Une soirée pas comme les autres ft - Ace

Comme une avalanche que je me prends dans la gueule. Je bois les paroles d’Ace, qui se transforme petit à petit en une haine que je n’arrive à contrôler. Je ne laisse rien paraître mais l’intérieur de mon être tout entier résonne comme la fin du monde. Je me retrouve désemparée face à tant de méchanceté gratuite, après ce que l’on vient de vivre. C’est donc ça, un Ace qui cherche juste à faire mal ? Il me répugne. Dégoût et haine se mélange formant un cocktail explosif. Mes yeux sont froids, lassés et crient vengeance. Je me redresse sur mes deux jambes, tout en le poussant afin qu’il se décale d’au-dessus de moi. Remets correctement l’entièreté de ma tenue, ainsi que mes cheveux en place sans lui prêter attention. Une fois que mes émotions sont redescendus, je le fixe épris de déception, qui se traduit dans mes yeux. Je préfère être soumise, qu’un lâche Ace. Quand t’ouvrira les yeux sur cette soirée, ce sera trop tard. Retiens bien cette phrase. Je me dirige lentement vers la porte de cette cage d’escalier que je commence finalement à maudire. Des flashs de ce qu’on vient de faire, me gifle le crâne toutes les cinq secondes. Je finis par poser ma main contre ma cuisse pour me griffer, sentant la crise de panique m’envahir. Énervée et déçue d’avoir été aussi conne. Conne d’avoir fait confiance à un crevard dans son genre. Conne d’avoir parlé de mes soucis à un mec qui me prend pour une parmi tant d’autres. Je le regarde une dernière fois, et c’est comme si le temps s’arrêter. Les larmes finissent par monter, la seule chose qui résonne dans ma tête c’est ma fierté qui me hurle de ne rien montrer. Mais trop tard je sens une larme couler, parce qu’il vient clairement de me voler une partie de moi. Vas te faire foutre Ace. Les mots se meurent dans cette cage d’escalier.

@Ace Chung

Parfois il pouvait avoir les mots juste, mais souvent, les paroles dépassaient la pensée. Ou peut-être était-il justement plus honnête quand il parlait sans réfléchir, allez savoir ; le fait était qu'il avait a minima songé à ces paroles pour qu'elle puisse sortir. Le seul fait qu'il en était capable, était un problème en soi. Alors il ne fut guère étonné par la réaction, se poussa pour la laisser passer. Il savait qu'il avait fait mal, et c'était pour ça qu'il ne se donna pas la peine de répondre. À la place, son visage était redevenu sérieux, et il constatait les dégâts que ses mots avaient causé. Il encaissa ses mots avec un vague haussement d'épaule, se donnant l'illusion qu'il en avait rien à foutre quand il savait très bien que ce n'était pas le cas. Puis ce fut la larme qui acheva de l'enfoncer. Les remords étaient nombreux, et celui-ci allait beaucoup peser sur sa conscience ; qu'importait son nom de famille, il y avait des choses qu'il ne tolérait pas chez les autres, alors pourquoi le faisait-il ? Il détourna le regard, claquant sa langue contre son palais, peu désireux de la voir ainsi ─ et elle avait raison, plus par lâcheté qu'autre chose d'ailleurs. C'était plus facile de jouer les indifférents et les connards, alors il tourna simplement les talons, et remonta les marches d'escalier sans un autre regard pour elle. De toute façon, que pouvait-il faire pour réparer les dégâts ?