« Oh, tu me fends le cœur Ivy quand tu es aussi acerbe », portant mes mains à mon cœur comme si j’étais blessé, feignant la douleur, avant d’esquisser un sourire malicieux. Je l’agace, je le sens. Et ça m’amuse. Surtout quand je sais qu’elle se retient de m’en coller une. Et le grand Archibald arrive. Je lui lance un regard sarcastique et blasé tant je ne sais pas quoi en penser et roule les yeux au ciel quand Ivy l’appelle « sauveur ». Pendant toute l’épreuve de paintball, lui et Sage n’ont pas arrêté de se chercher. J’ai détesté la manière qu’il avait de s’adresser à elle, détesté leur complicité. Et ouai, je crois que je suis jaloux. Alors, je n’y peux rien. Déjà que, de base, il y a une sorte de compétition tacite entre nous, là ça prend une toute autre dimension. J’ai presque envie de le provoquer, mais ce qui me fait chier, c’est que Sage serait capable de le défendre. Et je ne suis pas prêt à me faire humilier comme ça : « Archibald. », pour répondre à son « Noah » en lui serrant la main, le regardant dans les yeux. Un peu dominateur, genre je m’impose, joue pas au con avec moi : « Mais je t’en prie, sers toi, elles sont plutôt sympa », bien sarcastique, un sourire faux sur les lèvres, et je me tourne vers Ivy légèrement : « Et apparemment, elles n’attendaient que toi ». Et mon visage se durcit quand je les vois s’éloigner, reprenant ma mission en main. Je m’éclipse un bref instant. Reviens au bout de cinq minutes et les rejoins, me mettant à côté d’Ivy, un air foutrement satisfait sur le visage, je souris sans pouvoir m’en empêcher. Je lui vole son verre et finit ce qu’il en reste avant de reposer les yeux sur elle : « Ce qui est à toi est à moi, princesse », faussement mielleux avant d’attraper un nouveau verre.

Moi et mon insolence, dilettante de l'agacement. J'excelle dans l'art de mettre les gens en colère, le panel du parfait connard pour habiller mon visage moqueur. Je regarde Ivy s'éloigner avec l'autre énergumène, soliveau sans charisme, énervant par sa seule présence. Et je disparais, m'atteler à ma frêle besogne. Un sac, bingo, celui d'Ivy. J'attrape son téléphone, me tient la bouche pour m'empêcher de rire à voix haute tant les informations que j'y trouve son jouissives. Transférer les messages, reposer le téléphone. Ni vu ni connu, je retourne à la fête. Et a fortiori, vers Ivy. Son verre à la main, je l'avale d'une traite. Et la nargue d'une phrase clairement provocatrice. Sa réaction ne tarde pas, elle pique mon verre à son tour en bois quelques gorgées avant de venir à mon oreille me ... menacer ? J'esquisse un rire moqueur, sérieux, tu crois que tu me fais peur ? : « Mon dieu, la cheftaine et ses exactions, je tremble d'effroi". Et sans que je ne le voie venir, quelques secondes à peine d'inattention, je me retrouve trempé jusqu'aux os. Mon regard circonspect se baisse sur mon short mouillé et je relève les yeux vers Ivy qui se met à me narguer, me fait passer pour l'incontinent de la soirée. Ma bouche se ferme et c'est un regard noir bien explicite que je lui adresse cette fois avant d'attraper un torchon et d'essayer d'essuyer l'alcool qui ruisselle sur ma jambe : "Ha. Ha. Très marrant Ivy, digne d'une scène de cours de récré. Hilarant, je suis mort de rire." Soupir désabusé, et je disparais dans les cabines à la recherche d'une tenue, n'importe quoi, quitte à s'enguignôcher. Pourvu que mes jambes arrêtent de péguer.

Ivy. La garce. Je m’énerve encore plus quand je la vois se foutre de ma gueule. Mon regard noir dans ses yeux. Puis je m’esquive dans les cabines à la recherche d’un accoutrement, n’importe lequel, pourvu que je cesse de passer pour l’incontinent de la bande. Bingo, je trouve un short. Hideux. Orange fluo. Pas du tout mon style. Avec des palmiers verts sur les fesses. Mais tant pis, au moins il est sec. Et je remonte sur le pont me préparant d’avance à mille et une moqueries. Sans réfléchir à la vengeance, je sais qu’elle viendra d’instinct. Et elle arrive. Là, je la sens. Mon sourire s’étire d’une mesquinerie sans pareille. Je vois Ivy de dos entrain de s’amuser, et moi aussi j’ai envie de m’amuser. Tout ce que tu me fais, je te le fais payer plus de la moite. Tu m’as mouillé le short ? Je vais tremper ton entièreté. Et d’un pas ferme, je me dirige vers elle, la saisi par la taille avant de la porter sur l’épaule comme un sac à patate. Plus elle se débat, plus je sers le vis. Avant d’arriver à la proue du bateau : « Du calme, ce n’est qu’un mauvais moment à passer », bien ironique. Et plouf, je la lance par-dessus bord, la laissant tomber à l’eau. Appuyé sur la rambarde, je la regarde remonter à la surface et lui offre mon sourire le plus insolent : « Alors, elle est bonne ? »

Oh, elle peut se débattre la petite Ivy. Elle peut remuer les jambes autant qu’elle veut, même me bousculer ou me griffer le dos. Ça ne change rien, elle m’a cherché, elle m’a trouvé. Et je sais d’avance que l’escalade des vacheries va être plutôt houleuse : « Tu vas quoi ? », dis-je nonchalamment tandis que je sers plus le bras, lui montrant bien que physiquement elle ne fait pas le poids. Et plouf, bye bye Ivy. Je m’appuie sur la rambarde du bateau, la regarde remonter hors de l’eau, la nargue de mon sourire mesquin. Et je ne la quitte pas des yeux. Même quand elle remonte sur le bateau, qu’elle revient sur le pont. Je sens la colère dans ses yeux et ça m’excite, profondément, j’adore jouer : « Non merci je préfère me noyer dans une pina colada ». Toujours le même sourire, le visage de petit con. Elle se détourne de moi et je file rejoindre les autres, attraper de quoi me faire un petit coktail. Ouai, j’appréhende sa réaction, je sais qu’elle ne va pas s’arrêter là. Alors, pourquoi ne pas la devancer ? Je me faufile derrière le bar et fouille dans les petits placards, le frigo, voir ce que je pourrais trouver. Du sel, du poivre … du tabasco ! Niquel. J’attrape le flacon et en sifflant prépare le charmant coktail. Quelques gouttes de piquant, et le tour est joué. J’en prépare un second safe, pour moi, et avec les deux verres en main je me dirige vers la cabine : « Ivy ! Ne sois pas fâché, je te propose de boire le coktail de la paix ! »

Deux cocktails, dont un spécial, je m’avance vers les cabines où j’espère retrouver Ivy. Faisant mine de vouloir faire la paix, j’arbore un sourire faussement niais : « Allez Ivy, montre-toi ». Et je la cherche des yeux quand elle arrive face à moi. Je me stop net, tête légèrement penché sur le côté, la regardant avec un air faussement mielleux : « Je te tiens ». Les deux verres à la main, je lui tends celui fait de Tabasco : « Tiens ». Quand elle croise les bras, je me retrouve un peu déconcerté. Ptain, elle n’est pas tombée dans le piège. Mais je ne perds pas la face. Et là, deux solutions s’offrent à moi. Soit je sers les dents, bois dans les deux verres et fait mine que tout va bien. Soit … Soit je fais ce que je suis entrain de faire. Je pose les verres sur une table à côté faussement dégouté et me la joue mec vexé : « Tu ne pourras pas dire que je n’ai pas fait d’effort pour que les choses se passent mieux entre nous ! »