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Pratiquement un mois déjà qu’il avait pris la décision la plus pénible de son existence… Il savait qu’il le regretterait amèrement, mais jamais il ne se serait douté d’à quel point. Lui qui ne dormait pas beaucoup, il n’arrivait pratiquement plus à fermer l’œil, incapable d’empêcher son esprit de chercher réconfort auprès des chaleureux souvenirs partagés avec Victoria Lahey, celle pour qui son cœur battait depuis si longtemps…
… et qu’il avait volontairement bannie de sa vie, par amour pour elle…
Pour combler le vide, il retomba naturellement dans la même échappatoire qui lui avait tant servi lors de son arrivée sur Boston : son boulot. Il enchaînait les heures supplémentaires à un rythme suicidaire, se replongeant dans des dossiers abandonnés et ultra risqué. L’un de ceux-là attira particulièrement son attention, puisqu’il impliquait une figure soupçonnée d’avoir des affiliations avec la mafia. L’enquête impliquant plusieurs unités et organismes traînait en longueur, et personne ne voulait vraiment se mouiller à investir son temps, son énergie et sa réputation dans une histoire qui nécessiterait un dossier béton et une quantité colossale de bureaucratie, question de s’assurer que toutes les agences travaillent de façon organisée.
Jusqu’à ce que William convainque son patron de lui assigner le dit dossier.
Il l’épluchait déjà depuis quelques semaines avec une assiduité qui gagnait progressivement la manie. Il s’imprégnait des structures financières et des transactions bancaires, mais aussi de tous les éléments personnels sur lesquels il pouvait mettre la main. À la recherche d’un maillon faible. Maillon faible qui habitait maintenant sur Boston…
Et c’est ainsi que son obsession migra tout doucement des tractations financières du père vers les photos de sa séduisante fille, étudiante d’Harvard et secrétaire dans un cabinet psychiatrique.
Harvard…
Il y revenait toujours…
Et jamais pour les bonnes raisons.***************
Il ouvrit la porte d’une salle de classe, interrompant en plein milieu de sa séance un chargé de cours qui disséquait, ironiquement, le marchand de Venise, de Shakespeare. Un étrange silence s’installa suite à l’arrivée de l’agent du FBI en costume, qui s’empressa d’aller murmure quelques mots à l’oreille de l’orateur.
« Oh… », s’exclama-t-il d’abord, visiblement sous le choc. Puis, l’enseignant s’adressa à son auditoire.
«Y’a-t-il une mademoiselle Marinelli dans la salle ? Il y a quelqu’un pour vous.»
Bennett se tenait bien droit dans l’embrasure de la porte, le regard fixé sur celle qu’il avait tant regardé en photo, l’ayant rapidement retrouvé dans la foule. Guettant sa réaction. Prêt à la conduire dans la petite cafétéria à deux coins de corridor pour commencer son long manège.
(William Bennett)
Power is a cruel Master
No light, no light in your bright blue eyes. I never knew daylight could be so violent. A revelation in the light of day. You can't choose what stays and what fades away