Ma tête toute retournée, je n'arrivais plus à faire la différence entre le nord et le sud, entre le bien et le mal, ni entre ce que je faisais et ce que j'avais vraiment de faire. Bon, j'avoue que même dans la vie de tous les jours, je n'ai aucune notion d'où est le nord et le sud et franchement, à part les scouts qui a besoin de savoir ce genre de chose ? D'ailleurs, je ne sais même pas pourquoi j'ai la tête dans les coussins, les seins à l'air. J'ai senti le temps d'une fraction de seconde, mes bras le long du corps chaud de Chrissy, mes lèvres sur les siennes et une passion ardente et sauvage qui me prenaient le ventre. Je crois que j'ai envie d'elle, mais je crois qu'elle est contre cette idée, parce qu'elle se lève précipitamment pour me proposer à manger. J'ai pas faaaaim, enfin si, je pense qu'un cookie ne me ferais pas de mal. Je me remets assise et cherche mon verre avant de pouvoir dire quelque chose : « Je... Je crois que t'es super exciter et que t'as envie qu'on se tartine le corps de nutella. ET JE SUIS OK ! » dis-je d'un ton sûre. J'essaie de me redresser, mais je n'y arrive pas, alors je reste assise sur l'un des coussins en buvant une autre gorgée. « Je t'aime tellement Chriss, j'ai envie de toi. » je retire mon pantalon, pour me retrouver en culotte et soutient dans son salon. Heureusement qu'elle a virée ses colocs, ce serait super weird de baiser devant ses amis.

Non mais en même temps, tu t'étais carrément pas attendu à ça. T'étais juste trop perturbée. Elle était sérieuse là ? Genre vraiment sérieuse ? Parce que putain, tu savais tellement pas quoi faire pour le coup. T'étais même pas sûre qu'il y ait vraiment quelque chose à faire en fait. Mais tu pouvais vraiment pas la laisser agir comme ça. Elle était bourrée et c'était du n'importe quoi. Du grand n'importe quoi même. Tu respirais un peu mieux maintenant que tu t'étais écartée d'elle et elle reprenait toujours à fond dans son délire. « Non, non. J'ai pas dis ça. J'veux qu'on s'tartine de rien du tout et j'suis pas excitée et.. Tu perches vraiment Laska là. » Et putain, heureusement qu'elle avait pas la force de se lever parce que tu savais absolument pas quoi faire. Respiiiiiiire. Ouais, fallait que tu respires. Et voilà qu'elle reprenait encore une fois venant à virer son pantalon. Whut ? Non mais non. Y allait rien avoir entre vous deux. Genre rien du tout. Et encore moins alors qu'elle était totalement bourrée, c'était juste pas possible. « Non, t'es juste carrément à l'ouest. Rhabilles toi Alaska, fais pas n'importe quoi. »

Mon esprit était totalement retourné, comment ça se fait que je suis en petite tenue ? Est-ce que je montrais mon bronzage à Chrissy ? Parce qu'elle l'a sûrement déjà vue, puisqu'on était au Brezil ensemble. J'ai la tête posée contre un coussin, lorsque j'entends Chrissy bégayer à l'autre bout de la pièce. Sa voix est criarde et elle panique, je sens comme du stress sur le ton qu'elle utilise pour me demander de rhabiller. Mais ce n'est pas elle qui m'a demandé de me mettre à poil ? Elle n'avait pas dit coucher, avec et toi dans la même phrase à la suite ? J'sais même plus. Je me mets assise et hausse les épaules, comme guise de réponse. « T'aurais eu ta chance Roseburry ! » dis-je dans une voix saccadée avant de reprendre un coup à boire. Pas de jeu de pomme cette fois-ci, ni de verre d'ailleurs, j'y vais carrément à la bouteille. Ça me brûle la gorge et je manque d'en refaire ressortir par mon nez, mais je finis par tout ravaler. Mon estomac grogne, parce qu'il a pas l'habitude, mais très vite, je me sens déjà plus rafraîchi. Je pose mon regard sur le visage de Chrissy qui me semble à des kilomètres de moi. « Pourquoi t'es si loin ? » dis-je en riant, c'était bête. On passait la soirée ensemble et elle était à des kilomètres de moi, à la limite, on aurait pu s'appeler à cette distance. « Si tu préfères, on peut appeler Andréa ? Ou ce crétin de Jorden. Je le déteste tellement, et je le déteste parce que je l'aime au fond, mais le truc, c'est que sexuellement, il m'attire plus du tout. On est plus sur la même longueur d'onde. » dis-je en essayant de faire un équilibre avec mes mains. « Toi et moi, on est sur la même longueur d'onde Rosebury. »

Tu savais même pas quoi dire pour pas paraître méchante. Tu savais qu'avec les gens alcoolisés fallait parfois faire attention et t'avais peur de dire le mot qu'il ne fallait pas à un moment ou un autre. Parce que là, ça serait carrément la lose. Alors tu restais juste le plus loin possible espérant qu'elle finisse par comprendre d'elle même qu'elle était totalement en train de merder pour le coup. Parce que c'était le cas, elle était totalement à l'ouest et c'était limite un peu trop flippant. « Ouais, j'aime bien laisser filer les choses. » Tu disais avec un sourire un peu trop crispée. Mais c'était vrai, pour le coup tu voulais pas qu'il se passe quelque chose avec elle. Comme elle avait pu le souligner, vous étiez comme des piliers l'une pour l'autre et ce genre de dérapage pouvait carrément détruire toute votre amitié. C'était toujours plus compliqué quand on mêlait le sexe à tout ça alors non, pour le coup, tu préférais vraiment éviter. « Pour qu'tu m'saute pas dessus. » T'avais plus marmonnée qu'autre chose alors au final, t'étais même pas sûre qu'elle est comprit ce que tu venais de dire mais c'était pas le plus important. Et puis whut ? Pourquoi elle parlait d'Andrea là ? « Et Andrea t'attires ? » Ouais, t'étais pas vraiment sûre d'avoir bien compris pour le coup mais elle avait pas intérêt à s'approcher d'Andrea, ça c'était carrément mort. Fallait qu'elle calme ses hormones la p'tite, c'était en train de lui monter à la tête. « Donc tu veux coucher avec moi parce qu'on est sur la même longueur d'onde ? »

« Je suis un bon coup t'sais. » dis-je en gloussant. 'Fin je pense, on m'a jamais appelé pour me donner confirmation et j'oublie toujours de laisser un formulaire de satisfaction. Elle me parle d'Andréa, ou c'est moi qui en est parlé ? J'sais même plus, en tout cas. Je fronce les sourcils. Je ne suis pas d'accord, elle est méchante ce soir Chrissy, je pensais qu'on aller s'amuser, mais c'est plus fun du tout. J'arrive à me redressais pour m'assoie sur le canapé, non, pour m'étaler sur le canapé. Je laisse mon corps en long en large et en travers sur le canapé, ne sachant même pas ou est ma tête, où si je suis du bon côté. Quoi qu'il en soit, je suis sur le canapé et je vois Chrissy à l'envers. « T'es pas marrante ce soir. » dis-je en me tournant comme pour bouder, je ne prends même pas le temps de répondre à sa question, elle en pose trop. Ma tête me fait trop mal pour réfléchir à une probable réponse. « On devrait sortir, aller, danser et se trouver des mecs. » dis-je dans un gloussement. J'arrive à me redresser pour me mettre assise, et passe une main dans mes cheveux. Ma tête me semble très (trop) lourde. Et chaque parti de mon corps aussi. J'utilise une force herculéenne pour réussir à prendre le fond de bouteille dont j'en prends une gorgé. « Tu ne m'aimes pas comme je t'aime Chrissy. En fait, personne ne m'aime comme je l'aime, Jorden aussi, il m'aimait comme une bonne amie alors que je voulais me marier avec lui et avoir des bébés husky. » je maque une pause, non pas, parce que je réfléchis à une suite dramatique, mais parce que l'alcool vient de heurter mon estomac et se mélange à ce tout ce que j'ai mangé. Comme la potion magique dans Asterix et Obélix. « Moi.. Moi je t'aime comme personne ne peut t'aimer, je serais toujours là pour toi et je.. et je veux être avec toi pour toujours. Mais toi tu veux pas, parce que tu trouves que j'suis stupide et surtout immature. »

C'était l'argument le plus pathétique au monde mais encore une fois, tu mettais ça sur le compte de l'alcool. Fallait juste que tu te répétes sans cesse qu'elle était juste complètement atteinte des neurones à cause de la vodka ingurgité et tout irait bien. « J'en doute pas une seule seconde. » Et puis de toute façon, t'étais pas là pour remettre ses paroles en question. Bon coup ou pas, c'était pas important. T'allais pas coucher avec elle alors qu'elle ne savait même pas ce qu'elle faisait et que d'ici le lendemain, elle aurait certainement oubliée tout ça. « T'es pas marrante non plus tu sais ? » Et puis c'était pas comme si tu pouvais faire des blagues dans ce genre de moment. Elle réussissait juste à te mettre totalement mal à l'aise et rien de plus. Alors non, t'étais pas d'humeur à faire des blagues pour le moment. « T'es même pas capable de faire deux pas. » Et tu comptais pas lancer une mission pour réussir à lui faire descendre les escaliers. Le plus judicieux était vraiment de rester ici histoire de ne mettre la vie de personne en danger. « J'sais même pas comment tu m'aimes Laska. On est juste amies pas vrai ? » Parce que pour toi, ça avait toujours été le cas alors non, t'étais pas sûre de comprendre ce qu'elle voulait ni comment elle pouvait t'aimer. Et tu poussais un soupir quand elle commençait ses lamentations allant finalement prendre place à côté d'elle. « J'ai jamais dis ça et t'es pas stupide. D'ailleurs je t'aime aussi Laska et j'serais toujours là pour toi. Ne pas coucher avec moi ne va pas changer les choses tu sais ? »

« C'est vrais. » d'accord, je n'étais même pas capable de me mettre assise sans user d'une force profonde que je garde quand j'doit faire un effort surhumain, genre en sport quand il fallait faire des tours de terrain et que j'étais au dernier, le souffle court et ma vie qui défile sous mes yeux. C'était cette force-là qui me poussait et actuellement, elle me servait pour maintenir la bouteille sur mes genoux, afin de ne pas redécorer le canapé de ma blonde préfère. « Nooooon, on n'est pas juste amie. On est amie à la vie, à la mort. » dis-je en collant mes mains sur mon cœur, comme si on m'enfoncer un couteau dans le cœur. Je riais après. Pourquoi tout ce que je fais, c'est toujours plus drôle dans ma tête. Elle finit par supprimer cet énorme espace qu'il y a entre nous, je lui tends la bouteille comme pour lui proposer. Elle soupire, ses cheveux remontent lorsqu'elle pousse se soupire, et retombe aussitôt sur son visage. Cette énorme tignasse devait être dure a porter, c'était comme avoir des dreads. J'aimerais avoir autant de cheveux, les miens ne pourront jamais pousser autant. « C'est pas que ça change rien, tu ne comprends pas. C'est que, j'te partage avec une tonne de gens. Et parfois, je n'ai pas l'impression d'avoir une place dans la grande et farfelue vie de Chrissy Rosebury-Grimaldi. » dis-je en faisant de grands gestes comme pour illustrer mes paroles, faisant tomber un peu de vodka au passage.

Ouais. C'était pas parce qu'il ne se passait rien de sexuel entre elle et toi que ça sigifierait que tu l'aimerais moins. Bien au contraire même. Fallait pas qu'elle pense un truc pareil. C'est juste que.. Elle n'était qu'une amie, rien de plus. Et t'en avais marre de toujours faire n'importe quoi. C'était pas juste pour elle de laisser ce genre de chose se passer alors que tu t'en fichais totalement. Tu pensais pas à Alaska de cette manière et tu voulais pas lui faire de la peine, le mieux était d'éviter ce genre d'incident. « Ouais, amie à la vie à la mort. » Tu souriais amusée alors qu'elle éclatait de rire avant de te tendre la bouteille. Bouteille que tu prenais avec plaisir. Ouais, toi aussi tu pouvais boire non ? Tu portais celle ci la portant à tes lèvres alors que le liquide te brûlait plus la gorge qu'autre chose. Ouais. T'arborais une grimace avant de lui rentre la vodka. Voilà pourquoi tu prenais presque jamais de cuite, l'alcool c'était tellement pas bon que tu comprenais pas comment les gens pouvaient avoir une addiction dessus. C'était.. Comme boire du désinfectant et y avait rien de plaisant dedans. « Mais dis pas n'importe quoi, tu sais bien que t'as une grande place et.. Ew, tention tu renverses tout par terre. » Tu récupérais la bouteille avant qu'elle ne vide le reste de la bouteille sur le sol avant de la regarder. Fallait vraiment qu'elle arrête de s'mettre dans des états pareil. Surtout qu'en la cause n'était autre que cet affreux de Shark. « Tu sais, t'es toujours obligée de partager les gens. Peu importe qui mais tu dois partager. Regarde, je te partage bien toi, t'as d'autre gens dans ta vie alors je te partage. »

Faut que tu te calmes Alaska, ta tête mélange tout. Et tu dis n'importer quoi. Ok j'avoue que la première fois que j'ai vue Chrissy, j'aurais bien voulue être catalogué plus qu'une amie, mais on a eu une tonne de chose entre-temps. Entre ses histoires de cœur, mes histoires de cœur, les histoires d'Harvard en général, j'avais changer d'avis. Je voulais être sa super coupine de la mort qui tue, alors pourquoi est-ce que la facette lesbienne-je-te-veux était en train de faire son come back? « Et même après la mort, parce que si j'en crois les médecins, je devrai crever dans pas longtemps si je me fais pas opérer. Mais j'ai peur des aiguilles, t'as peur de quoi toi ? Moi j'ai peur des aiguilles, de voldmort, des libellules et des grandes règles, genre 40 centimètres, j'sais même pas pourquoi j'en ai peur. » c'était le moment confession, je me tais avec une gorgée de vodka, lui tend la bouteille qu'elle boit également. Avant je n'aimais pas l'alcool, je trouvais ça horrible, j'avais l'impression de boire l'eau sale de mon bain. Et après, après la tristesse et l'envie d'oublier, j'ai trouvé un certain goût à ça, comme le goût de la vie. Même si l'odeur me donner toujours envie de vomir. « C'est vrais mais.. » d'accord, je n'ai plus d'arguments. On est obligé de partager les gens, avec plein d'autre gens. Je roule des yeux en y pensant, et je me dit que maintenant il y avait sûrement quelqu'un qui penser à moi, quelqu'un à qui je ne pense pas et qui serais triste à cette idée. « Mais tu m'aimes plus que tout le monde hein ? Promets-le avec ton petit doigt. » je lui tends le mien.

C'était obligatoire non ? On ne pouvait pas avoir qu'une seule personne dans sa vie. On était obligés d'en avoir plusieurs et même si ce n'était pas des centaines, ça faisait quand même qu'on était obligés de se partager et ça, peu importait le lien qu'on pouvait avoir. En somme, qu'elle le veuille ou non, elle devait te partager tout comme toi tu la partageais avec les autres. C'était comme ça et pas autrement mais ça ne changeait pas le fait que tu tenais beaucoup à elle et que mine de rien, elle était hyper importante dans ta vie. Comme elle avait dit un peu avant, tu étais son pilier et elle était le tien. Tu savais que tu pouvais parler de tout et n'importe quoi avec elle même si la plupart du temps, elle tournait les choses à la dérision mais c'était comme ça que tu l'aimais et au final, t'allais pas t'en plaindre. « Tu vas pas crever et tu te feras opérer okay ? Je t'accompagnerais et tu verras que tout ira bien. » De toute manière, tu ne lui laissais pas vraiment le choix et s'il fallait que tu la traîne par la peau des fesses, tu le ferais sans hésiter une seule seconde, on ne plaisantait pas avec ce genre de chose. « Mh, j'ai peur du noir, des planchers qui craquent, de finir toute seule et des ascenceurs aussi. » Tu souriais bêtement devant ta liste qui pouvait semblait ô combien ridicule. Mais c'était la réalité. Et sûrement que t'oubliais des tonnes de chose mais c'était les premiers truc qui t'étais venu à l'esprit là maintenant tout de suite. « Je t'aime plus que tout le monde Laska. » Tu entrelaçais ton petit doigt avec le sien pour sceller la promesse avant de sourire contente qu'elle se soit plus ou moins calmée sur ses envies de te sauter dessus. « J'voulais me couper les cheveux mais j'sais pas quoi faire, tu me conseilles quoi ? »