Sept heures du matin, les halls de la Mather House ? Déserts. Tant mieux. Mon sac serré contre moi, je rentre en toute discrétion, munie du double des clés de la chambre de Billie O'Connell. Mission infiltration, réussie. Un dernier signe de croix une fois les portes de l'enfer passées, et je me dirigeais à pas de loups vers le lit de ma meilleure amie. Voilà trop longtemps qu'on avait pas fait ça, j'étais en manque. Je me faufilais doucement jusqu'à être à proximité de son corps, ouvrais mon sac, et.. En sortais deux bombes, chantilly et chocolat liquide. Une dans la main gauche, l'autre dans la droite, je dirigeais mes mains sur le front de la brunette, et.. Appuyais de toutes mes forces sur la pression. « WAKY WAAAKYYYYY BABYYYYYYY! » Hurlais-je enfin, histoire qu'elle réalise ce qui lui tombait dessus... Autrement dit, moi.

Ah, bon sang mon lit. Mon lit si douillet que ça me donnait envie de fondre en larmes. Après avoir dormi plus d'une semaine dans un lit fait de planches de bois, ça faisait un bien fou de retrouver un matelas digne de ce nom. Plongée dans un sommeil plus ou moins profond, j'entendis tout de même la porte s'ouvrir, mais je ne m'inquiétais pas parce que Simon n'avait pas bronché. Donc c'était forcément Alex. Le lit s'enfonça un peu, mais je ne bougeai toujours pas. Jusqu'à ce que .. « WAKY WAAAKYYYYY BABYYYYYYY! » Je me retrouve étouffée sous un truc bizarre et gluant dégueulasse. « WHAT THE FUCK. » hurlai-je en me redressant d'un coup, passant mes mains sur mon visage pour voir un peu .. Rox. « ROX ! » Oh, elle avait envie de mourir, elle. De façon brutale.

Je savais pertinemment combien je mettais ma vie en danger a agir de la sorte, mais j'avais mis entre parenthèses notre amitié suffisamment longtemps, la flemme de prendre des pincettes surtout après les quelques semaines infernales que nous venions de vivre. Lorsqu'elle emergea, je sentis immédiatement dans son ton tout son amour. « WHAT THE FUCK. » Hurla la brune, essuyant ses yeux pour essayer de distinguer ma silhouette qui reculait innocemment dans l'obscurité « ROX ! » Je haussais bêtement les épaules, cachant les bombes dans mon dos.« C'est pas moi, j'ai un alibi j'etais au cinema ! » Protestais je, clamant mon innocence avant de pointer de la main que j'avais libéré le... chien de Billie.« Voilà ton coupable ! » Crédibilité zero.

J'étais ensevelie sous je ne sais quoi, mais ce fut comme un réflexe de sortir le bout de ma langue pour aller goûter ce qui dérangeait mon visage. Hm, chocolat et chantilly, je ne fus pas déçue du voyage. Du tout. J'avais l'impression d'être une gaufre délicieuse. Omnomnom. Mais WAIT, je me disperse. « C'est pas moi, j'ai un alibi j'etais au cinema ! » Et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d'alu ? « Voilà ton coupable ! » dit-elle en désignant Simon. Euuuh, non. Sans la quitter du regard, je tendis la main vers ma table de nuit, où trônait une tasse de café. Elle savai ce que je faisais, je savais que ça signerait officiellement la guerre. Et pourtant deux secondes plus tard, je m'étais levée de mon lit et lui avais jeté la tasse au visage. « C'est pas moi, c'est le mur ! » dis-je en recommençant à reculer.

Heureusement que je n'avais pas opté pour la bombe de mousse à raser, quand je la vis sortir sa langue pour vérifier ce que j'avais étalé sur son visage, Billie aurait pu avoir une sale surprise. Je me mis alors à accuser son chien, innocemment, mais je savais déjà que les hostilités étaient lancées... Et qu'elles ne seraient pas de tout repos. Chose qu'lele me confirma en me lançant en plein visage sa tasse à café, la shagass. Je baissais les yeux sur mon pull, trempé de café, les bras écartés, bouche bée. « C'est pas moi, c'est le mur ! » Dit enfin Billie, reculant à son tour. « Bien... Très bien... » Marmonnais-je en retirant mon pull, me retrouvant en débardeur. Je mettais celui-ci en boule, pour le jeter sur Billie. « Tu me dois une lessive ! » Criais-je en m'armant de mes bombes, prête à attaquer à nouveau.

Elle n'avait pas vraiment eu de chance sur ce coup-là, parce que c'était rare que de la bouffe traine près de mon lit. Haha, too bad, la fatigue m'avait rendue fainéanté depuis que j'étais rentrée et elle s'était pris ma flemme dans la tronche. Un sourire au coin des lèvres, j'attendais une quelconque réaction de sa part. « Bien... Très bien... » Elle retira son pull et me le jeta au visage, me faisant éclater de rire. Le roulant en boule, je m'en servis pour m'essuyer totalement le visage. Au point où il en était .. « Tu me dois une lessive ! » J'ouvris la bouche, et me dirigeai d'un pas rapide vers mon bureau. J'enfilai rapidement mes boots, puis en une seconde, attrapai le muffin qui était dans une assiette et le lançai au visage de ma meilleure amie. « Et toi, tu me dois un muffin ! » criai-je en m'élançant vers ma porte que j'ouvris avec fracas, m'échappant aussitôt dans les couloirs.

Et voilà que cette saloperie s'essuyait le visage avec MON pull. J'le crois pas. Mon pull, tout neuf. Bon, tâché de café, but still, si les tâches partaient pas elle allait m'en racheter un, et vite. Je la dévisageais, outrée, avant qu'elle n'enfile ses ... Boots ? Et me jette un objet volant non identifié dans la face. Enfin, non identifié jusqu'à ce que je l'entende crier en courant jusqu'au couloir de la Mather House « Et toi, tu me dois un muffin ! » Je baissais les yeux sur ledit muffin, le temps de reprendre mes esprits et de hurler : « Nan mais tu rêves je te dois RIEN DU TOUT! » Je faisais un détour par la salle de bain pour attraper son tube de dentifrice et m'élançais dans le couloir, avant de m'arrêter en plein milieu. « Merci pour la chambre ! » Je retournais presto dans sa chambre, et refermais la porte, ouvrant le tube de dentifrice que je vidais dans ma main, avant de ... Longer les murs avec cette dernière.

Je savais très bien qu'après ça, j'avais tout intérêt à prendre mes jambes à mon cou. Parce que non seulement je venais de lui bousiller un pull, osef je lui rachèterai le même, mais en plus je lui avais jeté un muffin .. au visage. Pas très agréable. « Nan mais tu rêves je te dois RIEN DU TOUT ! » Je rigolai et après avoir, pas très discrètement, mis mes boots, je m'enfuis en courant à travers la Mather. Je rejoignis aussitôt la réserve et m'emparai d'une bouteille de coca, ainsi que d'un shampooing. Tout ça en mains, je retournai à l'étage et me stoppai net en la voyant étaler un truc sur les murs. « Mais qu'eeeeest-ce que tu fous ? » J'accourus et débouchai le shampoing avant de le presser pour lui en envoyer plusieurs gerbes. Haha, fait moins la maligne là !

Omnomnomnom, du bon dentifrice pour refaire sa peinture, elle allait m'aimer. Oh et puis on est dans la Mather House après tout, ces murs avaient du connaître bien pire que du dentifrice, genre du vomis, de l'alcool, miam ! Alors que j'allais attaquer le deuxième mur, ma douuuce meilleure amie daigna enfin se pointer à nouveau, avec je ne sais quoi dans les bras. « Mais qu'eeeeest-ce que tu fous ? » Je montrais mes mains, puis le mur « Ex présidente Lowell oblige, je refais ta déco, c'est de l'art abstrait ! » Expliquais-je innocemment, jusqu'à ce que la saloperie coure vers moi, pour m'arroser de ... Shampooing, apparemment, vu l'odeur, à moins que ça ne soit du liquide vaisselle. « Bitch ! » M'écriais-je en me jetant sur elle, nous entraînant toutes les deux au sol alors que je me frottais bien contre elle pour partager le shampooing sur mon débardeur.

Il était sept heures du matin d'après ce que j'avais pu voir sur la pendule et on avait sûrement déjà réveillé une bonne partie de la maison avec nos hurlements. Merci beaucoup Rox, c'est moi qui vais avoir les conséquences. Shampoing en main, bouteille de coca dans l'autre, je remontai le plus rapidement possible jusqu'à mon couloir et me mis à gueuler après ma meilleure amie, qui repeignait les murs. « Ex présidente Lowell oblige, je refais ta déco, c'est de l'art abstrait ! » Ok, ça méritait bien une attaque de savon, ça ! « Bitch ! » qu'elle criait et j'ouvris la bouche pour faire semblant d'être choquée. Elle se jeta sur moi et of course, on tombait au sol. « Arrête de te frotter à moi, t'es toute collante ! » criai-je en essayant de la repousser, sauf que maintenant on glissait bien toutes les deux. « Je vais te faire bouffer du dentifrice jusqu'à ce que tu mousses par tous tes orifices ! » Je réussis enfin à la pousser et à me relever laborieusement, lui finissant la bouteille sur la tête avant de me remettre à courir. Nan mais, ho !