Ma mère contra mes paroles. J'en attendais pas moins de sa part, même si je n'étais pas d'accord. J'allais pas batailler, par ce qu'elle allait pas me donner raison de toute façon, mais elle n'était pas à ma place. Elle ne comprenait pas. Est-ce que mon père comprendrait ? J'en savais rien et je le saurais sans doute jamais vu que j'espérais bien ne jamais avoir à parler de ça avec lui. L'air blasé, j'obéis à ma mère en relevant la tête pour la regarder. Elle me parla calmement, pour que j'assimile bien la sincérité de ses propos. C'était gentil. Ca changeait rien, mais c'était gentil. Merci maman, vraiment. Mais moi, j'aurais l'impression de travailler pour rien achevais-je. Je disais pas ça pour l'ennuyer, pour aller contre elle. C'était mon ressenti. J'avais jamais été le meilleur élève de ma classe, comme ma soeur et là, faire des études pour au final suivre mon père quoi qu'il arrive, nan, j'en voyais pas l'intérêt. Ca allait me faire plus mal qu'autre chose. Cette conversation m'avait rendu penaud. Voilà pourquoi je voulais pas qu'on me parle du futur. Rien de mieux pour casser l'ambiance, tss. Je croisa mes bras sur mon torse, gêné avant de changer de sujets. J'en avais besoin, là. Le repas sera cuit dans combien de temps ? Demandais-je à ma mère en évitant un peu son regard.

hj : désolée.     

(c) darkdreams/marine

Visiblement c'etait vraiment pas un bon sujet avec Hermes, l'avenir. Ca te desolait un peu car tot ou tard, meme avec Elios il avait devoir parler de cela, si il voulait continuer ses etudes ou faire autres choses. Le truc c'est que connaissant Elios, il voudra qu'Hermes fasse des etudes, ca permet de gagner une certaine experience et de gagner en maturité. Seulement, apres cette conversation, tu te rendais bien compte que ton fils n'allait pas faire des etudes pour rien. Tu soupirais, laissant alors de cote la salade pour mettre les frites dans le four. Ca ne servait a rien de continuer a parler des choses qui fachent. "Une vingtaine de minute je crois. Pourquoi?" Tu regardais si la poele etait assez chaude, et tu placais la viande a burger dedans, la regardant alors frire. Tu sais pas pourquoi il te demandait ca en fait, il avait tant faim que cela.

hj ; pardon c'est un peu nulle ;_;

Pourquoi j'avais parlé d'orientation ? Ca avait jeté un froid, c'était trop bête. J'aurais dut raconter mon histoire de coucherie. *baffe* Ou pas. J'haussa les épaules. J'avais même pas trop faim. J'avais juste besoin de changer de sujet. Comme ça. Répondis-je un peu bêtement. Elle allait me trouver bizarre, mais c'était ma mère, alors je m'en moquais un peu. Je m'accouda contre le plan de travail en réfléchissant. Qu'est-ce que j'allais pouvoir lui raconter pour changer de sujet ? Maman ? Quand est-ce que t'as sut que t'étais amoureuse de papa ? Lançais-je. Ca avait le mérite d'être un sujet différent. Gamin, j'avais du mal à comprendre pourquoi mes parents ne vivaient pas ensemble. Evidemment, papa avait des obligations, mais maman... Elle aurait put être avec lui. Je comprenais qu'elle ai pas eut envie de le suivre en Italie car c'était un peu mon soucis et pourtant je l'aimais mon père, vraiment. Enfin. C'était une question assez anodine pour moi, je voulais changer de sujet et quitte à le faire, autant rassasier un peu ma curiosité. Elle allait peut-être trouver ça étrange, ce genre de questions venant de moi. Je lui avais jamais parlé de filles et elle allait peut-être aller essayer de comprendre que c'était pas anodin. Elle aurait peut-être pas tord.

hj : mais non (a) t'en fais pas.

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La conversation se dissipait un peu avec Hermes. Tu voyais bien que ton fils ne voulait pas vraiment parler de ses problemes. C'est pour cela que tu decidais de te concentrer sur les burgers dans ta poele, laissant Hermes faire ce qu'il voulait. Apres tout, c'etait mieux si les hamburger ne finissaient pas bruler. T'etais pas specialement a l'ecoute de ton fils, du moins pas jusqu'a ce qu'il te demandait cette question. Tu laissais tomber ta spatule, etonnée et abasourdie par la question. Ca sortait d'ou ca? Pourquoi il te demandait cela? Tu t'abaissais pour ramasser l'ustenile, le placant a cote de la poele te tournant vers ton fils. "Le soir de votre naissance, j'ai cru qu'on allait y passer tout les 3 et c'est la que je me suis rendue compte qu'en verite, il etait l'homme de ma vie." Bon pas tout a fait, mais repenser a cette periode un peu avant leur naissance et un peu apres, meme aujourd'hui, c'etait encore douloureux. Tu ne voulais pas vraiment y penser, et tu preferes penser a tous les bons moments que tu avais passe depuis avec Elios. Tu retournais alors la poele, retournant la viande. Tu chassais rapidement les larmes qui s'etaient forme dans tes yeux. "Pourquoi?" Demandais-tu alors a ton fils. T'aurais aime etre avec lui, etre a ses cotes, mais ta fierte et ton orgeuil avaient bien trop pris le dessus.

Je n'avais pas l'intention de mettre ma mère dans tous ses états avec cette question. Sa réaction eut pour conséquence de me surprendre un peu à vrai dire. Elle laissa tomber sa spatule, mais j'ignorais ce détail, me concentrant sur ma mère. Elle me répondit et ce qu'elle me raconta fut pas très joyeux. Enfin c'était pas triste non plus, mais ça me faisait imaginer que l'accouchement ce soit pas bien passé et que jamais je sois né, ni moi, ni Gaïa et que maman... J'aurais voulu m'excuser d'avoir bouleverser ma mère, mais j'étais pas sûr que c'est ce qu'elle aurait préféré. J'avais plus dix ans, j'avais bien vu qu'elle avait été ébranlée et même si elle se tourna un peu pour pas que je ne vois, je vis bien qu'elle essuyait des larmes. C'était juste de la curiosité, mais ça me regarde pas vraiment dis-je d'une voix moins forte. Ouais, super, j'étais encore plus mal-à-l'aise qu'avant et maintenant, c'était aussi le cas de ma mère.

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Tu voulais pas passer pour la mere qui pleurait pour un rien. Seulement, tu n'avais vraiment pas ete dans une belle phase de ta vie avant la naissance des jumeaux. Ils etaient nés prematurement et cela n'avait pas ete une belle naissance, et tu voyais encore les images dans ta tete parfois quand tu etais seule dans ta chambre. Parfois, tu te demandais si ca avait ete une bonne idée de garder les enfants loin de l'Italie et de ce monde publique auquels ils auraient appartenus. Ca t'avait egalement separer de ton mari, d'Elios, de l'homme que tu aimais comme tout. Tu retournais ton attention au burger, essayant d'oublier tes erreurs. Il y avait du bon et du mauvais dans les decisions que tu avais prise, mais une chose etait sure, c'etait que tes enfants passaient toujours devant, meme Gaia avec qui tu ne t'entendais plus si bien. "Tu as le droit de savoir, tu sais. T'as d'autres questions?" Dis-tu d'un ton un peu enjoué. Autant essayer de voir la situation d'un meilleur cote. Vous etiez un couple quelque peu discret aux yeux de tout le monde avec Elios, essayant de ne jamais mentionner votre rencontre meme si elle s'etait retrouvée dans la presse a scandale il y a 16 ans. Ca sera plus d'actualité aujourd'hui.

J'acquiesça légèrement de la tête lorsque ma mère me dit que j'avais le droit de savoir. Peut-être bien, mais j'avais visiblement remuer des souvenirs douloureux et c'était pas mon intention. Je voulais pas rendre ma mère malheureuse. Je me sentais un peu merdeux de l'avoir quasiment fait pleurer, même si je pouvais pas savoir non plus que cela la bouleverserait comme ça. Non, je crois pas répondis-je. Puis, dans un élan de tendresse mère-fils, le tout saupoudré d'une poignée de culpabilité et de l'envie de montrer à ma mère que tout allait bien maintenant, je m'approcha d'elle et l'embrassa sur la joue. Je t'aime. Je me concentra ensuite à nouveau sur la cuisine, un peu gêné. J'étais pas super démonstratif garçon et elle était bien placée pour le savoir. Enfin, je rechignais pas non plus pour un câlin ou deux même si ça me filait une espèce de sentment de régression. Dans le fond, c'était le genre de trucs qui vous font du bien, qui vous reboostent un peu. Alors que j'allais regarder la cuisson des steaks, mon portable vibra dans la poche de mon jean et je l'en sortit histoire de voir l'écran. Un texto enragé de ma frangine, désormais au courant que j'étais plus au lycée. En gros, je te déteste, toi et ta stupide voiture, stupide voiture lui étant au passage bien utile et son stupide jumeau aussi. Tss. Enfin, je m'y attendais. Gaïa va me faire ma fête ce soir commentais-je à voix haute.

(c) darkdreams/marine

A vrai dire, tu n'etais pas sure si tu voulais vraiment parler de tout cela avec ton fils. Pourquoi vous viviez ainsi et pourquoi tu n'etais pas partie avec ton pere en Italie pour regner a ses cotes? Hermes avait le droit de savoir et Gaia aussi. Cependant, cela allait aussi ouvrir des vieux souvenirs auquel tu ne voulais pas specialement repenser. Tu ne regrettais pas tes decisions du passé, mais il y avait des remords et la distance avec Elios etait bien souvent intenable. Tu essayais d'oublier, laissant ton attention sur les hamburger. Soudain, sorti d'un peu de nulle part, tu fus surprise par ton fils qui venait t'embrasser sur la joue. Un sourire s'afficha sur ton visage en entendant ses mots. "Je t'aime aussi." Tu aimais tes enfants comme pas possible, c'etait tes anges, ton soleil personnel, et tu savais que ca risquait d'etre vraiment dure de lacher prise avec eux un jour. Tu le laissais alors retourner a la poele, pendant que tu verifiais les frites qui etaient presque prete. Tu relevais alors la tete quand il te dit que Gaia allait lui faire la fete. Tu soupirais, refermant le four. Pourquoi ca ne t'etonnait meme pas? "Qu'elle essaie un peu…" Dis-tu un peu en rigolant. Ta fille c'etait un mystere pour toi que tu n'arrivais pas a comprendre.

J'espérais qu'un petit élan d'affection la mettrait de bonne humeur, ou du moins lui ferait un peu oublier notre naissance douloureuse à moi et à Gaïa. On était tous les trois en vie et puis en bonne santé. C'est tout ce qu'il fallait garder à l'esprit. Au moins, maintenant elle souriait. Tandis que ma mère allait voir la cuisson des frittes, j'attrapa mon portable pour voir qui venais de m'envoyer un texto. Gaïa. Pas franchement de bonne humeur. Bon, c'est pas comme si je l'avais pas vu venir. La réponse de ma mère me fit sourire. Ouais, qu'elle essaye. Elle me fait plus peur, je la dépasse d'une tête maintenant ajoutais-je, un sourire amusé aux lèvres. On avait longuement eut la même taille tous les deux et j'étais bien content d'avoir grandis un peu plus. C'était bon pour l'égo, d'une certaine façon, même si j'étais loin d'être porté sur ce genre de détails.

(c) darkdreams/marine

Quand on grandissait avec des enfants completement opposés, on se demande comment ca a pu en arriver a la. Tu ne comprenais pas Gaia et son caractere. Parfois tu croyais que c'etait peut-etre un complexe d'inferiorité, mais plus tu y pensais, et moins t'arrivais a mettre du sens au comportement de ta fille. Tu n'arrivais pas a mettre la main dessus et des que tu essayais de la confronter ca partait en engueulade. Avec Hermes, il etait plus calme, plus discret et ne cherchait pas a te mettre dans tout tes etats. Tu laissais echapper un petit rire a la reponse de ton fils. Gaia avait ses airs de grandes filles, et tu savais qu'elle allait piquer sa crise. Est-ce qu'Elios saurait mieux la tenir? Est-ce que c'etait le fait qu'il n'etait pas avec vous qu'elle agissait comme cela? Pour attirer son attention. Ton mari aimait ses enfants comme tout, tu le savais et tu savais que lui aussi souffrait de la distance qui se trouvaient entre vous. "Ne vous tappez pas dessus non plus." Tu sortis alors deux assiettes pour le repas, un peu pensif. "Tu penses qu'un jour, elle arretera d'etre comme elle." Tu voulais retrouver ta petite fille que tu aimais tant et pas ca.