Si sa mémoire ne l'abuse pas, il a déjà dansé avec Sally, il danse avec la plupart des femmes qu'il côtoie de toute façon, mais elle était effectivement une bonne danseuse. Pour autant, elle n'avait pas la formation classique requise des conservatoires et tout et ils en étaient tous deux conscients. Après, cela ne veut pas dire que Sally ait échoué sa vie! À sa remarque, la belle blonde riait légèrement et lâchait quelques mots, qui cette fois, provoquait l'intolérance chez leur voisin, qui les invitait gentiment à se taire avec leur "chut". Alejandro fit donc comme la Cabot et reporta son attention sur le spectacle, plutôt silencieux, il ne voulait pas être le premier à briser le silence. En tout cas, à la première occasion, il comptait applaudir le spectacle!

Pour la suite du spectacle, Alejandro et Sally se comportèrent en spectateurs modèles, silencieux et tout, applaudissant en même temps de tout le monde. Le jeune homme lançait quand même des petits coups d’œil de temps en temps à la belle blonde, qui semblait fixer le ballet et l'apprécier au plus haut point. À la fin, comme bien des gens, ils se levèrent et applaudirent à tout rompre. Sally d'ailleurs confirmait la penser d'à peu près tout le monde dans la salle.

-Oh oui, vraiment. La danseuse vedette était incroyable! Une vraie princesse de la danse.

Peut-être même une reine.

-J'en conclus que tu as aimé aussi?

C'était quasiment évident, mais il demandait aussi. Ensuite, les gens quittaient doucement la salle. Alejandro, à sa façon de regarder Sally, demander en soi si elle voulait qu'ils restent encore un peu ou bien s'ils devaient sortir eux aussi.

Le spectacle était terminé et autant le dire, Alejandro avait adoré et il avait passé un moment fort agréable. Il avait entendu vanter les mérites des troupes de danse de New-York, il constatait maintenant que c'était mérité. Sally était toute contente elle aussi, visiblement satisfaite par la performance des danseuses. Elle avait certainement l’œil pour évaluer s'ils étaient bons.

-Si une pro' comme toi l'affirme, alors j'en suis maintenant certain!

Il fut ensuite heureux d'apprendre que la belle blonde était heureuse d'être venue et qu'elle ne regrettait pas d'avoir fait tout le trajet. Alejandro acquiesça, satisfait lui aussi. Comme les gens quittaient la salle, Sally proposait de faire de même et c'est ce que le duo fit dans les secondes, voir minutes qui suivirent, le temps de suivre le mouvement de foule. Sally était très belle, très classe, avec son voile et tout. Il eut tout le temps de le remarquer et de se plaire à faire en chemin. Une fois dehors, c'était le retour à la vie New-Yorkaise, pour ainsi dire.

-Ma voiture est à quelques lieux d'ici. On pourrait aller prendre un verre?

Peu probable que Sally veuille retourner à Boston maintenant!

Alejandro eut un léger rire quand Sally remit en doute le fait d'être une pro', ou qu'Alejandro le dise en tout cas, comme il ne l'avait pas vu. Oh, on n'a pas toujours besoin de voir pour croire, si?

-Je n'ai pas besoin de te voir. Tu me parles souvent de danse, je sais que tu en fais quotidiennement et tu étudies même dans le domaine. Si ça, ce n'est pas une professionnelle...

Une fois sortit de la salle, Alejandro proposait d'aller prendre un verre. C'était tout logique selon lui, autrement, la soirée se serait terminée de façon un peu abrupte sans même qu'ils ne se parlent, ou presque. Sally était bien sur la même longueur d'onde et accepta d'emblée.

-Ah non, à New-York, il ne faut pas se coucher tôt. Je connais un joli bar lounge, assez classe, style salon français.

D'ailleurs, il s'appelle le Baron et il n'est pas si loin d'ici. La belle blonde le suivit donc jusqu'à sa ferrari, rouge évidemment et décapotable aussi. C'était sa voiture d'été et probablement sa préféré aussi: classique, classe, éternelle. Il ouvrit la portière à Sally, toujours aussi galant, puis grimpait dans la voiture à son tour, engageant une petite conversation durant le trajet.

-Comment s'est passé ton année? Tu dois achever tes études, non?

Dans son cas, il ne lui restait que deux ans, incluant sa licence de barreau qu'il voulait aussi passer aux États-Unis. Bientôt garé dans un stationnement à étage dont il se souciait peu du prix, ils purent quitter la voiture et gagner le fameux Baron. Il y avait une petite file, rien que pour rentrer, typique du night life de New-York quoi.

-Tu es déjà venue à New-York? Habitée peut-être?

Sally ne se voyait peut-être pas comme une professionnelle, mais elle avait certainement plus d'aptitudes dans le domaine de la danse que la plupart des spectateurs dans cette salle. C'est ce qu'Alejandro croyait en tout cas.

-Alors laisses-moi te qualifier ainsi.

Un petit clin d’œil suivait cette remarque. Sans lui mettre de pression, la belle blonde disait ensuite, tandis qu'ils quittaient la salle de spectacle, qu'elle voulait qu'il lui montre comment vivre les vrais New-Yorkais le soir, remarque qui le fit légèrement rire.

-Je vais faire de mon mieux Sally.

Dans la voiture, il se mettait à jour sur ce qui s'était passé avec sa compagne pour ce soir. Apparemment, elle avait eu quelques problèmes amoureux, mais somme toute, son année s'était bien passée. Alejandro l'enviait presque. Si ces déboires amoureux avaient été son seul soucis, il se porterait mieux.

-Oh... moi... Je suis content que cette année soit terminée pour être honnête. L'année prochaine, je repars à zéro. J'imagine que tu as su pour le bal, CS et tout. Inutile de faire semblant de ne pas être au courant, je m'y suis fait.

Enfin, si on peut s'y faire. Au bal, il s'était couvert de ridicule en faisant d'interminables discours, visiblement ivre ou même drogué. Il a été jusqu'à faire un petit striptease même. Sans oublier qu'il a reçu deux prix peu enviables: celui du pire étudiant de Harvard et de l'être le plus narcissique du campus, rien de moins! Bref, son départ pour New-York et son absence au Summer Camp n'était pas étranger à tout cela.

Une fois dehors, pour parcourir les derniers mètres qui les séparaient du Baron à pied, ils parlaient d'autre chose.

-J'y suis venu la première fois avec mon grand-père. Le premier Zara a ouvert ici, quelque part sur la 5e avenue. Un peu plus tard, j'allais parfois au Fashion Week de New-York. Franchement, j'adore cette ville et c'est un peu une cause de mes études en Amérique. L'Espagne, c'est bien, mais l'Amérique, c'est le pays où tout est possible, non?

C'était peut-être cliché de le dire, mais Alejandro le pensait tout de même. Peu après, vu comment l'Espagnol peut être bavard, le temps dans la file fila en un rien de temps et ils entraient enfin dans le fameux Baron, avec ces canapés style salon français, les couleurs pourpres, l'ambiance tamisée et des gens chics dans tous les coins. Une hôtesse les conduisait dans un petit coin tranquille, avec un canapé en coin et une petite table. Naturellement, Alejandro laissait Sally s'installer d'abord avant de prendre place à son tour et de commander un verre de vin.