Pourquoi j’insiste et persiste ? Je n’en sais rien, c’est comme ça, je ne réfléchis pas vraiment. Puis une partie de moi n’a pas envie de laisser Ivy. Au fond, tout au fond, vraiment très au fond, je culpabilise un peu de ce que je lui fais subir. Peut-être que c’est pour ça que je suis incapable de la laisser tranquille. Et pourtant je continue de m’enfoncer. Appuyé sur la porte de sa cabine je lui propose d’aller boire un verre, allez, qu’on se détende un peu, je ne suis pas à l’aise avec cette tension, je n’aime pas ça. Sa réponse froide et sèche m’arrache un soupir, pourtant je ne bouge pas, la regardant faire. Elle finit par me demander de l’aider et je roule des yeux au plafond : « Noah, peux-tu te montrer galant et venir m’aider à ranger mes affaires ? Oui, bien sure Ivy, tout ce qu’il te plaira, c’est si gentiment demandé. Oh, merci Noah, tu es très gentil », imitant grossièrement une conversation imaginaire entre nous avec une voix fluette avant de reprendre ma vraie voix, tandis que je me baisse au sol pour ramasser ce qui y traine : « Ce n’est pas compliqué tu vois ». Et je lui tends les affaires que je viens de ramasser : « Tiens », avant de regarder autour de moi : « Comment ça se fait que t’es autant de truc ici ? Tu dors sur le bateau ? ». Et la voix agaçante de Baptiste nous interrompt : « Quoi, je te manquais déjà Archibald ? », clairement moqueur.

Qu’est ce qu’il m’agace ce Baptiste avec ses airs de mecs parfaits, de potes parfaits, de … rah ! Tant que je n’aurais pas le fin mot de l’histoire, tant que je ne saurais pas avec précision ce qu’il se passe entre Sage et lui, je ne pourrais pas l’apprécier. Est-ce qu’il la drague ? Est-ce qu’il la cherche ? Est-ce qu’il s’est passé quelque chose entre eux ? Et la réponse d’Ivy à sa question me sort de mes pensées. Je roule des yeux au plafond avant de dire, bien sarcastique, sourcils froncés : « Ne t’inquiète pas, même moi je te trouverais bien excitante si t’étais lesbienne ». Elle me foudroie du regard ensuite et je le soutiens : « Oh, madame sors les griffes ! », ouai je pense que j’avais finit par vraiment la mettre en colère et je me tourne vers Baptiste : « Je te laisse t’occuper d’elle, j’ai besoin d’un verre ». Sèchement, avant de remonter sur le pont.