le résultat de quelques heures de réflexion et main-d’oeuvre qui reposaient dans la réaction de ji-hun. gâchées s’il n’était pas content, sauvées dans le cas contraire. peur certaine lorsqu’il parle de tes chocolats préférées, finalement calmée lorsque tu entends le nom de la marque de confiserie achetée. soupir soulagé, il n’avait pas encore ouvert la boîte. peut-être que t’aurais dû la décorer ou la peindre, ça t’aurait évité ce pic d’angoisse inutile. « j’ai fait mes recherches ! », un petit tour sur reddit t’avait économisé plusieurs détours dans des épiceries coréennes tenues par des grandes chaînes, dont les rayons voulant appâter le public ne proposaient que les produits connus sur les réseaux sociaux. cette nouvelle de réaction de ji-hun rentabilise clairement ces heures passées à confectionner son cadeau. « tu n’as pas à me remercier. » répondu du tac au tac. « joyeux noël ! » à ton tour de t’exclamer. "qu’est ce que ?" qu’est ce que quoi ? c’est pas bon ? c’est périmé ? cette fois, tu ne dis rien, tu ne veux pas te faire stresser, t’attends juste de savoir de quoi il peut bien parler.

Couvercle soulevé pour découvrir les bonbons au café, ceux qu'il avait tant de fois mangé après être passé à l'épicerie qui vendait des produits venant de Corée. Il ne s'était pas imaginé qu'on irait jusqu'à lui en acheter, lui s'était déjà plu à penser recevoir une jolie lettre toute décorée. Il ne peut s'empêcher d'y goûter, parce que combien de temps avait-il travaillé sans même s'être pausé ? Surprise toutefois lorsqu'il découvre une petite phrase inscrite sur le papier, il s'exclame, tournant ce dernier pour pouvoir lire ce qui était noté. Ce sont des bribes de poèmes, affirme-t-il avant d'en prendre un deuxième. Rondeur jetée dans la bouche qui n'avait pas encore terminé le premier, le voilà qui survole la jolie écriture utilisée ; son écriture il supposait. C'est vraiment sympa de les avoir ajoutés, je vais les garder, dit-il en les remettant dans le paquet. T'es en littérature, l'interroge-t-il ; il fallait au moins s'y intéresser pour savoir lesquels étaient bons à copier. J'espère vraiment avoir l'occasion de savoir qui tu es, fait-il, phrase en suspens en attendant. À moins qu'elle voulait bien lui divulguer, maintenant qu'elle savait qu'il avait apprécié ?

tu écoutes attentivement la réaction et les déclarations de ji-hun, laissant ton imaginaire te faire une scène mentale de ce qui ce déroulait à son lieu de travail. « j’ai essayé de prendre des poètes de mouvements différents. » que tu expliques, espérant qu’il prenne le temps, au fil des bouchées, de lire chacun des extraits. « sixième année. » confirmation de ton cursus universitaire. sourire satisfait, t’as l’impression qu’il a apprécié le cadeau. ta mission étant réussie, tu te permets enfin de révéler ton identité. écran éloigné de ton oreille, tu viens appuyer sur le bouton qui allait lui proposer de passer en appel vidéo.

Ji-hun réfléchit : littérature en sixième année, il ne devait pas y en avoir des milliers chez les Dorés. Pourtant rien ne vient, rien qui puisse aider le brun. Il espère alors pouvoir compter sur le fait qu'elle puisse accepter de lui avouer son identité, il le reformule au cas où elle aurait oublié. Et puis, une sonnerie étrange qui retentit. Il retire le téléphone de son oreille, et regarde l'appareil. Il se trouve un peu surpris. Le Nord-coréen accepte la vidéo, yeux rivés sur l'écran sans se défaire de l'audio. Il sourit, reconnaît le visage qu'il a déjà croisé au sein de la Maisonnée. Salut..., il fait en passant une main dans ses cheveux, histoire de les arranger un peu. Il avait trop réfléchi, alors ils s'étaient retrouvés un peu en fouillis. Ça fait plaisir de mettre un visage sur ta voix, il affirme en observant ses traits, J'avais l'image d'une vieille dame à lunettes et aux cheveux blancs en tête, je crois que je verrai autrement la femme du père-noël maintenant. L'esquisse s'agrandit, les yeux bridés se font naturellement plus petits. On aura sûrement l'occasion de se recroiser toi et moi, il fera en sorte en tout cas, tu veux bien me rappeler ton prénom ?

à son salut, ta réponse est non verbale. un sourire et un coucou de la main, ton regard est un peu déconcentrée, viré sur la petite fenêtre qui affichait ton reflet sur l'écran et ce dernier ne te plaisait guère. ton bras bouge, un peu à droite, non toujours pas le bon angle. un peu à gauche ? surtout pas. un peu plus en haut peut-être ? ah, bien mieux. esprit complexé apaisé, tu rediriges ton attention sur le reste de l'écran. rire naturel en entendant sa description fictive de son interlocutrice. « cheveux bancs, j'ai pas. mais les lunettes... », ta main libre vient attraper tes lunettes de lecture sur ton bureau et les placer sur ton nez. « c'est mieux comme ça ? » question lancée entre un rire et une pose. ton prénom ? « nila ! » que tu dis en souriant, avec même un peu d'enthousiasme. même si au fond, t'es un peu vexée qu'il ne connaisse pas ton prénom. chose normale vu le nombre d'étudiants mais ton amour propre n'est pas aussi raisonnable. « je suis contente que le cadeau te plaise. », l'académique en toi est à deux doigts de demander une note, mais elle se retient.

Les mouvements auraient eu de quoi lui donner le mal de mer, mais en tant qu'ancien nageur il n'est heureusement pas pris d'un goût amer. Recherche d'une image de perfection quand suffisaient ses jolies intentions pour lui porter toute son admiration. Elles te vont bien, les lunettes qu'elle s'oblige à mettre. La paire choisie en fonction de son visage, ça lui donnait un petit air tout sage. Nila, il répète, laisse en suspens, puis d'une voix presque secrète : je m'en rappellerai; promesse faite. Il contemple la brune, tout en cherchant une activité opportune, en vain, son cerveau fume. À l'occasion, ça te dirait qu'on se fasse un truc, il demande, prend pour exemple : un resto, se divertir dans l'eau ou même autour d'un jeu de réflexion,... Qu'importe, pour la simple et bonne raison : ça me ferait plaisir d'apprendre à te connaître. Il apprécie les personnes attentionnées, celles qui voient plus loin que le bout de leur nez. C'est de ces gens-là qu'il veut s'entourer, avec qui il aime échanger ; encore fallait-il qu'elle soit intéressée.

ce travail de recherche d'angle parfait avait finalement payé, t'arrives à supporter ton reflet et les lunettes aident pas mal aussi, t'en reçois même un compliment. « merci. » répondu avec un sourire sincèrement gêné. « j'espère bien que tu t'en rappelleras ! » dis dans une fausse (presque) menace accompagnée d'un rire. flattée, toujours soulagée, que ton cadeau ait apparemment fait une aussi bonne impression, tu hoches la tête en écoutant les propositions de celui que tu avais pioché. de base, c'est pour un simple secret santa qui n'engage logiquement à rien. mais, le trouvant adorable, il ne te semblait pas insensé que vous appreniez à vous connaitre. déjà rapproché par le partage d'une même confrérie et amour des lettres. « bien sûr, avec plaisir ! » tu t'exclames, tout de suite suivi, « je t'enverrais un message pour que tu aies mon numéro. » appel masqué dernier rempart pour que vous puissiez réellement faire connaissance.

Signe distinct de ceux qui ont fait l'armée, ainsi Ji-hun se permet de confirmer. Il n'oubliera pas son prénom, ni ce qu'elle lui a porté d'attention. Proposition de se revoir, dans la journée ou dans la soirée, pourvu qu'ils puissent converse. Et je t'enverrai un message en retour, il lui promet, histoire qu'elle puisse l'enregistrer tout de suite après. Ça a vraiment été un plaisir, et il l'espère partager, tu m'excuseras mais je dois vraiment y aller. Il a encore de quoi travailler, peut-être même qu'il y passera la soirée. Je les prends avec moi, dans le bureau qu'il a, ça me motivera. Un petit bonbon au café sucé par ci, par là. À bientôt, je te souhaite une bonne fin de journée, il ajoute un petit mouvement de main amical avant de raccrocher. Le téléphone est rangé et la boîte embarquée, c'est avec les douceurs offertes et les mots de poètes qu'il retrouve le bureau précédemment délaissé. Large sourire affiché qui ne sembla pas vouloir le quitter.