Alejandro eut un léger rire quand Sally disait qu'il serait parfait. S'il y a bien une chose qu'il a retenu cette année, c'est qu'il est loin d'être parfait, contrairement à ce qu'il avait pu croire par le passé...

-C'est gentil, mais cette fois, c'est à mon tour de te dire que tu aurais tord de me croire parfait!

Sally n'était pas au courant de ce qui était arrivé au bal et c'était un peu ce qu'il craignait, d'être obligé de raconter cet épisode. Il l'avait raconté à sa mère et avait trouvé l'expérience détestable. C'était comme revivre cette soirée de rêve. Pour un homme fier comme Alejandro, c'est un monde qui s'était écroulé lors de ce bal.

-Pour faire simple: alcool, drogue à mon insu, discours ridicules lors de la réception de mes deux "trophées" (il fait les guillemets avec ses doigts), petit striptease et potin de CS pour clore le tout. La totale... Si après tout cela, une maison veut encore de moi, ce sera beau.

Il le pensait. De toute façon, il n'a pas arrêté son choix sur une maison encore. Puis, quand Sally faisait une remarque sur son grand-père, qu'Alejandro admire, il eut un petit sourire plus timide.

-Si, je... C'est le chef de la famille, on a tous beaucoup de respect pour lui.

Puis, une nouvelle fois, la belle blonde devina une autre chose. Elle faisait fort vraiment, ce qui explique son sourire amusé.

-Oui, je viens les jeudis soirs. Je travaille non loin d'ici en fait, dans une des tours. Il te convient?

On apportait leur verre, service rapide digne d'un cinq étoiles et le jeune homme put enfin prendre une gorgée bien méritée de ce bon vin rouge. Toutefois, avant d'y tremper ces lèvres, il se ravise et lève son verre.

-Salud Sally et à tes venues plus régulières à New-York, qui sait!

Sally insistait et Alejandro se dit qu'elle n'avait peut-être pas tord, enfin, de son point de vu.

-Tu es gentille belle Sally.

Il lui donnait un bisou sur la joue, comme pour la remercier. Le beau brun racontait ensuite ces péripéties au bal, moment le plus triste de sa vie jusqu'ici. Personne n'était mort, mais il s'était couvert de ridicule. Quand elle fit allusion au strip, Alejandro interrompait la Mexicaine, juste le temps de glisser:

-Ya le vidéo sur Youtube il parait.

Non, Alejandro ne l'a pas regardé. De toute façon, il s'est arrêté au torse alors... Puis, la belle blonde, toujours gentille, relativisait le tout, mais franchement, il n'avait pas la tête à relativiser.

-On m'a drogué je te rappelle, je n'ai pas pour habitude de me droguer... J'avais une réputation quand même avant, enviable. Maintenant...

Maintenant, c'était nada. Le jeune homme préférait encore parler de son grand-père. Quand Sally ajoutait que son grand-père semblait plus à ces yeux, le jeune homme eut un petit sourire et conclua simplement:

-C'est mon grand-père.

L'homme qu'il admire et qu'il a comme modèle. Un jour peut-être, il sera à demi-grand comme lui et arrivera à poursuivre son œuvre. Seulement peut-être. Le duo prit ces marques au Baron et la jeune femme devinait même qu'il était, pour ainsi dire, un habitué de cet endroit, ce qui était vrai. La belle adorait, alors tout était parfait.

-Si je t'invites tu veux dire?

Alejandro n'était pas certain d'avoir bien compris ce qu'elle venait de dire. Après quoi, il laissait planer un petit silence, curieux de voir si Sally parlerait à son tour, lancerait un nouveau sujet. C'était un effort pour lui, vous savez, de ne pas être le moulin à parole à la table!

Spoiler:

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-Je t'en pris.

Concluait Alejandro. C'est vrai que Sally est gentille, mais la Mexicaine semble coquine aussi, puisqu'elle lui disait, avec un brin d'humour bien sûr, qu'elle préférait le tripoter en vrai plutôt que de le mater sur une vidéo. Une révélation étonnante!

-Hoon, quel dommage.

Répondait-il avec autant d'ironie. Après quoi, la belle blonde tentait, comme d'autres avant elle, de relativiser l'incident, de dire que ce n'était pas si grave. Pour être honnête, il était fatigué d'entendre ce genre de discours. Il aurait été curieux de la voir être à sa place.

-Hm hm...

Alejandro préférait encore parler de son grand-père, à la réputation toute propre, admirée. Sally confiait alors qu'elle n'a pas eu la chance de connaître ces grands-parents, ce qui est malheureux.

-Comment se fait-il que tu ne les as jamais connu?

Une petite correction et tout s'éclaircissait dans l'esprit du beau brun. Le jeune homme posait son verre sur la petite table et étendait un peu son bras sur le dessus du canapé, adoptant une posture plus à l'aise, tandis que Sally relançait la conversation.

-Si, si, cet automne, quand le semestre reprendra, je serai là, fidèle au poste! Il me reste encore au moins une année d'études et après, je ferai peut-être le barreau. C'est seulement un boulot d'été, pour avoir de l'expérience et tout. Les vacances, c'est bien, mais elle nous prépare un peu mal pour notre avenir.

Visiblement, Alejandro préférait être prêt. Le jeune homme se tourne, reprend son verre, en prend une gorgée et le pose de nouveau, avant de réadopter sa posture et de se tourner légèrement vers Sally.

-Et  toi? Quels sont tes plans pour cet été?

Spoiler:

Alejandro se mit à rire. "La chance de dormir avec lui!" Et encore, heureusement qu'ils n'ont fait que cela, sinon la pauvre Sally serait devenue sa groupie, ahah!

-Hey, si ça se trouve, c'est moi le chanceux dans cette histoire.

Même s'il a entendu dire qu'ils sont quand même nombreux à avoir partagé la couchette de Sally et quand un dénommé Konrad en fait parti, ça dit tout! Comme ils parlaient famille, plus tard bien sur et pas du tout dans la même conversation, Sally avouait ne jamais avoir rencontré ces parents du côté paternel.

-C'est dommage pour eux, qu'ils ne connaissent pas leur petite fille.

Ils paient le prix des fautes de leur fils, c'est triste, voir injuste, mais Alejandro ne veut pas trop juger davantage les affaires de la famille Mendoza. À la remarque de la demoiselle à ses côtés, il ajoutait, avec un sourire en coin, sans rien prendre pour acquis.

-Disons que je pars avec une bonne longueur d'avance.

Pour autant, il n'y a pas de garanti au succès. Quand elle disait que tout le monde allait au SC, Alejandro eu un petit regard de travers. Il faut croire qu'il n'est pas comme tout le monde.

-Hey non, malheureusement. Mes amis me tiennent quand même au courant de ce qui s'y passe. Et puis, je suis un homme de la mer et en Arizona, c'est le désert. Ce n'est pas un endroit pour moi. Ici, je peux aller faire du surf les week-ends, du voilier, j'ai un joli appartement dans le EastSide et je peux aller dans les meilleurs restaurants d'Amérique. Je sais ce qu'est le Summer Camp, Andrew m'a raconté de nombreuses fois combien coucher avec les filles et faire la fête dans cet endroit était un jeu d'enfants. Une sorte de deuxième Spring Break... Je préfère travailler.

Réponse un peu sérieuse, qui martelait un point, mais Alejandro voulait bien faire comprendre qu'il n'avait pas l'intention d'aller au camp, n'en voyait pas l'intérêt. De toute façon, ce camp le rapprocherait d'Orlane et il avait besoin de se tenir loin d'elle, pour oublier...

-Qu'est-ce que tu comptes faire toi à ce camp?

Alejandro et Sally parlait presque sans arrêt. Les sujets de conversation ne manquait pas. De la voiture, jusqu'à ce qu'ils soient assis dans le bar lounge, ils parlaient et les sujets furent multiples. Dans la file d'attente, Sally revenait sur la nuit où ils avaient dormi ensemble, sans plus et à l'écouter, la jeune femme semblait presque regretter de ne pas avoir saisi l'occasion. Alejandro n'ajouta rien, sinon un petit sourire et ils parlèrent d'autres choses.

Même si ce qu'il venait de dire sur les grands-parents de Sally, qui payait le prix d'avoir un mauvais fils, n'avait rien de drôle, Sally sourit, peut-être par contentement, un sourire que ne lui rendit pas l'Espagnol, pour qui la famille est aussi sacrée que la plus sainte des reliques. Sentant qu'elle ne voulait pas s'attarder sur ce sujet et comme ils n'étaient pas restés trop longtemps sur l'affaire du bal, c'était son tour de parler d'autre chose. Ils avaient fini par parler des avantages qu'il avait, par rapport à d'autre et la belle blonde arriva à la même conclusion que lui. Cette fois, ce fut sa compagne de soirée qui lança un nouveau sujet, tandis qu'ils étaient bien installé dans le lounge.

-Disons que je préfère New-York. J'irai quand même faire un petit tour, dire bonjour à des amis, s'ils s'ennuient trop.

Il ne fallait pas éliminer tout espoir non plus. Présentement, il avait beaucoup de travail et bien d'autres priorités que d'aller se perdre dans le désert. Sally fit alors allusion à la réputation qu'elle a. Comme il est mal placé pour juger, Alejandro resta de marbre et finit son verre plutôt, avant de reporter son attention sur la belle blonde en tenue de soirée.

-Se laisser vivre... Je me suis toujours demandé que signifiait cette expression? Y a-t-il des personnes qui ne se laissent pas vivre?

Le beau brun haussait des épaules, bougeait la tête de gauche à droite, puis enchaînait sur autre chose. Il ne voulait pas embêter Sally avec ces remarques philosophiques.

-Je te souhaite de belles vacances en tout cas. L'important, c'est de trouver son petit bonheur, n'est-ce pas? Le mien est au travail, le tiens est quelque part en Arizona à faire la fête avec plein d'étudiants en chaleur... euh dans la chaleur.

Se reprit-il faisant mine d'avoir gaffé, mais on pouvait se demander si ce lapsus était volontaire ou non, vu le petit regard qu'il avait et le sourire amusé qu'il tirait.