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I LOVE HARVARD
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  • « Used to. » Anna et Clay.
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    J'étiole mes sentiments à mesure que j'attends la réponse de ma servante, un brin gouvernante. Elle, d'abord, grimace un peu, et elle sait à quel point son silence m'atteint. Je n'ai clairement plus envie de rire, c'est soudain. Cuisante réalisation du fait qu'il a du se faire mal et que je ne l'ai pas traîné jusqu'ici pour cela. Mais en fait … Pourquoi l'ai-je fait ? Pour mon auto-satisfaction qui moi même me fait gerber ? Pour me détruire, plus facilement, dans ma noblesse, celle d'antan. Avant lui, et cette vue commune en laquelle on a vouloir croire. Même moi, c'est dérisoire. Mes membres éreintés ont du mal à supporter la carcasse qui me sert de corps, mais de force, je me relève, essuie d'un revers de main mes yeux que je ressens gonflés par des larmes auxquels ils ne sont pas habitués. Et à la suite d'Amélia je me traîne afin que jusqu'à lui elle m'amène.

    Le couloir, les escaliers, une route empruntée à l'inverse que lorsqu'il a décidé de ne pas passer la journée avec moi. Lorsqu'on arrive à l'entrée personne cependant ne se trouve là. Ca m'exaspère, vraiment. Cette manière qu'il a d'être un enfant. « Donc ? » Je demande sèchement à mon employée, qui porte son attention sur mon visage, regard planté dans le mien, avant de ne le détourner, vers le sol, gênée de ne pas avoir su dignement gérer. « Madame, je .. Il était. Juste là. » Mes paupières se ferment tandis que mes dents se serrent. Je réprime ma colère, ravale cette fichue rancoeur. Et balance avec ardeur. « On joue à cache-cache maintenant. » Soupire de toutes mes forces, accuse ma véhémence. Contrôle ma violence. Et mordant l'intérieur de ma joue, c'est en levant la paume que j'ordonne « Trouves-le. » Peu importe où, peu importe quand. Elle a assurément intérêt à mettre la main dessus avant moi, pour le bien de son emploi. Même si je l'affectionne et qu'elle ne dira rien au sujet de ma grossesse, j'avoue que de chasser mon naturel, ça le fait revenir au galop. Le dicton n'a jamais été aussi vrai. Mais je tourne les talons, pour ne pas sur elle passer mes nerfs, plus qu'il ne le faudrait. Elle a une chance après tout de se rattraper.

    Et ma main va torturer mon cuir chevelu, quand je remonte à nouveau, pour lui je n'arrête pas de faire le yoyo. Un coup en bas, un coup en haut. Et aujourd'hui ? Rabaissée, au maximum. Sur mon propre terrain de jeu. Aliénée par sa personne. Torturée, sans comprendre. Je plane, je réalise pas. Une fois à l'étage, j'ouvre les portes, une à une, sans parler, m'attends à juste voir le bout de son nez. Qu'il me crache au visage sa haine, et que mon mal être ne fasse que s'accentuer. Je suis si peu héroïne, que j'en reste trop fébrile, jamais encore un homme n'était parvenu à me faire ça. Parce que je me déteste à cause de lui, un peu aussi, à cause de moi. Et lorsque j'arrive à la chambre de mes parents, c'est presque en me disant qu'il est parti que j'en éprouve un foutue surprise à le prendre ici, sans savoir ce qu'il y fiche vraiment. Une fraction de seconde, je pense à Amélia, mauvaise pioche pour elle, elle a choisi le mauvais côté du manoir pour ses recherches. Et j'observe son visage, détaille les traits qui y sont tuméfiés, et passe ma langue sur mes lèvres sans trop savoir si je dois lui proposer de le soigner ou d'opter pour un tout autre chemin. Après tout, on a déjà prouvé que nos décisions on les prend tout seul de notre côté. C'est même pour cette raison qu'on en est venu à se comporter de cette manière là. Comme deux étrangers, condamnés à se détester.

    Rapidement, je pèse le pour et le contre, l'aider, l'envoyer valser, je n'ai même pas de mal à le déterminer, en fait, la pesée est si rapide que je pourrai en rire si j'osais. Mais il serait à bon entendeur mal interprété. Puisque j'ai toujours cette intime conviction de le dégoûter. Et me sentir comme une merde n'est pas mon sentiment préféré. « Quand t'auras fini de jouer les gamins, tu me demanderas de t'aider. » A te refaire une beauté. Prête à me retourner et à repartir de mon côté, j'hésite un infime instant, tout en passant mes doigts encore sur mes paupières, c'est ce qui me convainc, ce qui me rend ma fierté d'héritière. Haïssant l'idée d'avoir tant pleuré. « Quoi que non. » Et je lève la main à son égard, irritée. A la limite de l'hystérie incontrôlée. « T'as qu'à rentrer à Cambridge. » J'en ai ras le bol de te courir après, je préfère encore me dire que t'es loin et que je suis vraiment esseulée. Que je ne t'impose plus rien qui pourrait te faire regretter de m'avoir connu. Que je te fais plus souffrir d'être moi. « Demandes au chauffeur de te ramener. » C'est son job, il ne tergiversera pas. Je t'oblige plus à faire semblant, tu vois, plus la peine de tenter de m'apprécier. Rabaissant ma paume, dégoûtée. « T'as pas envie d'être ici. » Je l'ai bien compris. Et je n'en suis pas encore au point de retenir quelqu'un contre son grès. Ca ne servait à rien, de venir te chercher, d'errer jusque chez toi. Je suis un monstre qui – à l'évidence – ne te mérite pas.
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    Lien du postJeu 7 Juil - 14:11
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    Elle paraissait si innocente à l'époque dans son petit uniforme cintré d'écolière brodé du blason de son établissement privé. Je ne sais même pas ce qu'il signifie puisque je n'ai côtoyé que des écoles publiques d'un autre pays, loin à la fois physiquement et socialement de tout ce qu'elle a pu dans sa jeunesse rencontré. C'était idiot, j'en conviens maintenant, que croire que je pourrais un instant revendiquer être son égal ou tout du moins tenter d'y prétendre. Mon pouce a ce réflexe très con d'aller s'accrocher à la broderie que j'aurais moi aussi aimé porter, rien que pour lui prouver que quelques soient mes origines, j'aurais été ce même con auquel un jour elle a soufflé deux mots tendres jamais réitérés, pas foutu de ses dix doigts de faire marcher une saloperie de machine à café. « Quand t'auras fini de jouer les gamins, tu me demanderas de t'aider. » Le geste est subitement réfréné lorsque ma tête se braque vers la porte d'entrée. Elle est là et s'incruste à merveille dans ce prétentieux décors avec ses paroles mielleuses. Lui réclamer de l'aide? " Plutôt crever ". Mais ce murmure à peine perceptible, je le déplore presque dans la foulée encore trop crevard pour m'apercevoir que je m'enlise dans ma propre suffisance.  
    Elle fait mine de repartir et pourtant, un court instant, se fige au pas de la porte pour, la main portée à son visage, réfléchir quelques secondes et balancer: « Quoi que non. » Sa main vole dans ma direction comme l'on balaye un mauvais souvenir. « T'as qu'à rentrer à Cambridge. » Pour ta gouverne on dit sur Cambridge mais c'est vrai.... Cela fait longtemps que tu as quitté l'enseignement, incapable de terminer ton cursus convenablement. Petite illettrée que tu fus jadis, sortie de la fange et même pas reconnaissante. Je n'ai pas à m'en plaindre, tu m'as donné bien du plaisir durant tout ce temps. Encore heureux que tu aies des dispositions naturelles dans ce domaine crois-moi. « Demandes au chauffeur de te ramener. »  Elle en a donc assez de notre rivalité, a plié la première peut-être parce que même si elle tente de se le cacher, elle est de nous deux la moins indépendante. Tout ce fric, toute cette frivolité ont perverti sa vision du monde. Toujours entourée, murée, fille à papa pourrie gâtée et qui, lorsqu'il s'agit de faire un pied dans la vie, s'effondre. Mais personne ne sera là pour te ramasser Anna, pas même ton père que tu as tenu à l'écart par crainte de lui déplaire. Encore moins ce pauvre con à qui tu a cru bon de refuser une paternité juste parce qu'il ne rivalise pas avec ton pedigree, avec ce tocard que tu vas épouser. Cela dit moi je me fais seul et n'attends rien de personne. Le peu que j'ai dans la vie, je l'ai amplement mérité à défaut que le plus beau, elle va dans quelques temps me le retirer. « T'as pas envie d'être ici. »

    Pendant des secondes nos regards se sont confrontés et étrangement c'est le mien qui abdique en premier. A tour de rôle Anna, après tout je n'ai pas ma place ici, auprès de toi. C'était encore une fois une mauvaise idée que de me convier chez toi mais nous aurions dû nous en douter. Alors je reprends la sortie, attends quelques instants qu'elle daigne me laisser passer la porte qu'elle occupe pour lui cracher au passage un bref  " Soit " et repartir par le couloir par lequel j'étais arrivé. Ses yeux étaient... Au détour de ce dernier, je marque un temps mort inclinant la tête légèrement par-dessus mon épaule. Ils étaient irrités, marqués d'un léger rouge prononcé comme de ceux que l'on a trop frottés. Annalynne Malcolm, pleurer? J'ai ce petit sourire à l'idée de l'étendue de ma connerie parce qu'en plus de 10 mois, je ne l'ai jamais vue une seule fois verser la moindre larme. Elle est détachée de tout sentiment de compassion, se complait dans son propre monde d'autosatisfaction. Éternellement Malcolm et ici plus encore. Je reprends ma route jusqu'à traverser mon corridor, m'acquitte des derniers détails en remettant dans cette chambre un peu d'ordre et la quitte sac à l'épaule, pour me rechausser dans le grand hall.

    Ce sont les pas d'Amelia qui attirent brusquement mon attention, je ne sais pourquoi ravie, elle, de me voir. " Madame vous cherche " Y'a comme un problème de communication on dirait. Un genoux à terre pour me relacer, je la stoppe direct d'une main levée. " Elle m'a déjà trouvé " et inutile de lui préciser que ça c'est mal terminé alors que je n'avais rien demandé de mon coté. Elle ne dit mot preuve qu'elle comprend parfaitement l'implicite allusion puisque j'imagine qu'elle aussi a du à de maintes reprises devoir subir ses aigreurs, et qui plus est sans l'ouvrir. Je me redresse alors, éperonnant la sangle du sac pour la réajuster et lui sourire. " Je vous souhaite bien du courage " , phrase à laquelle naturellement elle n'osera répondre en toute sincérité.  Mais à peine ai-je fais un pas dehors que j'ai ce réflexe naïf de détourner les yeux vers une fenêtre en amont, croyant qu'elle serait lésée par mon absence au point de s'en remettre une dernière fois à mon image sur le départ. Non, rien évidemment parce qu'elle est trop maligne pour çà et surtout trop fière. Les rideaux dénoués, il m'est impossible de discerner si oui ou non elle patiente derrière et quant à moi, arrogant et prétentieux de surcroit, je ne vais pas non plus m'attarder dans cette brève introspection. Mais je ne ferais pas non un autre pas. La berline est pourtant bien là et celui qui la conduit d'ordinaire nettoie sans relâche les impactes laissés durant notre précédent trajet. Il me regarde un instant pour s'avancer mais je ne peux en faire de même, bloqué par un sentiment singulier.

    Je fais donc demi-tour une nouvelle fois et reviens sur mes pas, reléguant de coté mon amour propre quelques instants pour gravir silencieusement les escaliers et la coincer, comme je l'espère dans un moment d'égarement, à scruter par la fenêtre si j'ai réellement décidé de la quitter. Elle m'usera à la longue, elle et ses humeurs assassines, caractère difficile à vivre... Le couloir une fois passé, je m'arrête à sa porte entrebâillée, à peser le pour et le contre, de cette façon que j'ai de revenir vers elle sans arrêt. Que ce soit au Nirvana en attendant Amy, lorsqu'elle a quitté mon appartement, dans les toilettes d'un bar un 14 février, je suis toujours et indubitablement prêt à lui céder... Alors à pas feutrés je pénètre à l'intérieur pour l'apercevoir, pas mécontent, assise sur le rebord de sa fenêtre derrière les voiles détachés à épier pensivement le monde extérieur. Après l'avoir contemplée quelques secondes la main sur la porte, ma paume d'un mouvement la referme légèrement derrière moi, laissant volontairement gémir les gonds dans l'unique but de l'avertir de ma présence. " Tu m'as dit que tu me laisserais gagner. " D'un coup d'épaule le sac tombe lourdement à terre sur son parquet ciré et je m'approche d'elle, peu fier de l'avoir ainsi tourmentée et m'arrête à sa hauteur pour juger moi aussi du spectacle se déroulant en contrebas: le chauffeur toujours affairé sur la berline qui lui a été confiée.  " Mais si tu veux savoir.... j'trouve qu'elle a un gout de défaite cette victoire. " Parce que je n'ai rien gagné à te faire la gueule aujourd'hui hormis quelques écorchures, ecchymoses et peut-être tes pleurs... Mon attention toujours déclinée vers l'homme au costume cintré qui polishe méthodiquement la carrosserie, j'aime pourtant la regarder de biais de temps à autres sans qu'elle ne puisse en avoir connaissance. " Dans le coffre si je ne peux pas changer de vêtements. C'est ce qu'il a dit. "

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    Lien du postVen 15 Juil - 0:53
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    Il n'a pas envie d'être ici, les mots résonnent, ils tombent en moi, comme des pierres desquelles je ne peux me défaire. J'ai compris, oui, que je ne pourrai rien y faire, qu'il me hait et qu'il en possède l'art et la manière. Mais me sentir de cette façon là tout un weekend, ce serait vraiment trop long. Ce n'est pas souvent que je m'avoue vaincue, pas souvent que j'ose penser que je n'ai pas les épaules assez larges pour surmonter. Il faut croire que je lui donne ce qu'il veut aujourd'hui, la satisfaction de m'avoir foutue plus bas que terre. C'est un fait. On est quittes. Strictement plus rien à faire ensemble, plus la peine de se forcer, j'ai assimilé les choses, ça ne servait à rien de tenter, d'essayer de nous rapprocher, l'avortement c'est une chose qu'on n'arrivera pas à surmonter. Je me rends à l'évidence et bien que ça me déchire je n'ai qu'une hâte c'est de le voir sortir d'ici, j'en souffre plus que ce que je le montre, plus que ce que je le dis. Mon regard s'accroche au sien, et je ne saurai dire ce que j'y cherche réellement, garder un semblant de tête haute face à cet homme qui en une ritournelle incessante me fout à terre. Notre combat visuel s'étend encore sur quelques secondes avant que son corps ne s'anime à nouveau, s'approche de moi, mais non pas pour m'enlacer, au contraire, pour mieux m'esseuler. Lorsque je me décale sur le côté pour lui permettre librement de passer il me gratifie d'un " Soit " qui fini de m'achever.

    J'en clos les paupières, pour accuser le coup, pour ne pas directement démontrer la fébrilité qui me viole de toute part. Me prend de force autant que l'envie de pleurer à nouveau. Ma salive est difficilement avalée. Obstruée. C'est ici, je le sais. Maintenant qu'il me quitte pour de bon, que le point final est posé à notre relation. J'en pince mes lèvres, et je n'ai pour l'instant, aucune force ou volonté de bouger. Je n'ai jamais ressenti quelque chose d'aussi douloureux. Bercée par la géhenne encensée par sa haine, c'est mon dos qui me ramène dans une curieuse réalité, au moment où il heurte le mur de la chambre de mes parents, témoin encore cuisant de la scène qui vient de se dérouler. J'en omets même ce qui nous mené jusqu'ici, j'ai l'esprit totalement embué, ça m'élance de de partout, je n'aurai même pas définir de ma peine son départ. C'est mon être tout entier qui se saigne, c'est mon âme qui en folie se démène. L'enfer brûle, picore … Putain, il me dévore.

    Je suis déconnectée, hors du temps, c'est en pure automate que je retrouve le chemin de ma chambre d'enfant.   Guidée encore par un je-ne-sais-quoi c'est vers ma fenêtre que je me dirige, grande ouverture sur laquelle je m'assoie. Recroquevillant mes jambes contre ma poitrine, mon visage va se caler sur mes genoux … et ce sont des tremblements que je tente vainement de contrôler, mes doigts tenant mes cuisses entrelacés. Mes yeux en sont devenus vitreux, et encore cette désagréable sensation … ça pique au niveau de mon nez, prises de pleurs incontrôlables, à nouveaux. Qui me rappellent combien je l'ai dans la peau. Le temps s'écoule, en une rengaine irréelle, et je ne peux définir combien de minutes séparent le moment où il est parti sans même se retourner de celui où j'entends les gongs de la porte grincer. Hâtivement – peu importe la personne qui vient d'entrer – mes mains vont se plaquer sur mon visage, essuient mes yeux à la volée tandis que je relève le visage dans mon brusque retour dans le monde réel, celui où je règne. " Tu m'as dit que tu me laisserais gagner. " Et tu as tout pris, chaque infime partie d'Annalynne, victorieux, à plate couture, à ne pas en douter. Je ne comprends pas, je suis déjà au sol, complètement en train de crever. Et si il ressemble à cela ton monde, je n'en veux pas. Je préfère et de loin celui où rien ni personne ne m'atteint. Cependant au lieu de partir en sens inverse, c'est vers moi qu'il approche, sans sourciller, et j'en baisse le regard faute de ne trouver le sien. Me demandant s'il est juste venu se repaître du spectacle de la bête. " Mais si tu veux savoir.... j'trouve qu'elle a un gout de défaite cette victoire. " C'est derechef que ma vision se redresse, peu certaine de comprendre ce qu'il m'annonce sans le faire. S'il est perdant, je ne vois pas en quoi j'ai gagné quoi que ce soit, je n'ai jamais été aussi mal d'être moi. " Dans le coffre si je ne peux pas changer de vêtements. C'est ce qu'il a dit. " Menteur … Lasse et éreintée, ma paume va se poser sur mon visage, et plusieurs secondes durant je le malaxe lentement.

    Je ne suis pas en pleine possession de mes pensées, de mes sentiments, je le sais, et je n'ai pas la lucidité nécessaire de réaliser à quel point il a fourni un effort surhumain pour rebrousser chemin. Alors par besoin de faire quelque chose qui me rappelle qui je suis, je vais remettre en place mes cheveux, derrière mes oreilles, avant de soupirer longuement. Notre guerre perpétuelle a aujourd'hui atteint son apogée, point culminant sur lequel je ne saurai argumenter. Comment lui dire les choses plus clairement ? Lui faire comprendre que ce n'est pas tant le fait qu'il vienne de lui, l'enfant, qui est dérangeant. C'est que mère je ne suis tout simplement pas capable de l'être. Bien trop occupée à me soucier de ma pauvre personne, celle qu'il aime tant détester. Je n'ai pas été éduquée pour aimer, ma propre mère m'a achetée. Et si c'était d'Alan que j'étais pleine ? La finalité en serait la même, j'anéantirai ses espoirs de paternité. Au contraire même, avec lui, je n'aurai aucun remord à le faire. Je sais désirer lui enlever qu'il pense comme précieux, je comprends même qu'il croit que je l'empêche d'être heureux. Et c'est parce que je l'aime que j'entends ses belliqueux problèmes. J'en porterai les stigmates, lors de mon mariage, pratiquement emblèmes. « Le combattant veut un second round pour mieux apprécier ? » Je me sens presque obligée de demander, toujours craintive de ce qu'il peut bien revenir chercher. Persuadée par mes complaintes qu'il veut tout sauf se tenir à présent à mes côtés. Je suis totalement paumée, et l'homme qui se tient proche ne fait rien pour arranger les aliénations de mon esprit fatigué. Héros que j'ai égratigné, et toujours j'ai cette intime conviction que lui m'a éradiquée. On a pas besoin de jeu vidéo, tu vois, pour s'écraser mutuellement, pas la peine d'user de ruse d'enfant, non, nous on le fait comme des grands. A coups de répliques sanglantes et de volontés grisantes. « Tu sais ... » Que ça me bute en permanence mon destin ? Que depuis que t'es là, c'est un bordel incessant que tu n'imagines même pas. « J'vais .. » Je commence sans trop savoir quoi dire argumenter. J'ai tellement de peine à me récupérer, contenance qui s'étiole entre mes doigts. Je cherche la meilleure option plutôt que de lui dire des douceurs à la con. « On peut te trouver de quoi te changer, si ce n'est que ça. » Que ça, si tu n'es pas vraiment revenu pour moi. « Désinfecter ton visage aussi serait pas mal. » Avant qu'il ne m'échappe à nouveau. Que j'efface ses idéaux.

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    Lien du postSam 16 Juil - 1:35
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    Un mensonge de plus ou de moins, qu'importe tant que c'est pour suturer ce que j'ai lacéré. Elle roule du regard et appose sa main sur son visage, déride ses traits que je réalise bien trop tendus des suites de notre joute verbale. J'ai été trop loin alors qu'elle n'escomptait qu'à nous voir nous rapprocher mais c'est un effort pour lequel je n'étais sur le coup pas encore prêt. Maintenant que j'en vois les conséquences, je regrette amèrement de m'être comporté comme un véritable connard parce que quoique je puisse faire à présent, elle l'a fait son choix. « Le combattant veut un second round pour mieux apprécier ? » Elle est amère et agressive, encore sur la défensive lorsqu'elle me propose une deuxième offensive. " Non ," ce n'est plus ce que je désire parce que je la crois incapable maintenant d'en supporter d'avantage. " Ça me suffit " amplement et rends les armes. Je n'irais plus léser ni sa fierté ni son affection pour moi qu'elle dissimule si bien derrière ses accroches et ses paroles fielleuses, même si la dernière fut un peu moins mielleuse que les précédentes. « Tu sais ...» Elle interpelle mon attention par cette phrase inachevée et s'attire l'expression de mes yeux, interrogateurs, ayant mis légèrement de coté ma rancœur le temps de l'étudier. « J'vais .. » Rentrer? Parce que toi aussi tu en as eu assez... Et ce n'est pas une question mais une certitude, il suffit de te regarder.  

    Alors passablement soucieux, ce sont, à défaut de les glisser dans le tissus abimé de mon jean, mes paumes douloureuses que je masse entre elles, nerveux de ce revirement de situation même si j'imagine repartager quelques heures encore avec elle sur cette banquette arrière. « On peut te trouver de quoi te changer, si ce n'est que ça. » J'aurais dû mieux réfléchir avant de l'ouvrir car mon excuse est facilement contournable bien que je ne la pensais pas capable d'aller fouiner dans les affaires de son paternel juste pour me plaire. Ou peut-être pas, car certains domestiques vivent à demeure ici même, c'est vrai. Cela serait plus dans ses habitudes princières, quoique je viens de les bousculer parce que la grande Annalynne Malcolm a, semblerait-il, pleuré. « Désinfecter ton visage aussi serait pas mal. » Là, ce n'est plus de l'amertume qu'elle déverse dans ses mots mais bel et bien une preuve d'affection à laquelle je ne croyais plus, ce qui m'arrache un sourire, un rire bref et nerveux dû à cette agréable surprise. " Ce serait un luxe que tu... m'accorderais...?  " En personne, de tes propres mains? Et même si déformer mes traits me lacère la joue d'une légère douleur, sceptique face au fait qu'elle sache prendre soin d'autrui, je suis pourtant prêt à courir ce risque et vais... effleurer sa main stupidement, juste dans l'espoir d'apaiser un peu de cette tension que j'ai jusque là alimentée. " Mes vêtements, je m'en occuperais ce soir. " Autrement dit, si tu n'avais toujours pas compris, je reste si tant est que tu m'accordes toujours l'hospitalité pour la nuit. Quant à mes fringues, je les confierais à qui de droit qui certainement les nettoiera, parce que je doute que son père soit le genre de gars à revêtir un jean ou à rester ici même en tenue décontractée. Du peu que j'ai pu voir, son dressing ne comporte que des apparats de haute couture, costards trois pièces et vestons de noble composition, pantalons de flanelle que je trouverais d'un ridicule pour trainer dans son salon.  

    Mais un vaporeux raclement de gorge derrière nous me surprend et j'en réprime ce geste affectueux car déplacé pour la peine, surtout ici même chez son père. Une œillade par-dessus mon épaule et c'est Amélia qui s'annonce alors qu'elle patientait à la porte restée entrouverte. Elle a ce fin sourire de collé aux lèvres, de ceux qui trahissent une certaine gêne. Alors depuis combien de temps est-elle là exactement, à nous épier dans le silence? Elle a certainement remarqué mes doigts venir jusqu'à elle la toucher même si ce fut fugace et très discret, d'où cette mine un brin amusée.  Reprenant contenance, c'est celui d'Annalynne que je fuis pour ne pas d'avantage nous enliser dans ce jeu de la vérité mystifiée que la bonne a sans doute repéré. Avec un peu plus de recul et seulement de vue, je dirais qu'Amélia connait ou a connu ce sentiment que nous tentons vainement de cacher. J'en veux pour preuve cet anneau à son doigt qu'elle dissimule souvent, de façon très élégante d'ailleurs, en repliant sa main droite sur celle de gauche lorsqu'elle patiente, immobile et silencieuse. Est-ce sa maitresse qui le lui a demandé de manière à oublier sa très prochaine union? Cela ne m'étonnerait pas. Je m'éloigne alors de cette dernière de quelques pas histoire qu'elle puisse descendre de son promontoire sans que nous n'ayons à nous frôler, volontairement ou pas.

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    Lien du postSam 30 Juil - 23:27
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    Au moins, notre guerre est en pause, pour l'instant. Une trêve qui apaise quelque peu mes tourments. Je me sais bien assez affreuse, maîtresse en l'art de sa torture, alors qu'elle bute ma propre ossature, à l'usure. La vie est faite de choix, c'est juste que les miens ne sont pas de moi. J'ai arrêté mes idées à celle de me faire avorter, peu importe les souffrances, les regrets, je ne pensais juste pas que vivre avec aussi de distance, sans avoir sa présence … Je ne croyais pas que ça me manquerait de cette façon là, j'étais certaine que j'étais au dessus de cela. Indépendante, à ma manière, mais accrochée, je ne peux rien y faire. Et cela va de mal en pire, parce que parfois, j'ose le dire … Je le vois à trois, mon avenir. Avant de reprendre ma raison, de me trouver, tellement con. Comment pourrais-je avoir Omnicom ? Comment saurais-je prendre soin d'un enfant ? Il doit le savoir, dans le fond, que j'en incapable, et peut-être que c'est pour cela qu'il s'en devient un peu plus agréable. J'en sais rien, je suis perdue, j'ai pleuré, putain. Un mal de chien.

    Mais j'en viens à penser au sien, à sa chute durant laquelle il a abîmé ce visage qu'il me plaît encore parfois de penser mien. Cette gueule d'ange, albâtre envoûtant, enfant de dieu qui m'en ferait presque oublier les miens. A mes mots, il s'accorde un sourire, et dans mon être, c'est le reflet d'un répit. Un rire même s'échappe de ses lippes charnues, et j'en esquisse à mon tour un bref étirement. " Ce serait un luxe que tu... m'accorderais...?  " J'en plisse les paupières, j'entends ses mots sans le comprendre réellement. Je ne peux lui interdire de désinfecter ses plaies. Avant de partir, s'il en est encore la question … Et lorsque sa main s'approche de la mienne, timidement, l'évidence s'éclaire en mon esprit, ce n'est pas une demande de droit, c'est une volonté qu'il aimerait effectuée par moi. Je le retrouve à peine, cherchant de mes phalanges les effleurements plus assurés des siennes. " Mes vêtements, je m'en occuperais ce soir. " Il ne me quitte donc pas. Impossible à retenir, de soulagement et de satisfaction, j'en exulte un soupir.

    De peur de dire une bêtise, de couper son élan de se rapprocher de moi, je mords l'intérieur de ma joue, pour empêcher ma langue de fourcher, me sachant tellement capable de tout gâcher, je l'ai tant de fois fait … Je laisse même les secondes s'étioler, tandis que je déride de mes doigts qui ne le touchent pas, les traits de mon visage, cependant je n'ai pas le temps de dire quoi que ce soit, puisque un raclement de gorge se fait entendre derrière nous et l'éloigne de moi. Les apparences, celles que je lui ai toujours demandé de sauvegarder. Les mêmes qui me pourrissent la vie. Il observe la servante, quand je l'assassine de mon propre regard. Il se décale encore un peu, et replaçant mes cheveux, je descends de la fenêtre, avant de prononcer en direction de celle qui a comprit ce qu'il se passe ici. Qui n'a pas jugé, ou plutôt, qui est restée muette, qui a juste aidé, et que j'ai traité comme un déchet. « Monsieur Cooper va finalement rester. » Que je lui informe, directive, quand je la devine réprimant un un peu fort sourire. Elle attend une seconde, par pure politesse, par bienséance, avant de le regarder, et de revenir à moi, demande d'une doucereuse voix. « Je prépare donc le dîner pour deux ? » Et mes prunelles se détachent d'elle pour en venir à mon amant. « Tu as faim ? » Pour ma part, ça ira, elle m'a déjà gavée aujourd'hui, et je n'ai franchement pas envie de réitérer l’expérience, je me suis assez faite violence. « Et pour le reste, madame ? » Il est vrai, que chez moi, c'est très rare de se retrouver face à quelqu'un qui n'est pas tiré à quatre épingle. Alors je devine qu'elle parle de ses vêtements, de son visage griffé. « Je vais m'en occuper. » Parce qu'évidemment que c'est un luxe que je veux bien lui accorder.

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    Bien que j'aimerais veiller sur sa descente, c'est sa gouvernante qui bloque le moindre de mes élans de bienveillance - même si je suis toujours légèrement amer malgré tout - parce qu'il serait trop aisé de lui donner raison si tant est qu'elle ai déjà des doutes sur notre relation. Amis, rien de plus. Et en tant que tel, je n'ai pas à être aussi avenant, relégué au rang de bonne connaissance comme elle l'a si bien souligné lors de notre arrivée. Elle quitte donc son rebord de fenêtre où elle avait trouvé refuge pour lui sommer d'un ton sec, froid et dont elle doit avoir l’habitude: « Monsieur Cooper va finalement rester. » Allégation formelle à laquelle la servante trouve à redire, de la façon la plus polie qu'il soit, ne remettant sa position en question. « Je prépare donc le dîner pour deux ? » Si je suis toujours convié à prendre le repas ici pourquoi pas. Mais je ne suis pas en position de lui répondre quoique ce soit, la question ne s'adressant nullement à moi mais à la maitresse des lieux que j'observe entre deux. « Tu as faim ? » Pas forcément du même appétit que celui dont tu parles, à la diète depuis un certain temps... Mais avaler quelque chose ce soir en ta compagnie serait fort appréciable. Un hochement approbateur de la tête pour toute réponse et c'est de nouveau la domestique qui s'avance. « Et pour le reste, madame ? »  " Le reste....? " A peine audible et murmuré à son intention en l'observant, elle, qui me dévisage de la tête aux pieds. Je n'ai certes plus l'élégance distinguée qu'il convient d'arborer en ces lieux mais sans la présence de ses aïeux, il n'est certainement pas utile d'en faire une nécessité. Mon regard suit le sien machinalement et me jauge moi-même, les sourcils froncés bien que cela fasse naitre de nouveau une douleur qui déforme quelque peu mes traits, lorsque Anna prend la parole: « Je vais m'en occuper. »

    Elle regagne mon attention, devenu malgré toutes les saloperies que je lui ai faites subir son obligé. Fixé sur elle, je devine néanmoins Amélia quitter la pièce au martèlement frénétique de ses talons, pas pressés qui s'estompent plus ils se font reculés. Elle est déjà bien loin, répondant aux ordres de sa patronne, lorsque je me permets à la première parole depuis son intervention. " Tu vas t'en occuper..."  Je n'ai jamais vu Annalynne prendre soin de qui que ce soit hormis d'elle-même, sauf ces rares fois où elle y trouvait aussi son intérêt. Curieux de la voir se pencher sur mon cas, j'arpente son parquet en direction de la seule porte qui ne semble pas être destinée à une buanderie, un sourire qui frise l'ironie, et pénètre dans sa salle d'eau privée où je reconnais quelques flacons, onguents parfumés de la même manufacture que ceux qu'elle laisse chez moi trainer. Il n'y a pas grand chose d'autre cependant pour orner les étagères de cette pièce ce qui prouve qu'elle ne fait que passer la plupart du temps, ne s'étale en longs séjours et préfère de loin garder son indépendance. Nul besoin de fouiller dans ses armoires, elle s'en chargera pour moi et c'est ce pourquoi je m'installe, posé contre l'évier et dos au miroir, attendant qu'elle daigne me rejoindre afin de me soigner, oser m'effleurer comme jadis elle le faisait.  


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    Lien du postDim 14 Aoû - 23:07
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    Mes prunelles directives restent fixées le temps qu'Amélia comprenne qu'elle peut disposer. Que c'est maintenant qu'elle doit s'éclipser. Et je n'en remarque même pas le regard de Clay qui vient de s'incliner sur moi, trahissant de cette surprise ressentit au fait que je puisse m'occuper de lui. Même s'il est vrai que je ne suis – habituellement – que douée pour m'occuper de moi. D'ailleurs, j'excelle même dans ce domaine là. Et la servante s'éloigne finalement, alors c'est à ce moment là que je le regarde à nouveau, en fronçant les sourcils lorsque j'accueille son ironie, ou son appréhension, j'avoue que je ne parviens pas totalement à le définir. " Tu vas t'en occuper..." Je le sais, mon altruisme n'est pratiquement jamais démontré, mais ce n'est pas non plus la peine d’arborer ce sourire mitigé entre l'étonnement et la satisfaction.

    J'en secoue d'ailleurs le visage, levant les yeux au ciel, tandis qu'il s'avance vers la seule porte qu'il n'a pas encore franchit ici. Il ne faut pas être un génie pour deviner ce qui se trouve à l'intérieur, et c'est bien pour cela que je ne le stoppe pas dans son élan. Au contraire, c'est presque derechef que j'en suis ses arrières. Et quelques secondes nous séparant, je le retrouve accoudé au lavabo, patientant. Sans mot dire, cependant, je l'observe trop longtemps, je le sais, pour une fille censée le haïr pour ce qu'il m'a fait. Ou tout du moins, c'est ce qu'au début je pensais, l'accusant pour tout et rien à la fois. Mais la bêtise, on l'a faite à deux, je le sais bien, c'est seulement bien difficile pour moi d'admettre que je me suis fourvoyée dans une relation qui représente à elle seule, pour mon avenir, un tel danger.

    Toujours si peu loquace, je me retourne, et ouvre à la volée, une armoire d'un blanc immaculé, comme si on ne l'avait jamais encore touchée, dans laquelle se trouve, au dernier étage, une valisette contenant compresses et autres désinfectants. Mes doigts l'accrochent avant de la déposer sur le rebord de la baignoire, de l'ouvrir et de lâcher un soupir qui s'étend en lenteur, tout en prenant l'eau oxygénée ainsi qu'une gaze dans mes mains. Le bouchon dévissé, je verse le liquide un tantinet alcoolisé sur le tulle qui s'imbibe rapidement. Alors je me tourne encore une fois vers lui, avançant d'un pas, deux même je crois. Mon assurance en plein étiolement si bien que j'ose à peine lever mes phalanges afin d'apaiser – enfin pour le moment je m'apprête à l'enflammer – son visage tuméfié.

    Cette proximité devient petit à petit pesante alors que je ne l'ai même pas encore touché. C'est juste cette étrange attraction qui se trouve en permanence entre lui et moi. L'attirance que mon corps ressent pour le sien. Manque certain. Mais ce n'est pas pour autant que je vais flancher pour un je ne sais quoi de physique.Tant qu'il me hait, je me refuserai. Je crois de plus en plus me battre pour quelque chose de déjà achevé. Et pouce et index vont finalement apposer mon tampon de fortune sur les plaies. J'en avale difficilement, faisant preuve de délicatesse pour ne pas plus l'abîmer. Je pense l'avoir assez fait, en mars dernier. Date où notre haine amoureuse a débuté. « Il me l'a offerte, quand j'ai eu 9 ans. Je n'en voulais pas, et elle refusait déjà de se laisser faire. Lorsqu'il a voulu s'en débarrasser c'est là que j'ai comprit combien j'y étais attachée. » Et je tapote, doucement, comble le silence, n'en pouvant plus, tout simplement. « Au moins, tu l'as chevauchée, certains n'arrivent même pas à la caresser. » Parce que là encore, ce n'est pas une guerre qu'il a perdu, bien au contraire. C'est une métaphore, détournée, que je n'ai moi même pas calculée. « Ça ne pique pas ? » Je demande alors que j'appuie avec plus de ferveur, le sang ayant déjà coagulé sur quelques grains de terre qui pourraient l'infecter.  


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    Lien du postJeu 25 Aoû - 20:50
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    Même s'il ne s'agit que de quelques secondes seulement, le temps me parait s'allonger tandis que je l'attends patiemment presque à présent affalé sur un lavabo de grès. L'élégance de ce lieu n'a d'égale que sa sobriété. Tout n'y est que matière noble et linge de maison cacheté, brodé de patronymes réputés. Même la vitre dans mon dos, je l'ai vue marquée d'une légère calligraphie en son coin droit pour certifier de sa valeur marchande. C'est ainsi ici, chaque objet qui a sa place en ce lieu est signé, gravé, serti tout comme elle l'est elle, marquée à vie.

    Et une fois présente en face de moi, je n'ai de cesse de la reconsidérer, femme d'un autre pédigrée qui ne s'est d'après elle que très peu égarée, loin de ce que je peux moi penser. Elle a fait l'erreur et a décidé de s'en décharger à sa manière. Mais c'est un choix qu'elle est parfaitement en droit de faire. Elle fait alors volte-face pour agripper la première poignée à sa portée et ouvre le buffet d'où elle extirpe en amont un vanity-case qu'elle délaisse presque aussitôt en équilibre sur le bord de la baignoire. Peu rassuré par ce qu'elle va en dénicher, instrument de torture qu'elle n'a certainement jamais eu l'occasion d'utiliser, le moindre de ses gestes est minutieusement évalué. Alors qu'elle n'est pas ma réaction lorsqu'elle ressort de ladite valisette un flacon entre ses doigts manucurés, appréhendant à la fois son contenu et les ongles avec lesquels elle pourrait d'avantage m'écorcher. De l'autre c'est une gaze stérile qu'elle sépare soigneusement des autres afin de l'imbiber généreusement d'eau oxygénée. Et à présent qu'elle s'avance le coton humecté à la main, je me raidis les mains crispées sur le marbre de part et d'autre tout en la dévisageant. Qu'elle me soigne était à prévoir alors inutile de reculer maintenant, mais c'est elle qui la main levée calcule la portée de son geste un instant. Coton à hauteur de la plaie, elle n'ose l'apposer et la désinfecter ce qui me frustre également, ne sachant dans sa tête ce qu'il se trame vraiment. Malcolm, avoir peur de m'esquinter, allons... Elle a fait bien pire il y a quelques semaines de çà et ce ne sont pas les remords qui l'étouffent.

    Mais si j'ai accepté de venir jusqu'ici, ce n'est pas non plus pour poursuivre sur cette voie parce qu'il aurait été plus simple dans ce cas de refuser de l'accompagner. J'ai à la longue fini par accepter que jamais elle ne le voudrait même si c'est un tort dont je tiendrais longtemps rigueur.  Alors tendant la joue, hésitant dans un premier temps, avant de la laisser franchement s'exécuter, j'accuse un élan de gentillesse en résultat à son geste et soupire au moment même où mes yeux se ferment au contact cuisant de la watt sur ma chair. « Il me l'a offerte, quand j'ai eu 9 ans. »  Et dans ma tête le calcul se fait rapidement: 20 ans qu'a cette jument toujours pleine de surprise et de fougue. Difficile de le croire pour un animal ayant atteint cet âge. « Je n'en voulais pas, et elle refusait déjà de se laisser faire. » Ce qui n'est pas sans me rappeler son sale caractère à elle. « Lorsqu'il a voulu s'en débarrasser c'est là que j'ai comprit combien j'y étais attachée. » Et ton erreur de parcours que tu tentes d'effacer, vas-tu elle aussi la regretter.... Cherchant son regard d'où ont disparu toutes traces de pleurs, je la reprends, murmurant, enclin à lui faire encore une fois comprendre que ce à quoi elle s'entête me déplait fortement. " Tout comme je le suis. " A défaut qu'elle s'en moque royalement. C'est un coup d'épée dans l'eau, je le sais bien puisque plus rien ne la fera changer d'avis. La vie est d'une injustice que mon univers me rappelle à chaque instant, parce que contrairement à elle et sa jument, je n'ai jamais eu de parole contre cet enfant. « Au moins, tu l'as chevauchée, certains n'arrivent même pas à la caresser. » Momentanément perdu dans les réflexions, je prends de cours ses paroles, déforme ses dires pour y déceler une pensée imagée. Oui certes. Je devrais me considérer comme chanceux d'avoir pu la déflorer quand d'autres n'ont pu que la toucher des yeux ou seulement l'effleurer. Elle, et non la jument, détail qui petit à petit reprend place dans mes idées. Encore quelques pressions exercées et je me soustrais promptement, de quelques centimètres seulement, histoire que mes plaies puissent profiter d'une accalmie. « Ça ne pique pas ? » Bien sur que si..." Comme si j'allais me plaindre..." de la douleur engendrée par l'alcool répandu alors que je bénéficie par je ne sais quel miracle de ses soins.

    Et pourtant je lui tends à nouveau la joue, le regard fuyant vers d'autres horizons, en aval, sur mon pantalon tâché et sous lequel cuit une peau que je devine aisément abîmée. " Et là aussi, tu comptes t'en charger ? " Parce qu'à ce niveau là, ce n'est plus une simple marque de générosité et je ne donne pas cher de ta réputation si l'un de tes esclaves nous aperçoit dans cette délicate position...


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    Lien du postMar 6 Sep - 21:21
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    A chaque battement de paupières, ce sont des vagues de souvenirs qui me prennent. Similaires à des années, ces jours où nous nous sommes tenus éloignés. Autant l'un que l'autre bornés, flanqués sur des positions qu'on refuse de laisser de côté. Je nous revois encore, au Chili, dans cet endroit unique où il avait voulu encore une fois de moi. Et mal à l'aise, je blablate sur mon cheval, je le transforme en image, métaphore de ce qu'il représente pour moi. Lui faire, en un sens, comprendre, que ce sera compliqué, en juillet, de me détacher pour de bon de lui. Les jours depuis mon annonce ont été tellement compliqué. Au milieu de mon indépendance, je suis son joug, et victime extrême de mon errance. Sans lui, je triche, je fais semblant de vivre encore, de croire que je pourrai aimer l'argent comme si ma vie était d'accord. Sauf qu'il y a tout, tout qui me dérange. Et je flanche, et j'enrage. Battement de cils en refrain, et je m'imagine dans ses draps, soumises aux caresses que peuvent m'effleurer ses mains. Tandis que les miennes continuent leur œuvre, à essuyer sa peau, quand il interrompt mes pensées d'une phrase à laquelle je ne m'attendais pas. " Tout comme je le suis. " Attaché, j'ai saisi, et je sais pertinemment que ce n'est pas de moi qu'il parle ici, à mon inverse, mais bel et bien de ce que nos moments intimes ont pu engendrer. Perturbée par son aveu, j'en appuie plus fort sur son visage tuméfié. C'est une de ces rares fois, un de ces moments irréels durant lesquels il avoue. Instant où il se laisse aller à une sincérité déguisée, juste assez voilée par son caractère, et qui me fout littéralement à terre. Alors je ne renchéris pas, me contente de lui demander si je ne m'y prends pas de travers pour la tâche qui m'a été désignée. " Comme si j'allais me plaindre..." Il pourrait, j'en suis parfaitement consciente, même s'il semble s'en tenir à son idée d'abaisser les armes pour le moment. Aparté, qui tangue un peu trop alors qu'il devrait s'accorder sur un nouveau tempo.

    Je pince mes lèvres, et poursuis, plus doucement, puisque l'alcool semble le déranger. Je ne dirai pas que je recherche son regard, bien trop, par ce dernier, dispersée, mais le voir me fuir n'est une chose que je peux apprécier. Il se détourne de mon attention et j'en reste encore plus silencieuse, à la lisière de souhaiter que ce soit bientôt terminé. Que je ne sois plus encline à d'anciens élans qui paraissent désuets à présent. Mon âme torturée, je ne réalise pas directement ce que ses prochaines paroles insinuent. " Et là aussi, tu comptes t'en charger ? " Lorsque mes propres prunelles descendent vers la direction indirectement indiquée, naît en moi, une étrange sensation que je ne connais qu'en de rares fois. Une gêne, savamment mélangée à une envie extrême. J'ai, en ma faveur, une peau hâlée qui cache au regard, les déclinaisons de couleurs qu'un rougissement peut engendrer. Cependant bien que ce ne soit pas cela qui me trahisse, mes paumes le font pour moi. La première, soudainement hésitante sur sa jouer, et le seconde, allant érafler une mèche de cheveux pour mieux l'arranger. Frottant dans la finalité de mon mouvement mon visage échaudé. Puis seulement après une seconde d'incertitude, j'accuse mon intense solitude. D'abord, c'est le coton que je délaisse, il va reposer, à côté de sa boite d'origine sur le rebord de ma baignoire marbrée. Ensuite, c'est une oeillade que je lance, en direction de la porte, la même qui pourrait, si elle était franchie par on ne sait qui, m'amener à ma perte. Pourtant, malgré cette cuisante et véritable constatation, je pars à la recherche de mon aplomb, quand je fais quelques pas, afin d'aller la refermer. Dos à lui, je soupire longuement contre cette dernière. Je réfléchis sans le faire, je fais, comme à mon habitude, à ma manière. Et si loin dans mes abysses personnelles, je le sais, il y a mon père. De deux doigts, je tourne le verrou, deux fois. Caprice … a son paroxysme. Et je me tourne à nouveau, affronte ses prunelles teintées de ce bleu que j'ai tant appris à aimer. Dans un premier temps, je reviens à son hauteur, et j'en ressens quelques nouvelles blessures en mon coeur. Mes gestes presque réticents, sachant qu'il peut m'éloigner à tout moment. De mes deux mains, délicates, je viens emprisonner son visage, si doucement, qu'il me semble être détentrice du pouvoir du temps. De mes pouces, je cajole ses tempes, et descends lentement mes paumes sur ses joues, redessine les traits, jusque ses lèvres qu'il me plaît de frôler. Mon souffle s'accroche à mes mouvements. « Parce que c'est douloureux, là aussi ? » Je questionne, encore, je le sais, bien trop proche de lui.

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    Lien du postVen 9 Sep - 22:23
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    Un petit sourire en coin, amicalement pensé lorsque ses prunelles vacillent sur l'objet du sujet. Elle a perdu de sa contenance aux souvenirs, je pense, de moments qu'elle n'aura pu oublier. Ses doigts suffisent à eux seuls pour trahir son soudain émois, acculée dans une position qui pourrait l'incommoder, ce qui était en quelque sorte prémédité. Puis elle met un terme à ses soins et repose, dans l'embarras, la compresse entachée sur le bord de la baignoire et moi de mon coté, je me braque de l'autre pour mieux juger de ses talents, la blessure entièrement désinfectée à présent. Il ne reste que les rougeurs et la chair abimée, les quelques lambeaux de peau qui n'ont pas été dans la chute arrachés. Minimes, infimes, rien n'entachera mon sex-appeal et devant le miroir j'en vérifie la véracité compressant de mes doigts le derme tout autour de la zone endommagée. Dans le reflet cependant je détourne mon attention vers elle qui referme la porte, soupçon d'humanité ou instinct de survie face à ce qui l'a ébranlée. Elle s'attarde un peu trop contre celle-ci, trop à mon gout pour n'être qu'un simple besoin de pudeur légitime. Ou alors elle le fera, mais par pure fierté, faute de ne vouloir s'avouer vaincue et de ployer face à un défi si simple à réaliser. Même le verrou est actionné, constatant à l'instant du déclic métallique que moi aussi, le mien s'est depuis quelques temps renfermé et j'ai beaucoup à me faire pardonner.  

    Elle revient sur ses pas, une détermination accrochée à ses traits comme un masque qu'elle pourrait à tout moment abandonner. D'ailleurs, il se transforme à mesure que la distance nous séparant s'amenuise, torture silencieuse que j'endure parce que bien méritée puisque belle enflure je suis.  Elle s'engage, nerveuse sans le montrer, à me toucher sans que je n'ose broncher et ses paumes sont d'un réconfort inespéré, contact cuisant mais bien plus tendre que le précédant. Alors quand l'une de ses mains effleure même de loin le préjudice causé, je n'ai pas bougé, seulement cillé. Malcolm qui a cédé son titre contre une minute de sincérité, sentiment voilé qu'elle reteinte de nouveautés.  Mais les choses ne changeront pas malgré ce petit moment qui n'appartient qu'à nous, encore cloitrés, cachés et cette situation que j'ai pourtant depuis bien longtemps acceptée commence sérieusement à me peser. Évidemment en lui disant oui, même si ce n'est pas en ces termes que j'ai à proprement accepté, je ne nous voyais pas baiser dans la chambre de l'une de ses bonnes très occupée au rez-de-chaussée. J'espérais juste reprendre le dessus, m'affirmer sur cette baraque et tout ce qu'elle renferme, elle, sa condition plus que méprisable, son père... Effacer en quelques sortes les mauvais souvenirs du passé. Et curieusement pendant que je palabre sur la raison de ma venue, ses ongles sont parvenus jusqu'à la chair qui l'a tant de fois honorée. « Parce que c'est douloureux, là aussi ? » Pas que là, mais le lui faire comprendre serait tomber dans le Pathos alors non merci. Et étrangement, ce n'était pas cet endroit que j'avais désigné. " Tu éludes ma question... " à quelques centimètres de ses lèvres,  " D'une façon qui n'est pas pour me déplaire. "

    Distraction amusante puisque durant cette petite diversion et en toute discrétion, mes mains ont connu l'échappée belle en direction de mon pantalon. Pression et braguette ouvertes, j'accuse le besoin de la faire encore basculer et d'un geste me retrouve le futal abaissé, sur les genoux. " C'était plus bas..."

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