J'avais posé rapidement l'enveloppe, qu'Alexander avait à la base mis en dessous de ma porte, sur un meuble dans mon appart ou chambre étudiante ou qu'importe ce que c'tait. C'tait un endroit où j'pouvais dormir, où j'pouvais avoir de la chaleur, où j'avais toutes mes affaires. Ca me changeait vraiment beaucoup de l'appart que j'avais pu avoir avec Feldt pendant une graaande partie de l'an passé puis celui également avec Andy de mars à juin.. puis même la chambre "présidentielle" à la mather. Ark. Mais mine de rien, ça remettait les pieds sur Terre une telle situation. J'tais qu'une pauvre, fallait pas que j'm'habitue à la richesse. Ce n'est qu'éphemère. J'tais revenue par la suite dans le couloir, avec Alexander toujours présent. Eh bien quoi ? Il s'attendait à quoi exactement en restant planté là ? A ce que j'sorte le thé et les biscuits secs ? Ou bien que j'le prenne dans mes bras après que j'me sois soudainement rendue compte qu'omg c'est trop bien son cadeau ? No way darling. J'sais même pas si j'veux parler avec lui. J'tais perdue dans mes sentiments là, face à lui. Il restait mon meilleur ami malgré tout, mais j'pas envie de lui parler quand même.. parce que ça allait forcément tourner en dispute et j'avais pas nécessairement envie de ça. Si il voulait qu'on parle, il fait le premier pas. C'moi la victime présentement, j'vais pas faire cet effort, navrée. J'le regardais une dernière fois avant de m'approcher de lui, restant silencieusement quelques secondes. Excuses moi, j'aimerai passer. J'baissais les yeux, attendant qu'il débouche le passage.

Mon but dans cette manoeuvre, c'était de faire un premier pas vers elle et je ne savais pas si elle ferait le second. Après tout, elle a toutes les raisons de faire demi tour et de s'en aller dans l'autre direction. Mais ce n'était pas ce que je voulais. Elle me manquait malgré tout et j'avais envie que les choses aillent mieux entre elle et moi, je savais que ça prendrait du temps et de l'énergie, mais je ne baisserai pas les bras. Alors j'étais planté là dans ce couloir dans le but d'engager la conversation avec elle, dès qu'elle reviendrait. Sauf qu'elle est revenue et aucun mot n'était sorti d'aucune des bouches. Nos regards étaient portés l'un sur l'autre avant qu'elle ne s'approche et s'arrête pour dire « Excuses moi, j'aimerai passer. » Je déglutissais, baissant la tête avant d'attraper le cosy de ma fille et me coller au mur du couloir pour la laisser passer. J'attendais alors qu'elle avance, avant de finir par dire « J'suis désolé » Et c'était sincère. Je pense que si je pouvais retourner dans le passé, je ferai différemment pour ce qui s'est passé. Ouais, c'était pas la solution, surtout à quel point elle était vulnérable sur ce point là.

J'étais juste à côté de mon meilleur ami là, il suffisait que j'bouge d'un peu pour être dans ses bras, mais non, j'allais pas craquer il manquerait pu que ça. No way. J'lui demandais alors de se bouger un peu, histoire que j'puisse m'en aller, loin très loin d'ici, et Alexander se bougeait un peu en prenant le berceau de ma filleule. Par reflexe, je regardais vers Robyn et eut une esquisse dde sourire. C'tait mon bébé après tout, c'est normal. M'bon, j'restais pas, dommage. J'irai la voir quand elle serait de nouveau avec Milena ma foi. J'avançais alors, enfin contente d'avoir le passage libéré et faisant alors le deuil d'Alex pour de bon. Il avait pas assez de me rattraper, d'établir le contact, c'tait de sa faute tout ça.. « J'suis désolé » J'm'arrêtais dans mes pas, étonné qu'il m'dise ça à voix haute car c'pas le genre de chose qu'on dit facilement. Je suis désolé. L'entendre c'tait aussi autre chose, ça avait l'air plus sincère que par l'écrit. J'tais toujours dos à lui, j'avais l'impression d'être plus forte comme ça. Et ?

Briony, c'était ma meilleure amie. C'était simple, clair et net. J'veux dire, au début, notre relation était si... normale. Il n'y avait pas de soucis, c'était limpide et sans fioriture. Mais maintenant, j'avais l'impression qu'on avait tellement de bagages que des fois, je me demande si on se bat que par nostalgie des bons moments, sans se préoccuper de ce qu'on souhaite réellement. Peut-être que des fois, elle avait souhaité tout abandonner, notre relation, la bande, tout. Mais je pense pas, sinon elle ne serait pas si affectée par ce qui a été découvert il y a peu. Elle devait se sentir trahie, je le sais. Moi aussi je me sentirais comme ça si j'avais été dans la même situation. « Et ? » Et... je pensais pas qu'elle répondrait ça. J'étais là, contre le mur à tenir le cosy de ma fille à bout de bras et elle s'était arrêtée dans son élan, me demandant simplement "Et ?" God, que répondre à ça ? « Et.. j'suis con » Même ça elle le savait déjà en fait donc j'apportais rien de neuf à la conversation actuelle. Mais peut-être que ça lui donnerait envie de rester pour s'expliquer, je sais pas.

Le Et ? était là très clairement pour le déstabiliser et pour l'faire sortir de sa zone de confort. J'voulais pas qu'il sente que cette discussion était acquise à l'avance pour lui, sinon, il allait pas s'battre pour m'récupérer. Même si oui, il avait fait déjà un sacré pas vers moi.. J'm'étais toujours pas retournée, j'avais peur de le regarder dans les yeux, peur de son pouvoir de meilleur ami sur moi qui fait qu'on pardonne tout le temps qu'on peut rester ensemble. « Et.. j'suis con » J'esquissais un sourire malgré moi à cette réponse. Il aurait pu repondre n'importe quoi et il avait choisit ça. Ca m'plaisait. Il avait gagné le fait que j'restais un peu plus. Le président mather devait deviner que j'tais pas bien, que j'me sentais trahie, que ça allait pas du tout depuis que j'avais appris ça. T'as eu un an pour m'le dire et c'est même pas toi qui me l'as avoué. J'me retournais lentement, le fixant alors dans les yeux, attendant ce qu'il allait me répondre.

Comment dire que j'étais loin d'être à l'aise dans ce couloir. J'avais pas envie que quelqu'un débarque et foute en l'air tous les efforts que j'étais en train de faire. J'avais pas envie qu'elle se barre en disant fuck off à notre amitié. J'avais merdé ouais, elle le savait, je le savais, et il était temps de faire des concessions. Alors ma fierté, je l'avais foutue dans ma poche et je la reprendrai en partant tout à l'heure, si jamais j'arrive à sortir vivant de cet affrontement. « T'as eu un an pour m'le dire et c'est même pas toi qui me l'as avoué. » Elle s'était retournée pour me faire face et mon dieu que je me sentais mal. Mais j'avais pas le choix que de rester là, contre ce mur, berçant doucement ma petite fille. « J'suis pas fier de ce que j'ai fait et... j'ai préféré prendre le blâme seul plutôt que d'accuser ton cousin et la meilleure amie de ton mec de l'époque » Pour ne pas être fier, c'était clair que je ne l'étais pas. Après tout, comment dire que c'était une des pires conneries que j'avais fait de ma vie, en plus de rompre avec la fille que j'aimais quand son père me l'a demandé. Ouais, j'suis loin d'être fiable comme mec en vrai.

Il était vraiment amer ce goût. Celui de la trahison, celui de la perte de confiance envers l'une des personnes les plus importantes. C'était affreux et j'le recommandais à personne. J'avais beaucoup merdé moi aussi cette année, mais j'tais pas allée aussi loin qu'Alexander pour l'coup. Donc en fait sur la balance, on était à peu près équitable désormais ? J'sais pas. Faut voir comment on sort de cette discussion lui et moi, ça va déterminer la suite de notre amitié et de notre comportement l'un envers l'autre. « J'suis pas fier de ce que j'ai fait et... j'ai préféré prendre le blâme seul plutôt que d'accuser ton cousin et la meilleure amie de ton mec de l'époque » Là, j'comprenais juste pas. C'était le point que j'pigeais pas dans la logique d'Alexander et j'allais le lui faire comprendre. T'as pas pris le même blâme entre Septembre de l'an passé et celui d'iil y a deux semaines. Pendant un an j'ai cru que t'avais fait ça de manière spontanée, sans vraiment réfléchir à ce qui pouvait se passer. Et maintenant, j'ai compris que c'tait prémédité entre trois personnes qui nous étaient très chers. Tu vois un peu la différence ? Tu comprends pourquoi y a une différence de blâme et pourquoi t'aurais dû m'le dire ? Parce que c'est absolument pas le même acte entre les deux, en cachant une partie de la vérité.

« T'as pas pris le même blâme entre Septembre de l'an passé et celui d'iil y a deux semaines. Pendant un an j'ai cru que t'avais fait ça de manière spontanée, sans vraiment réfléchir à ce qui pouvait se passer. Et maintenant, j'ai compris que c'tait prémédité entre trois personnes qui nous étaient très chers. Tu vois un peu la différence ? Tu comprends pourquoi y a une différence de blâme et pourquoi t'aurais dû m'le dire ? Parce que c'est absolument pas le même acte entre les deux, en cachant une partie de la vérité. » Je baissais la tête et j'avais une jambe agité tant j'étais mal à l'aise. Mais c'était sûrement un mal pour un bien, si elle venait à comprendre le pourquoi du comment. C'était juste que.. j'étais con, elle le savait déjà. Je ne savais pas trop comment lui dire que j'étais vraiment désolé, parce que les mots étaient loin d'être la meilleure défense que je pouvais avoir. « C'était pas si réfléchi que ça.. j'étais.. j'ai pas d'excuse, je le sais, c'est juste que j'avais cette putain d'impression de te perdre, tu sais. Et quand j'ai peur, je fais n'importe quoi, t'es la première à le savoir, t'as toujours été la première à le savoir. Tu sais comment j'fonctionne » Je me pinçais la lèvre avant de relever le regard sur elle. « J'peux pas revenir en arrière et j'comprends que tu m'en veuilles, vraiment.. j'espère juste qu'un jour, tu trouveras la force de me pardonner »

Maintenant j'attendais. J'avais balancé aussi clairement que possible ce que j'comprenais pas dans le comportement de mon meilleur ami et j'attendais sa fameuse justification qui m'ferait comprendre que j'tais qu'une idiote d'avoir imposer c'te distance entre nous, cette suppression de numéro et cet oubli de l'autre pour toujours vous voyez. « C'était pas si réfléchi que ça.. j'étais.. j'ai pas d'excuse, je le sais, c'est juste que j'avais cette putain d'impression de te perdre, tu sais. Et quand j'ai peur, je fais n'importe quoi, t'es la première à le savoir, t'as toujours été la première à le savoir. Tu sais comment j'fonctionne » Own. Il est fourbe d'essayer de m'avoir en me montrant que j'tais sa meilleure amie depuis toujours, que j'avais toujours su le décrypter. Sauf que cette fois, ça marchera pas. Vraiment pas. « J'peux pas revenir en arrière et j'comprends que tu m'en veuilles, vraiment.. j'espère juste qu'un jour, tu trouveras la force de me pardonner » Ah bah ça.. non, ça risque pas d'arriver rapidement pauvrette, va falloir t'y faire dès maintenant si tu veux qu'on reste en contact you and me. J'restais là sans rien, juste en le regardant pour savoir quoi dire et quoi faire. J'sais pas combien de temps mon silence dura, mais au bout d'un certain laps de temps je repris la parole pour prononcer juste quelques mots. 963-6666 Ca veut pas dire que j'le pardonne oh que non. Ca veut dire qu'on peut de nouveau s'parler et se fréquenter. C'tait mon numéro de téléphone.

Elle était fermée. Comme un ananas, comme une huître, comme une moule. Elle était fermée et j'avais un peu l'habitude de faire face à cette Briony, mais j'aimais pas ça, vraiment pas. Je savais que j'avais carrément chié dans la colle avec elle, à de nombreuses reprises mais voilà, je ne comptais pas me laisser faire comme ça, je devais me battre pour notre amitié et puis on verra bien ce qu'il adviendra. C'était une relation compliquée qu'on était en train d'entretenir et.. j'sais pas. Là, je venais de lui demander de me pardonner, même si je savais que ça allait être long et laborieux, je tentais de garder espoir. C'était de Briony qu'il s'agissait, pas n'importe qui. « 963-6666 » finissait-elle par dire éventuellement après un long silence qui ne terminait plus. Une chance que je connaissais son numéro de téléphone par coeur. Je hochais alors la tête avant d'ajouter « C'est noté » En vrai, je l'avais pas supprimée de mon répertoire donc pas besoin de le rajouter, mais elle n'était pas supposée savoir donc bon.