Milena avait préféré récupérer la petite demain donc j'avais encore Robyn pour la soirée. Ca ne changeait pas le fait que Billie accepte que la petite dorme avec nous quand je viens dans sa chambre. Ca m'faisait du bien, pour la simple et bonne raison qu'elle commençait à s'y faire. Moi papa, Robyn dans nos vies. Elle l'acceptait et c'était la meilleure chose que je pouvais espérer. Après, je savais qu'elle était un peu comme moi, du genre à garder tout ce qu'elle ressent en elle, si ce n'est pire. Du coup, les choses venaient comme elles venaient et je m'y faisais. Affaires de Robyn sur le dos, la petite dans mes bras, je me dirigeais vers la chambre de ma petite amie pour y passer une nouvelle fois la nuit. Comme prévu, je rentrais directement et je la voyais en train de dormir dans son lit. A cette vue, je ne pouvais pas m'empêcher de sourire. N'empêche, maintenant il n'y avait aucune vitre pour nous séparer et ça faisait du bien. La voir, la toucher, l'embrasser, voilà ce que j'aimais plus que tout entre nous. Le lit parapluie étant encore là, je déposais Robyn dedans, puisqu'elle s'était endormie, et je lui donnais son doudou fétiche. Parce que ouais, mademoiselle avait déjà un doudou et piquait une crise quand elle ne l'avait pas. Donc bon, c'était préférable de lui donner tout de suite plutôt que l'entendre se réveiller en pleurs parce qu'elle n'arrivait pas à le sentir. Les affaires à terre, la petite couchée et Simon calmé, je m'approchais du lit de Billie, sur lequel je m'asseyais et je passais ma main sur son bras, tentant de la réveiller. Evidemment, je commençais à avoir les mains baladeuses, toujours aussi fan de ses formes. Je remontais jusqu'à son épaule pour redescendre sur son flanc, descendant jusqu'à ses fesses, ses cuisses.

Les deux dernières semaines avaient été éprouvantes. J'étais passée par plusieurs phases de cette espèce de grippe, qui ne m'avaient pas du tout plu. Les symptômes les plus persistants chez moi avaient été d'abord la fatigue - qui persistait d'ailleurs -, les grosses fièvres et l'incohérence à cause de ces fameuses poussées de fièvre. Ça avait été sympa dans l'ensemble ; j'avais passé mon temps à dormir, à me tordre de douleur et à raconter de la merde quand je n'étais pas assommée par les médocs. Ah, les bons moments d'une vie. J'étais enfin sortie et Alex allait me rejoindre dans peu de temps dans ma chambre, donc en l'attendant je m'étais écroulée dans mon lit, m'endormant dans la minute qui suivit. Je crois qu'en deux semaines, j'avais dormi plus que dans toute ma vie. Quand je me réveillais, c'était à la sensation de caresses un peu partout le long de mon corps, terminant sur l'arrière de mes cuisses. Je bougeai un peu et sortis la tête de mon oreiller pour vérifier quand même, qu'il s'agissait bien de mon petit ami. Je souris en voyant sa tignasse brune, tirant sur son bras pour qu'il s'approche de moi. Ouais, je n'étais pas contagieuse et je comptais bien en profiter au maximum. « J'veux un bisou, » dis-je avec un petit sourire en coin, le regard toujours aussi fatigué.

S'il y avait bien une chose que j'adorais par dessus tout, c'était passer du temps avec ma copine, rien qu'elle et moi. Certes, il y avait Robyn qui était dans son lit parapluie mais elle dormait donc je pouvais considérer qu'on était rien que tous les deux. Assis sur le lit à ses côtés, je glissais ma main sur son bras, la faisant se balader sur les formes de Billie. D'abord sur son flanc puis jusqu'à ses hanches pour finir sur ses cuisses. Un sourire s'esquissait sur mes lèvres quand je la voyais bouger afin de voir qui était là, dans son lit à caresser son corps. Et puis en voyant son sourire à elle naître sur ses lèvres, j'avais la sensation d'être réellement à ma place. J'veux dire, elle était ma petite amie, celle que je voulais, celle qui me comblait. Et c'était totalement réciproque. Me laissant faire quand elle me prit le bras pour m'attirer contre elle, je me retrouvais à quelques centimètres de son visage. "J'veux un bisou" D'humeur joueur, je ne voulais pas lui donner comme ça, tout de suite. Alors sourire en coin, je la taquinais. "Qu'est-ce qu'on dit avant ?" J'avais envie de l'embrasser oui, vraiment très envie. Mais avant je me contenais de la dévorer du regard elle, et ses lèvres. Calmons nos ardeurs, la petite est juste à côté... même si je ferai qu'une bouchée de Billie si je m'écouterais.

Ça faisait plus d'une semaine qu'on ne s'était pas vus, lui et moi. Une putain de semaine que je n'avais pas pu sentir son odeur, le toucher ou me rassurer dans ses bras. C'était ce qui avait fait de tout ça un enfer. Plus que la douleur et les inquiétudes. Alors là, de sentir ses mains se promener sur mon corps tandis que je me réveillais tout doucement, c'était du bonheur à l'état pur. J'avais un sourire qui refusait de s'en aller et qui s'amplifia en rencontrant le sien. Mais j'en voulais plus et je finis par réclamer un bisou. Rien de plus simple, mais il me compliqua un peu la tâche. « Qu'est-ce qu'on dit avant ? » Je levai brièvement les yeux au ciel, toujours le sourire en place et passai une main derrière sa nuque. « On dit : je ne t'ai pas vu depuis dimanche dernier et j'ai pas eu de bisou depuis plus longtemps que ça encore, donc dépêche-toi un peu .. » déclarai-je avant de tirer son visage dans ma direction, écrasant mes lèvres contre les siennes. Je n'avais pas envie de lui laisser l'occasion de riposter, parce que je voulais sentir ses lèvres maintenant, j'avais assez patienté. J'avais besoin de le savoir contre moi à cet instant précis, c'était tout ce qui comptait. Pour deux minutes, au diable les petits jeux.

Je me retenais de ne pas lui sauter dessus, sachant que ça fait plus d'une semaine qu'on a pas pu se toucher, se prendre dans les bras, s'embrasser. Mais quand elle est venue tout simplement me réclamer un bisou, l'envie de la taquiner l'avait emporté sur l'envie d'être collé à elle. Taquin, je lui demandais donc ce qu'on dit quand on veut quelque chose. Je m'attendais à ce qu'elle rentre dans le jeu puisque c'était notre truc quoi. Mais au contraire, elle voulait la chose rapidement, et ça me plaisait tout autant. Sa main dans ma nuque, elle ne perdait plus de temps. "On dit : je ne t'ai pas vu depuis dimanche dernier et j'ai pas eu de bisou depuis plus longtemps que ça encore, donc dépêche-toi un peu .." Et là, elle me tirait contre elle afin de m'embrasser sans plus attendre. Ok, là je dois l'avouer, j'adorais son côté dominatrice qui ne me laissait pas l'option de ne pas l'embrasser. Et puis, comme si j'allais lui refuser ce petit plaisir, au contraire. J'avais envie de l'embrasser et je le lui rendais bien. Lâchant ses lèvres quelques instants, j'en profitais pour lui répondre "Ok, ok, bonne réponse!" Je retirais mes baskets et puis tout en l'embrassant, je m'installais sur elle, profitant de la proximité qu'on avait et qui m'avait manqué pendant toute la semaine.

Je n'avais pas vraiment envie de jouer ce soir ; premièrement, j'étais fatiguée. J'avais l'impression que cette fatigue qui s'était abattue sur moi avec la maladie, n'allait pas s'envoler de sitôt. Ensuite, comme je lui avais dit, on n'avait pas pu se voir depuis de trop nombreux jours et j'avais besoin de retrouver sa présence rapidement, me familiariser de nouveau à son toucher. Il était d'humeur taquine et je me chargeai de lui faire comprendre que moi, non en le poussant contre mes lèvres. Et voilà comment on obtient un baiser rapidos. « Ok, ok, bonne réponse ! » dit-il en lâchant mes lèvres un petit moment. Je profitai qu'il retire ses chaussures pour me mettre sur le dos, afin de l'accueillir complètement contre moi lorsqu'il revint dans mes bras. Nous nous laissions aller plusieurs minutes, profitant de cet échange que nous avions tant attendu depuis que j'étais partie en quarantaine. Mais bien vite, les choses s'enflammèrent, mes mains se firent bien trop baladeuses et je le réalisai au moment où un long soupir m'échappa, tandis que je resserrais mes jambes autour de sa taille. Je me détachai alors de ses lèvres, reposant ma tête sur le matelas, les joues cramoisies malgré un fin sourire. « Il faudrait qu'on songe à se calmer .. » suggérai-je en jetant un coup d’œil au lit parapluie où dormait Robyn.

Elle ne veut pas jouer ? Tant mieux parce que c'est carrément meilleur d'avoir ses lèvres contre les miennes genre là tout de suite maintenant. Putain de bordel de merde! Qu'est-ce que ça m'avait manqué mine de rien. La savoir malade et en quarantaine m'avait clairement foutu un coup au moral mais elle était de nouveau dans le monde réel (oui, j'avais tendance à dire ça de ceux qui n'étaient pas contaminés) et avec moi. C'était tout ce qui comptait. M'écartant quelques instants pour retirer mes baskets, elle s'était mise sur le dos afin de me faciliter la position sur elle une fois prêt à monter sur le lit. Je me glissais sur son corps, reprenant possession de ses lèvres qui étaient miennes. Je ne me contrôlais plus et visiblement elle non plus puisque je sentais ses mains sur mon corps, son soupir assez bruyant ainsi que ses jambes autour de ma taille. "Il faudrait qu'on songe à se calmer .." avouait-elle, la tête collée à l'oreiller, son regard dirigé vers le lit de ma fille. Je soupirais, secouant légèrement ma tête négativement. J'obligeais ma petite amie à tourner la tête pour me regarder afin que je lui réponde. "On peut être discret... tu m'manques et j'ai vraiment pas envie de m'priver là... genre vraiment pas." Après tout, on est pas le seul couple qui a des envies salaces alors qu'un bébé est dans la même pièce. Surtout qu'en plus, on a rien fait pendant toute une semaine. Ouais non, je voulais ma petite amie, tout de suite.

Ç'avait toujours été comme ça entre nous, dès qu'il y avait la moindre main baladeuse, ça s'enflammait toujours très rapidement et on avait du mal à se contrôler. C'était déjà compliqué à gérer quand il n'y avait que nous deux quelques mois plus tôt et qu'on devait se contrôler en public, mais désormais il y avait le facteur Robyn en privé aussi. Une semaine sur deux, nous ne pouvions pas agir comme bon nous semblait puisqu'on devait prendre en compte le bébé qui était avec nous et là, on avait enchaîné la semaine où il avait Robyn, sur ma semaine en quarantaine donc autant avouer que j'avais les crocs, pour dire ça de façon délicate. Mais quand même au bout d'un moment, je recouvrais mes esprits et stoppais tout ça, à bout de souffle. Mais visiblement, mon petit ami n'était pas de cet avis et il me força à le regarder. « On peut être discret... tu m'manques et j'ai vraiment pas envie de m'priver là... genre vraiment pas. » J'allais céder, c'était obligé. D'ailleurs, ça ne pris pas très longtemps. À peine quelques secondes plus tard, nos lèvres étaient à nouveau scellées et je me laissai aller à de nouvelles caresses, souhaitant oublier notre environnement. Je sentais mon désir s'intensifier à grande vitesse et pourtant, j'avais un mauvais sentiment au creux de l'estomac. Il ne fallait pas un master pour savoir d'où il venait. Une nouvelle fois, je me décrochai de ses lèvres, la moue boudeuse. « J'pourrai rien faire dans la même pièce que ta fille .. » avouai-je, la mine déconfite. Je pouvais la voir d'où j'étais et c'était vraiment un frein pour moi. En bref, c'était la salle de bain ou rien.

Depuis le début, le tout début. New York, j'avais été attiré par cette fille. Et puis il y avait eu Key West où nous avions cédé pour la première fois à nos envies respectives. Puis le Housing Day... Et de nombreuses autres fois. Il y avait eu tellement de moments rien qu'à nous, que j'avais envie d'ajouter ce soir à cette longue liste. Je ne savais pas lui résister, elle était un peu comme ma kryptonite... ouais non, je sais pas trop ce qu'elle, mis à part ma Billie. Mais là, y'avait ma fille dans la même pièce, en train de dormir à quelques mètres de nous. Le truc, c'est que j'avais vraiment envie de passer un moment intime avec ma copine alors je tentais de la convaincre pour me suivre dans mon envie. Je pensais réellement l'avoir convaincue puisqu'elle se remit à m'embrasser, laissant ses envies s'exprimer contre moi. Ses mains se baladaient de nouveau et je sentais que la température montait de secondes en secondes. Puis elle lâchait une nouvelle fois mes lèvres pour parler. "J'pourrai rien faire dans la même pièce que ta fille .." Je n'ai pas pu m'retenir de lâcher un soupir de mécontentement, laissant alors tomber mon front sur l'oreiller juste derrière elle. Me pinçant les lèvres, je tournais la tête pour avoir mon nez dans son cou, dans son odeur et là, non, je pouvais pas laisser passer ça. "T'as pas un paravent ou un truc à mettre devant son lit ? Ou si t'as une autre idée, j'suis preneur. Parce que ça fait juste trop longtemps et j'peux pas attendre demain." Demain, je redonnais Robyn à Milena puisqu'elle serait finalement apte à s'en occuper et moi, j'pouvais vivre un peu plus d'une semaine normalement avec Billie, à assouvir nos envies comme bon nous semble.

Bien sûr, j'avais tout autant envie qu'Alex de me laisser aller à nos besoins et nos envies ; après tout, ça faisait bien trop longtemps que je n'avais pas eu le luxe de me sentir bien sous ses mains et comme je l'avais dit, j'avais les crocs. Malgré la fatigue, je sentais mon corps tout entier s'animer au contact du sien, une brûlure que je n'avais pas ressentie depuis bien trop longtemps. Donc évidemment, quand je stoppai tout une nouvelle fois, j'avais autant envie de soupirer que lui, mais je lui expliquais tout de même mon mal être. Le nez enfoui dans mon cou, je le sentis inspirer avant de se remettre à parler. « T'as pas un paravent ou un truc à mettre devant son lit ? Ou si t'as une autre idée, j'suis preneur. Parce que ça fait juste trop longtemps et j'peux pas attendre demain. » Petit sourire amusé sur les lèvres, je me dégageai de son emprise en hochant la tête, me relevai de mon lit pour aller fermer le loquet que j'avais installé sur la porte de ma chambre. Puis je revins vers le lit, une main tendue au-dessus de lui. « Une douche, ça te dit ? » Je l'entraînai alors dans la salle de bain sans attendre ; ouais, j'étais plutôt impatiente et j'avais du mal à le couvrir. Fermant la porte derrière nous, je m'appuyai contre le lavabo et commençai à détacher mon attelle, tout sourire. « Au fait, j'ai fait mon check up chez le médecin avant de sortir de l'hôpital. Devine qui est libérée de son attelle ? » Il était temps, ça faisait plus d'un mois que ce foutu poignet cassé nous pourrissait la vie à tous les deux.