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I LOVE HARVARD
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    « Used to. » Anna et Clay.
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    « Used to. »
    ft. ANNALYNNE & CLAY

    Sur le fil de mes songes électriques, je vacille et avance dans les couloirs de mon passé. J'ai ses ombres qui me suivent et qui s'apparentent bien trop facilement avec les nouvelles que je me dois de porter.Mes pas me mènent jusque dans cette chambre dans laquelle je ne me suis que trop peu égarée, même lorsque je vivais ici. Cette pièce, elle fait partie de l'entité Malcolm, des choses auxquelles je n'avais pas le droit, des limites qu'on imposaient à mon âme, cet endroit où se planquaient les nuits venues les diables. Je n'ai jamais vraiment fouillé quoi que ce soit entres ces murs, parce qu'il y a eu cette journée où j'avais cru bon venir jusque là me cacher, toucher à des papiers auxquels je ne me devais pas d'accéder. J'étais jeune, je ne sais pas, mais je ne me souviens que du son de ma joue claquant sous ses doigts. Mon père ne m'a frappée qu'une seule fois, mais elle a valu pour toutes les attaques verbales qui ont suivit après cela. Mes prunelles détaillent le lit, l'air ambiant m'échappe et je déglutis. Je réalise que lorsque je ne suis pas avec Clay, il y a tout qui semble redevenir bancal, comme si je n'avais jamais eu un semblant d'équilibre mental … Et s'en viennent à m'attaquer ces décisions qui pèsent sur mes épaules, cette impression de m'être transformée en l'un de ces bourreaux en choisissant de ne pas garder cet enfant. En l'ayant insulté maintes fois, et en torturant Clay en agissant comme cela. C'est dingue comme rien qu'une pensée, un lieu, peut me faire oublier mes promesses et mes dieux. Je ne veux pas de ce bébé et pourtant … Je me raccroche à son père, à ne pas vouloir le laisser partir, à toujours le retenir. Tout en arborant à quel point je peux le faire souffrir. La salope qui ne cesse de le ternir.

    Mais finalement je fais face à l'armoire gigantesque, et approche mes mains en effaçant le reste, en me disant que si je prends les devants je vais peut-être ne pas ressembler à une parfaite copie de celle à qui je n'ai jamais convenue. Sauf que mes gestes sont avortés par sa fracassante entrée. Ses paumes heurtent les boiseries quand sa voix tranche mes précédentes intentions : " Quand on te dit quelque chose... Ça t'arrive d'écouter? " D'une œillade, je le souligne, tout en ayant envie de cracher que je n'avais prévu aucun deal incluant que je ne me devais pas de toucher à ces vêtements. " La porte, " et aussi bien que je l'affectionne autoritaire, j'en mords mes lèvres pour réprimer mes envies  d'être indocile parce que ce sont des pas en avant que l'on fait, et je n'ai pas la ferme envie de reculer. " Et après... tu pourrais te..." de son index il m'effleure, et cette fois, face à son semblant de douceur, ma bouche s'en trouve humidifiée d'une langue qui tend à se lier. A sa demande je m'exécute, je me dirige vers la porte, j'agrippe la poignée, et dans la serrure se trouve une grosse clef, en fer forgé. Dans un bruit sourd, j'accède à sa requête et tourne le métal dans la serrure, nous voilà enfermé. Une seconde, je reste contre la porte, et soupire sur cette dernière, juste avant de me retourner pour contempler l'homme qui me hante depuis juin dernier.

    Il a ouvert et regarde déjà à l'intérieur, intriguée, j'incline le visage, et observe pour la première fois depuis qu'il est revenu à moi, les vêtements qu'il porte. En un sens, bien que ce soit étriqué, qu'il semble réellement pas à l'aise dans ses tissus, je ne peux nier que ce n'est pas pour me déplaire de le voir de cette façon là. Il est bien moins lui mais un peu plus conforme à ce que mon père aurait pu attendre de lui. Tandis qu'il farfouille, en sa direction, je fais deux pas, et je me permets de l'imaginer plus comme celui qu'il aurait voulu qu'il soit, et si Alan n'avait jamais été ? S'il n'y avait eu que simplement Clay ? Fils de bonne famille, que mon père aurait pu apprécier. Partager avec lui même des moments de complicités. Pêche ou chasse qu'est-ce que j'en sais. Mariage parfait et là, juste là, peut-être, après maintes réflexions, l'acception de procréer. Par envie, par besoin, par amour, je n'en sais rien. J'en bats des paupières, si stupide, quand il lève les siennes à mon intention, il éradique mes réflexions, et me jauge quand mes phalanges attrapent les pans de mon t-shirt afin de délicatement le retirer. Espérant le faire, avec cet acte qui se veut téméraire puisque cela fait des jours que lui aussi ne pas vue dénudée. « Tu trouves ? » de quoi me recouvrir, j'érafle mon soutien gorge pour inviter ses iris à s'y attarder. S'il avait été plus Alan ? C'est complètement niais que d'y songer, parce que je ne l'aurai pas autant aimé, c'est comme ça, je le sais.   

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    Lien du postVen 27 Jan - 22:25
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    «  Used to »

    — Annalynne & Clay
    Et le temps qu'elle aille nous enfermer dans une censure de gestes et de mots oubliés, je m'octroie le droit d'ouvrir ce que ses doigts n'avaient au préalable fait qu'effleurer. Les gonds psalmodient un lourd refrain trop longtemps récités sous le poids des battants pleins ciselés et je m'ouvre à un nouveau décors aux couleurs à la prédominance pastelle, d'un écœurant raffinement. Tout y est si bien ordonnancé, arrangé selon la longueur des jupes, robes, pantalons feutrés. Il s'agit là de la garde robe d'une dame qui aime plaire tout autant aux yeux des autres qu'à ceux de son particulier, à ne pas en douter. Et à ce juste titre, je serais curieux de tomber sur ce qu'elle réserve une fois la nuit tombée à ce dernier. Peut-être dans l'un des nombreux tiroirs qui meublent la partie inférieure de cette imposante armoire. Mais je n'ai le temps de combler ma curiosité que déjà je la vois qui m'observe, retire dans un élan de grâce sa marinière et par ce mouvement s'accapare mes pensées dès lors que je pose mes yeux sur la première parcelle de son ventre halé. Cela fait longtemps que je n'ai pu profiter de cette vue, si bien que je mets de coté mon introspection pour un temps, plus absorbé par son grain de peau que sur ce qui pourrait le voiler.

    « Tu trouves ? » Un subtil rappel à l'ordre auquel je réponds d'une attention plus particulière sur son  balconnet, figé dans un silence latent avant de retourner à mes recherches. " Ta mère a des gouts démodés," tout comme ton père vu ce que tu m'as refilé. Il y a là une collection de tailleurs, de jupes fourreaux, blasers, de chemises taillées dans de la soie et dans d'autres matières nobles et raffinées, des tenues sobres et sophistiquées. Ce n'est pas ce que je recherche particulièrement puisque aux vues de ce que je porte, le but est de nous ridiculiser. Mon choix se déportera sur ce petit gilet rose pastel aux boutons nacrés, digne de la mode sénior que sa mère a cru bon de s'acheter. Ou peut-être n'est-ce qu'un cadeau bien pensé de la part de sa fille voulant se venger d'une leçon mal apprise et à la sanction particulièrement humiliante qu'elle lui aurait donnée. Il est mis soigneusement de coté avant que mes doigts ne tombent sur un pantalon cigarette gris chiné et un débardeur en dentelle et flanelle. Mais même une fois le tout rassemblé, je lui trouve un certain charme, surtout lorsque je me l'imagine sur elle. Et devant moi à présent se meut une femme presque parfaite, frôlant la perfection même, si ce n'était sans ce refus catégorique face à l'hypothèse de s'arrondir pour moi puisque je ne suis pas à la hauteur de ses attentes. Elle veut du rupin, du friqué, de l'homme bien arrangé qui pourrait l'emmener là où bon lui semblerait et quand elle le désirerait, n'ayant aucune limite que ce soit financière ou bien territoriale. Et regardez-moi, je suis là, le regard sombre et abattu à me détailler de la tête aux pieds pour me trouver complètement ridicule dans cette tenue d'endimanché. Le seul accroc à ce noble tableau et même sa jument - aussi stupide que soit cet animal - l'a remarqué, au point de vouloir gentiment m'envoyer valser. L'éternel refrain qui régit mes journées, depuis qu'elle m'a appris être pleine par mes soins et je ne peux défendre mes opinions puisqu'il grandit en son sein. La décision lui appartient.

    Alors pour changer de registre, mon attention oscille sur les fringues que je lui prédestine et remonte sur les reflets moirés d'un draps de satin surpiqué, agrémentant un peu plus cette sensation d'insignifiance qui ne saurait que plus m'irriter. " Y'a que les nobles qui peuvent baiser dans la soie, ou j'peux espérer mieux que l'étable ? " Un fantasme que j'avais avec elle un soir partagé, loin de me douter que j'ambitionnais si petit par rapport au monde dans lequel elle évoluait. Paysan...  

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    Lien du postVen 10 Fév - 18:44
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    Used to.
    Clay et Annalynne.

    Ses paupières s'abaissent, ses prunelles caressent, et quelques frissons parcourent ma peau. Je me sais ne pas être à sa convenance, ne plus être depuis plusieurs jours la femme qu'il désire dans sa vie. Puisqu'il souhaite voir combler ses expectatives de famille comblée. Chose que je ne peux lui donner, et pourtant, je jure que dans ses iris se trouvent cette même lueur, celle qui tout à l'heure a chamboulé mon coeur. Et malgré ma question au sujet des vêtements, il souligne encore ma poitrine de son regard un léger laps de temps. " Ta mère a des gouts démodés," Un soupir m'échappe, suivit d'un semblant de rire … Ca je le sais, la grande Eugénie Malcolm n'est pas de celles qui sortent des sentiers battus. Toujours bien apprêtée dans son style vieux et coincé. Pourtant, je la trouvais belle, il y a des années, avant que je ne comprenne à quel point elle pouvait elle, me détester de ne pas être la fille qu'elle aurait voulu avoir. Peut-être m'aurait-elle voulu plus blanche, m'avoir portée … Qu'est-ce-que j'en sais, il y a des choses que je ne peux expliquer. Mes parents, leurs secrets.

    Il s'affaire dans ses recherches, et je reste silencieuse, à le contempler. Je n'ai jamais su où cette histoire allait nous mener, bien au contraire, au fil des jours, je me suis accrochée, j'ai refusé de le perdre, de le laisser s'en aller. Et encore maintenant, c'est le cas, alors que je refuse de lui donner ce qu'il désire tant, je ne pense qu'à moi. Ca me transperce, j'essaie d'oublier. Je me dis que ce n'est pas grave, que c'est un problème, un obstacle que l'on peut surmonter. Je me mens, dans le fond, je le sais, lorsque j'aurai avorté, il n'acceptera plus de me tolérer. Ne réalisant même pas combien il va me manquer, parce qu'à sa présence, je me suis accoutumée, parce que de son affection, j'en ai besoin, et que je n'ose imaginer ce que seront les matins de cette vie où je me réveillerai en tant qu'Annalynne Suttler, riche mais brisée. Il ne se doute pas de la manière dont il m'a impactée. Balayant presque ma vénalité. Je ne suis pas seulement tombée amoureuse de lui, je l'ai fait de tout, de son monde, de sa vie. De la notre, aussi. Sauf que la course de mes pensées est stoppée lorsqu'il se retourne et m'observe à son tour, déposant sur le lit de mes parents mes futurs atours. " Y'a que les nobles qui peuvent baiser dans la soie, ou j'peux espérer mieux que l'étable ? " Inattendue, la réplique me tire un flagrant sourire. Bien que ce soit une de ces piqûres qui m'a à l'usure.

    Ce fantasme enterré depuis que l'on sait notre avenir des plus scellés. J'ai beau avoir envie d'en rire, je réalise que j'en déglutis. Parce que pour lui, mon désir ne s'est jamais tarit. Et si c'était l'étable, dans nos songes, ce soir là, ce n'était pas parce qu'il ne mérite pas mieux que ça. Mais l'évidence est telle qu'il mérité mieux que moi … C'est sans assumer, puisque je baisse le visage, afin de regarder l'autre vêtement que je m'apprête à quitter, descends mon pantalon, que je lui dis, faussement détachée … « La porte est fermée. » J'use de mes jambes afin de m'aider à me défaire pour de bon de l'emprise de tissu, et toute à côté de lui, en sous vêtements, je reste une seconde dans cet apparat plutôt que me rhabiller avec ce qu'il m'a proposé pour ce jeu improvisé. Pourtant persuadée du fait qu'il n'y arriverait pas, qu'il ne me désire plus depuis que je lui ai fait part de mes volontés l'ayant tant blessé. « Cinq minutes ça devrait suffire. » Je me fonds dans un semblant de connerie, de blague déplacée, ce sont des nuits entières que je me voudrai baisée, alors que je saigne de me savoir bientôt quittée. Il est le parfait inverse de ce qu'on m'a dit un jour de choisir, ce qu'il y a de plus mauvais pour mon avenir. Mais selon moi le meilleur plutôt que le pire. « Dis le moi maintenant, je n'aimerai pas que tu déchires les habits de maman. » Là aussi, l'ironie n'est pas compliquée à deviner. Peu importe à qui appartiennent les fripes, le voir les déchiqueter pour venir me prendre avec fougue et violence ne sera jamais pour me déplaire… Bien que je doute de pouvoir encore pleinement le satisfaire. Trop égoïste pour lui plaire,  pétasse ascendant vipère.  
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    Lien du postDim 12 Mar - 18:26
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    «  Used to »

    Annalynne & Clay
    Si je ne dis mot jusqu'à ce que ses lèvres nous propulsent dans une genèse retrouvée, c'est pour me laisser le doux plaisir de gouter à nouveau à cette ambigüité. Mes pensées toujours centrées sur ce qui ne m'a jamais été permis de froisser, je ne vois pour le moment ses doigts s'atteler habilement sur les coutures de son pantalon.  « La porte est fermée. » D'un mouvement sec, ma tête et le tronc qui y est attaché se retournent vers l'objet de cette affirmation. Évidemment qu'elle l'est, tu l'as toi même refermée après ton passage alors tu peux en toute discrétion retirer le reste, à ma grande satisfaction. D'un jeu de jambes, le textile effleure sa peau jusqu'à toucher terre dans un bruit feutré tandis que de mon coté, perplexe, j'admire encore le peu de grâce que je souhaite par vengeance la voir porter. Mais elle reste là en petite tenue, jouxtant mon impatience et mes appétences, sans compter ces regards croisés lorsque le mien s'aventure à une redécouverte de ses courbes échancrées, pas vraiment discret.

    De plus bel elle mène la danse d'un nouveau piaffé. « Cinq minutes ça devrait suffire. » Pour t'habiller ou....? J'admets que la question mériterait d'être posée vu les attentes interminables qu'elle m'a fait endurer, tout cela parce que madame avait besoin de s'apprêter du temps où je ne l'avais pas engrossée. Mais c'est un tout autre démon qui habite les prunelles auxquelles je me confonds, et que dire des émotions qu'il fait naitre à chaque seconde... Une totale dévotion à ce corps qui se refuse de partager plus que ce à quoi nous nous sommes engagés. Elle souhaite ardemment sa vie faite d'entraves et de festives soirées, s'enfermer dans ce mausolée de contreplaqué auquel elle a toujours prétendu. J'ai beau dire avoir accepté son choix, certes à regrets bien que je ne fasse rien pour le lui montrer, sa destinée semble toute tracée et il n'en est pas moins vrai que les siens ne sont pas sans me faire ressasser le passé. « Dis le moi maintenant, je n'aimerai pas que tu déchires les habits de maman. » Un titre qu'elle n'endossera pas, encore moins pour moi, toujours si gamine et égoïste dans cette approche du monde qu'elle voit dépeint sous les traits du mot "pouvoir". J'ai beau tenter d'effacer de ma mémoire ce mot qu'elle vient de souffler, il revient sans cesse me percuter de plein fouet. " Toujours le mot qu'il faut. "

    Ce n'est pas moins frustré que je fais quelques pas de coté, luttant pour ne pas jeter un dernier regard sur cette nature morte à mes yeux. " Cinq minutes. " C'est le temps que tu as afin de t'acquitter de cette tache, de te parer de quelques atours vieillots histoire de m'égaler. " Tu sais où me trouver, " dans ton cellier en compagnie de bouteilles que je saurais apprécier. La porte est rapidement déverrouillée sans faire cas d'une plausible présence dans le couloir, sans même me retourner, une paume faiblement hésitante sur la tranche du merisier en guise de regret. Puis elle est délaissée en faveur des marches un peu plus loin, une fois passé ce couloir interminable et tapissé de draperies et tableaux à l’effigie de cette dynastie souillée par l'impuissance de l'un de ses deux derniers représentants. Ce n'est qu'une fois parvenu en bas de l'escalier que je croise le regard lointain du larbin et commis de cuisine, épaulé par une Amelia qui dresse rapidement la table dans la salle à manger. Alors d'un pas décidé et parce que je n'ai d'autre choix que de leur demander où se trouve l'entrée de la cave je m'aventure dans l'antre du cuisinier, cherchant d'une main hagarde l'endroit où se trouve cacher les verres à pied. Aucun des deux ne se proposera de m'aider par crainte de rompre ce silence forgé par les règles de bienséance. Chacun à sa place. Mais c'est un crédo que je ne suis pas disposé à respecter. Les doigts forts détenteurs de cet objet fraichement extirpé du placard, du cristal de grande renommée, j'exhorte le fruit de mes houleuses spéculations sans même prêter garde à leur portée. " Dites-moi. C'est lequel l'impuissant des deux ? " L'indélicate question a le don de faire glousser Amélia qui se reprend aussitôt, le revers de la main porté à la commissure de ses lèvres encore rieuses. Mais le geste avorté entraine dans sa suite la chute du verre qu'elle était en train de disposer, parsemant de quelques éclats de verre un parquet fraichement ciré. Elle s'empresse derechef, les deux genoux à terre et les doigts enchevêtrés dans les débris coupants, sans dire de mot. Mais à peine fais-je un pas vers elle que c'est le cuistot qui me met en garde contre toute tentative à son égard. " Mademoiselle n'apprécierait certainement pas. " C'est exact, aider les personnes dans le besoin n'a jamais été chez elle une vocation, ce qui n'est pas mon cas. " Les plaisirs de Mademoiselle ne sont plus ma priorité, " et qu'advienne que pourra si lui comprend le sous-entendu pour lequel Amélia me dévisage une fois agenouillé à ses cotés.
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    Lien du postJeu 23 Mar - 21:51
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    Used to.
    Clay et Annalynne.

    Sur le coup, j'ignore totalement ce que j'ai dit de mal, je ne réalise pas, je pensais qu'on riait lui et moi. Mais je ne peux ignorer ce voile qui vient parer son visage, obscurcir l'ambiance qui se voulait meilleure que lors de notre arrivée. Et lorsque j'envisage de poser sur son avant bras ma main pour lui demander de façon muette ce qui ne va pas, mon mouvement s'en trouve avorté par sa voix qui s'élève du silence que j'ai, à l'évidence, crée ; " Toujours le mot qu'il faut. " Ah ok … j'entends finalement la chose qui a pu le faire tilter, le glacer. Ce mot choisit pour désigner celle qui m'a élevée à défaut de me porter. Appellation que je ne désire absolument pas pour moi. J'en abaisse le visage quand je le ressens une nouvelle fois m'échapper. Comme de la fumée que je pourrais m'évertuer à vouloir attraper. Il file en même temps que résonnent sur le sol ses pas. " Cinq minutes. " C'est le temps qu'il me reste pour me vêtir et oublier pour de bon l'idée qu'il puisse, aujourd'hui, une nouvelle fois me toucher. Accuser le coup, prendre encore une fois dans la figure que je ne lui donne pas ce qu'il attend de moi. Savoir que je provoque en lui des fissures, de plus en plus importantes blessures.

    " Tu sais où me trouver, " Non, pas réellement, tu sais, il est un fait qui me semble de plus en plus irréfutable, je ne parviens plus à te deviner … ou tout du moins plus comme il se doit. Nous sommes dans une césure, une impasse où se dessine de moins en moins clairement notre futur. On est ensemble, mais on va se quitter. Je l'aime, sauf que ce n'est pas assez. Sauf que dans toute la force de mon caractère, je n'en possède pas assez pour avoir la douceur de le laisser s'en aller. A croire qu'endosser ce rôle de bourreau, dans le fond, ça me plaît. Foutue égoïste esseulée en sous-vêtement, plus ridicule que jamais. Mes envies et besoins de lubricité totalement envolées. Mes hormones, c'est se faire voir qu'il les a envoyées. Mes paupières se ferment lorsque sans le regarder, j'entends la porte de la chambre se refermer, un soupir m'échappe, une main se perd sur mon ventre, un mal être grandissant, et cette putain de carcasse. Que je ne supporte que de moitié, qui trépasse.

    Mes phalanges attrapent ce qu'il a choisit, et c'est non sans cacher ma véhémence au vide qui m'entoure, que je m'habille, rageant contre moi-même. Et l’apparat revêtu, je me jauge quelques secondes, avant de me retourner face au miroir sur pieds qui trône sur le côté, réalisant que bien que je n'ai pas sa peau ni son sang, je ne lui ai jamais ressemblé autant. Eugénie Malcolm … un instant, c'est comme si sur moi je ressentais encore plus son influence, ça m'ampute de mon arrogance. J'en ai une envie de vomir, grandissante. Ne sais pas vraiment si cela vient de cela, ou de cette chose qui veut à tout prix se faire une place en moi. En un hochement de visage, à la limite du dépitée, je me retourne et ouvre l'une des commodes afin d'en retirer, une paire de ses mocassins, que j'ai toujours détesté. Mais autant parfaire la panoplie, comme on dit, jusqu'au moindre de détail. J'emprunte alors le chemin de la sortie, n'observe ni les murs, tableaux ou tapisserie, les connaissant par cœur, pouvant même les nommer par leur ordre d'apparition, par ma figure partout placardée.

    C'est d'une façon lente que mes mains ramènent sur le côté mes boucles ébènes, alors que je m'aventure dans les escaliers, commencent lentement à tresser, sans même y penser, sans pour autant les attacher. Et malgré les éclats de voix qui me parviennent de la cuisine, peu encline à renouveler un combat, je me dirige vers la salle à manger, en contemple le lustre, la table … les couverts qui y sont installés. Me voilà donc à me demander si Clay saura s'y retrouver. M'étourdissant sur le fait de savoir si un jour, peut-être, il aurait pu me dire quelque chose à ce sujet. Ce n'est pas comme si nous étions déjà réellement sortis en public, dans un resto ou quoi que ce soit, forcés d'être cachés, ma faute pour ne pas changer, et la seule fois où nous nous y sommes risqués, nous n'avions même pas mangé. Trois assiettes de chaque côtés, sans compter celle un peu plus haut pour que le pain puisse y trôner. Trois fourchettes, trois couteaux, une cuillère à soupe, les trois derniers en haut pour le dessert. Mes prunelles se déportent sur les verres, et j'en viens à concevoir ce ridicule … eau, vin rouge, vin blanc, et champagne, forcément. C'est durant des heures entières qu'ils m'ont endoctriné pour que j'apprenne comme il se doit à les utiliser. Grande Malcolm, petit pantin entre leurs mains. Je prends place face à celle vide de sa présence.« Madame ? » j'en relève la tête, toujours Amélia, gênée pour un je ne sais quoi, et avant que je puisse demander, elle s'approche afin de déposer deux petits pains que je soupçonne maison, et prononce. « Dans la cave à vin. » D'accord, mais je vais me contenter de l'attendre, puisque notre proximité le dérange.  
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    Lien du postMer 3 Mai - 12:24
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    Annalynne & Clay
    Les débris sont amoncelés un à un selon leur taille jusqu'aux plus petits qu'il faut ramasser à la pelle, d'un tour de poignet qu'Amélia manœuvre avec rapidité. " Regrettable qu'il ne s'agisse pas de verre blanc, hein Amélia. " Cela vous aurait porté chance à défaut de refoutre les deux pieds dans le plat pour ma part. Finalement un maigre sourire ovalise ses lèvres pour s'évaporer alors que le valet de pieds se permet de lui tendre un sac et de le refermer dès que les éclats y sont jetés. Un bruit de verre étouffé par une toux prononcée qu'il me plait d'étrangler de mon poing fermé. Cette délicate attention ne passe pas inaperçue et trouve grâce auprès des deux, la femme plus démonstrative que son homologue masculin. Les mots de gratitude se conglomèrent à la bordure de ses lèvres sans en être délivrés, preuve du pouvoir qui réside entre ces murs. Cette servitude et ce manque d'individualisme en faveur d'un intérêt commun, la personnalité de chacun noyée au cœur d'une sorte de conscience collective portant cette famille sur un piédestal doré.... C'est à vous foutre le bourdon et à se sentir tout comme eux, lorsque l'on vient des bas quartiers, légèrement effacé.

    Les traces de cet impair au fond d'une poubelle parmi les cadavres de bouteilles et les épluchures, il est temps de s'affairer à trouver de quoi accompagner ce frugal diner. Ne sachant déjà plus de quoi il sera composé, le choix entre les différents vins n'en sera que plus délicat, allant possiblement jusqu'à me contrarier devant les nombreux cépages que recèle son cellier. La bonne finit d'installer les couverts tandis que son camarade disparait derrière, en cuisine, pour me laisser seul devant cette porte à la chair passée qui conduit directement au sous-sol. Comment je le sais? A l'instinct. A peine le bois poussé qu'un flot de marches s'enfonçant dans les entrailles du manoir me lèche les pieds. Une à une, précautionneusement, elle sont enchainées dans cette noirceur me privant de tous mes sens, le bruit du granit s'effritant sous la semelle. Et mon quintal n'a pourtant que peu d’impact face au poids des années. Il y a à l'intérieur cette légère odeur de renfermé alliée à celle du murissement de grains et du bois brut, un arôme si léger qu'il est difficile d'en dénoter la nature. La paume tâtonne jusqu'à finalement trouver parmi les renfoncements un interrupteur et c'est sur cette arche sculptée à même la pierre que des spots s'embrasent.

    Si Malcolm a fait de son domaine son eldorado, sa cave en est le joyau. Les essences de bois brut trouvent enfin de leurs raisons lorsque je pose finalement mon regard sur les nombreuses étagères faites sur mesure et sur lesquelles des dizaines de grands crus reposent. Par là, dans un recoin, sommeille une vieille jarre datant de l'empire romain, ou peut-être byzantin pour ce que j'en sais, sans doute laissée là en guise de décoration et qui donne à cet endroit un peu plus d'authenticité. Comme un gamin aux rêves décousus qui aurait trouvé un trésor, parce que de mon vivant je n'ai jamais entraperçu autant de richesses, j'erre sans dire de mot mais mes yeux parlent pour moi lorsqu'ils détaillent une à une les différentes bouteilles. Le vieux s'est fait plaisir en collectionnant les milléniums d'outremer. Plusieurs Romanée-Conti attendent sagement dans un lit de paille d'être savourées. A 13000 dollars l'unité, ça fait cher la gorgée... " Ça ne dérangera pas Anna si j'm'en mets une de coté... "  Un regard indiscret vers la sortie et sur les hauts angles et mes doigts s'enhardissent, pourtant hésitants au dernier instant faute de cette soudaine carence de loyauté envers mes principes. Et pourtant la bouteille quitte sa caisse en faveur de ce pupitre installé en bout de salle pour revenir à mes introspections en longeant les armoires à la recherche de ce qui le tuera une fois pour de bon. Un Riesling Eiswein, un blanc allemand, pourquoi pas.... Ces fascistes nous ont depuis longtemps prouvé de leur faculté à anéantir les plus vulnérables et désarmés. Une bouteille dans chaque main, je remonte la pente pour déposer celle qui m'est destinée à l’abri dans l'empâtement du mur. Il y a peu de chance pour que mamadou vienne jusqu'ici et la trouve: Je vois mal Sieur Malcolm leur donner l'occasion d'aller fouiner en toute impunité dans ses réserves, l'accès doit leur interdit sous peine de se voir congédié.

    Annalynne est enfin de retour dans ces atours de dame de la cours. Trois secondes détaillée et mon attention diverge sur son majordome qui s'apprête à me débarrasser de ma trouvaille lorsque je la lui jette dans les bras. Pris par surprise, il l'attrape tout de même non sans émettre le fruit de son étonnement, un vulgaire gloussement. Tout est fin prêt et de la cuisine un arôme que je ne connais est venu embaumer toute la pièce, occultant de mes récents souvenirs celle inhalée en sous-sol. Les couverts n'ont pas bougé, toujours en surnombre et dans une parfaite symétrie. Mais tous attendent visiblement quelque chose, un geste qu'Amélia un peu en retrait m'adjure à réaliser d'une œillade bienveillante. Bien évidemment, à quoi je pensais... Nous sommes ici dans un lieu de hautes conditions et de surcroit habillés comme des gens de ce monde. Il est donc logique d'acter selon leurs us et coutumes malgré mon geste un peu cavalier et dans cette optique, je me plie au jeu volontiers en me rapprochant d'elle, le regard belliqueux. Enserré dans ma paume, le dossier de sa chaise est tiré pour l'inviter de l'autre à prendre place, geste teinté d'hypocrisie mais pourtant voilée pour le bien de notre soirée.  " Madame."


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    Malgré la présence d’Amélia dans la pièce, celle des autres employés que je sais tout près dans la cuisine, j’ai cette sensation de vide qui me colle à la peau. Peut-être que cela vient du manoir, sûrement que j’aimerai m’en convaincre d’ailleurs pour ne pas réaliser à quel point je peux être dépendante de lui. Sauf que le fait est là, trop poignant. Si je me sens comme cela, c’est parce qu’on est ensemble alors que nous sommes si loin en ce moment. Ne pouvant pas lui donner ce qu’il désire au plus haut point, qui se désaccorde avec tout ce que j’ai un jour pu vouloir dans ma vie. Et je me demande s’il est si horrible ce choix que je lui impose, si cela fait de moi cette personne aussi affreuse … Comme il semble le penser. Si je mérite moins d’être, par lui, aimée. Mais alors que mes pensées s’envolent en une étrange farandole, l’homme qui occupe le moindre de mes songes inavoués refait son apparition, et les maux que je peux lui faire subir deviennent les miens. Si c’est douloureux d’aimer à ce point. Le silence est d’or, cette sensation d’être observés par ceux qui me servent de la même manière qu’ils le font avec mon père semble faire devenir l’instant bien trop pesant.

    Sous ces secondes qui s’étiolent, je déglutis à cause de l’appréhension que provoquent son manque de geste, sauf qu’il s’approche finalement, hésite, l’espace d’un faible instant … Je réalise que je n’attends rien de sa part, non pas vraiment, je veux simplement profiter de ces minutes qui se transformeront en heure durant lesquelles il voudra bien accepter de partager mon sinueux chemin. Mais il ne serait pas mon exception s’il ne me surprenait pas, quelque peu guidé par Amélia, et de quelques pas il s’approche un peu plus, sur ma chaise en bois dépose ses paumes. Il attrape, décidé, la recule et souffle à mon intention. " Madame." En une faiblesse je m’autorise à sourire, je le sais non coutumier de ces manières, de ces … politesses trop guindées, mais malgré cela, un seul fait reste ancré en moi. Clayton Cooper ne serait pas lui même s’il n’était pas capable de se glisser dans n’importe quel rôle, même ceux pouvant le débecter. Comme celui de mon paternel qu’il parvient tout de même à jouer. Un air pincé tout droit sorti de la panoplie d’Eugénie Malcolm qu’aujourd’hui j’incarne vient se poser sur mon visage tandis que je vais logiquement m’asseoir. Et lui dit, de façon forcée, comme elle peut le faire puisque je suis certaine que ce mot possède la capacité de l’écorcher. « Merci. » Dans mon dos, il émet une pression afin de m’accompagner alors que je me place correctement, parfait gentleman, se fondant dans mon univers, et je pourrai presque y croire. Mais je le préfère à l’inverse, je l’aime avec ses maladresses, avec son naturel, lorsque ses actes viennent de lui et non d’une bienséance qu’on veut lui imposer. Ce côté seigneur, je sais qu’il le possède, et même protecteur … Je le contemple lorsque finalement il contourne la table et s’assoit à son tour. Sais-tu seulement combien il me tue en ce moment cet amour ? As-tu ne serait-ce qu’une once d’idée d’à quel point tu fous le bordel dans le moindre de mes rêves ? « Madame ? » En écho à celui de Clay, le mot ici, m'agace assez. Mon regard dévie de son visage – que je n’avais pas lâché, dans l’azur de ses yeux noyée – pour aller jusqu’au visage d’Amelia qui attend patiemment que je lui donne le feu vert afin de commencer la mise en place du repas. Je hoche la tête, positivement, et la voilà déjà en train de disparaître de l’autre côté, elle va, je le devine, récupérer les premières assiettes préparées. « Je crois qu’elle t’apprécie. » et c’est pour combler le silence ambiant que je lui dis. Cependant cela reste une vérité, pour le bébé, elle n’a pas bronché. Elle revient vers nous, et annonce alors fièrement. « Légumes glacés, semoule de cacao. » Les dames en premier, mais pupilles se posent sur le plat qu’avant j’aurai pu apprécier. A présent je le sais, me nourrir signifie alimenter ce qui grandit déjà en moi. Mais je ne rechigne pas, je mangerai, bien que cela risque de me rendre malade après, parce que j’ai déjà bien assez torturé Clay à ce sujet. Et tout en déposant l’autre, elle souffle un ; « Bonne dégustation. » avant de s’éclipser.    

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    Cette politesse caractérisée n'en restera pas moins isolée puisqu'à peine Anna m'a-t-elle remercié que je pousse la chaise délicatement, mais pas sans l'idée d'aller jusqu'à la coincer contre la table volontairement. De toute façon Anna,  t'oppresser ne devrait qu'arranger tes affaires. Toi qui veut à tout prix avorter, je te propose une alternative discrète à celle d'aller dans une clinique, même privée. Pourtant je n'en ferais rien et avorte mon geste lorsqu'elle me semble à une distance respectable des couverts arborés devant elle pour aller regagner silencieusement ma place sous le regard approbateur de mon maitre d'armes, Amelia.  Si tôt fait, l'un de ses serviteurs se fige à sa droite, quelques pas en retrait. Mais c'est sa domestique en chef qui interrompra notre duel visuel d'une demande sommaire à laquelle Malcolm répond d'un hochement de tête pour l'autoriser à se soustraire de notre tête à tête. « Je crois qu’elle t’apprécie. » Naturellement. J'ai toujours eu un don pour m'attirer la sympathie féminine. Comment? A cela je ne saurais répondre que par un sourire qui trahit mes pensées du moment, les doigts courant déjà inconsciemment sur les couverts en argent. Le temps est estimé, seconde par seconde, au rythme de ces derniers qui pianotent sur la nappe que je voudrais voir froisser. Tant de perfection, tant de fioriture pour un repas que ni elle ni moi n'allons apprécier.  

    Vaguement conscient de ne plus être seuls au bruit d'un battant de porte au derrière, ma main se retire du couteau pour venir empoigner la serviette à coté. D'une attitude exagérée, elle est dépliée  d'un geste brutal puis étendue soigneusement là où son regard ne peut se poser. « Légumes glacés, semoule de cacao. » Glacé, cacao, nous commençons donc par le dessert, curieuses manières...  De loin, je tente d'élucider ce mystère en scrutant ce que sa coupelle recèle et contrairement à ce que je pensais, c'est joli, c'est pastel... Une carotte et deux radis qui se battent en duel. Peut-être est-ce parce qu'Anna a un appétit d'oiseau que la quantité a été revue à la baisse et que pour moi, il en sera autrement. Mais non. Interrogateur, j'attends patiemment qu'Amélia me serve mon plat pour en juger et ne vois pas grande différence entre les deux assiettes à ceci près que j'ai eu en supplément un bout de courgette à la peau dorée. Merci, c'est vrai que ce pauvre légume va faire toute la différence aux vues de nos corpulences.  « Bonne dégustation. » Et mes yeux suivent sa fuite tandis que je balbutie, hébété, dans l'espoir de faire revenir: " Et le reste? "  Trop tard, la porte s'est refermée sur elle, nous laissant dans cette absurde illusion d'intimité quand j'hésite à attaquer. " C'est très... Coloré. " A voir si c'est aussi bon que plaisant à regarder. De la pointe du couteau les quelques grains de semoule sont un à un écartés jusqu'au bord de l'assiette, préférant je ne sais pourquoi gagner du temps afin de la voir y gouter en première. " C'est... végétarien." Encore un constat tout aussi véridique que le premier et petit à petit, la crainte de me voir contraint à ce régime tout au long de ce diner commence à me gagner. Au son de mon coude se plantant sur la table, je change de comportement, passant de l'hésitation au soudain désappointement, déjà las de ce jeu, un brin irrité. Les trois légumes sont circulairement désignés de la pointe du couteau.  " T'as prévu de me faire faire une cure tout l'week-end? " Parce que si tel est le cas, sache que dès les aurores naissantes demain, j'irais fusil à la main chercher moi même sur tes hectares de quoi subvenir à mes besoins.


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