Alejandro avait suivi Elena à l'extérieur de la fête. Il ne savait pas si pour la belle blonde, c'était pour manger les churros en cachette ou bien si elle voulait s'éloigner de la fête pour une autre raison, mais en tout cas, le beau brun ne voyait pas de raison de ne pas suivre l'Italienne. Ils marchaient côte à côte, lorsque la jolie blonde lui offrit un churros.

-Si, gracias.

Alejandro aussi prit le temps de savourer le churros. Ou pas. En fait, après une première bouchée, il grimaçait.

-Hrm... Ils ne goûtent pas les churros d'Espagne. Je me demande où ils les ont pris.

Difficile le Alejandro? Absolument. Il refuse toujours de boire du café aux USA, ça vous donne une idée. Elena enleva ses talons hauts, ce qui lui enlevait un brin de grandeur. Ils avaient quand même une bonne marche à faire et le beau brun surveillait les taxis.

-Je t'en pris, je suis surtout content que tu aies accepté de venir. J'étais un peu... comment dire... fatigué de toujours me pointer seul à des fêtes. Je me suis bien amusé en tout cas. Faudrait se refaire une soirée semblable, enfin, si tu veux bien.

Avant toutefois qu'elle ne réponde, il lui donnait un bisou sur la joue, comme pour la remercier, avec son petit sourire charmeur après.

-Tu veux rentrer à l'hôtel? On peut prendre un taxi si tu veux?

Ou peut-être qu'elle préférait rentrer à pied, mais nus-pieds, ce n'est pas l'idéal.

Elena se mit à rire en voyant la tête qu'il tirait après avoir goûter le churros. Oui bon, il était ok, mais rien à voir avec ceux frais et tout qu'il a pu manger en Espagne, les vrais! Ni même ceux que son ex' lui avait préparé à Thanksgiving. Mal du pays, quand tu nous tiens... Sourire amusé sur les lèvres, il entendit bien la belle blonde lui dire qu'il était difficile.

-J'ai les moyens de l'être.

Alejandro n'est pas du genre à se contenter de peu, c'est certain. Puis, Elena s'étonnait d'apprendre qu'il allait seul à des fêtes. C'est vrai que le beau brun n'a jamais eu trop de mal à se trouver une petite amie, etc. Pour autant, il était une fois de plus célibataire. Il eut un léger rire quand même.

-Je sais, c'est étonnant!

Il jouait d'ironie. Puis, la belle Italienne se montrait partante pour d'autres soirées comme celle-ci, ce qui le fit sourire aussitôt.

-Je prends en note. Tu fais quoi de tes journées à Cambridge? Mis à part étudier, bosser, je veux dire...

Alejandro se montrait curieux d'en savoir plus sur Elena. La jeune femme était... intrigante, entre autre. D'ailleurs, quand elle lui lançait qu'il n'avait pas l'âme d'un aventurier, il s'empressait de rétorquer:

-Si, mais je suis galant et je m'en voudrais de te faire marcher une si longue distance nus pieds.

Si elle voulait le taquiner, Alejandro semblait avoir mordu à l'hameçon, puisqu'il avait répondu avec un certain sérieux, avant de rire quand elle le bousculait un brin et d'ailleurs, il lui rendait la pareille, avant de lui jeter un petit regard complice. Elena acceptait de prendre un taxi et dès qu'il en vit un, Alejandro se mit sur le bord du trottoir et lui fit signe d'arrêter. Le véhicule arrêtait, ils purent monter à bord.

-Je n'y crois pas, tu vas vraiment passer au travers des churros?

Lançait-il en constatant que l'assiette de churros était quasiment vide. Puis, tandis qu'il la regardait, Alejandro remarquait un petit quelque chose, alors il sortait un mouchoir.

-Attends, tu as des miettes de churros au coin de la bouche... Voilà.

C'est qu'il essuyait le coin des lèvres de la jeune femme, avant de lui faire un doux sourire, puis de reporter son attention sur la fenêtre et de voir un peu le trajet. Évidemment, il comptait payer le taxi pour eux deux, c'était la moindre des choses!

Quand Elena lançait qu'il ne devait pas repartir seul, Alejandro eut un petit regard vers la belle blonde et demandait:

-Qu'est-ce qui te fais dire cela?

Alejandro a sans doute ce qu'il faut pour enchaîner les conquêtes d'un soir, mais le fait-il pour autant? Que faisait donc l'Italienne dans ces temps libres? La fête, ce qui le fit légèrement rire. Elena semblait être une passionnée de la vie, quelqu'un qui aime profiter des bonnes choses, de sa jeunesse, etc. C'est peut-être ce qu'il lui faut. Or des vacances, Alejandro reconnait qu'il peut être un brin trop sérieux. En entendant parler des cours d'auto-défense, il s'esclaffait:

-De l'auto-défense? Hey bien, je devrais peut-être faire attention!

L'Espagnol de son côté ne sait pas se battre, enfin, pas vraiment plus que la moyenne des gens quoi. Ces occupations? Il se passa la main derrière la nuque, un brin songeur:

-Je vais souvent à la piscine, surtout l'hiver, parce que sinon, j'irais à la mer... Je vais au cinéma, je vais à des soirées, j'aide Tate à organiser des trucs, je lis... J'ai un petit côté "garçon sage", je t'avoue.

Avec lui, ce n'est pas la fête tous les jours quoi. Elena nus pieds, Alejandro proposait de prendre le taxi, mais la blonde le voyait bien la prendre sur son dos aussi. Cette fois, il rigolait et devinait que c'était une blague.

-Je suis presque certain que tu es légère comme une poule... euh une plume, mais nah, sans façon.

Petite erreur ou l'avait-il fait par exprès? Allez savoir! Une petite revanche sans doute. La balade en taxi fut tranquille quand même. Il y eut ce petit moment où Alejandro fit en sorte qu'Elena garde son air distingué en évitant qu'elle est des restants de churros tout le tour de la bouche, mais sinon, c'était tranquille. Une fois arrêté, Alejandro sortait d'emblée de la monnaie, puis, ils sortaient du taxi, Elena lançait alors qu'ils n'étaient pas obligés de se séparer maintenant. Alejandro eut un sourire ravi. Il pensait la même chose.

-Je dis que je n'en ai pas envie non plus. Tu veux venir prendre un verre à ma chambre? J'essaierai de te faire un petit cocktail espagnol.

Elle ne pouvait pas lui dire non donc. En tout cas, si Elena accepte, ils prennent la direction de sa chambre, mais d'abord de l'ascenseur, où un couple de Chinois, enfin, c'est ce qu'Alejandro juge, semblait avoir une chicane de couple jusqu'au moment de descendre de l'ascenseur. Dès que la porte se referma, l'Espagnol pouffa de rire, avant qu'ils arrivent à l'étage de sa chambre. Quelques secondes plus tard, il ouvrait la porte sur sa chambre.

-Voici ma chambre! Fais comme chez toi, je t'en pris. Mi casa es tu casa.

Elena était franche elle aussi. Pour expliquer sa déclaration, elle mentionnait son apparence en quelque sorte, ou son charme et tout le reste. Alejandro eut un léger rire, avant de bouger la tête de gauche à droite quand elle lui demandait si elle avait tord.

-Pas tout à fait. Je n'ai jamais eu de mal à être bien accompagnée, c'est vrai et je n'ai pas pour habitude d'être célibataire longtemps, mais... je ne suis pas un collectionneur non plus, tu vois?

Il a de l'intérêt dans le fait de voir et de revoir une personne. Les relations d'un soir sont à la limite trop faciles et trop brèves. Voilà une pensée qu'il gardera pour lui, il pourrait passer pour un prétentieux.

Elena prit ensuite avec humour son petit lapsus et racontait qu'une amie s'est fait agresser, raison pour laquelle elle prend des cours d'auto-défense avec elle. Il y a vraiment tant de mauvais hommes sur Terre.

-En effet.

Concluait-il avec un doux sourire qui ne transmettait qu'une pure innocence. Non, vraiment, l'idée même de lever la main sur une fille ne lui a jamais traversé l'esprit. Après la petite balade en taxi, ils décidaient d'aller à sa chambre, où ils se retrouvaient bientôt. Bien sûr, tout était en ordre, merci à la femme de ménage, mais c'est vrai aussi qu'Alejandro est du genre ordonné. Peut-être trop même.

-Non, je... J'ai l'habitude de voyager, j'évite de m'éparpiller partout.

C'est plus facile de refaire ces bagages de cette façon selon lui! Tandis qu'Elena allait profiter de la vue, Alejandro prépara deux cocktails "sangre de toro". Un peu de jus d'orange, de jus de cerise, de scotch, de glace, on mélange le tout et voilà le travail. Il arrivait avec 2 verres et en tendait un à son invitée.

-Je voulais une vue sur la mer. Comme de chez moi, à Boston comme en Espagne.

À nouveau, il collait leurs verres ensemble et disait salud avant de prendre une gorgée. Le beau brun posait ensuite son verre, juste le temps d'enlever son blazer pour se retrouver en t-shirt. Il sortait dehors sur le balcon et fit signe à Elena de venir l'y rejoindre.

-Il y a un truc que j'ai remarqué tout à l'heure quand tu dansais. On appelle cela chez moi les "lignes du corps". Ce sont des lignes en danse que les danseuses classiques, entre autres, s'appliquent beaucoup à respecter. C'est comme ça que j'ai su que tu disais vrai sur tes cours.

Elena semblait essayer de mieux le cerner. C'est normal après tout, cela fait parti du processus qui vise à mieux connaître une personne. Après, le beau brun répondait sincèrement et n'essayait pas de cacher la vérité non plus. C'est évident qu'en règle générale, il arrive à ces fins en matière de femme.

Alejandro aperçut la grimace que fit Elena quand il parla de ces voyages. Il ne savait pas trop pourquoi elle eut cette réaction au juste. Était-elle jalouse, ou triste de ne pas avoir pu autant voyager? Il notait cela dans un coin de sa tête avant de répondre et d'essayer de faire une courte liste des pays qu'il a pu visiter.

-Oh... Bien la plupart des pays d'Europe, les États-Unis, le Canada, le Mexique même, quelques pays des Caraïbes, le Maroc, la Tunisie, la Turquie, la Russie... Mon père est un vrai globe trotter et de temps en temps, quand j'avais des congés ou durant une partie de l'été, il me traînait avec lui.

Après cette énumération peut-être plus longue qu'il ne l'aurait voulu, il retournait la question à Elena, entre quelques gorgées de son verre.

-Et toi? Tu as l'habitude de voyager? J'espère que tu as déjà visité l'Espagne!

Alejandro passait bientôt un commentaire sur les "lignes du corps" d'Elena. Non, non, ce n'était pas une sorte de manière détournée de parler des courbes de la belle blonde, mais plutôt de parler d'une notion assez bien connue dans le monde de la danse. À nouveau, Elena mentionnait son sens de l'observation, avant de l'observer à son tour, le beau brun jetant à la blonde un petit regard intrigué.

-Quand tu danses? Assolutamente.

L'italien, une des nombreuses langues que le polyglotte parle. Même si Alejandro souriait, son regard était un brin intense, précis peut-être. Il aimait la tournure de leurs propos. D'ailleurs, quand Elena parlait à nouveau, il s'approchait d'elle, légèrement appuyé contre le rambarde, le visage toujours tourné vers elle.

-Ah non, je ne compte pas l'échanger, mais on peut toujours s'entendre. Si tu veux rester dans ma chambre, je n'y vois pas d'inconvénient. Venir y prendre ton café le matin, passer le soir, dormir... J'espère que le fait qu'il n'y ait qu'un lit ne t'embête pas.

Parce qu'Alejandro n'avait pas l'intention de dormir sur le canapé. Était-ce une invitation. À sentir le regard du jeune homme sur elle, à voir son sourire, elle pouvait aisément le deviner. Elena est une belle femme, intelligente d'après ce qu'il peut voir et puis elle semble aussi attirée par lui qu'il l'est par elle. Pourquoi ne pas prendre un peu plus de risque dans ce cas?