiiin ! », lançais-je en riant légèrement avant d’aller dans la salle de bain me brosser les dents rapidement. Une fois fait, j’allais ranger mon assiette sale dans l’évier et je m’avançais vers ma fiancée, embarquant sur le lit à quatre pattes par-dessus elle tout en affichant une moue boudeuse, « Diiiiis, tu disais ça pour rire, j’ai pas de bide hein ? »