tu te racles la gorge, prête à prendre une voix digne de mère noël alors que les sonneries de l'appel que tu viens de lancer retentissent. à peine décroché, tu te lances « ho ho ho ! », tu marques une courte pause avant de continuer avec la même voix. « c'est ton secret santa ! »

Ji-hun travaille toute la journée au labo aujourd'hui, et probablement la soirée vu le retard qu'il a pris. C'est donc dans son office que l'appel le surprit. Appel masqué, il tente quand même de l'accepter.  « Allô », dit-il avant que des syllabes se mettent à défiler. Mère-Noël, c'est bien ça, demande-t-il en remarquant du féminin dans sa voix Est-ce que ça veut dire que j'ai été assez sage cette année, continue-t-il en mettant son écrit de côté.

t'es contente que ji-hun joue le jeu, il aurait pu raccrocher, être saoulé ou autre. tu ne connaissais pas réellement ton confrère malgré vos quelques activités passées ensemble au sein de votre maison. peut-être que celle-là te fera découvrir une nouvelle facette de sa personnalité. « très, très sage. », une intonation digne d'une maitresse d'école qui féliciter sa classe de CP d'avoir terminé l'année. « pour te récompenser, j'ai étudié ton portrait chinois pour te faire le meilleur cadeau de noël. » tu prends un air confiant, mais en réalité, tu stressais à l'idée qu'il ne l'apprécie pas du tout.

Contre l'oreille, le téléphone est plaqué, car derrière une machine est en train de travailler. Je savais qu'au moins une personne allait le remarquer, s'exclame-t-il tout enjoué. Plus sage on n'aurait pas pu trouver, surtout depuis que dans sa vie, un inspecteur y avait mis son nez. Mon portrait chinois, se montre-t-il surpris, je pensais que personne ne le lirait. Il avait aimé le concept proposé, mais sur ce dernier n'avait rien parié. Le Père-Noël est chanceux d'être aussi bien accompagné, complimente-t-il avant de se lever pour chercher un endroit où le bruit n'aurait plus droit d'exister ; dans ce souci du détail, la demoiselle se montre attentionnée et dévouée, et ça lui plaît.

tu étouffes un rire en entendant la réponse de ji-hun. concentre toi nila, t'as un rôle à jouer. t'avais mis un peu (beaucoup) plus d'effort dans son cadeau que dans ton portrait chinois. tu n'avais pas poster le tien, un brouillon avait été fait mais des réponses manquaient alors t'as supprimé la note. « ça pourrait être une alternative à la liste de noël, ton post m'a beaucoup aidé. » que tu avoues. surtout que l'intérêt pour la poésie qu'il avait ne pouvait qu'inspirer la littéraire en toi. t'avais réussi à obtenir le lieu où ji-hun serait aujourd'hui d'un de ses amis. pour ne pas passer pour une stalkeuse, tu leur avais montré le message que vous aviez reçu de la présidence et ton idée de cadeau, espérant qu'elle n'avait pas fuité jusqu'aux oreilles de ton confrère. tu avais déposé le cadeau à l'accueil du laboratoire, dans l'après-midi furtivement pour t'assurer de ne pas le croiser. « il a pas l'air de le savoir. je pense même qu'il me trompe avec un de nos elfes. » tu murmures cet aveu factice sur ta vie de couple désastreuse avec le père noël. puis tu poses la question qui te trotte dans l'esprit depuis le début de cet appel, pour savoir si tu t'es à côté de la plaque ou non. « t'as une idée de ce qui t'attend à l'accueil ? » trop stressée, un peu impatiente, tu laisses glisser l'endroit où résidait la surprise.

Derrière lui, la porte est fermée à clé, histoire d'éviter que tout son travail ne soit gâché par le passage éclair d'un collègue pressé. Moi qui me faisais l'image d'un couple aimant quand j'étais enfant, dit-il sans le penser. Il rit, parce qu'il n'avait jamais entendu parler de Noël avant d'arriver ici. Mère-Noël devrait garder mon numéro si jamais elle a besoin d'un canapé, plaisante-t-il avant de regarder dans la direction qui le mènera vers le cadeau qu'on lui avait trouvé. À l'accueil, répète-t-il ; les efforts de la demoiselle sont appréciés. Je ne suis pas compliqué, avoue-t-il, une chanson traditionnelle de Mère-Noël aurait su me plaire. Pour lui, c'était le geste qui comptait, tant que ce n'était pas trop sucré, ça faisait bien l'affaire. Mais j'ai le défaut d'être curieux, dit-il en vrai scientifique né, je peux commencer à me rendre au rez-de-chaussée ? Autorisation demandée.

« mélanger la vie professionnelle et amoureuse, ça ne marche jamais. », justification à ta relation x avec le père noël, tu rigoles doucement, ji-hun était drôle. tu ne l'avais pas vraiment su jusqu'à cet appel. tu rigoles silencieusement aussi pour rester dans ton rôle. emporté par le stress et la fluidité de la conversation, tu avais laissé filer que son cadeau se trouvais à l'accueil et tu ne te voyais pas le torturer s'il était impatient. tu te stressais un peu à l'idée qu'il n'aime pas ton cadeau, mais tu ne pouvais rien y faire alors tu lui donnes le feu vert pour y aller. « je note pour l'année prochaine. et oui, tu peux. » ta voix devenue un peu plus normale sous le coup du stress. tu avais passé quelques heures sur ce cadeau, n'ayant pas beaucoup de moyen, tu avais misé sur ton ingéniosité et créativité qui jusqu'aujourd'hui ne t'avait jamais fait défaut. tu avais commandé un de ces paquets de confiseries au café, kopiko, qu'il avait mentionné dans son portrait chinois. ce dernier mentionnait également beaucoup le thème de la poésie. alors tu as acheté une boite de chocalat, remplacé les bouchées au cacao par celles tout droit venues de corée, laissant sur les papiers crépons sur lesquels chacune reposait quelques lignes de tes poèmes préférés.

Yeux rivés vers l'escalier qui le mènera au lieu donné par une Mère-Noël gardant fort bien le secret de son identité, Ji-hun demande l'autorisation d'avancer pour ainsi découvrir le cadeau qu'elle lui avait caché. Il y a quand même une chose qui m'embête, fait-il alors qu'il descend les premières marches à se présenter à ses pieds, je n'arrive pas à deviner qui s'est donné autant de peine à me faire plaisir. Pas assez fréquentée pour en avoir une simple idée, les gens de la Pforzheimer avaient défilé durant les activités prévues chez les Dorés, difficile de mettre un prénom sur la voix qu'il entendait. Tu me le diras, questionne-t-il ; quand elle le voudra. L'étage dévalé jusqu'au comptoir de l'entrée. C'est ça, dit-il en découvrant un paquet après avoir un peu partout regardé, comme si elle pouvait affirmer qu'il l'avait bien trouvé. Je me permets, la met-il sur haut-parleur pour pouvoir le déballer, en fond sonore le bruit d'un papier déchiré. Oh, merci, vraiment, s'exclame-t-il, tout enjoué, en voyant la boîte de chocolats, j'ai hâte de goûter, ce sont tes préférés ? Il n'a pas le réflexe d'ouvrir pour découvrir ce qui vraiment s'y cachait.

t'as les doigts qui tapotent nerveusement sur ton bureau, si inconsciemment qu'on les entends peut-être de l'autre côté du combiné. les sourcils levés quand il dit que quelque chose l'embête, les question allaient commencer à fuser dans ta tête mais leur élan est finalement coupé quand il explique la raison. « tu le sauras que si t'aimes le cadeau. » promesse unilatérale, tu délaisses enfin totalement la voix de mère noël. une bonne initiative de la part de ta maison, l'occasion d'apprendre à connaître une personne complètement au hasard. un écho nouveau qui t'indiques que tu as été mise en haut-parleur, tu peux deviner le bruit du papier cadeau qui se déchire. tes doigts ont quitté le bureau lorsqu'il te remercie, un soulagement de courte durée alors qu'il te demande si ce sont mes préférées. tu te serais trompée sur son portrait chinois ? c'est maintenant ta jambe qui tremblote de stress. « ... ce ne sont pas les tiens ? » que tu finis par demander pleine de doutes.

Ji-hun se permet de mettre le téléphone de côté, sur le pseudo-comptoir de l'entrée ainsi posé il peut déballer soigneusement le paquet quand bien même sa curiosité était au taquet. Plateau trouvé, il remarque les gourmandises chocolatées qui y étaient dessinées. Ce n'était pas du tout ce qu'il connaissait mais est heureux de pouvoir découvrir des saveurs qui lui plaisait, à cette demoiselle dont le nom était encore tenu au secret. Les mi..., commence-t-il en ouvrant le dessus de l'emballage cartonné, tout de suite arrêté par la surprise qui s'y trouvait. Des kopiko, s'exclame-t-il, autant que sa Mère-Noël est interrogée, accent de sa langue natale divulgué, comment tu as fait pour en trouver... Il n'y avait probablement que les coréens qui savaient dans quel magasin aller chercher, quelque part à Brookline, dans une allée en particulier. Les coréens et peut-être les fans de Corée. Je suis... vraiment très touché, dit-il en constatant tous les efforts qu'elle avait faits, je ne sais pas comment te remercier... Il en prend directement une bouchée, petit bonbon au café entre ses lèvres plongé. Qu'est-ce que c'est..., demande-t-il comme si elle savait de quoi il parlait, remarquant l'écrit sur le bout de papier.