Mercredi, fin des cours. Les examens du premier semestre approchaient de même que les fêtes de fin d'année. C'était une période que tu aimais beaucoup, même si, cette année, les fêtes auront une saveur particulière puisque la naissance de ton fils était prévue pour bientôt. Plus le terme approchait et plus tu sentais le doute te gagnait. Il faut dire que tu n'avais pas eu un excellent exemple en matière de paternité et tu avais peur de tomber dans les mêmes travers que ton géniteur - les chats ne font pas des chien, après tout. Tu gardais cependant tes doutes pour toi. Tu avais vite compris que tu ne pouvais pas compter sur les autres. Tu te rappelais que certains proches s'étaient montrés très sceptiques lorsque tu avais voulu soumettre ta candidature pour les élections présidentielles, parce que tu étais déjà très occupé avec tes études, tes responsabilités au journal étudiant et maintenant, ta vie de famille. Pourtant, ce n'était pas faute d'avoir pesé le pour et le contre avant de t'engager dans cette nouvelle aventure, et il semblerait que, sans vouloir te vanter ou te surestimer, tu t'en sortais plutôt bien, ton duo avec Mala fonctionnait bien et les choses semblaient aller comme sur des roulettes malgré l'incident de la soirée d'intégration. Bref, pour ne pas donner raison à tous ceux qui remettaient en cause ta polyvalence en mettant tes problèmes de santé sur le tapis, tu gardais tes pensées les plus profondes secrètes. C'était triste parce que tu n'envisageais pas vraiment les choses de cette manière, mais pour les personnes comme toi, sans cesse exposés au regard critique des autres, pour vivre heureux mieux valait vivre cachés. Malgré toutes tes occupations, tu essayais de trouver un moment pour tes amis, amis que tu avais un peu négligé ces derniers temps. Tu n'avais pas forcément donné beaucoup de nouvelles non plus alors, tu essayais de dégager un moment pour eux. Lilia faisait partie de ces personnes dont tu t'étais éloigné dernièrement, non parce que tu avais une quelconque raison de lui faire la tête, mais l'un comme l'autre étiez pris par vos vies respectives et vous croiser aux événements de la Adams, en coup de vent, avait un goût de trop peu. En vérité, ton amie te manquait, aussi tu lui avais proposé de t'accompagner au marché de Noël après les cours, pour vous détendre un peu entre deux séances de révisions intensives. Ton trouble de l'attention assez sévère te faisait toujours autant galérer et les périodes d'examens n'étaient jamais une partie de plaisir, mais tu te consolais en te disant que tes années d'études appartenaient bientôt au passé. Tu attendis donc la doctorante à la Adams House, puis, lorsque tu la vis arriver, tu lui fis un signe de la main pour la saluer. "Salut!" Tu dis en prenant ton amie d'enfance dans tes bras, brièvement. "Je suis content que tu aies pu te libérer. Je meurs d'envie d'un cornet de marrons grillés et d'un chocolat chaud à la menthe." Toutes ces gourmandises de Noël te donnaient l'eau à la bouche. Bon vivant, tu savais apprécier ces petits plaisirs de la vie, d'autant plus que vous ne pouviez en profiter qu'une fois par an.
@Lilia Arnault (Rainier de Danemark)
PRINCE RAINIER
(THE PHOTOGRAPH)And I find it kind of funny, I find it kind of sad. The dreams in which I'm dying are the best I've ever had. It's a very mad world.