Give your heart a break
— Wavy

Ce soir-là, j'étais sorti aller boire des coups avec des potes mather, profitant à fond de ce summer camp et de cette parenthèse de la vie de malade que je menais ces derniers temps. J'en avais profité pour annoncer la nouvelle: j'avais raté mon mémoire, je devais recommencer mon année. Et du coup, je passais un an de plus à la mather house. Evidemment, ils avaient été loin d'être dépités ces cons ah ah. Et même si je savais que ça allait être la galère avec le bébé qui arrivait, au fond de moi j'étais content de rester une année de plus parmi ces gens qui étaient devenus ma famille au fil du temps. La soirée avait été bonne, arrosée aussi. J'étais pas mort, mais les quelques verres que j'avais bu et l'herbe que j'avais fumé faisait que j'étais bien, dans l'ambiance. On arrivait près de l'hôtel, prévoyant d'aller finir la soirée au bord de la piscine - ya pas d'heure pour un ptit plongeon - mais je m'arrêtais devant histoire de me griller une clope avant d'y aller. Je m'asseyais sur une murette et allumais ma cigarette, prenait quelques taffes en regardant le paysage de nuit, planant à moitié, quand j'entendis une voix aigue et familière un peu plus loin. Je me tournais alors vers l'entrée de l'hôtel, et je l'aperçus. Ivy, haussant le ton face à un gars qui était apparemment en train de la faire chier. J'aimais pas ça putain. Qu'est-ce qui me retenait d'y aller directement sans même chercher à comprendre ? Le fait qu'on s'était grave pris la tête elle et moi. Mais quand je vis que le type devenait insistant, refusant de la lâcher, je me retrouvais instantanément sur mes pieds, marchant vers eux. Hé ! Elle t'a dit de la lâcher ducon, alors casse-toi dis-je en interpellant le type.

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— Wavy

Je ne pouvais pas rester sans rien faire. Il s'agissait d'Ivy, et je ne pouvais accepter qu'il lui arrive quelque chose, même si elle me cassait grave les couilles et que j'avais plus envie de l'envoyer chier qu'autre chose. J'intervenais, voyant le type de plus en plus insistant alors que ses mains se faisaient volontairement baladeuses. Enfoiré. L'instant d'après il poussait des cris comme une fillette, tenant son pied entre ses main. Mon regard croise celui d'Ivy, sourcils froncé, et je lui rend cette froideur qu'elle me renvoie sans lui adresser un mot. Casse-toi dis-je au mec qui me lança un regard à son tour, avant de s'éloigner en grommelant. Il valait mieux ça. Pauvre type. C'est bon. T'as pu jouer au héros. T'es fier de toi ? Tu peux disposer maintenant. Je lâchais un rire sec, dénué de toute joie et bien ironique en entendant ses paroles, encore plus agacé qu'à la minute précédente. Elle était sérieuse là ? Fallait qu'elle arrête de me parler comme un chien parce que ça allait mal se terminer. Putain. Tu sais quoi ? Va te faire foutre. Et j'crois qu'il y a un candidat à l'appel dis-je en pointant du doigt la direction qu'avait pris le mec pour partir. Elle me gonflait putain. J'aurais mieux fait de la laisser se démerder. Enfin, non. J'étais incapable de ne pas agir au risque qu'il lui arrive une merde, je le savais. Et ça me faisait d'autant plus chier. Je me détournais, tirant une nouvelle taffe sur ma clope en essayant de l'ignorer. Sauf que l'instant d'après, j'entendais comme le bruit de quelqu'un qui se cassait la gueule. Ok, elle était complètement pleine.. Je soupirais un grand coup avant de lâcher ma clope et l'écraser au sol. J'allais pas l'aider, j'allais juste prendre le même couloir pour rejoindre la chambre d'Alaska. Oui, j'étais au stade où je me trouvais des excuses bidons pour aller voir si elle arrivait entière et en vie dans sa chambre. J'avançai dans le couloir et je la voyais, titubant comme un déchet en cherchant quelque chose dans son sac. C'est quoi le numéro de ta chambre ? demandai-je froidement, essayant de prononcer le moins de mots possible pour ne pas péter un câble.

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— Wavy

Qu'est-ce qui me pousse à aller l'aider au juste, alors que ça fait plusieurs semaines qu'on s'ignore maintenant et que j'ai franchement pas envie de lui adresser la parole ? Je suis tendu, déjà sur les nerfs alors qu'on a a peine échangé quelques mots. Ce qu'elle pouvait être chiante dans ces moments là putain. J'étais vraiment con à venir vers elle, à m'inquiéter pour elle. Tu veux m'aider ? Toi ? J'savais pas qu'on était encore ami.. AH MAIS NOOOooooN ! Je suis une veille connaissance j'oubliais ! Autant pour moi Forbes. Je levais les yeux au ciel en croisant les bras sur ma poitrine, la regardant glisser au sol comme une merde. Parce que je lui avais dit un jour qu'elle n'était qu'une vieille connaissance pour moi hein, bien suuuuur. Du Ivy tout craché, à toujours extrapoler les choses et à se prendre pour une victime. Tu comptes rester là pour me faire chier ou...? Fais gaffe ta copine pourrait croire que j'veux coucher avec toi. Elle me gonflaaaaaait. Quoi qu'elle aurait peut-être pas tort sur ce point... Pourquoi est-ce que je sentais comme piqué au vif là ? Tout d'un coup, j'étais presque mal à l'aise qu'elle me balance ce genre de trucs cash dans la tronche. Depuis le threesome qu'on avait fait avec Briony, ce genre de phrase.. Elle était bourrée, elle savait même plus ce qu'elle disait. Et c'était une raison de plus pour m'assurer qu'elle rentre bien dans sa piaule. J'me demande si... ouais dans la piscine ça pourrait être pas mal quoique.. j'pense que tu aurais du mal à rivaliser avec la nuit que j'y ai passé avec Landry... Sourcils froncés, j'essayais de garder mon calme en me disant qu'elle ne cherchait qu'à me provoquer. ALOOOOOOOOOOORS ! Racontes-moi combien de pouffe Mather tu t'es envoyé dernièrement ? Elle se foutait de ma gueule, totalement dans la provocation. Elle cherchait clairement à me faire péter un câble. C'était toujours le même disque avec elle, elle revenait toujours à me parler de cul ou des nanas que je m'étais pseudo fait. Oh, quatre ou cinq. La dernière je l'ai baisé dans les chiottes, elle a crié comme une chienne dis-je avec un sourire mauvais. Je ne lui avais jamais parlé comme ça, de manière aussi crue mais putain, elle me faisait péter un câble. Je me baissais pour l'attraper par le bras et la faire se relever, malgré ses protestations. Arrête tes conneries. Je te ramène à ta chambre. Elle est au rez-de-chaussée ou à l'étage ? demandais-je toujours autant sur les nerfs, toute trace de sourire faux ayant disparu de mon visage.

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— Wavy

Elle levait son regard vers moi, et je pouvais voir la fêlure sur son visage. Je l'avais blessée. Je le voyais bien, même si elle essayait de le cacher, même si elle détournait le regard. Et voilà Ivy. C'était ça de me chercher. Au final, on finissait toujours par récolter ce qu'on semait. Elle m'avait provoqué en me disant qu'elle avait couché avec un mec dans la piscine de l'hôtel ? Je n'avais fait que riposter. Je ne savais pas si elle avait dit ça juste pour me faire sortir de mes gonds ou si c'était la vérité, et j'crois que je ne voulais pas le savoir. Evidemment de mon côté, rien n'était vrai. J'étais en couple, je m'amusais pas à me taper tout ce qui bougeait au summer camp. Non ça.. ça c'était moi il y a plus d'un an déjà. Soudain elle ne disait plus rien, et si j'aurais pu me réjouir de cette accalmie, ce n'était pas le cas. Je me sentais pas soulagé de quoi que se soit, parce que ça me faisait mal tout ça. Qu'elle me traite comme un chien, qu'elle veuille me virer de sa vie. Que j'en vienne à la blesser. Elle m'énervait autant qu'elle me faisait mal, et je ne pouvait rien y faire. Je n'insistais pas lorsqu'elle se dégagea vivement de ma prise, laissant tomber mon bras le long de mon corps alors que je la voyais s'appuyer contre le mur pour pouvoir rester debout. Troisième... dit-elle finalement. Je ne répondais rien, évitant son regard à mon tour. Pourquoi est-ce qu'on en était arrivés là, à se faire mal l'un l'autre hein ? Ivy commençait à marcher d'un pas mal assuré, et je la suivais pour garder un oeil sur elle et qu'elle ne se casse pas la gueule. Ce qu'elle manqua de faire à deux ou trois reprises. Je soupirai légèrement avant de lui passer devant pour m'arrêter devant l'ascenseur et appuyer sur le bouton d'appel. Quelques secondes plus tard, les portes s'ouvraient et je la laissais rentrer en premier avant de la suivre. J'appuyais sur le bouton du troisième étage et je regardais les portes se fermer en silence. Je voyais les chiffres défiler sur le voyant. 0...1...2... Puis soudain dans un bruit sec, la cabine s'arrêta net. C'est quoi ce bordel ?! grognai-je en appuyant sur les boutons de commande et d'urgence, mais rien ne fonctionnait.

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— Wavy

C'était quoi ce putain de bordel ?! Tapant avec frénésie sur les boutons de l'ascenseur, je sentais mon coeur qui commençait à s'emballer dans ma poitrine alors que je comprenais qu'on était coincés. Putaaaain. Ivy marmonnait quelque chose en français que je ne comprends pas, ayant encore du mal avec certains mots de vocabulaire, mais je n'y prêtais pas vraiment attention, me dirigeant vers les portes en métal pour essayer inutilement de les ouvrir. Arrête, tu sais bien que ça servira à rien ça doit être une panne du secteur ou un truc du genre. Plus tu vas t'exciter dessus, plus tu vas angoisser. Je savais bien qu'elle avait raison. Mais dans ce genre de situation, j'étais difficile à raisonner. Ayant quelques tendances à la claustrophobie, je n'avais genre vraiment pas envie de rester coincé là. Forçant sur les portes en métal, je sentais mes muscles brûler jusqu'à ce que je finisse pas lâcher un cri de rage. PUTAIN ! m'exclamai-je en donnant un coup dans la porte. Mon rythme cardiaque continuait de s'emballer alors que je commençai à faire les cents pas pour me calmer. Pourquoi est-ce que j'avais pris cette stupide machine sérieux ?! J'agissais ainsi pendant quelques minutes, tournant comme un lion en cage tout en essayant de ne pas penser au fait qu'on était coincés, que c'était un endroit étroit avec peu d'air à disposition... stooop Wade. Putain, il fait chaud ! Et elle avait pas tord. Il commençait à faire de plus en plus chaud, de plus en plus oppressant. Ouais, la clim doit avoir grillé aussi.. marmonnai-je en soupirant alors qu'elle retirait sa veste. Et d'un coup, la lumière se mit à clignoter, avant de s'éteindre pour laisser simplement place à une petite led qui éclairait tout juste l’habitacle. Génial dis-je la voix un peu tendue, avant de finalement aller m'asseoir dans un coin à mon tour. Fallait que je me calme. Je posais mes coudes sur mes genoux et me massais l'arête du nez en soupirant. Faites que tout se remette vite en marche. Le silence c'était installé depuis quelques minutes quand Ivy reprit la parole. Tu as vraiment couché avec toutes ces filles ? C'est donc ça qui te plait ? Des pétasses qui écartent les cuisses comme un train rentre dans un quai de gare ? Oh lààà pourquoi est-ce qu'elle se remettait à brailler là ?! Mais non putain ! J'suis en couple j'te rappelle répondis-je sur un ton irrité. Je faisais une petite pause, avant d'ajouter. Toi par contre j'ai bien compris que t'avais pris ton pieds dans la piscine. Tant mieux pour toi dis-je froidement.