Evidemment que j'allais pas cracher sur un moment en intimité avec ma copine, surtout après deux semaines sans rien faire. Elle était tombée malade à la suite de ma semaine avec la petite, que j'avais également du garder pendant que Milena était malade. Mais demain je la lui passerai et on pourra passer tous les soirs qu'on veut ensemble à faire des cochonstés si l'envie nous prend. Pas de Robyn dans la pièce, juste elle et moi. Sauf que là bah... Robyn était là, et ça la bloquait visiblement. Donc je m'attelais à chercher une solution puisque j'avais vraiment envie d'aller plus loin, proposant le paravent. Certes, elle serait encore dans la pièce mais cachée ? Ouais non, Billie avait une idée en tête. Elle se défit de mon étreinte pour sortir du lit afin de verrouiller la porte et revint vers moi, tendant sa main. "Une douche, ça te dit ?" Un sourire naissait sur mon visage, suivi d'un hochement de tête. J'attrapais sa main et me laissais tirer par la jeune femme en direction de la salle de bains. Je faisais une petite halte au niveau du lit de ma fille qui dormait tranquillement et qui ne semblait pas être perturbable. Fallait quand même faire vite, j'voulais pas rester trop longtemps sans la surveiller. Porte fermée, nous n'étions plus que tous les deux dans la salle de bains et je venais me coller à elle qui était calée contre le lavabo alors qu'elle retirait son attelle. "Au fait, j'ai fait mon check up chez le médecin avant de sortir de l'hôpital. Devine qui est libérée de son attelle ?" J'ai pas pu m'empêcher de sourire, tout content de cette nouvelle. Attelle retirée, j'attrapais sa main - avec délicatesse quand même - et je déposais des baisers dessus. "On va quand même éviter de lui en demander trop." disais-je en riant un peu avant de déposer mes lèvres sur les siennes. J'enroulais mes bras autour d'elle, laissant mes mains se balader dans son dos pour aller se glisser sous ses vêtements. La course au déshabillage était lancée.

La salle de bain, c'était une bonne option parce que c'était bien isolé, mais en même temps pas trop afin qu'on entende si jamais Robyn se mettait à pleurer. J'avais fermé la porte parce que, même si Simon montait la garde comme un véritable soldat, j'avais toujours un peu peur que quelqu'un s'introduise dans la pièce quand on avait le dos tourné. Avant d'entrer dans la salle de bain, on vérifiait une dernière fois que la petite dormait bien à poings fermés puis je nous y entraînai avec précipitations, faisant signe à Simon de rester couché. Appuyée contre le lavabo, je révélai la bonne nouvelle à Alex en retirant mon attelle, la rangeant dans le placard. Adios, l'amie ! Un mois que mon poignet était pris au piège d'abord par le plâtre, puis par ça. J'étais enfin libre de le bouger à nouveau et j'en étais ravie. Il attrapa ma main et y déposa quelques baisers, agrandissant mon sourire. Ça me faisait vraiment bizarre de sentir autre chose que du tissu sur ma peau à cet endroit et je crois que ça me fit encore plus d'effet. « On va quand même éviter de lui en demander trop. » J'acquiesçai, riant avec lui et j'enroulai mes bras autour de son cou lorsqu'il s'empara de mes lèvres. Bien vite, ses mains glissèrent sous mes vêtements le long de mon dos. Contrairement à lui, je n'avais presque rien sur moi. Juste un short et un débardeur, mon pyjama quoi. Donc je ne perdis pas de temps et je lui retirai son pull que je mis en vrac sur le meuble en bois à côté du lavabo. « Ça fait trop longtemps .. » soufflai-je au creux de son oreille avant de revenir vers ses lèvres rapidement. Je tolérais de les quitter quelques secondes, mais pas plus, j'avais besoin de ma dose de rattrapage.

Je la suivais jusqu'à la salle de bains, faisant avant escale au niveau de ma fille pour m'assurer qu'elle dormait bien. Simon restait au pied de la porte au moment où nous la refermions et ça y est, nous étions seuls, tous les deux. Ca faisait un moment qu'on avait pas eu autant d'intimité et là ouais, ça faisait du bien d'être juste avec elle. Elle retirait son attelle, m'avouant fière d'elle qu'elle n'en avait plus besoin. J'ai pas pu me retenir de lui déposer un baiser dessus, bien qu'il fallait quand même faire attention de ne pas lui faire faire trop d'un coup. Après tout, son poignet avait été cassé et même si elle est restée calme avec pendant plusieurs semaines, je préférais être prudent. Puis naturellement, mes lèvres s'emparaient des siennes et mes mains se faisaient baladeuses. Sous son débardeur, je me délectais de chaque parcelle de peau que je pouvais atteindre. Elle était peu habillée, contrairement à moi, c'était limite pas le même jeu. Du coup, elle prenait de l'avance et me retirait le pull que je portais, le posant à côté. "Ça fait trop longtemps .." avouait-elle avant de m'attirer de nouveau contre elle, lèvres dans mon cou puis de nouveau sur mes lèvres. Je me décollais une nouvelle fois d'elle pour retirer moi-même mon t-shirt que je posais en compagnie de mon pull et puis je revenais contre elle, m'emparant de nouveau de ses lèvres. "A qui l'dis-tu... j'suis carrément en manque de toi là." confiais-je entre deux baisers.

C'était un peu un caprice de refuser d'attendre qu'Alex ait redonné Robyn à Milena avant de nous sauter dessus, nous aurions pu être tranquilles sans se soucier de faire trop de bruits, ou que l'enfant ne se réveille .. Mais visiblement, nous n'étions pas encore rationnels sur ce côté de notre relation. Quand nous avions besoin l'un de l'autre, c'était quasiment impossible de résister. Pourtant, quand il était arrivé dans ma chambre, j'étais dans un tel état de fatigue que je n'avais pas imaginé une seconde que j'aurais ne serait-ce que la force de bouger du lit. Alors ça .. Mais honnêtement, l'envie me bouffait tellement le ventre à cet instant précis que j'arrivais facilement à surpasser la fatigue. Le visage enfoui dans son cou, je respirai longuement son odeur, un fin sourire sur les lèvres. Qu'est-ce que ça m'avait manqué. Il m'avait manqué. Il se recula pour retirer son tee-shirt et .. hm, je n'allais pas m'en plaindre. « A qui l'dis-tu... j'suis carrément en manque de toi là. » Bon sang, c'était réciproque. Je passai mes mains sur son torse nu, esquissant un sourire satisfait contre ses lèvres. Puis j'enroulai mes bras autour de son corps pour le rapprocher de moi, le souffle court. J'avais envie de lui, tout de suite. M'arrachant difficilement de ses lèvres, je le repoussai et me décollai du lavabo. Dos à lui, je retirai mon débardeur et le jetai au sol avec un petit clin d’œil suggestif par-dessus mon épaule. J'allumai l'eau dans la baignoire, retirai mon short et grimpai dedans. Une fois sous le jet d'eau, je me tournai pour faire face à mon petit ami. « Tu viens ? » demandai-je en passant mes mains dans mes cheveux.

Certes, on aurait pu attendre demain d'être seul. Mais non, là c'était trop tard, la machine était lancée et je pouvais pas aller rapporter Robyn à Milena sous prétexte que j'avais envie de coucher avec ma copine. Donc fallait trouver une solution et la salle de bains semblait être la meilleure option. La petite dormait paisiblement et on s'enfermait donc dans la pièce, laissant nos envies s'extérioriser comme on l'entend. J'étais collé à elle, mes mains s'étant glissées sous son débardeur quand finalement, je décidais de retirer le t-shirt qui m'empêchait d'être torse nu. Puis je voyais bien que ça lui faisait plaisir de me voir sans rien au niveau de mon torse puisque ses mains venaient toucher ma peau presque aussitôt. Me collant encore à elle, ses bras, qui m'enroulaient, m'avaient attiré contre elle. Je reprenais très vite possession de ses lèvres jusqu'au moment où, encore une fois, elle coupait court à tout ça, se détachant même du lavabo pour se mettre dos à moi. Elle retirait son débardeur, le laissant à terre avant d'aller vers la baignoire pour allumer l'eau. Elle se dépêchait de retirer son short avant s'embarquer dans la structure de bain. Je la regardais, d'un oeil dévorant. "Tu viens ?" Immobile, je me décidais finalement à bouger. Je retirais très vite mes chaussettes ainsi que mon jeans. Je finissais par mon boxer pour grimper à mon tour dans la baignoire afin d'être le plus intime possible avec ma petite amie. Je m'approchais d'elle afin d'être à mon tour touché par le jet qui tombait sur nous deux et je m'emparais une énième fois de ses lèvres.

Je l'entraînai avec moi sous la douche, l'attisant de mon regard, lui tendant une main. Il ne tarda pas à me rejoindre et enfin, je pus assouvir mon besoin de lui. L'eau dégoulinait sur nos corps et devint glaciale avant que nous ne décidions de sortir de la baignoire. Nous étions désormais allongés dans mon lit depuis un petit moment, mon corps était repu et ne réclamait rien d'autre que du repos. J'étais allongée sur le ventre, près de lui, une main dans ses cheveux, le regard tourné vers lui. Nous abordions la semaine que nous avions passée séparés par une vitre et j'avais une boule dans la gorge rien que d'y penser. Ça avait été aussi difficile psychologiquement que physiquement. « J'crois que le pire .. c'était vraiment cette vitre. C'était dur de se sentir mis à l'écart du monde. Loin d'toi .. » Je me redressai sur un coude, posant ma tête au creux de ma main. « J'suis loin d'être quelqu'un de tactile, mais pour une fois .. j'aurais bien eu besoin de réconfort physique. Parce qu'avec la parole, on peut rien faire au fond. Les mots, ça a rien de rassurant. » En tout cas, c'était ce que j'avais pu découvrir durant ces dix jours d'isolement.

Mon corps désireux de retrouver le sien, je me dépêchais de me déshabiller pour aller la rejoindre sous l'eau. Et dès que ce fut fait... Mamamia. C'est le genre de retrouvailles que j'adorais, clairement. J'veux dire, ça fait bien deux semaines qu'on a rien eu et... ouais, j'avais besoin de la sentir contre moi, ses lèvres sur les miennes, son souffle contre ma peau, mêlé à la chaleur de l'eau qui coule sur nous. Après ce moment de retrouvailles aquatiques, nous sommes retournés dans sa chambre, dans son lit. Simplement vêtu de mon boxer, je me sentais comme sur un nuage sur son matelas. J'avais encore les cheveux légèrement humides et la main de Billie qui se baladait dedans. Mine de rien, ça me calmait, un truc de ouf. Tous les deux sur le ventre, on se regardait, commençant à engager la conversation sur la semaine passée, son isolement en chambre de quarantaine. "J'crois que le pire .. c'était vraiment cette vitre. C'était dur de se sentir mis à l'écart du monde. Loin d'toi .." avouait-elle après s'être redressée pour poser sa tête contre sa main. "J'suis loin d'être quelqu'un de tactile, mais pour une fois .. j'aurais bien eu besoin de réconfort physique. Parce qu'avec la parole, on peut rien faire au fond. Les mots, ça a rien de rassurant." Je me roulais légèrement sur le côté pour être bien face à elle, et je glissais ma main sur sa joue, que je caressais légèrement. "J'aurais tellement voulu être là-bas avec toi, t'aider à supporter tout ça. Ca me tuait de pas être capable de faire quoique ce soit. Et cette vitre... c'était ce que je détestais le plus... avec ce virus." lui confiais-je, mon regard fixant le sien.

Franchement, la maladie ça avait été la partie la plus simple en quelques sortes. Certes, je perdais la boule de temps à autres, j'avais des poussées de fièvre immondes et des palpitations anormales .. D'accord, ça n'avait pas été aussi simple que ça. Mais voir Alex derrière cette vitre, ne pas pouvoir le toucher, ça avait été atroce. C'était mettre quelqu'un avec qui vous aviez envie d'être plus que tout en face de vous et vous interdire le moindre contact. Difficile. « J'aurais tellement voulu être là-bas avec toi, t'aider à supporter tout ça. Ça me tuait de pas être capable de faire quoique ce soit. Et cette vitre... c'était ce que je détestais le plus... avec ce virus. » J'acquiesçai, fermant les yeux au contact de sa peau contre la mienne. God, c'était bon de retrouver ça. Je posai ma main par-dessus la sienne, l'attrapant entre mes doigts pour venir embrasser ses jointures. Puis je reposai nos mains jointes sur le matelas et y déposai ma joue délicatement, le regard toujours rivé sur mon petit ami. « Le dimanche soir, juste avant que tu m'emmènes à l'hosto .. J'ai vraiment cru que je perdais la tête, » dis-je en émettant un léger rire. « C'était un gros cafouillis dans mon crâne et je ne comprenais plus rien à c'qu'il se passait. J'ai vraiment cru pendant une seconde que je faisais un Alzheimer précoce, ou un truc du style. » Ouais, ça avait été réellement déroutant comme symptôme, encore plus que la tachycardie.

J'étais pas du genre à pleurer facilement. Avec l'enfance que j'ai vécu, j'ai su ravaler mes larmes et choisir quand cacher mes émotions. Je le faisais assez souvent du coup et rares étaient les fois où je me suis mis à pleurer. Et croyez moi quand je vous dis que me retrouver dans le couloir des visites, une vitre entre Billie et moi, ça me donnait envie de pleurer. La séparation avait été tout simplement horrible et c'était une des raisons que je n'ai pas hésité à lui sauter dessus ce soir, en la revoyant après cette semaine de quarantaine. Elle était là, certes pas encore en bonne santé mais non contagieuse, et c'était tout ce que je voulais. En plus de pouvoir la toucher, évidemment. J'avais toujours envie d'avoir un bout de ma peau contre la sienne, ne serait-ce que pour être rassuré de sa présence à mes côtés. "Le dimanche soir, juste avant que tu m'emmènes à l'hosto .. J'ai vraiment cru que je perdais la tête. C'était un gros cafouillis dans mon crâne et je ne comprenais plus rien à c'qu'il se passait. J'ai vraiment cru pendant une seconde que je faisais un Alzheimer précoce, ou un truc du style." Nos mains jointes sur le matelas, elle avait posé sa tête dessus, continuant de me regarder. Je ne lâchais pas moi non plus, savourant ce moment où on se mettait clairement à nu, sentimentalement parlant, à propos de ce qui s'était passé. "J'admets que j'ai eu peur aussi... Je peux pas te le cacher... Mais je veux plus y penser, c'était vraiment... Ouais non, n'y pensons plus. Après tout, t'es là, avec moi et c'est ce qui compte." avouais-je avant de me pincer les lèvres.

C'était bizarre de parler de tout ça ensemble, parce qu'il était clair que nous n'avions ni l'un ni l'autre envie de nous attarder ce sujet. Pourtant, il nous avait semblé important de le foutre sur la table ne serait-ce qu'un petit moment, histoire que l'on se livre l'un à l'autre sur notre ressenti de ces quelques jours. Mais j'étais crevée, pour changer et je sentais déjà mes yeux commencer à tomber malgré ma lutte constante. Alex ne me lâchait pas malgré notre position inconfortable. « J'admets que j'ai eu peur aussi... Je peux pas te le cacher... Mais je veux plus y penser, c'était vraiment... Ouais non, n'y pensons plus. Après tout, t'es là, avec moi et c'est ce qui compte. » Je souris en acquiesçant, lâchant enfin sa main pour aller caresser ses lèvres pincées de mon pouce. Je ne voulais plus que tout ça le tracasse, c'était derrière nous. « Promis, on en parle plus. Tu m'as manqué, c'est tout ce qu'il faut en retenir. Mais maintenant, on peut rattraper le temps perdu. » Je vins me blottir contre lui, mes bras regroupés entre nos deux corps. Le sommeil n'allait pas tarder à venir me cueillir, mais là, calée contre lui avec son odeur m'entourant, j'acceptais enfin de me laisser aller entièrement à ma fatigue.