Il s'agissait ce soir d'une de nos dernières nuits de tranquillité, ici, à Cancun. D'ici dimanche soir nous serions de retour à Cambridge, chacun dans sa maison, à devoir se languir l'un de l'autre... Je ne pouvais pas décemment tenir tout en sachant cela. Face à tous ceux qui s'opposaient à notre relation, Jude et moi nous étions créé notre monde, afin de préserver notre couple. Et même si j'ai une fois cru qu'il m'avait dupée pour s'en prendre aux Eliots, j'étais désormais convaincue de sa totale innocence. Dans la piscine, le silence était des plus total, je distinguais seulement le clapotis de l'eau que nous créions, de plus en plus agités l'un comme l'autre. Je sentais mon cœur près à s'arracher de ma poitrine, ma respiration telle qu'on aurait pu croire que je courais un marathon. Non, j'avais juste envie de Jude, terriblement, et cela ne faisait que s'accroître au fur et à mesure que je frissonnais et soupirais sous ses caresses. Je prenais une profonde inspiration en sentant ses lèvres se décoller des miennes pour retourner dans mon cou, et je nichais mon visage près de son épaule tandis qu'il enflammait ma peau de baisers tous aussi ardents les uns que les autres. J'avais de plus en plus de mal à rester silencieuse, un frisson me parcouru délicieusement l'échine lorsque sa main glissa près de ma cuisse, me faisant abandonner toute activité pour que je l'aide à hisser ma deuxième jambe autour de sa taille, jambe que je resserrais autour de lui avec la seconde, collant mon bassin au sien, logeant mon visage dans son cou ou je déposais une multitude de baisers en remontant jusque son oreille, ou je lui murmurais, essoufflée, un "Je t'aime" ...