Il refusait carrément de me révéler ce qu'il allait écrire comme souhait pour envoyer avec sa lanterne, alors je boudai deux minutes histoire de montrer mon mécontentement. Bien que ça ne dura pas longtemps puisque j'étais déjà en train de m'asseoir face à lui, mes yeux scrutant les siens. Non, je ne croyais pas vraiment que j'allais réussir à lire ses pensées, mais je pouvais quand même essayer de le mettre mal à l'aise trente secondes, non ? Il s'approcha et je ne flanchai pas, continuant de le regarder jusqu'à ce qu'il vienne coller son nez au mien. Je résistai quelques secondes mais me reculai bien vite parce que ça commençait à me faire loucher. « Alors, madame Irma, à quoi je pense là tout de suite maintenant ? » Me prenant à son jeu, je fis mine de me concentrer réellement durant une dizaine de secondes, puis je fis une grimace perturbée. « J'espère que t'as pas prévu d'écrire ça sur ton papier ! » Je le fixai avec une mine enjouée avant d'ajouter, « Ça m'étonnerait que les lanternes réalisent les pensées aussi salaces. » Oh, c'était si facile de la charrier quand il m'en donnait la possibilité.

C'était une belle soirée, dont la brune profitait bien malgré sa solitude. Au fond parfois ça fait du bien, d'être toute seule. C'est toujours mieux que d'être mal accompagnée n'est-ce pas ? Et les lanternes s'élèvent dans le ciel, pour marquer l'une des dernières soirées de ces vacances. Une splendide, une merveilleuse soirée. Qui restera dans les esprits pour longtemps. Qui restera en tout cas dans celui de la demoiselle. Son veux s'élève au dessus de sa tête, c'est jolie. Sortant son appareil photo la jeune femme change le mode et commence à mitrailler. Puis quand il ne reste plus une lumière visible dans le ciel, elle se redresse et rentre à l’hôtel, le cœur un peu gros, le cœur un peu triste.

Elle avait envie de lire - ou du moins prétendre lire - dans mes pensées et je n'allais pas l'en empêcher. Donc je m'approchais d'elle au point de laisser mon nez toucher le sien et je la fixais pour qu'elle puisse lire à travers mes yeux. "J'espère que t'as pas prévu d'écrire ça sur ton papier !" avouait-elle en faisant une grimace. Insinuait-elle que je voulais mettre des trucs bizarres sur mon papier de lanterne ? Je sais pas. "Ça m'étonnerait que les lanternes réalisent les pensées aussi salaces." J'esquissais un léger sourire avant de me mettre à rire. "Crois moi que si j'devais avoir des pensées salaces à réaliser, je les mettrais pas dans une lanterne mais je te les dirais directement." Je continuais de la fixer avant de sourire un peu plus grand.

J'avais toujours pas la moindre idée de ce qu'il avait envie d'écrire sur le papier, même après avoir joué à la créature dotée du don de télépathie. Alors j'inventai, parce que je ne voulais pas m'avouer vaincue, lui disant que c'était une mauvaise idée d'écrire ses pensées salaces dans sa lanterne. « Crois moi que si j'devais avoir des pensées salaces à réaliser, je les mettrais pas dans une lanterne mais je te les dirais directement. » Je me mordis les lèvres en fixant mon bout de papier, me retenant de rire. Mais je tournai finalement ma grimace amusée vers lui en haussant les sourcils. « Ah donc tu crois que ça marcherait mieux de cette façon là ? » La réponse était oui. Oui, ça fonctionnerait carrément mieux.

Mine de rien, je commençais à la connaitre et je savais que tout ce qui se portait aux pensées salaces, intimes, je pouvais lui partager sans soucis. Je n'avais pas besoin d'un bout de papier et d'une lanterne pour espérer qu'un jour ça se réalise, non. "Ah donc tu crois que ça marcherait mieux de cette façon là ?" Je la regardais, un air de dire "m'as-tu bien vu ?" Je me mis ensuite à rire avant de lui dire le fond de ma pensée. "Totalement." J'approchais mon visage du sien pour déposer mes lèvres sur les siennes avant d'attraper sa lèvre inférieure avec mes dents. Petite provocation oui, je dois bien l'admettre.