Do I Wanna Know ? × ft. KYLA & CLAY

Je n'ai rien répondu à sa petite critique concernant le bikini, n'ai rajouté non plus sur le fait qu'elle veuille ou pas se protéger parce qu'après tout ça la regarde. Mais le fait que Dimitri aurait pu la frapper en apprenant son petit écart de conduite, là ça nous concerne aussi. Je la laisse quitter le confort du canapé pour aller se pelotonner dans une couverture qu'elle a agrippé à coté pour me faire, à ma grande surprise, engueuler. J'en croise les bras avant de me prendre dans la gueule que je devrais dégager si je ne suis là que pour la surveiller. " Et si ça t'emmerde de me protéger. Et bien arrête. Va t'envoyer en l'air, va profiter de tes vacances et voilà. J'ai pas besoin de protection, oh non, t'inquiète pas pour ça " Putain elle nous fait quoi là.... Je la regarde, hagard, et commence à la croire secrètement jalouse ou frustrée de n'avoir pu sentir un coup de queue bien placé. " T'en fais pas, c'est prévu et j'ai toute la nuit pour çà. ". Je n'aurais sans doute jamais du l'ouvrir car je n'ai fait qu'envenimer la situation. " J'ai su faire face à Dimitri toute seule, je sais me battre, je sais me servir d'une arme et je sais où en trouver, ne t'inquiète pas ". Ça fait beaucoup de "t'inquiète pas" en l'espace de quelques secondes... Mais la chose qui me fait soudainement le plus sourire, c'est d'imaginer Kyla avec une arme à feu dans les mains et Dimitri en joug. Je doute même qu'elle sache s'en servir alors avoir le cran nécessaire pour lui ôter la vie, même pas en rêve. On dirait qu'il va falloir en plus des préservatifs aborder un tout autre sujet.

Mais pour l'heure, c'est le vieux pot d'Annalynne qui me travaille, autant au corps qu'à l'esprit, excite déjà mes sens à l'idée d'aller bientôt la retrouver, et sa remarque ajoute d'avantage aux sentiments dont je la soupçonnais. " Bah dis lui écoute. Je devrais avoir peur ? Je crois pas non ". Envieuse, c'est certain. Et perturbé mais flatté, mon regard se perd sur les différents objets nous entourant, sur les divers magazines pour abréger ce silence pesant dans lequel depuis quelques secondes nous baignons. Mes mains viennent sur mon ceinturon détendre la boucle, geste implicite pour lui faire remarquer:  " Si tu y tenais vraiment, tu ne m'aurais pas dit de te lâcher. Alors tu nous fais quoi là? " Si tant est que j'aurais continué, pas gagné. Loin de là même parce que je ne suis pas venu ici pour la sauter mais pour la "conseiller" et j'avoue...un peu l'emmerder. Mes paumes viennent brutalement se planter sur mes genoux pendant que je me redresse pour lui faire front en ricanant: " Jalouse d'une femme que tu ne connais pas... Je suis là en tant qu'ami, pas seulement qu'en tant que flic. " Et puis c'est elle qui m'a appelé, c'est l'hôpital qui se fout de la charité. Et finalement ce sont dans mes poches que mes doigts terminent leur soirée, effleurant l'emballage de la capote empruntée. " Bon, elle est où cette arme? J'parie que tu ne saurais même pas t'en servir."

Je change du tout au tout, vraiment. Je ne sais pas pourquoi ni comment mais c'est plus fort que moi. Je devrais le laisser aller s'éclater avec sa grand-mère mais non. Je suis vexée. Oui, vexée de voir, d'entendre qu'il ne me considère que comme un contrat, que comme quelqu'un à protéger. Mais j'ai pas besoin de sa protection, ni celle de Declan. Je ne risque rien, c'est ce que je me répète depuis que Dimitri est parti, depuis qu'il m'a laissé en plan dans ce couloir avant de casser la gueule de Matthéo le soir même. Il ne supporte pas me voir faire ma vie mais ça s'arrête là. Je sais que je n'ai plus à avoir peur de lui, je m'en suis convaincue assez facilement. Il aurait pu me casser en deux en apprenant que j'étais enceinte mais non, il ne l'a pas fais, c'est pas pour rien. Il est passé au dessus, il veut me reconquérir d'une manière moins violente et qu'il essaye. Je lève les yeux quand il m'informe de ses plans avec sa brunasse qui doit être loin d'être fadasse, connaissant le personnage. Je joue la maline devant Clay, prônant haut et fort que je sais me servir d'une arme. Je sais le faire, oui. J'ai eu droit à quelques heures de formation dans le sous sol de la demeure des Kazennov en Russie. Mais est-ce que je serai capable de le faire face à un être humain ? Jamais. Tirer dans une cible a déjà été un calvaire pour moi alors tirer dans un être humain, j'ai pas les épaules assez larges pour ça. À moins de me sentir réellement menacée. Et encore. J'ai pas peur de mourir, j'ai cru que j'allais passer l'arme à gauche de nombreuses fois en Russie et j'aurai préféré que ce soit le cas, pour tout dire. Je le regarde et fronce les sourcils, il me fait quoi là ? " Tu sais à quoi ça ressemble là ? À un mec qui veut juste vider ses couilles. Et tout à l'heure, avec ton genou qui me bloquait ? Tu m'excuseras mais ça m'excite pas du tout ce genre de choses " Ça ressemble un peu trop aux scénarios que j'avais vécu pendant de nombreux jours lors de nos petits voyages en Europe de l'Est. Je sers les poings et inspire profondément. Je me sens mal, vraiment mal. Mon corps tremble mais je tente de garder la face. Chasser ces images, ces hommes qui s'immiscaient dans ma chambre, entre mes reines et pas que. Je soupire légèrement. " Jalouse ? La seule dont je serai jalouse est celle qui partagera ses nuits avec l'homme que je... que j'apprécie ! " Bien rattrapée mais je suis grillée comme un steak sur un gril, je le sais. Ombeline, tu m'entends ? Je serai jalouse de toi quand tu finiras tes nuits dans les draps de Cole. Ça va, on en est loin. " Un ami est pas obligé d'intervenir à chaque fois. Tu me prends juste pour une gamine à protéger du grand méchant loup, c'est ton devoir de me protéger quand je fais des conneries. C'est pas ce que t'as dis ? Eh bah je te libère de tes fonctions " Soufflais-je en levant les bras au ciel. Je pourrais avoir l'air d'une super héroïne comme ça, avec mon plaid-cape. " Y en a pas ici mais Dante en a, je le sais, j'en ai trouvé à la maison " Et j'en ai pas encore discuté avec le principal intéressé. " Je sais m'en servir. Mais je pense pas être capable de pouvoir tuer, blesser peut être " J'ai pas le cran pour. Niveau technique je suis au top mais niveau pratique...

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Se vider les couilles... Parce qu'elle comptait peut-être y mettre du sentiment? Pour moi,  une baise est une baise, qu'elle soit sauvage ou lente. Mais c'est bien ce que je disais dès le début, elle n'aurait jamais pu répondre à mes attentes, aimant les rapports de force dans mes ebats plutôt  que d'enfiler une moule ayant déjà rendu les armes avant meme de s'ouvrir et sur le point d'agonir.
Je ne partage mes élans les plus tendres qu'avec celle pour qui mon membre me démange toutes les nuits. Mais elle n'a plus du tout l'air à l'aise à présent et peut-être emmerdé quelques instants de l'avoir foutue sans le vouloir dans cet etat transitoire, je ricane connement lorsqu'elle prétend que je ne serais capable de l'exciter davantage. Bien des mots pourraient sortir de mes lèvres collées à son oreille, murmurés tendrement pour lui laisser s'imaginer de quelle façon je pourrais la combler. J'en fronce les traits avant de me relever.

 " Jalouse ? La seule dont je serai jalouse est celle qui partagera ses nuits avec l'homme que je... que j'apprécie ! "  Trop tard, baisée. J'en lève une main pour lui signifier que sa petite tentative a avorté. " J'suis pas né d'hier. J'ai compris". Je suis tout autant possessif et impulsif lorsque Alan se pavane devant moi au bras d'Annalynne alors en soit, c'est un sentiment que je peux comprendre. Alors quand je lui fais sous-entendre que je suis ici sous deux visages différents, le flic mais aussi l'ami, j'en prends à nouveau pour mon grade par un petit monologue de son propre cru.
Je la dévisage un peu plus assidûment maintenant, un peu sur le cul par ce que je viens d'entendre. Je ne pense pas être sur son dos H24 et c'est elle qui souhaitait, d'après la petite remontrance de ma brune dans ma chambre quelques jours auparavant, voulait m'appeler lorsqu'elle était completement déchirée. Je n'ai répondu qu'à un ordre de mon supérieur et en ce qui concerne cette entrevue, ce n'était que pour aimablement lui donner de quoi se protéger seule.

Bref. Quand vient le sujet de l'arme, c'est vrai que je n'y avais pas pensé avant faute d'être habitué à porter la mienne constamment. Comment un simple etudiant aurait pu passer les contrôles douaniers avec ce genre de bagage... J'ai déjà eu bien assez de mal à me faire comprendre des autorités locales malgré mon badge. Aux states, le port est légal alors je ne vois pas pourquoi elle semblait vouloir me le cacher. " Je sais m'en servir. Mais je pense pas être capable de pouvoir tuer, blesser peut être". Ce serait peut-être déplacé de ma part que de lui proposer un jour de venir s'entraîner au tir histoire de s'y habituer après ce qu'elle vient de me reprocher.  " Tu pourras demander à Declan un jour de t'emmener sur un pas de tirs." Pas qu'il soit meilleur que moi mais apparemment je suis, d'après ses dires, bien trop souvent sur son dos. Puis me passant le pouce sur ma lèvre, amusé parce que je ne peux résister à l'envie de la taquiner sur ce sujet qu'elle a elle-même abordé.... " Alors Cole est mou au pieu..." Pas de brutalité, pas de prise directe... Putain qu'est-ce qu'ils doivent se faire chier tout de même.

Je suis mal. Ce geste qu'il a eu contre moi tout à l'heure m'a littéralement bloqué. J'ai tenté de ne pas être mauvaise mais c'est plus fort que moi. J'ai envie d'hurler, de crier à en réveiller l'hôtel - bien que personne ne dort à cette heure là - parce que c'est la seule réaction qui me vient. Mais crier au loup ne servirait à rien. Clay ne fera rien. Je ne sais pas pourquoi ni comment, mais je le sais. Peut être parce qu'il est trop attaché à son vieux pot ou je ne sais quoi. Je devrais avoir confiance en lui mais là, je l'ai vu d'une manière qui fait remonter des souvenirs bien trop pénibles pour moi. Je lève les yeux au ciel quand il me dit qu'il a compris. Y a rien à comprendre voyons. Je suis juste attachée à un gars dont je ne devrais pas être attachée. Mais bon, c'est toujours comme ça. C'est quand on ne devrait pas apprécier quelqu'un qu'on l'apprécie un peu trop. Et je sais que j'apprécie beaucoup Clay. Sur un autre registre, bien entendu et l'entendre dire qu'il doit réparer mes conneries et autre, ça me tord le ventre. Je me rends compte que je ne suis qu'une gamine à ses yeux et c'est... blessant. Oui, blessant. Et, comme à mon habitude, je ne trouve comme réponse à ces mots que des mots dures, que je veux blessants. Je veux qu'il se sente mal alors que c'est moi qui joue à la conne avec lui. Mais je ne sais plus avoir une relation normale à l'heure actuelle. Que ce soit avec un home ou une femme d'ailleurs. " J'me sens pas à l'aise de tirer sur une feuille, ça changera rien d'y aller ou pas " Soufflais-je en me laissant tomber sur le canapé, me recroquevillant rapidement sur moi même, comme un petit hamster russe dans sa cage. " Pas du tout " Soufflais-je en levant les yeux, passant une main dans mes cheveux. " C'est juste que là comme ça, ça me .. " Rappelle des choses que je voudrais oublier. " Ça me met mal à l'aise " Qu'il ne s'inquiète pas, on en a fait des choses avec Cole et c'était pas toujours tout doux, bisous, câlins, guimauve et tout ce qui va avec. Mais j'ai toujours un moyen de sortir de la situation, toujours. Plaquée contre le mur au Mandarin Hotel ou même contre cette porte là, je ne me laisse jamais aller avant d'être sûre de ce que je veux mais aussi - voire surtout - de pouvoir me dégager rapidement. Marquée à vie, voilà ce que je suis.

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" J'me sens pas à l'aise de tirer sur une feuille, ça changera rien d'y aller ou pas " Si déjà elle se sent incapable de tirer sur quelque chose d'inanimé, qu'est-ce que ce sera lorsqu'il s'agira d'un être humain? Je n'ose même pas l'imaginer. Elle retourne s'assoir, ou plutôt devrais-je dire se blottir, dans le canapé précédemment abandonné et je n'irais pas la rejoindre, non, car je sens que quelque chose s'est brisé.  Ma présence n'est plus autant désirée. " Pas du tout "  Mais de quoi parle-t-elle au juste? De son mal-être face aux armes à feu ou de mon doute quant à la vigueur au lit de Cole? Et la voir ainsi me laisse profondément amer parce que je ne voulais à la base lui déplaire. " C'est juste que là comme ça, ça me .. "  Plus aucune malice dans mon regard, mais de l'inquiétude à son égard car Kyla est avant tout la petite sœur que j'aurais pu avoir, douce et forte à la fois, pas comme Clea qui s'est exilée sans un mot loin des siens juste après avoir divorcé suite de sa fausse couche. Et malgré les réticences que peut provoquer chez elle ma présence, je me pose en face sur la table de salon à distance respectable, lui demandant à voix basse mais grave cependant: " Quoi? " , question à laquelle la jeune femme répond par un simple " Ça me met mal à l'aise ".

Et au risque de me planter grave sur ce qu'elle sous-entend dans son aveu, j’estime qu'il y a matière à réflexion sur les raisons de ce soudain revirement de situation. Kyla, cousine de feu mon meilleur ami, je la connais depuis un bout de temps et malgré sa surprenante transformation, son passage d'ange à démon, elle n'a jamais été aussi affectée que jusqu'à présent. Pas devant moi tout du moins. Un moment de silence s'instaure durant lequel toutes les suppositions les plus extravagantes me traversent l'esprit. " Dis-moi ". Mes yeux cherchent encore à se plonger dans les siens. " Qu'est-ce qu'il c'est passé? " Parce que pour détester à ce point l'emprise qu'un homme peut avoir dans de tels moments libertins, il n'y a pas trente-six explications. J'espère qu'elle sait que jamais je n'aurais osé la toucher de cette façon, que ce n'est réservé qu'à celle à qui je donne toute mon affection et qui de surcroît me fait entièrement confiance lorsque je me montre un peu trop tactile et pressant. Je ne suis pas Dean qui se permet à de tels attouchements avec des jeunes femmes de moitié moins de son âge, oscillant entre une blonde et une rouquine qu'il a foutues en cloque.... naturellement. Un regard rapide sur la montre jonchant mon poignet et j'estime avoir encore le temps de pouvoir l'écouter si jamais elle souhaite réellement se confier, même après cette petite démonstration de force qui l'a tétanisée.

Je suis complètement déstabilisée de ce qu'il s'est passé il y a quelques minutes. Je ne devrais pas, vraiment pas mais c'est plus fort que moi. J'ai tenté de garder tout enfermé, tout enfouis en moi mais il faut que je me rende à l'évidence : ça ne sert à rien, tout fini par revenir à la surface. Je crois que j'ai besoin d'en parler à quelqu'un, à quelqu'un d'autre. Declan n'est pas là, il est injoignable et je ne me vois pas débarquer dans la chambre de Jude en demandant à passer du temps avec lui, surtout s'il est avec sa petite amie. Il ne m'en voudrait pas, il n'est pas comme ça mais bon. Je déglutis difficilement quand je finis par dire que ça me met mal à l'aise et je ne le regarde plus. J'entends juste le bruit de son jeans ou quoi qu'il est sur les fesses se poser sur la table basse face à moi. Il en attend plus, forcément. Mais il va péter un câble, il va avoir envie de dégommer Declan parce qu'il a outrepassé ses limites en répondant quand je l'appelais, en me laissant lui raconter les horreurs que j'ai subi pendant de longues périodes. " Dis-moi " Je déglutis difficilement et lève légèrement les yeux vers le policier face à moi. Enfin non, vers mon ami. Parce que je le vois comme ça, en tant qu'amis sur le coup. Il va vouloir dégommer Dimitri et tout ce qui va avec mais je veux laisser ça derrière moi. J'avais très bien réussi jusque là. " Qu'est-ce qu'il c'est passé ? " Un large frisson parcourt mon échine et je le regarde, le regard vide. " Ne... Si je t'en parle, promets moi de pas aller casser la gueule à Dimitri ou à Declan quand on rentre " Soufflais-je en tentant de soutenir son regard mais c'est pas si facile à dire qu'à faire. Je me sens complètement fragile, faible, brisée. J'ai l'impression de faire face à mes pires démons. J'attends son approbation - qu'il ne tiendra surement pas - et soupire. Il faut commencer du début. " Dimitri est de la mafia russe, je suppose que tu l'avais compris... " Soufflais-je en resserrant mes bras autour de mes jambes, comme pour me protéger encore plus. " Tout allait très bien, je le savais pas au début. Jusqu'à ce qu'il ait fallu aller en Russie ou même dans tout pays d'Europe de l'Est. Là, il m'a tout expliqué mais l'amour rend aveugle " Soufflais-je en riant légèrement, un rire jaune, le rire stressé qui montre qu'avec du recul, putain qu'on est con ! " En Russie, il est coutume pour un mafieux du rang de Dimitri d'offrir sa compagne à ses... collaborateurs " C'est comme ça qu'on dit ? Je ne sais pas trop, on va dire que vu ce que je vivais, j'ai jamais trop cherché à savoir ce qu'il se passait. " Et ces... collaborateurs font ce qu'ils veulent de la femme qu'on leur a offert comme cadeau pour la soirée. Sortie en public, cinéma, restaurant ou... " Ma voix se brise. J'étais tombée bien bas la première fois que c'était arrivée. Dimitri m'avait demandé de mettre ma plus belle robe, je l'avais fais, heureuse de retrouver mon petit ami après une longue journée de travail, pour lui et du shopping à Budapest pour moi. " Ou du sport de chambre. Non consenti, forcé auquel tu ajoutes des coups " Soufflais-je en tournant le visage, sentant les larmes monter bien comme il faut. " J'ai été violée et tabassée plus d'une fois, j'ai espéré crever plus d'une fois, oh oui " Surtout ce soir où on visage a heurté le lavabo blanc de la salle de bain et que j'ai cru enfin être délibéré de tout ça. Mais non, le lendemain, j'étais toujours là.

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L'heure des aveux semble sonner lorsqu'elle se contente durant quelques secondes de m'observer avant d'ouvrir fébrilement ses lèvres. " Ne... Si je t'en parle, promets moi de pas aller casser la gueule à Dimitri ou à Declan quand on rentre " Pour le russe, je ne peux rien lui promettre mais me défouler sur un ado sans preuve recevable serait passible d'un blâme voir d'une mesure disciplinaire. Je ne suis pas seulement l'ami de Kyla mais flic également et ce que j'ai de droits s'arrête là où mes devoirs commencent. C'est ainsi. Si j'outrepasse les limites de ma citoyenneté, c'est aussi ma vie professionnelle qui en subit les conséquences. Pour Declan, je ne vois pas vraiment quel serait ce lourd secret à moins qu'il ne lui soit passé dessus aussi....décidément.  " Dimitri est de la mafia russe, je suppose que tu l'avais compris... " Un peu froissé qu'elle puisse à ce point me croire aveugle et stupide, mon regard oscille vers une toute autre direction que le sien. " Tu m'en diras tant..." Avec un dossier comme le sien, dont une copie reste constamment sur nos bureaux à tous deux, on ne peut que savoir qu'il est le fils de je ne sais plus quel ponte à la con de ce pays d'arriérés dont la prostitution et la drogue sont les deux principaux attraits.  " Tout allait très bien, je le savais pas au début. Jusqu'à ce qu'il ait fallu aller en Russie ou même dans tout pays d'Europe de l'Est. Là, il m'a tout expliqué mais l'amour rend aveugle " Déjà, j'étais réticent à l'époque de son départ, n'étant pas entièrement favorable sur le lieu de son exil en connaissance de cause... La Russie, le tourisme sexuel, toutes ses jeunes étrangères enlevées puis droguées afin d'être proposées comme prostituées. Bref, heureusement c'est du passé. Au moins se rend-elle compte de sa connerie et je préfère l'entendre en rire que de la voir en pleurer.

" En Russie, il est coutume pour un mafieux du rang de Dimitri d'offrir sa compagne à ses... collaborateurs. Et ces... collaborateurs font ce qu'ils veulent de la femme qu'on leur a offert comme cadeau pour la soirée. Sortie en public, cinéma, restaurant ou... " Oui. C'est une forme de pouvoir puisque les femmes ne sont respectées dans ces milieux fermés. Mes doigts soudainement crispés, j'y trouve une curieuse ressemblance avec les mœurs actuels de ce pays. Je la crois sur parole quand elle me dit avoir été offerte à d'autres et soupire profondément lorsque je l'écoute me confesser son plus lourd secret,  " Ou du sport de chambre. Non consenti, forcé auquel tu ajoutes des coups " , les larmes aux yeux bien qu'elle tente d'échapper à mon regard. Battue, violée. Le sort de toute pute dans ce monde de camés. Mais je ne vois toujours pas le rapport avec Declan, quel fut son rôle dans cette sombre histoire. Alors tentant de la soulager de ce fardeau qui lui pèse encore, je me permets de lui confier l'un des miens, un fait qui n'apparait sur aucun rapport. " Pas qu'en Russie. "  

Emmerdé un bref instant parce que je m'apprête à lui dire - parce qu'il m'a bien fallut plus de 6 mois de " vie commune" avec Annalynne pour le lui avouer - j'observe les objets nous entourant avant de planter mes yeux dans les siens. "  Declan n'a pas accès à ce genre de documents alors je te prierais de ne rien lui dire à ce sujet. " Ce n'est pas de son département alors bien que je n'ai plus de couverture à conserver, cette affaire doit tout de même rester confidentielle. Alors soit, c'est à mon tour de lui confier un pan de mon glorieux passé. " Au début de ma carrière, j'ai été envoyé au sein d'un groupe de trafiquants. Une infiltration banale. Mais avec le temps, j'ai gagné la confiance de mes supérieurs. Et pas que çà. Des femmes aussi... Des putes, prises ici et là de réseaux différents, des filles de bonnes familles dont le paternel ne voulait entendre raison. " C'est con à dire mais plus je lui donne de détails et plus j'ai l'impression de devoir me justifier de mes actes afin d'éviter un quelconque jugement de sa part. Cependant, il a bien fallu endosser le personnage et les souiller à tour de rôle. " Je regrette pour certaines, pas pour d'autres. Car contrairement à toi, Kyla, une bonne majorité avait fait leur choix ", comme Natasha mais passons sur çà.  

Me confier à Clay est difficile, vraiment difficile mais je le fais quand même. Je me dis que ça pourra me faire du bien, me faire me sentir mieux même si j'en doute fortement. Je crois que rien ne pourra me faire me sentir bien avant un bon moment, avant que je me retrouve avec un homme qui a un minimum de respect et de considération pour moi. Est-ce que ça existe ? Je n'en sais rien. Parce que visiblement, j'enchaîne les connards. Je soupire, ma voix tremble - comme tout mon corps - et je me sens mal plus d'une fois. J'ai envie d'arrêter de lui raconter tout ça mais ma bouche continue de s'ouvrir et de se fermer. Je ne suis plus vraiment maitre de mes mouvements pour le coup. Quand les derniers mots sortent de ma bouche, j'ai envie de pleurer, d'hurler et tout ce qui va avec mais, une fois encore, mon corps ne répond pas. C'est insupportable, ça me tord les boyaux mais c'est pas grave. Je passe mon pouce sur ma joue lorsque j'entends Clay me dire que ce n'est pas le cas qu'en Russie. Je déglutis difficilement. Je sais. J'en ai vu des femmes apeurées en voyant Dimitri s'approcher d'elles. Et je me demande s'il les a violé et battu quand nous étions ensemble. Refuser ce genre de cadeau est une honte pour eux, je crois. On va dire que je ne me suis pas vraiment intéressée à la question. La dernière chose dont j'avais besoin était bien d'en parler avec l'instigateur de ces rendez-vous tordus. Et dire que j'avais cru le voir lui la première fois... "  Declan n'a pas accès à ce genre de documents alors je te prierais de ne rien lui dire à ce sujet. " Je tourne le visage vers lui et fronce les sourcils. " Ce qui se passe au Chili reste au Chili " Soufflais-je en tentant d'ironiser sur la chose parce que je suis terriblement mal et que je n'ai aucune envie d'aller encore plus mal. Je veux me sortir de ce trou dans lequel je me suis mise, de cette situation dans laquelle je saute à pieds joints dès que je le peux. Je veux être bien dans ma peau mais c'est carrément impossible pour le moment. Je l'écoute et déglutis. Dès qu'un mot sort de sa bouche et que je le comprends, j'ai l'impression qu'on me donne un coup de couteau. Et c'est plus fort que moi, je ne vois plus Clay de la même façon. Il était de l'autre côté lui, il aurait pu refuser, arrêter, payer ces pauvres filles pour qu'elles fassent 'comme si'. Je tenais à espérer que Dimitri était comme lui, un gars qui avait été foutu dedans pour X raisons mais qui regrettaient tout ça, une partie du moins. Pourquoi certaines et pas d'autres ? " J'aurai pu partir... " J'aurai pu mais je ne l'avais jamais fais parce que je ne savais pas où aller et puis, Clay et son équipe devaient toujours savoir où j'étais... " C'est pas un choix tu sais " Quelle femme pouvait vouloir se faire maltraiter de la sorte ? " Parce que je l'ai choisi alors dans ce cas. J'ai choisi de me faire violer, battre, j'ai choisi de rester aux côtés de Dimitri, de lui dire que je l'aimais, d'accepter ses cadeaux d'excuses, encore et encore, j'ai choisi tout ça " Pas de tomber amoureuse, ça c'est sur. Mais le reste... Je soupire légèrement. " Declan aurait pu vous prévenir de ce qui m'arrivait, il a tenté de me convaincre de le faire plus d'une fois. Jude aussi " Soufflais-je en regardant Clay. " J'ai pas respecté tous mes.. accords " Lançais-je en déglutissant difficilement. " La deuxième fois que c'est arrivé, j'ai appelé Declan pour lui parler de tout ça. Enfin surtout avant que le troisième arrive... Je lui confiais mes craintes, mes peurs, tout ça " Qu'il comprenne donc pourquoi j'étais si proche de son collègue. " Il est moins gradé que toi, il pouvait rien faire. Je me suis tournée vers lui parce qu'il pouvait rien faire " Soufflais-je, honteuse. Clay aurait pu faire des choses, lui... Alors j'avais préféré ne rien faire parce que rentrer aux US était impossible alors... " Du coup, tu vois, tout à l'heure quand tu.. " Je bouge mes mains devant mon corps. " J'ai eu l'impression d'être là haut, quand je me faisais plaquer contre le canapé, que mes robes étaient déchirées et... " Bref, pas besoin de dessin.

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" C'est pas un choix tu sais. " Tu te m'éprends Kyla, on a toujours le choix mais peu de personnes trouvent le courage de faire le bon tout simplement et choisissent la facilité, c'est à dire rester. Soit parce qu'elles sont aveuglées par ce que cette vie pourrait leur apporter, soit parce qu'elles sont seules et désespérées. " Parce que je l'ai choisi alors dans ce cas. J'ai choisi de me faire violer, battre, j'ai choisi de rester aux côtés de Dimitri, de lui dire que je l'aimais, d'accepter ses cadeaux d'excuses, encore et encore, j'ai choisi tout ça " Et elle, elle fait visiblement partie du premier. " Declan aurait pu vous prévenir de ce qui m'arrivait, il a tenté de me convaincre de le faire plus d'une fois. Jude aussi " Le voilà donc le rapport avec Yates. Quel con, cela ne m'étonne même pas, il n'a jamais été très persévérant ni très entreprenant que ce soit dans son travail ou avec les femmes de toute évidence. Mes doigts viennent pincer l'arrête de mon nez alors que j'en baisse la tête, perturbé par son manque d'autorité, pour souffler: " On aurait pu t'extrader..." et te rendre à ta famille indemne, ou tout du moins, moins amochée que tu ne l'es psychologique aujourd'hui. Le mieux serait sans doute qu'elle aille voir un psy, celui de la brigade ou un dans le privé mais par pitié, pas celui de l'université. Les dossiers sont très vite volés, il n'y a de secret professionnel qui ne tienne plus d'un mois entre les murs de ce complexe.

" J'ai pas respecté tous mes.. accords. La deuxième fois que c'est arrivé, j'ai appelé Declan pour lui parler de tout ça. Enfin surtout avant que le troisième arrive... Je lui confiais mes craintes, mes peurs, tout ça " Et j'en relève la tête péniblement en l'écoutant continuer, murmurant impuissant à présent que tout est passé: " Pourquoi lui? Pourquoi tu ne m'as pas appelé? " La réponse est d'autant plus surprenante et après çà, elle me dira que les putes n'ont aucun choix.... " Il est moins gradé que toi, il pouvait rien faire. Je me suis tournée vers lui parce qu'il pouvait rien faire " C'était donc délibéré de sa part que de se laisser violer, à croire qu'elle voulait continuer d'épancher les vices de son petit ami du moment juste pour le plaisir de se sentir  soumise et torturée, sous le joug des coups lui assurant de la réalité du moment. A ne pas en douter, une petite américaine de son âge et de sa stature a du faire grimper plus d'un vieux ruscoffs imbibés.  " Du coup, tu vois, tout à l'heure quand tu.." quand j'ai fait semblant de te  violer...." J'ai eu l'impression d'être là haut, quand je me faisais plaquer contre le canapé, que mes robes étaient déchirées et... " " Hey hey... " Je ne prendrais pas le risque de revoir ses yeux s'imprégner à nouveau et me pose donc subitement à ses cotés avant de la regarder et ajoute histoire de la rassurer. " Je ne prends jamais une femme de force, sauf si elle me le demande. " Un sourire, un regard complice et je m'entends la réconforter du mieux que je peux " Declan a fait une grosse connerie en taisant cette histoire. Mais j'suis là aujourd'hui et tu sais que  je ne permettrais pas que ça recommence. " Même si je ne sais comment parvenir à bout légalement parlant des agissements de Kazennov. Il y a bien d'autres façons de régler ce genre de problème bien qu'il soit souvent en bonne compagnie, j'imagine qu'un petit accident peu aussi bousculer les aléas de la vie d'un jeune mafieux boursicoteur.

Me confier à Clay, c'est me libérer. Et ça fait du bien, beaucoup de bien, plus que je ne le pensais. J'ai gardé ça en moi trop longtemps, beaucoup trop longtemps. J'en ai parlé à Dante peu de temps après mon installation et à Sage, complètement ivre. Tellement ivre que je ne m'en souvenais plus. Mais c'est tout moi. Pour oublier tout ça, toutes ces horreurs, je bois encore et encore, comme un puit sans fond. Mais c'est si facile, tellement plus facile. " On aurait pu t'extrader..." Je le regarde et pose ma main sur son bras quelques secondes. Ils auraient pu oui mais j'avais pas fais ce choix et si c'était à refaire, je referais pareil une nouvelle fois, ce que je lui dis rapidement. " Je suis restée parce que j'aimais Dimitri mais aussi parce que j'étais capable de l'encaisser. Si c'était pas moi, ça aurait été une autre et je pouvais pas " J'en ai vu passer des minettes toutes frêles dont les genoux s'entrechoquent presque quand elles marchent, droguées jusqu'à la moelle osseuse. Et j'avais essayé de garder la face, de garder la tête haute malgré tout ce qui m'arrivait parce que je ne voulais pas leur laisser ma dernière part de douceur... Je savais que si je tentais de m'enfuir, de filer je ne sais où, j'aurai perdu les pédales, je serai devenue folle à lier. Je n'avais eu aucune envie de franchir cette limite, de tout leur donner, même ma sainteté d'esprit. J'étais meurtrie maintenant, détruite, brisée mais j'allais finir par me reconstruire un jour ou l'autre. Je ne saurais dire quand pour le moment mais un jour peut être... Pour le moment, je recommençais à boire, à sniffer toute sorte de merde et à en fumer d'autres. C'était mon moyen d'oublier, d'oublier que l'homme que j'ai aimé m'a brisé et que je m'attache salement à un autre homme qui n'est pas mieux. Enfin si... Mais je sens que tout ça va me faire plus de mal que de bien. La preuve était là ; Clay était au courant de ma non-grossesse, Dante aussi. Baptiste de même. Tout le monde sauf le principal intéressé parce que j'avais peur de sa réaction, de sa colère. Pourquoi Declan ? La réponse ne se fait pas attendre. J'aime le jeune Yates-Hamilton mais je connais ses limites... Je savais très bien qu'il ne dirait rien, qu'il m'écouterait et s'énerverait de l'autre côté de l'océan. Mais je savais pertinemment qu'il n'en parlerait pas à sa collègue ni à ses supérieurs parce que tout ce qu'on faisait était... illégal et aurait pu le faire virer. À quel moment on garde des contacts avec une jeune femme mise en protection des témoins et envoyée loin, très loin ? À aucun, c'est interdit, ça aurait pu remettre en cause ma sécurité auprès de Dimitri mais aussi face aux hommes dont on m'avait éloigné ici. Enfin, à Cambridge. Je déglutis difficilement et lui explique ma réaction, la suite logique des choses. Il se pose à côté de moi et je le regarde droit dans les yeux, déglutissant avec difficulté pour ne pas pleurer comme un petit bébé. Je me suis promis de ne plus verser une larme pour Dimitri alors je ne le ferai pas. Je le regarde et secoue la tête de droite à gauche. " Il l'a fait parce que je lui ai demandé Clay. J'aurai disparu dans la nature s'il avait ouvert sa bouche " J'aurai coupé contact avec lui, je me serai tournée encore plus vers Dimitri et je doute que tout cela aurait été la solution miracle. J'y serai surement encore à l'heure actuelle. " Je sais que t'es là maintenant et je suis désolée si j'ai pas été très tendre tout à l'heure " Soufflais-je en esquissant un léger sourire. " Tu sais maintenant pourquoi je tiens tant à Dec que ça... " Parce qu'il était ma part d'Amérique quand rien n'allait, que je lui confiais mes craintes, mes peurs et tout ce qui se passait, en pleurs, la voix tremblante au début avant de devenir un vrai robot... Et Jude m'avait aidé sur le plan médical. Comment faire passer les bleus plus facilement, comment guérir plus vite, quoi passer sur mon corps meurtri... " Ce bébé, j'avais l'impression que c'était ma lumière tu vois.. C'est pour ça que je me suis attachée si.. rapidement " Soufflais-je. Et j'avais pu croire que mon bonheur aurait été avec Cole. Foutaise. Connerie. Fiancé et il allait se barrer, je le savais...